Krimson (Nintendo Switch) – Le test

La difficulté dans les jeux à toujours été sujet à moult débats : faut-il mettre un mode facile dans les Souls ? Notre réponse est catégorique : non, fin du débat. La difficulté contribue à rendre un jeu accrocheur, à lui donner un défi. Cependant il arrive que certains jeux nous délivrent une difficulté ahurissante. Dans ce cas-là on peut dire bonjour à Super Meat Boy, ce fameux jeu nous demandant de parcourir les niveaux les uns après les autres tout en sautant au dessus, en dessous, au travers de divers gouffres et autres pièges prêts à nous réduire en charpie. Bref, un jeu capable de rendre chauve en quelques sessions le plus chevelu des metalleux. Un autre jeu totalement atypique faisant partie de ces titres à la difficulté ahurissante, le bien connu Undertale ou bien encore peut-être moins connu mais tout aussi difficile et excellent Everhood. Si nous parlons de ces jeux, c’est parce que Krimson s’en rapproche en termes de difficulté, visuel et enfin de gameplay. Ne perdons pas plus de temps et faisons la connaissance de Krimson, le jeu qui vous fera gentiment devenir chauve.

En enfer personne ne vous entendra rager

Krimson part d’un postulat simple, nous incarnons une sorte de boule sanguinolente qui doit récolter des flammes afin de pouvoir s’enfuir du niveau. Fin du scénario. Bon on ne joue pas à ce genre de jeu pour l’histoire, mais bon c’est tout de même un petit plus.

Ne faisons pas durer le suspens plus longtemps, Krimson est un véritable défi, une véritable petite madeleine de Proust de difficulté. Le level design dans ce type de jeu est primordial, ici on ne peut pas dire qu’il soit mauvais, bien au contraire il est bon voire même très bon. Le souci c’est que cette difficulté est au pixel près. Toucher ne serait-ce qu’un poil de cul d’un élément dangereux et c’est le décès assuré avec retour case départ, sauf si vous avez croisé le chemin d’un checkpoint. N’espérez pas non plus avoir plusieurs vies, ici on a une seule et unique vie. Si au départ les niveaux vont se montrer simples, ils vont peu à peu redoubler d’ingéniosité et de machiavélisme pour nous torturer les méninges. Oui, Krimson pourrait être comparable à un puzzle game. On peut tout à fait tenter d’avancer et sauter en mode speedrun, mais cela ne ferait que nous conduire inexorablement à la mort. Avant d’espérer finir un niveau et peut-être s’en faire un speedrun, il faudra avant tout en connaitre son architecture et ses mécanismes mortels. Car les pièges sont nombreux et savoir manier son personnage avec précision, légèreté et avec patience sera l’atout maître pour réussir. Tout cela est aussi valable pour les fabuleux niveaux nous confrontant à des “Boss”, ces derniers vont nous confronter à un déluge de difficultés. Mais une fois bien acquis tous les patterns, venir à bout de ces niveaux se montre redoutablement jubilatoire. Le contrôle et la maniabilité de notre boule se montrent ultra simple, un bouton pour sauter et la croix directionnelle ou joystick pour se déplacer et c’est parti. Mais ces contrôles simpliste et basique cachent en réalité une difficulté ahurissante et venir à bout de ses nombreux niveaux prendra un bon moment, plusieurs heures de jeu seront donc nécessaires afin d’arriver au bout de cette aventure éprouvante.

Everhood rencontre Super Meat Boy

Si vous ne connaissez pas Everhood, foncez impérativement sur ce titre. Jeu de rythme psychédélique teinté de RPG et d’aventure, le jeu est une perle d’inventivité et un très bon défi pour ceux qui aiment le genre et la difficulté. Mais nous ne sommes pas là pour en faire le test, qui soit dit en passant n’est pas encore disponible sur le site mais nous y travaillons. Non, nous sommes là pour Krimson, et si nous parlons d’Everhood, c’est parce que Krimson s’en approche beaucoup dans son gameplay et pour les différents patterns qu’il nous présente.

Prenez Super Meat Boy, ce runner game dans lequel on incarne un morceau de viande. Vous le connaissez forcément. Bref dans Krimson c’est exactement le même principe, mais en plus de la dimension platformer hardcore nous pouvons aisément rajouter jeu de rythme à l’ambiance psychédélique. C’est à partir de maintenant que nous prenons le shaker et que nous agitons énergiquement Everhood et Super Meat Boy afin de donner naissance au cocktail détonant nommé Krimson. Mais nous avons déjà parlé gameplay, et ce qui nous fait fortement penser à Everhood ce sera ses graphismes pixélisés à l’outrance, ses couleurs flashy à l’ambiance psychédélique. D’ailleurs petite parenthèse, mais toute personne sensible au flash, fuyez ce jeu, car celui-ci ne lésine pas sur les effets de lumières. Bien refermons la parenthèse et revenons en à nos graphismes. Ces derniers nous présentent un univers pixelisé à l’ambiance délicieusement malsaine, macabre et dérangeante. Si cela ne vous dérange pas d’effectuer quelques roulades et autres cabrioles sur des plateformes mouvantes nous présentant des yeux humains, alors attendez-vous à rencontrer pas mal d’éléments de ce genre. Pour les fins connaisseurs, prenez le fameux boss Giygas du jeu Earthbound, son design pourra vous donner une vue d’ensemble de l’univers et de la patte graphique du titre Krimson. Certes l’aspect graphique du titre peut dérouter, mais très vite nous en faisons abstraction pour nous plonger littéralement dans cet enfer psychédélique.

Pour ce qui est de la partie sonore du titre, nous vous conseillons vivement et très fortement de vous armer d’une bonne paire de casque afin de vivre et ressentir la bande-son du jeu. La musique étant l’un des éléments essentiels du jeu, métal électro, cette dernière est un petit plaisir à écouter, surtout durant les parties ou l’apprentissage du pattern sera nécessaire. Durant ces moments-là, le plus souvent face à un boss, nous aurons l’impression de devoir bouger au rythme de la musique, donnant alors au jeu une saveur toute particulière et follement jouissive.

Krimson est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 9,29€.