Penny’s Big Breakaway est sorti le 21 février 2024 lors du indie direct, à la surprise de tout le monde. Il s’agit d’un plateformer et d’un jeu d’aventure qui coûte 29,99€ sur l’eShop.
Il est édité par Private Division et développé par Evening Star. Private Division est un éditeur assez connu, qui a été créé en 2017 et est situé à New York avec plusieurs bureaux partout en Amérique. C’est une filiale de Take-Two Interactive. Ils ont pu éditer des jeux comme Kerbal Space Program ou The Outer Worlds et aujourd’hui c’est Penny’s Big Breakaway qui a la chance d’être l’heureux élu.
Evening Star est un studio développement créé fin 2018 et situé à Los Angeles, majoritairement composé d’anciens développeurs ayant travaillé sur le jeu Sonic Mania.
Une artiste qui prend ses aises
Penny est en route pour faire une représentation de ses capacités avec son yo-yo de bois, et par hasard sur son chemin elle découvre un fil cosmique qui transforme son yo-yo en être vivant avant de reprendre son chemin vers l’audition.
Après avoir sans gêne coupé la file d’attente, elle se présente devant le roi pour montrer son incroyable talent. Le roi montre un grand engouement à la vue de son spectacle, mais dans un élan d’enthousiasme son yo-yo bouffe la tenue du roi, rendant ce dernier nu devant son peuple. Le roi enrage et lance son armée de pingouins royaux aux trousses de Penny. Elle devient alors une fugitive avec sa tête mise à prix, et décide de fuir dans un pays voisin en espérant échapper à l’armée du roi.
L’histoire ne se prend pas au sérieux, ce n’est clairement pas le but du jeu de « sauver le monde » et le déroulé du récit est charmant à suivre. Vous pourrez taper la discute avec les PNJ éparpillés dans les niveaux. Ils sont suffisamment loufoques pour avoir envie de les écouter comme dans certains RPG alors que c’est un plateformer. L’histoire est simple, efficace, et on peut ou non décider de s’y attarder. C’est agréable à suivre et suffisamment drôle pour vous arracher quelques éclats de rire.
Un véritable cirque à jouer
Le yo-yo est un choix intéressant. Il existe des personnages ayant utilisé cet outil par le passé, mais clairement pas de façon aussi approfondie. Penny pourra sauter, faire un dash, se balancer dans les airs à n’importe quel moment, transformer son yo-yo en patins à roulettes, en une roue et en bien d’autres choses. La panoplie de mouvements est très variée, et vous pouvez les enchainer dans tous les sens.
Penny aura 4 points de vie avec vie infinies, mais lors de la perte de tous vos PV vous devrez faire un choix : soit vous reprenez au dernier checkpoint en perdant 10000 points de score, soit vous recommencez au début (nous expliquerons le but du score plus loin). La prise en main peut demander un petit temps d’adaptation si on cherche à être le plus fluide possible dans ses déplacements.
Vos déplacements sont extrêmement permissifs et surtout, si vous cherchez bien, vous pourrez couper d’énormes parties de niveau, la communauté du speedrun se faisant un malin plaisir à abuser des mécaniques du jeu qui ne demandent qu’à être contournées. L’abus pour passer rapidement un niveau est total , et c’est un réel plaisir à s’y essayer.
Même sans être un Speed Runner, vous trouverez votre satisfaction entre les décors et les nombreuses mécaniques de jeu. Chaque monde a plusieurs ajouts pour diversifier l’aventure, comme un palmier qui vous envoie loin, un rail à yo-yo ou des geysers d’eau, la liste est longue et ça rajoute vraiment à vos galipettes dans tous les sens.
Votre yo-yo aura le droit à des powers-up tels que le yo-yo qui casse tout, le yo-yo tout terrain afin de glisser à toute allure même sur les surfaces mortelles, mais évidemment ce n’est qu’une partie de ce qui vous attend. Les powers-up, les mécaniques spécifiques à chaque monde sont réellement des ajouts qui retiendront votre attention et qui vous aideront à utiliser à bon escient vos acrobaties à l’aide votre yo-yo.
Chaque niveau aura 3 « quêtes » de citoyen allant de donner un objet à un autre PNJ à casser un certain nombre de caisses, et bien d’autres choses encore. Il y aura aussi 3 pièces à trouver dans chaque niveau, qui serviront à débloquer des niveaux bonus. Vous trouverez aussi des pièces, comme dans un Mario, qui serviront à acheter des objets dans la boutique. Elles ne sont pas obligatoires, mais juste utiles pour compléter les niveaux.
Les obstacles n’aident pas toujours l’ennemi
Évidemment qui dit niveau dit pièges. Ces pièges seront partout et ils essayeront plus d’être suffisamment gênants pour vous faire tomber dans le vide, et plus vous avancerez, plus ils seront vicieux. Après il y a certains pièges qui semblent ne servir à rien vu que c’est, presque, impossible de se les prendre : il s’agit de filets qui attirent les pingouins et vous empêche de bouger. Malheureusement les pièges du filet (ce n’est pas le seul exemple) sont placés dans des zones trop larges, les rendant facilement évitable, ce qui est dommage.
Comme nous le disions, dans l’histoire, les pingouins royaux vous poursuivent à la demande du roi, et seront vos principaux ennemis en étant présents dans tous les niveaux. Si 5 pingouins vous attrapent en même temps, vous retournez au précédent checkpoint et perdez 1 PV, mais vous pouvez les virer en bougeant à l’aide de votre yo-yo.
Il y aura d’autres ennemis, et bien qu’il ne courent pas les rues comparés aux pingouins ils sont suffisamment spéciaux pour s’en souvenir. Par exemple, un taureau qui se transforme en balle de golf si vous l’attaquez. En le balançant dans un trou, cela débloquera une tour pour s’accrocher et accéder à la suite du niveau.
À la fin de chaque monde, les boss seront souvent matérialisés par des combats entrecoupés de phases de plateforme tout en esquivant leurs attaques, mais ne vous inquiétez pas les boss sont assez différents pour tous les apprécier. Les boss sont variés, mais ils sont peut-être un poil trop simplistes.
Chaque mouvement effectué permet d’augmenter son combo permettant quant à lui d’augmenter votre score pour effectuer le 100%, sinon cela n’a pas de réelle utilité (aider les PNJ, trouver les pièces cachés, etc.).
À chaque fin de niveau, vous devez, si ça vous intéresse, monter sur le podium le plus haut possible pour obtenir un maximum de points et il se déclenchera un petit mini-jeu. Le mini-jeu est une suite de touche à effectuer pour que Penny effectue un petit spectacle sous les feux des projecteurs, permettant d’obtenir un maximum de points. Selon ce que nous avons cité précédemment, vous obtiendrez un score final après votre démonstration notée, généralement entre 40000 et 60000 ce qui débloquera des images bonus.
Graphismes & Musique
Le jeu est très beau, ses graphismes rappelant un peu la Dreamcast avec une mise à jour en 2024. Les couleurs sont vives avec beaucoup de rouge et d’orange, complété par aussi beaucoup de bleu dans l’ensemble des niveaux. L’animation est superbement fluide, avec chaque action effectuée qui s’enchainera parfaitement. Les cinématiques sont animées en dessins faits à la main et aussi avec les graphismes du jeu. Peu importe le style utilisé, elles sont toutes très expressives et c’est vraiment joli.
Les musiques sont superbes, l’ambiance de chaque niveau se fait ressentir à travers la musique qui anime le décor. Le sound design est formidable, chaque mouvement effectué par Penny ou par les ennemis a un son unique, on pourrait fermer les yeux et savoir, approximativement, ce qui se passe sur l’écran. Pour les dialogues du jeu, chaque personnage a son propre bruit quand il parle, comme dans Banjo & Kazooie, ce qui ajoute au charme du jeu.
Une superbe aventure, mais tout le monde en veut un peu plus
Penny’s Big Breakaway est relativement court : si vous enchainez les niveaux sans vous arrêter, vous devriez atteindre les 3h-6h de jeu max. Le 100% prend à peu près 5h à 8h, et cette courte durée de vie pour le jeu se justifie par sa facilité et ses niveaux qui sont relativement courts. Pour le 100% du jeu il faudra récupérer tous les « globes stellaires » et les objectifs des PNJ dans chaque niveau et finir tous les niveaux dont les niveaux bonus débloqués par les « globes stellaires ». Il y aura 102 missions de globe stellaire et 102 missions de PNJ, avec 58 niveaux à effectuer en incluant le tutoriel et les boss.
Conclusion
Penny Big Breakaway confirme le talent de développement démontré sur Sonic Mania et les débuts de l’équipe Evening Star en tant qu’entreprise indépendante. Son gameplay est remarquable accompagné d’une histoire charmante, ses décors colorés accompagnés de musiques et d’un sound design qui sont maitrisés rend le tout ultra jouissif à jouer. Le plus gros point fort du jeu est la capacité de déplacement de votre personnage qui vous laissera de nombreuses possibilités pour passer un niveau de manière peu orthodoxe. Son plus gros point faible serait peut-être la durée de vie, vu qu’il peut se terminer facilement en 3h voir 5h en galérant même le 100% n’est pas si dur vu que la difficulté reste accessible à tout le monde.
LES PLUS
- Les possibilités de déplacements avec Penny sont formidables
- Les graphismes 3D sont très réussis et ultra expressifs
- Les animations en 2D sont réellement réussies
- Les musiques s’alignent parfaitement avec les décors
- Le sound design est ultra satisfaisant
- L’ajout d’un score force le joueur à être original dans ses déplacements pour marquer un maximum de points
- L’histoire, bien que simple, est très charmante à suivre
LES MOINS
- La prise en main prend un petit temps (Pinaillage)
- La durée de vie un peu courte, dommage qu’il n’y ait pas plus de contenu après la fin du jeu
- Certains pièges sont mal placés, au point qu’ils sont plus des éléments du décor