Disposer d’une maison, et plus largement encore, d’un jardin, est un luxe qu’il n’est guère possible pour tous de s’offrir. Afin de pallier ce manque, nous sommes nombreux à investir les parcs et les forêts au moindre jour de repos où le soleil daigne nous offrir quelques-uns de ses précieux rayons. Les jeux vidéo nous proposent une autre solution, tout en gardant le privilège de rester confortablement installés dans notre canapé sans nous soucier de la météo. Bien que fervents des activités en plein air, nous étions curieux de découvrir ce titre qui nous intriguait tout particulièrement : une simulation de jardinage. Eh bien, pourquoi pas !
Edité par Nacon, Garden Life: A Cozy Simulator s’ouvre sur deux modes de jeu : l’histoire et la création. Le mode créatif ne dispose pas d’un intérêt véritable, si ce n’est l’accès instantané à toute la palette des possibles du titre sans avoir pris le temps (la peine) de s’embourber dans quelques échanges entre humains, pourtant bien sommaires, propres à l’histoire. Concentrons-nous dès lors sur l’histoire… maigrelette, mais bien présente.
Promenons-nous dans le jardin…
Tandis qu’il était le grand gourou du jardin communautaire du village, le malheureux Robin a trépassé et ainsi laissé derrière lui son petit havre de paix. Ou tout du moins ce qu’il en reste désormais : un amas de mauvaises herbes et de débris qui s’amoncellent au pied d’un semblant de saule pleureur dont nous comprenons sans mal les lamentations. En effet, comment ne pas tomber en désolation face à de tels graphismes : une véritable bouillie de pixels scintillants. L’arrivée dans le jardin est sacrément agressive pour les yeux, qui ne demandent qu’à se détacher de ce désastre malgré l’accueil cordial de Jasmine à l’arrêt de bus.
Malgré les difficultés oculaires indiscutables, il va falloir prendre sur soi et s’occuper de ce qu’il reste de ce jardin en ruine. Les débuts sont assez simples et classiques : faire place nette et retirer tout ce qui fait grise mine dans le jardin. Quelques mauvaises herbes arrachées plus tard, et quelques cailloux retirés, voilà qu’il est déjà temps de faire ses premières plantations.
La prise en main est assez rapide : un menu en bas de l’écran permet d’atteindre les principaux outils et accessoires. Un petit sac est lui aussi disponible afin d’accueillir le surplus. Un surplus rapidement conséquent qui vient peu à peu remplir d’autres réserves dont nous vous parlerons bientôt.
Le temps est compté dans Garden Life: A Cozy Simulator : nous l’avions presque oublié, nous ne sommes pas chez nous ! Il va donc falloir reprendre le bus… pour atteindre un simple visuel accessoire et passer d’un jour à l’autre, avant de se retrouver exactement au même endroit, face au jardin. La météo est variable, entre le grand soleil et les jours de pluie (où les graphismes sont encore plus abracadabrants… dans le mauvais sens du terme), toujours très utiles pour éviter les longues sessions d’arrosage. Néanmoins, le tuyau d’arrosage permet de pallier cette corvée redondante dans les jeux de jardinage, à condition d’avoir accumulé suffisamment d’argent afin de faire quelques emplettes en ville. Fort heureusement, gagner de l’argent n’est pas bien compliqué dans Garden Life: A Cozy Simulator.
Le communautaire mais sans réelle communauté
Que vous partiez à pied, en vélo, à l’est ou à l’ouest de votre jardin, comme le dit le dicton : tous les chemins mènent à Rome ! Ou plus simplement ici, tous les trajets mènent au village (pourtant pas bien grand). Ce dernier dispose de diverses structures, à déverrouiller au fil de la progression dans l’aventure. Il est ainsi possible d’y faire quelques emplettes (dont le fameux tuyau d’arrosage…), mais aussi d’y vendre ses propres bouquets et autres réalisations. Certains objectifs sont aussi à découvrir, mais afin de conserver tout le plaisir de la découverte, nous n’en dirons guère davantage (mais sachez que cela ne va pas franchement vous enthousiasmer).
La majorité des villageois ne manqueront pas de venir directement au cœur du jardin afin de vous faire quelques requêtes : des boutures de telle ou telle fleur, des bouquets… autant de bonnes œuvres à réaliser pour empocher quelques florins, la monnaie du jeu. D’autres quêtes peuvent être délivrées via la boite aux lettres. Vous allez bientôt vous retrouver avec moult commandes… il ne serait pas question d’avoir peur de se blesser dans les rosiers !
Malgré toutes les commandes, une sensation de solitude risque probablement de vous envahir rapidement. En effet, à l’annonce du jardin communautaire, nous avions hâte d’y rencontrer tous les amateurs de jardinage, prêts à se retrousser les manches pour venir avec grande motivation couper du rosier avec nous tout en discutant confection de bouquets. Que nenni. Il faut se contenter de bulles de dialogues (avec des textes assez petits, soit dit en passant) et les passants ne seront guère de la partie. Ou bien notre jardin n’était-il pas assez accueillant… ? Nous nous sommes donnés bien du mal pourtant !
Massacre au sécateur
Les développeurs de Garden Life: A Cozy Simulator ont fait le choix de l’accessibilité dans la pousse des fleurs : celles-ci poussent assez vite, et se montrent d’une grande robustesse. Fort heureusement nous direz-vous… puisque nous avons subi à outrances des bugs graphiques particulièrement gênants : les fleurs n’apparaissaient tout simplement pas ! Visibles depuis l’autre bout du jardin, elles disparaissaient tout simplement à notre approche… auraient-elles peur du sécateur ? Sans visuel, pas d’autre choix de que de tailler n’importe comment… et ça marche ! Nous récoltons bel et bien des fleurs dans notre besace, rapidement pleine à craquer de fleurs et de boutures, mais aussi de terre prête à rejoindre illico le bac à compost qui déborde. Vous n’allez certainement pas manquer d’engrais…
À forcer de planter encore et encore, nous nous sommes retrouvés avec un fatras de fleurs scintillantes, bugguées, qui apparaissaient et disparaissaient mystérieusement. Nous ne savions même plus de quelle espèce il s’agissait… fort « heureusement » une encyclopédie florale est disponible dans la petite battisse du jardin. Celle-ci arbore aussi différents lieux de stockages : l’un pour les outils, l’autre pour les graines, un dernier pour vos réalisations, réalisées juste à côté sur votre établi. À vous les gros bouquets de fleurs. Ceux-ci, ils s’affichent sans encombre et se montrent plutôt jolis.
Malgré tout le bazar qui règne dans notre jardin, et pour les besoins du test, nous nous sommes ainsi évertués à tenter d’en faire un petit coin pas trop mal… les décorations peuvent être réalisées directement sur l’établi ou simplement être achetées au village, tandis que quelques aspects peuvent être personnalisés. L’argent n’est pas un problème puisque les fleurs poussent très facilement et rapidement. Les bouquets se réalisent ainsi par dizaines et les ventes sont assez rapides. Les quelques interventions des villageois, ou même d’un fantôme (oups) font quelque peu avancer l’histoire… pourtant, difficile de trouver plaisir et relaxation dans un titre qui manque de renouvellement, avec des graphismes qui brûlent la rétine tandis qu’ils devraient la dorloter ! Les plus persévérants s’évertueront à récolter les bonnes graines (celles qui ne peuvent s’acheter…) afin de parvenir à boucler toutes les commandes… mais de là à dire qu’ils y prendront du plaisir, il y a un sacré cap !
Garden Life: A Cozy Simulator est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix totalement abusif de 40 euros environ.
Le saviez-vous ?
La science le confirme : le jardinage permet véritablement de se détendre. En effet, la présence redondante d’une bactérie (dont nous vous épargnons le nom barbare) pourrait expliquer cet effet. Celle-ci présenterait les mêmes intérêts que le Prozac !
Moralité, pour passer une bonne journée, il faut jardiner !
Conclusion
Garden Life: A Cozy Simulator surfe sur la belle idée d'une simulation de jardinage. Accessible, avec peu de contraintes, le titre s'avère néanmoins particulièrement laid sur Nintendo Switch, avec des décors brouillons et une réalisation générale peu aguicheuse à l’œil. Passé ce détail conséquent pour un jeu qui se veut apaisant, les tâches se révèlent rapidement répétitives et dénuées de sens puisque les plantes repoussent sans la moindre difficulté et tout aussi rapidement malgré un massacre au sécateur (lorsque les fleurs disparaissent mystérieusement, le massacre reste la seule solution !). Nous ne pouvons que vous conseiller de chausser vos baskets de randonnée et de prendre un bon bol d'air afin de humer les fleurs les plus proches de chez vous. Cela sera incontestablement plus agréable...
LES PLUS
- Peu de contraintes
- Prise en main facile
LES MOINS
- Graphismes brouillons et scintillants sur Switch
- De nombreux bugs notamment dans l'affichage des fleurs
- Tâches répétitives
- Un inventaire rapidement fouillis malgré le souhait visible des développeurs d'organiser l'ensemble
- Un centre-ville bien triste
- Tarif aberrant !