Rainbow Moon est un T-RPG initialement sorti en 2012 sur les consoles de Sony (PS3, PS4, PS Vita). Sa suite, Rainbow Skies, sortie en 2018, a déjà connu son portage en 2023. Vous pouvez lire notre test juste ici. Rainbow Moon, développé par les Allemands de SideQuest Studios et édité par eastasiasoft, est disponible sur l’eShop depuis le 15 mars 2024 au prix de quinze euros. Une aventure à essayer ?
Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un niveau courant en anglais est nécessaire pour jouer à Rainbow Moon.
Un portage d’un jeu qui a plus de dix ans
Rainbow Moon est un T-RPG qui nous met dans la peau de Baldren, un homme téléporté par son ennemi dans un monde inconnu. En plus d’être dans un endroit qu’il ne connaît pas, le pauvre Baldren a ramené avec lui des hordes de monstres qui terrorisent les habitants…
Nous allons donc partir dans une grande quête pour réussir à revenir chez nous mais aussi pour vider la carte de ces créatures.
La prise en main est assez rapide et le gameplay s’apprivoise bien. Vous incarnez un personnage qui va devoir aller parler à des PNJs. Ces derniers vous donneront des quêtes qui nécessitent régulièrement d’aller rapporter des objets cachés dans des endroits infestés de monstres.
Pour réussir ces quêtes, il n’y a pas vraiment le choix, il faudra se battre. À ce titre, Rainbow Moon est un T-RPG vraiment classique dans ces mécaniques.
Nous avons une escouade de héros aux compétences variées. L’un pourra tirer à distance, un autre sera fait pour encaisser les dégâts et le dernier sera là pour frapper les ennemis.
Chaque héros possède son propre équipement et ses propres sorts à apprendre. Certains sorts permettront par exemple de donner un gros coup de bouclier alors que d’autres allumeront la lumière dans les donjons.
Nous pouvons aussi utiliser des objets, récupérés en tuant des monstres, qui permettront de renforcer la puissance de nos équipements.
Nos personnages ont des statistiques que nous devrons améliorer grâce à des pierres que nous obtenons en combat. Nous pourrons augmenter notre vie, notre MP (pour les sorts), notre chance (coup critique), notre force ou encore notre défense.
Il faudra aussi faire attention à notre faim et nourrir régulièrement nos héros d’objets trouvés sur la carte ou récupérés sur les monstres.
Un gameplay peu original mais efficace
Les combats de Rainbow Moon sont très classiques et ne révolutionnent pas le genre. Une fois que nous touchons un monstre, notre escouade (trois personnes maximum) arrive sur un terrain quadrillé dans lequel nous allons devoir tuer parfois jusqu’à vingt-cinq monstres.
Nous sommes dans un combat au tour par tour et nos unités ont plusieurs points d’action (en fonction de leur niveau). Grâce à eux, nous pouvons avancer, utiliser un objet, un sort, ou alors frapper l’ennemi.
Le bestiaire de Rainbow Moon n’est pas non plus très original ni varié. Il faudra souvent une à deux heures pour découvrir un nouveau monstre et la plupart du temps, ce n’est qu’une nouvelle itération d’un monstre déjà vu.
Nous pouvons par exemple avoir le zombie et le fan de nourriture génétiquement modifié qui sont finalement deux zombies de couleur différente.
Le gameplay de Rainbow Moon est classique, un peu répétitif et rébarbatif mais il reste cependant efficace. Nous sommes sur un titre qui ne cherche pas à proposer de la nouveauté ou de l’originalité mais qui réussit au moins à avoir des bases solides pour les fans de RPG.
Les options de confort disponibles afin d’augmenter le nombre de loot et d’expérience à la fin de chaque combat est aussi salutaire pour les joueurs qui ne veulent pas farmer indéfiniment.
Une aventure répétitive et un scénario terne
Le scénario est cependant assez mauvais et contribue finalement au côté redondant que peut avoir Rainbow Moon. La plupart des quêtes repose sur le même principe qui allonge artificiellement la durée de vie.
Globalement, chaque passage dramaturgique repose sur le même concept : comme nous sommes arrivés en même temps que les monstres qui terrorisent les habitants, nous devons être le larbin des PNJs pour prouver que nous sommes gentils.
Nous allons donc aller chercher des objets divers et variés aux quatre coins du monde et la plupart du temps, nous allons faire énormément d’allers-retours.
Nous allons très régulièrement voir un PNJ A qui va nous donner une quête pour aller voir un PNJ B. Ce dernier nous dira que le chemin du PNJ A est bloqué et il faudra retourner voir le PNJ A qui nous donnera un objet pour ouvrir ledit chemin.
Ce PNJ A va nous demander quatre ou cinq objets à lui rapporter qui nécessiteront d’enchaîner ces mêmes allers-retours une bonne dizaine de fois.
Finalement, ce PNJ nous offrira une récompense qu’il faudra chercher dans sa maison… qui est infestée de monstres et qui se révèle être un donjon.
Les donjons nous obligent à résoudre des énigmes très basiques et surtout à frapper beaucoup de monstres avant d’atteindre un boss avec énormément de points de vie.
À la fin des donjons, le personnage qui nous aura donné toutes ces quêtes voudra se joindre à notre équipe (certains réclameront quand même un petit combat) et il nous offrira un objet pour accéder à une nouvelle région.
Une durée de vie conséquente pour un petit prix
Rainbow Moon est un T-RPG qui, déjà en 2012, était une aventure moyenne qui ne proposait pas grand-chose dans le paysage vidéoludique. Douze ans après, le ressenti est malheureusement toujours le même.
Nous ne passons pas forcément un mauvais moment sur le jeu mais nous ne nous amusons pas forcément. Les combats ne sont pas très funs, la personnalisation est juste moyenne et l’intérêt du portage est finalement assez limité.
Ce dernier aurait peut-être mérité plus d’attention de la part de l’éditeur. Les combats automatiques auraient permis d’éviter une certaine redondance.
L’absence de traduction est aussi problématique et seuls les joueurs avec un niveau courant en anglais pourront suivre l’histoire qui se déroule sous nos yeux.
La durée de vie pour le prix de quinze euros est colossale. Prévoyez-vous une quarantaine d’heures (et d’allers-retours !) pour terminer l’aventure. Si la redondance ne vous fait pas peur, n’hésitez pas car c’est un ratio vraiment très intéressant.
Les graphismes ne sont pas très beaux : ils ne brillaient déjà pas à l’époque et nous sentons l’âge de Rainbow Moon. Une refonte graphique aurait pu être intéressante. Malgré tout, nous finissons par nous habituer à l’univers après quelques heures.
La bande-son est en revanche très réussie. Hormis la répétitivité des musiques lors des combats, il y a de très belles pistes qui séduisent nos oreilles de la plus belle des façons.
Ci-joint, une vidéo présentant le début de l’aventure.
Conclusion
Rainbow Moon est le portage d’un T-RPG assez moyen. Le gameplay est classique, proposant pour les fans un contenu important, une jolie bande-son et une très belle durée de vie. Le jeu est cependant rapidement redondant, le scénario pas très bon, et les allers-retours très nombreux rendent l’expérience assez terne. Le jeu n’est pas traduit en français et il faut un niveau courant pour pouvoir suivre le récit.
LES PLUS
- Un gameplay assez complet
- Une durée de vie colossale
- Pas très cher
- Quelques options de confort
- Une très belle bande-son
LES MOINS
- Aucune traduction française
- Un jeu qui devient rapidement redondant
- Un bestiaire très limité
- Un scénario assez mauvais
- Des allers-retours, encore des allers-retours…
- Graphiquement daté
- Un portage à l’intérêt limité et un peu paresseux