Y a-t-il de preux explorateurs dans l’assistance ? Des moines sages mais ô combien courageux ? Ou bien encore quelques ninjas en quête d’une grande aventure ? Veuillez suivre le chemin droit devant vous… si vous en avez le courage et l’audace !
Développé par Manalith Studios et édité par DANGEN Entertainment, Dungeon Drafters est un rogue-like assez classique avec néanmoins une grande force de frappe grâce à son contenu impactant de cartes. L’histoire n’est alors ici qu’un prétexte pour prendre la route et frapper les ennemis par l’usage stratégique de cartes. Dans les grandes lignes, alors que le monde a été bâti avec courage et détermination par 4 archétypes, voilà qu’un fichu rebelle vient semer la zizanie jusqu’à réduire le monde au chaos. Les 4 fantasti… archétypes parviennent tant bien que mal à lui faire son affaire jusqu’à l’emprisonner dans un sceau, qui bien entendu, est un jour réouvert par un petit plaisantin qui ne savait pas bien comment occuper sa journée (il faut toujours qu’un farfelu mette son grain de sel tandis que la paix a enfin été retrouvée…) ! Et vous voilà, frais comme un gardon, prêt à mettre un terme à cette tragédie…
Afin de prendre part à la grande aventure qui s’annonce, le joueur est libre de choisir le personnage de son choix selon ses préférences : le moine, le barde, le shinobi (un ninja), l’explorateur, le pugiliste (un athlète) ou encore le mage. Tous disposent d’une tenue traditionnelle, idéale pour bien les différencier. Une fois ce choix effectué, il est temps de rejoindre pleinement l’aventure.
Tour par tour
Un tutoriel efficace et plutôt qualitatif est disponible. Ce dernier se découpe en différentes catégories afin de ne pas inonder le joueur d’informations indigestes. S’il est possible de vaquer à ses occupations en ville ou dans les zones sécurisées sans compter ses déplacements, le jeu se déroule avant tout au tour par tour. Ainsi, au tour du joueur, celui-ci peut soit se déplacer, soit attaquer ou encore utiliser le sortilège d’une carte. Chacune de ces actions coûte un point d’action (AP). Dès que cette jauge atteint 0, le tour est terminé. ZR permet de connaître l’ordre de passage de chacun des protagonistes du jeu : un détail bien utile lors de combats un peu plus chargés. De nombreuses autres informations sont disponibles pour les joueurs désireux de comprendre tous les rouages du plateau en cours : les données de base sur les ennemis mais aussi et surtout les actions qu’ils sont susceptibles de réaliser dans une zone potentielle. En d’autres termes, les zones rouges qu’il va falloir éviter pour ne pas se retrouver sur le banc des loosers ! Certaines rencontres peuvent s’avérer particulièrement déroutantes, avec des ennemis qui ripostent à la moindre tentative d’attaque, ou qui réalisent des actes de suicide tout en vous grappillant un peu de vie si vous êtes dans les parages ! La bonne connaissance des ennemis est donc un plus indéniable pour avancer dans l’aventure…
Toute la stratégie (et l’intérêt) de Dungeon Drafters repose sur la découverte, la collection et l’usage des très nombreuses cartes dont dispose le titre. Certaines cartes permettent d’infliger des effets positifs tandis que d’autres apportent un malus à l’ennemi qui se voit par exemple empoisonné ou amputé de telle ou telle capacité.
Atteint de collectionnite aiguë !
Les mécaniques de Dungeon Drafters sont assez traditionnelles, avec des déplacements coûteux et dès lors stratégiques. Il est en effet important de réfléchir à chacune des actions menées, le titre peut se montrer très punitif pour qui ne prend pas le temps de bien étudier les ennemis et surtout, son deck disponible. Réalisé avant le départ en mission, ce dernier est le cœur même de votre attaque à mener.
Nous regrettons un manque certain de lisibilité concernant le graphisme des cartes… néanmoins, ce bémol est pallié grâce aux explications présentes pour l’ensemble de ces cartes. Des explications claires et précises qui permettront au joueur de prendre les bonnes décisions. Il devient jouissif de calculer les moindres « coups à faire », avec des déplacements dans l’unique but de se positionner à la bonne distance de l’ennemi. Suffisamment loin afin qu’il ne puisse pas nous toucher, suffisamment prêt pour être capable de le frapper pleinement.
Le panel de cartes peut sembler un peu léger lors des premières quêtes mais ce dernier s’épaissit rapidement. En effet, les différents mondes, dont nous vous parlerons d’ici quelques lignes, regorgent de « boosters ». Tels des paquets de cartes que l’on s’apprête à ouvrir avec une certaine excitation, ces lots sont les préquels de vos futures attaques. Chaque booster contient plusieurs cartes qui viennent rejoindre votre deck : votre choix est ainsi de plus en plus varié au fil des heures passées sur le titre. Le joueur peut ainsi très rapidement se prendre au jeu de la collection et accumuler les victoires pour parfaire encore et encore son deck. Néanmoins, attention… la victoire est de mise afin de pouvoir revenir avec vos précieux petits paquets !
Oserez-vous rejoindre les sommets ?
Pour faire de vous le maître des cartes, il est important de bien vous préparer. La ville est parfaite pour cela : vaste et pourvue de diverses échoppes, le joueur y trouve son bonheur au gré des rencontres. Certains PNJ se montrent néanmoins un peu trop prolixes… mais avec un titre qui offre une traduction française, profitons-en.
Le départ en mission s’effectue lui aussi en ville. Dès l’ouverture du titre, plusieurs régions sont disponibles : certaines sont mentionnées comme « sûres » (et nous ne pouvons que très vivement vous les recommander !) tandis que d’autres suintent le danger. Dans la majorité des cas, plusieurs niveaux sont disponibles, avec une difficulté qui augmente au gré des étages. Ainsi, les premières missions peuvent se limiter aux rez-de-chaussée… tandis que les joueurs les plus aguerris pourront se lancer à l’assaut des étages supérieurs. Il est en effet possible de revenir en ville si vous ne vous sentez pas d’attaque à gravir les marches : une sage décision lorsque son deck n’est pas encore bien performant.
Dans le cas d’une mise à mort du joueur, ce dernier est reconduit en ville. Néanmoins, les boosters acquis en mission sont perdus et il va falloir tout recommencer. Ce choix des développeurs peut se montrer très pénalisant puisque, après de longs combats stratégiques, la perte est indéniablement frustrante. Néanmoins, chacune de vos missions sera unique : en effet les salles et le positionnement des ennemis sont distincts à chacun de vos passages ce qui rend la progression moins pénible. Vous retrouverez en revanche l’ambiance générale propre à chacun des environnements.
Faut-il craquer ?
Dungeon Drafters dispose de nombreuses qualités afin de satisfaire les joueurs amateurs de rogue-like mais aussi et surtout, amateurs de collections et de cartes. La prise en main du titre est assez agréable, avec en sus, de nombreux guides disponibles au cœur du titre. Seule la multitude de cartes pourrait quelque peut effrayer celles et ceux qui aiment reprendre le combat avec une seule et même stratégie. Ici, il convient de se renouveler, de faire des essais, de se tromper… pour enfin triompher.
Les graphismes du titre raviront les amateurs de pixels. Dungeon Drafters dispose d’une charte graphique correcte, avec une bonne lisibilité générale, une ville pleine de couleurs et des personnages qui parviennent à se distinguer. Néanmoins, nous avons été déçus par la qualité des cartes qui se révèlent assez laides dans l’ensemble : un bémol conséquent pour un jeu qui repose avant tout sur ses cartes à collectionner.
Le titre se révèle en revanche surprenant dans ses choix musicaux avec de bons accompagnements sonores.
Nous avons parfois été surpris par quelques temps de chargement, notamment à l’ouverture du titre avec cette interrogation : le jeu va-t-il bien se lancer… ouf, il y est arrivé !
Dungeon Drafters est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch au prix de 25 euros environ.
Le saviez-vous ?
Bien que nous pensons fortement à la collection de cartes avec de charmantes petites bestioles dessus… il existe bien d’autres titres qui offrent aux joueurs un large panel de cartes à découvrir. Citons pour exemple Cardaclysm: Shards of the Four disponible sur l’eShop.
Conclusion
Dungeon Drafters est une belle surprise qui, derrière des graphismes rétros, cache une bonne stratégie de jeu. Le titre ne renouvelle pas le genre mais son épaisse quantité de cartes disponibles (laides, dommage !) pour la confection de son deck de jeu, permet aux joueurs d'être rapidement atteint par un désir de collection poussé et dès lors repartir encore et encore en mission. Ces dernières sont relativement simples lors des premiers niveaux mais deviennent de plus en plus complexes au fil des étages gravis. La préparation est dès lors indispensable, avec le bon choix des cartes à prendre avec soi... à condition d'en avoir suffisamment amassé en amont ! Petit plus, Dungeon Drafters jouit de musiques agréables et de qualité qui permettent de se sentir pleinement dans l'action sans pour autant perdre patience.
LES PLUS
- Une très grande quantité de cartes disponibles : collectionnez-les toutes ! Voilà qui peut vite devenir addictif...
- Un tutoriel agréable, ni trop peu, ni pas assez. Le joueur est néanmoins invité à fouiner le titre et notamment toutes les descriptions des cartes pour comprendre parfaitement le panel des stratégies disponibles !
- Plusieurs niveaux de jeu, permettant aux novices de prendre en main le titre suffisamment longtemps
- Une ambiance sonore agréable
- Des graphismes assez jolis...
LES MOINS
- … mais avec des cartes aux dessins assez fouillis !
- Ne révolutionne pas le genre