L’apocalypse, les mutations dues aux radiations, la disparition de l’humanité, tous ces thèmes ont été maints fois exploités en jeux vidéo pour mettre le joueur dans la peau d’un survivant qui va devoir lutter pour rester en vie et rebâtir (ou pas) un monde meilleur. Les développeurs suédois du studio Experiment 101 ont gardé ces idées en toile de fond pour leur jeu, mais ont décidé que les joueurs incarneraient un petit animal anthropomorphique, un croisement entre un raton-laveur (clin d’œil volontaire ou non aux Gardiens de la Galaxie), un renard, un putois ou encore une mangouste. Bienvenue dans le monde de Biomutant.
Radiation du matin réjouit le pèlerin
Biomutant est un action-RPG dans un monde postapocalyptique où les hommes ont disparu pour laisser la place à tout un tas d’animaux anthropomorphiques qui ont tous plus ou moins mutés par irradiation et autres contaminations de toutes sortes. Attention, même si tous ces animaux ont un air bizarre, pas patibulaire mais presque, le jeu est très coloré et plutôt joyeux malgré les terres désolées laissées par les humains avant leur départ. Dans ce monde où l’on retrouve des survivances du passé comme des routes, des voies de chemin de fer, des bunkers, des bâtiments laissés à l’abandon, le joueur incarne un petit héros dont il va découvrir l’histoire au fur et à mesure de son aventure.
Notre histoire nous est racontée par une voix off, par un narrateur qui nous raconte ce qui se passe et surtout qui traduit ce que nous disent les personnages rencontrés qui parlent tous une langue inconnue, un mélange de Simlish (le langage des Sims) et de yaourt. Chaque rencontre donne lieu à une discussion et à des choix multiples dans les réponses que notre personnage va donner. Chaque réponse influera sur la suite de l’aventure. Biomutant propose un système d’aura qui se définit par le combat entre la lumière et les ténèbres, et chacun de nos choix fera pencher la balance d’un côté ou de l’autre.
Biomutant étant un action-RPG, il y a donc de l’action qui se traduit par des combats avec une utilisation de différentes armes et de différentes techniques. Pour les armes, on trouve les armes à distance, pistolet et fusil et pour les combats rapprochés on trouve des épées, des haches, des bâtons. Mais à ces armes de base s’ajoutent des pouvoirs psi issus des modifications génétiques et des aptitudes au combat de type kung-fu appelé wung-fu ici. Les combats sont très dynamiques et fluides. À chaque gain de niveau, on débloque des points d’aptitude pour les connaissances en wung-fu.
Radiation du midi ne coupe pas l’appétit
Biomutant étant un action-RPG, on trouve aussi une grosse composante RPG. D’une part dans l’histoire du jeu, notre personnage est un rônin, un samurai sans maître, un vagabond qui va s’allier à une tribu pour sauver l’arbre-vie des monstrueux manges-mondes qui dévorent ses racines. Le souci est que l’arbre-vie se trouve au centre de territoires appartenant à plusieurs tribus qu’il va falloir combattre et dominer par la force ou la persuasion. Cette histoire principale est découpée sous forme de quêtes, comme dans tout RPG qui se respecte, mais on trouve aussi un grand nombre de quêtes annexes, dès qu’on parle à un PNJ, une nouvelle mission nous est proposée, que l’on choisit de suivre ou non, mais qui reste dans notre journal et que l’on peut reprendre quand on le souhaite. Cette narration non linéaire donne une grande liberté d’exploration et on peut choisir de suivre scrupuleusement les quêtes principales ou de divaguer par-ci par-là en découvrant ce monde ouvert à notre rythme.
Qui dit RPG dit expérience à acquérir et compétences à upgrader. À chaque palier, on peut choisir d’améliorer un de ses attributs entre sa vitalité, sa force, son agilité, son charisme ou sa chance. Au cours de l’aventure, notre héros récolte beaucoup d’objets qu’il peut utiliser pour améliorer son équipement, mais qu’il peut aussi recycler pour en récupérer des petits objets qui lui serviront ensuite pour créer de nouvelles armes ou de nouveaux équipements.
Le monde de Biomutant est vaste, il se parcourt à pied ou à dos de monture quand on réussit à en apprivoiser une et le jeu propose aussi un système de voyage rapide une fois qu’une zone a été débloquée. Certains endroits de la carte ne sont pas accessibles sans un équipement particulier, une combinaison anti-radiations par exemple, et il faudra donc trouver le fameux équipement pour pouvoir revenir dans les lieux en toute sécurité. Cela donne lieu à des petites quêtes annexes qui aident à progresser dans l’arc principal de narration.
Radiation du soir redonne de l’espoir
Biomutant axe son histoire sur la destruction de la vie et les ravages de la pollution sans en faire des tonnes, les faits sont là, notre héros s’en débrouille et tente de survivre malgré tout et d’avancer au mieux. Le début du jeu est entrecoupé de petits intermèdes durant lesquels on revit les scènes marquantes de l’enfance de notre héros. Cela permet de donner de la profondeur à notre personnage, et cela donne des éléments pour choisir en conscience de faire plutôt le bien ou le mal.
Le jeu propose çà et là des petites énigmes à base de molettes à tourner et à mettre dans le bon ordre pour faire fonctionner tel ou tel appareil. Ces énigmes sont très faciles, et on peut les recommencer aussitôt en cas d’échec, donc rien de punitif là-dedans. À d’autres moments, le jeu fait appel à des petits QTE pour réaliser une action. C’est assez déstabilisant à certains moments, mais comme ça reste anecdotique et ça ne pose pas de problèmes majeurs.
Sur le plan sonore, Biomutant propose des musiques épiques somme toute très classiques, qui n’apportent ni n’enlèvent rien au jeu. Les bruitages sont rigolos et sympas et donnent au jeu une ambiance plutôt joyeuse notamment tous les sons de la nature. Que ce soient les sons ou les graphismes, ils apportent une certaine légèreté au titre et lui donnent un côté enfantin et rafraîchissant. Bien que le jeu ne soit que solo, aucun mode online ou multi n’a été développé, il propose une durée de vie de plusieurs dizaines d’heures si on veut faire toutes les quêtes principales et annexes.
Biomutant est disponible sur l’eShop au prix de 40€.
Conclusion
Si Biomutant est somme toute très classique dans ses mécanismes de jeu, son héros particulier et son ambiance post-apocalyptique plutôt joyeuse et colorée tranchent avec ce que l’on trouve habituellement dans ce genre de jeu. Si l’histoire du héros providentiel attendu pour sauver le monde est aussi déjà vue et revue, il n'empêche que Biomutant propose une aventure rythmée et attachante avec certaines longueurs inhérentes au genre. Finalement, Biomutant est une bonne surprise sur Switch et les amateurs d’aventures en open-world, de loots et de crafts ne seront pas déçus !
LES PLUS
- Un héros mignon et sympa
- Un univers décalé
- Des possibilités de craft immenses
- Le narrateur rigolo
- Une durée de vie correcte
LES MOINS
- Des quêtes annexes oubliables
- Une musique insipide