Stacklands est un jeu que nous avons adoré à sa sortie sur PC en avril 2022. Quelle idée originale et géniale de mélanger le deckbuilder et la construction de villages ! Nous avions aussi été séduits à l’époque par son petit prix de huit euros. C’est donc avec un grand enthousiasme que nous avons appris son portage sur la Nintendo Switch. Le jeu est développé par les Néerlandais de Sokpop Collective et il est disponible sur l’eShop au prix de… quinze euros. Est-ce que ce portage justifie un prix quasiment doublé par rapport à la version PC ? C’est ce que nous allons voir.
Un concept original et addictif au possible
Nous débutons notre partie avec un petit villageois au milieu d’un plateau quasiment vide. Instinctivement, mais aussi guidé par le panneau des objectifs à notre gauche, nous allons sélectionner la carte du personnage et le placer sur une carte buisson… et magie, il va se mettre à travailler et à récolter des baies.
Puis, nous allons le mettre sur un rocher, sur un arbre, et nous trouverons des pierres et du bois, qui, lui, servira à fabriquer un bâton..
Les cartes que nous produisons ont une valeur marchande et nous pouvons les vendre en échange de quelques pièces qui permettront d’acheter des packs.
Progressivement, nous allons découvrir de nouvelles ressources comme le fer ou l’or. Nous allons commencer à cultiver les pommes et les baies, à élever des poules, des vaches ou des lapins dans le seul but d’agrandir notre village et d’ouvrir de nouveaux packs pour découvrir de nouvelles cartes.
Les packs comportent aussi des idées qui sont des cartes à vendre livrant le secret d’une nouvelle recette ou d’une nouvelle construction.
Nous allons par exemple découvrir qu’avec un feu de camp et deux œufs, nous pouvons fabriquer des omelettes, un plat durable et qui nourrit facilement les villageois. Nous allons aussi construire une maison dans laquelle les villageois pourront se multiplier comme par magie.
La vie dans Stacklands n’est pas un long fleuve tranquille. Pour pouvoir développer son village et s’agrandir, il faudra avant tout survivre.
Le jeu fonctionne par un système de journée appelé « lune ». Au moment de chaque lune, nos personnages devront manger et il est donc important de gérer en permanence nos réserves de nourriture.
Des cartes, encore plus de cartes !
Il faut aussi savoir que nous sommes limités en termes de cartes. Si nous dépassons la limite après le repas de fin de journée, nous serons obligés de vendre des cartes et parfois de sacrifier de précieuses ressources. Pour augmenter cette limite, il faudra construire des bâtiments comme des cabanons ou des entrepôts.
Parfois, aléatoirement, des portails étranges apparaîtront au début de chaque journée. Dans ces derniers se trouvent des monstres qui viendront pour tenter de nous décimer. Il faudra alors avoir armé nos villageois afin qu’ils puissent se défendre.
Dans Stacklands, une mort est définitive. Les villageois deviennent des cartes « cadavres » invendables qui traînent dans notre inventaire… à moins qu’il existe une recette pour s’en débarrasser ?
Le gameplay de Stacklands était génial sur PC, il l’est aussi sur Nintendo Switch. C’est addictif, et l’excitation d’ouvrir un nouveau pack pour obtenir la « recette inédite » qui nous manque est bien présente.
Nous avons envie d’aller encore plus loin, de construire les bâtiments les plus coûteux pour voir à quoi ils servent et bien sûr, de terminer le jeu. C’est une aventure que nous aurions en temps normal recommandé les yeux fermés…
Mais voilà, le portage de Stacklands sur la Nintendo Switch est très mal réalisé. Imaginez-nous, en train de déplacer la dizaine de cartes par jour avec le curseur. C’est long, peu pratique et peu maniable en mode docké.
Un portage assez laborieux sur Switch
Il faut se dire que la gestion des cartes en fin de partie était déjà un défaut de la version sur PC. À la fin, il y a tellement de choses sur l’écran que gérer tout ce beau monde devenait assez complexe. Avec la Nintendo Switch, cela devient presque mission impossible.
Il faut aussi naviguer sur les menus de gauche pour voir la longue liste d’objectifs et vérifier les recettes. Ce n’est pas très agréable, ni très intuitif et surtout, un bug fait que certaines recettes restent étonnamment en anglais.
Malgré ces défauts en mode docké, nous aurions pu pardonner à Stacklands en mode portable. La Nintendo Switch, par la taille de son écran, aurait été un superbe terrain de jeu pour une version tactile. Mais le jeu ne l’est pas !
Quelle déception ! C’est alors tout le potentiel du jeu qui s’effondre sous nos yeux. Là où nous aurions pu avoir une maniabilité certes douteuse en mode docké, nous aurions pu en revanche avoir une magnifique expérience en mode portable…
Stacklands reste jouable malgré tout, mais l’expérience est bien plus laborieuse et il faudra s’armer d’une bonne dose de courage pour découvrir le titre sur la console nippone.
Une différence de prix avec la version PC injustifiable
Dernier point noir et pas des moindres : le prix. Stacklands est un jeu disponible à huit euros sur PC. Un bundle avec son (très bon) DLC est même disponible à douze euros sur Steam. La version sur la Nintendo Switch est, quant à elle, à presque quinze euros.
Rien ne justifie cette augmentation de prix. Le jeu est radicalement le même et le portage est en plus bâclé. Quel dommage… Si vous avez un PC, nous vous recommandons vivement d’acheter cette version-là.
Si vous n’avez qu’une Nintendo Switch, nous vous conseillons d’attendre que Stacklands soit en promotion pour pouvoir en profiter. La durée de vie est conséquente avec sept à huit heures de jeu, même si tout dépend de votre rythme.
Les graphismes sont assez simples mais le jeu possède cependant une patte très sympathique que nous avons beaucoup appréciée. Impossible de dire quoi que ce soit sur la bande-son vu qu’il n’y en a quasiment pas hormis quelques sons pour indiquer la fin d’une tâche.
Ci-joint, une vidéo de découverte réalisée par nos soins sur la Nintendo Switch.
Conclusion
Stacklands est un superbe jeu… sur PC. Le portage sur Nintendo Switch est très laborieux, et a une augmentation injustifiée du prix de quasiment 50%. C’est vraiment dommage, car le concept est maîtrisé et très addictif. Nous vous conseillons de découvrir cette petite pépite sur ordinateur ou bien d’attendre une promotion.
LES PLUS
- Un concept très original et maîtrisé
- Des cartes et de la construction de villages
- Un gameplay profond
- Une patte graphique sympathique
- Une très bonne durée de vie
LES MOINS
- Un portage laborieux sur Switch
- Pas de tactile !
- Des bugs de traduction
- Un jeu deux fois plus cher sur Switch que sur PC
- Le end game est compliqué avec toutes les cartes à gérer