L’année dernière, un certain Super Mario RPG est revenu sur Nintendo Switch. Un remake complet d’un jeu SNES dont la notoriété n’a eu de cesse de grimper jusqu’à son retour sur nos plate-formes modernes. Un remake permettant au plus grand nombre de pouvoir y jouer confortablement. Par ailleurs, à l’époque le développement d’une suite à Super Mario RPG était prévu sur Nintendo 64, une suite qui changera au final totalement de nom pour devenir la licence Paper Mario. Un premier opus paru sur Nintendo 64 donc, suivi d’une suite sur Nintendo Gamecube. Pareillement à Super Mario RPG, Paper Mario: La Porte Millénaire initialement sorti sur Nintendo Gamecube s’apprête à revenir cette année sur Nintendo Switch pour fêter ses 20 ans, et nous avons déjà eu la chance de parcourir longuement à nouveau cet opus tout en papier.
20 ans après, la porte millénaire s’ouvre à nouveau
Dans un jeu Mario, le scénario se résume souvent à une princesse enlevée par une quelconque entité et à notre héros à la casquette rouge traversant des contrées pour aller la délivrer. Paper Mario: La Porte Millénaire ne fait pas exception à cette règle, avec tout de même une écriture plus relevée pour pouvoir catégoriser l’œuvre en tant que RPG. Dans cette nouvelle aventure, la Princesse Peach arrive à Port-Lacanaïe, une ville portuaire construite depuis presque un bon millénaire sur les ruines d’une cité antique. L’introduction du jeu nous parle d’une ancienne cité engloutie par un sinistre évènement, et c’est après cela que Port-Lacanaïe fut bâti. Après presque un millénaire, de nombreuses rumeurs provenant de ces temps anciens attirent de nombreux aventuriers.
Notamment, les rumeurs d’un trésor millénaire caché quelque part dans les sous-sols de la ville. Par ailleurs, après tout ce temps, Port-Lacanaïe s’est également attiré la réputation d’être une ville mal famée habitée par de nombreux voleurs, bandits et même des organisations mafieuses. Pas d’inquiétude pour les éventuels parents, nous restons dans l’ambiance bon enfant et drôle d’un jeu Mario. Pour en revenir à notre princesse, celle-ci n’est pas nécessairement venue à la recherche d’un trésor, mais est plutôt de passage en vacances. Échappant à la surveillance de Papy Champi, elle erre seule sur la grande place de la ville et est accostée par un mystérieux marchand lui tendant un coffre à ouvrir. Notre princesse arrive à ouvrir le coffre et met la main sur une carte magique permettant de mener au trésor.
Après quoi, la Princesse Peach parvient à écrire un courrier à Mario et à lui envoyer la carte magique en l’invitant à venir l’aider à trouver ce fameux trésor. Notre héros répond à l’appel, et arrive à son tour sur Port-Lacanaïe. Il constate la réputation mal famée de la ville et surtout, il est directement impliqué dans une embrouille entre une jeune Goomba du nom de Goomélie qui est poursuivie par tout un bataillon de l’organisation Mégacruxis. Il prend la défense de Goomélie et arrive à la tirer d’affaire. Celle-ci mène des recherches sur le fameux trésor de Port-Lacanaïe et s’associe à Mario en constatant qu’ils ont le même objectif. Papy Champi retrouve aussi Mario et lui fait part de la disparition de la Princesse Peach. Sentant que tout ceci est lié au trésor de Port-Lacanaïe, Mario part à la recherche de ce trésor avec sa mystérieuse carte magique.
Le professeur Goomstein, mentor de Goomélie, leur porte aussi assistance avec son savoir. Notre exploration de Port-Lacanaïe nous mène alors face à une porte millénaire bâtie dans les sous-sols de la ville depuis l’époque du sinistre. Une porte qui renfermerait apparemment le trésor et qui ne pourrait être ouverte qu’en possédant le pouvoir des 7 gemmes étoiles dispersées à travers différentes régions aux alentours de Port-Lacanaïe. Un étrange pouvoir émane de la porte, et dessine alors sur la carte magique l’emplacement de la première gemme. Cette porte devient un lieu de passage obligatoire tout au long de notre aventure, révélant au compte goutte l’emplacement de chacune des gemmes étoiles. Notre aventure, une quête à la recherche de la Princesse Peach disparue et du trésor millénaire de Port-Lacanaïe, démarre vraiment à partir de là.
Une aventure linéaire d’une trentaine d’heures avec ces rebondissements et son découpage en chapitres. Pour un expert du RPG, n’attendez pas de Paper Mario une écriture profonde et mature dans le genre. Nous restons sur un Mario qui se veut accessible à tous à partir du moment où le public a appris à lire. Pour un jeune public découvrant le RPG, Paper Mario: La porte Millénaire est une belle alternative et une découverte parfaite du genre. Cela ne signifie pas qu’un expert doit éviter Paper Mario: La Porte Millénaire, loin de là. Il faut juste l’apprécier pour ce qu’il propose. Le lore de Mario est très bien utilisé pour présenter une aventure drôle avec une légère pointe de tension digne d’un RPG. Certains personnages de cet univers Mario sont même présentés sur une perspective active nouvelle, notamment avec des petites phases jouables avec Peach en fin de chapitre pour raconter ce qu’elle endure du côté ennemi, puis des phases avec Bowser présenté comme un tyran maladroit et drôle.
Et sur l’expérience globale, nous avons cette même progression linéaire où nous jouons 90% du temps Mario et ses compagnons dans leur aventure à travers les régions autour de Port-Lacanaïe. Puis les 10% restants nous jouons à tour de rôle Peach et Bowser sur de courtes sessions en fin de chapitre avec des phases de jeu, d’énigmes et de mini-jeux totalement différents de ce que nous jouons avec Mario. Il est dommage que pour ce retour sur Nintendo Switch, les développeurs n’aient pas ajouté une phase de jeu inédite avec pourquoi pas Luigi, où nous ne faisons pas qu’écouter et lire ses aventures mais où nous pouvons les jouer directement. Il y a quelques légers inédits rallongeant très légèrement le contenu du jeu, que nous vous laissons découvrir, mais rien de véritablement mémorable.
Mario présente une seconde fois ses papiers sur Nintendo Switch
Les plus attentifs et les fans de la licence ont certainement noté le fait que sur Nintendo Switch, nous avons déjà eu un certain Paper Mario: The Origami King. Un opus qui a manqué de marquer la communauté en choisissant d’être une bonne expérience de jeu d’aventure et d’être un mauvais jeu de rôle. Pour beaucoup de fans, un des derniers représentants de la licence Paper Mario ayant su faire l’unanimité reste l’opus Gamecube que nous avons aujourd’hui entre les mains sur Nintendo Switch. Mais devons-nous parler de Remake ou de Remaster? Pour Nintendo, malgré les rares ajouts de contenu, nous sommes bien sur un Remake et nous pouvons affirmer au premier coup d’œil que le travail visuel est très loin d’un Remaster. Il y a un véritable travail visuel reprenant ainsi le style des opus les plus récents pour donner un véritable coup de neuf au jeu original sorti sur Gamecube.
Les expressions des personnages, leurs contours et plus globalement la réalisation style papier/carton sont plus réussis que jamais. Sans oublier le travail sur les couleurs, les lumières ainsi que sur le rendu bien plus fin et propre que le jeu original. Côte à côte, c’est le jour et la nuit entre la version originale et cette version Nintendo Switch. Si un défaut technique est à relever, alors les joueurs ayant de très bons yeux et ayant une meilleure appréciation technique noterons un point en particulier dès le début. Il s’agit de la régression du framerate qui passe de 60fps sur Gamecube à 30fps sur Nintendo Switch. Malgré tout, la vérité est que le jeu étant globalement très stable, très peu de personnes noteront cette différence, et ce serait vraiment comme jeter du papier non utilisé sans raison que de s’attarder sur ce détail afin de sanctionner le jeu.
De plus, techniquement, le jeu se maintient très bien en salon comme en portable, alors que demander de plus? Nous le mentionnons à nouveau, mais c’est du contenu en plus qu’il manque. Au-delà de ce manque de contenu, le remake se permet des ajouts de confort pour que le jeu soit légèrement plus confortable en 2024. Nous avons par exemple l’ajout d’un nouveau HUB dans les sous-sols de Port-Lacanaïe, avec des tuyaux permettant de nous rendre rapidement d’une région à l’autre. Un ajout qui ne bat pas une véritable option de voyage rapide, mais qui fait office d’un “toujours mieux que rien”. Nous avons la possibilité d’avoir bien plus d’indices pour assister notre progression, le système de switch de personnages sur la carte est simplifié et nous avons la possibilité de débloquer une galerie d’illustrations et de musiques.
Il y a également quelques ajouts de badges pour des options totalement bonus et sympathiques, dont un bonus sur lequel nous allons revenir plus tard. Après avoir détaillé les quelques ajouts, nous pouvons donc vous rassurer sur le fait que les mécaniques de base du jeu d’origine sont bien présentes. Paper Mario: La Porte Millénaire est un RPG avec sa progression linéaire, ses annexes avec d’interminables aller-retour ennuyants, ses explorations de villes ou de donjons ainsi que ses combats au tour par tour. Durant les phases d’exploration, nous pouvons poursuivre nos objectifs ou encore en profiter pour faire nos préparations. Autrement dit, il est possible de visiter des boutiques pour effectuer des achats d’objets, vendre des objets ou encore en stocker. Il y a également un système de points pour vous motiver à effectuer des achats comme un système de carte fidélité dans la vie réelle. Au-delà des achats et de la poursuite de nos objectifs, nous pouvons juste explorer le décor par pure curiosité grâce à sa réalisation “papier”.
Le jeu motive cette exploration en récompensant par des objets et secrets à débloquer en plus de potentiellement nous surprendre à parvenir à un coin de ville en découvrant que nous y accédons en passant par un pli de papier par exemple. En progressant, nous débloquons des pouvoirs en lien avec la thématique du papier pour aller toujours plus loin, ré-explorer les lieux que nous pensions avoir complété et trouver de nouveaux trésors tout en restant toujours subjugués par l’imagination des développeurs. Des pouvoirs comme la transformation en avion en papier ou même de nouveaux équipements comme des marteaux plus puissants pour débloquer des passages, sans oublier les pouvoirs spéciaux de nos nouveaux alliés pour nous aider à renouveler l’exploration des zones.
Un Paper Mario avec une dimension ENCORE RPG !
Pas d’inédit pour nous bluffer encore plus, mais nous étions tout de même satisfaits en revoyant tout ça, puis les éventuels nouveaux joueurs seront bluffés par l’expérience offerte par Paper Mario: La Porte Millénaire. L’exploration est assez pacifique en ville, à quelques évènements liés au scénario près. Sur les routes ou dans les donjons, des énigmes sont à résoudre pour progresser dans le jeu en usant des pouvoirs de nos alliés ou de Mario. Avec des phases de gameplay différentes de ce que nous attendons d’un RPG, notamment de la plate-forme qui nous rappelle que nous sommes tout de même dans un Mario. Sur les décors, nous avons aussi des ennemis visibles et comme dans un RPG classique, entrer en contact avec eux nous fait transiter vers la scène de combat.
La transition est fluide, et nous n’avons pas employé nos termes au hasard puisque nous sommes littéralement sur une scène de théâtre avec les rideaux rouges, le public mais aussi et surtout nos protagonistes d’un côté et les ennemis de l’autre. Il est possible de prendre l’initiative en sautant sur les ennemis ou en les frappant les du marteau sur la carte. Le système au tour par tour classique nous demande de choisir notre action pour la voir s’exécuter en direct. Les actions possibles dépendent du personnage dans notre groupe de combat. Prenons l’exemple de Mario, qui pouvait attaquer en sautant ou en utilisant son marteau. Nous pouvions aussi utiliser des objets ou utiliser des stratégies comme la fuite, le charme, la défense ou le changement de partenaire. Goomélie, notre première alliée, pouvait attaquer d’un coup de tête ou analyser nos ennemis pour nous fournir des informations sur ceux-ci.
Une particularité du système que nous avions déjà dans le jeu d’origine, c’est le système d’interactions dynamiques en plein combat pour booster nos offensives. Prenons encore l’exemple de Mario ; en appuyant sur le bouton de saut au moment de l’impact avec l’ennemi, nous pouvions enchaîner avec un second saut en plus de booster les dégâts infligés. Ces interactions dynamiques nous étaient proposées autant lors de nos offensives que lorsque nous devions nous défendre. Une mécanique qui a souvent été réutilisé me dans les jeux Mario de type RPG et même dans le remake de Super Mario RPG paru précédemment sur Nintendo Switch. Ajoutons la présence du public et la possibilité d’interagir avec lui en le charmant par nos actions pour booster les points étoiles que nous récoltons à chaque action.
Les points étoiles permettent de remplir une jauge, remplissant nos étoiles d’énergie que nous pouvons ensuite dépenser dans des techniques spéciales. Les techniques spéciales se débloquent en avançant dans le scénario et en obtenant le pouvoir des gemmes étoiles. En plus de pouvoir charmer le public, l’interaction avec ce dernier va bien plus loin. Certains membres du public auront la motivation de soutenir l’ennemi en se préparant à balancer des choses sur les membres de votre équipe, alors que d’autres seront de votre côté en voulant balancer des soutiens ou du soin. En apercevant ça, il est possible d’appuyer sur la touche indiquée pour que nos protagonistes descendent sur scène, aillent dans le public et s’occupent d’un cas en particulier.
Si la direction jeu d’action/aventure des récents jeux vous effraie, ne vous faites pas de soucis sur ce remake, les quelques petits ajouts de confort ne dénaturent pas l’expérience RPG du jeu d’origine. Chose pas difficile à deviner en constatant que le système de combat au tour par tour est maintenu, même si nous avons aussi la progression de Mario par niveau en gagnant de l’expérience, et l’amélioration de certaines stats que nous choisissons parmi 3 catégories à chaque montée. Une dimension RPG qui s’est perdue avec le temps et le plaisir de retrouver ça dans Paper Mario à travers ce remake est non dissimulé. Nos alliés peuvent monter de niveau en échangeant des soleils avec un certain PNJ. Des soleils à retrouver à travers le monde et plus ou moins bien cachés.
Pour accompagner les petits ajouts et le travail de réalisation, nous devons mentionner les musiques retravaillées à la manière de Super Mario RPG pour le plus grand plaisir de nos oreilles et de la redécouverte auditive qui s’ensuit. Nous avons aussi la possibilité très tôt dans le jeu, d’acheter un badge nous permettant de choisir de jouer avec les musiques arrangées ou les pistes originales du jeu. Les joueurs les plus modernistes et les paresseux de la lecture peuvent se plaindre du doublage “Yaourt” des personnages de l’absence d’un véritable doublage FR. Mais qu’est-ce qu’un peu de lecture dans notre vie pour vraiment noter cela comme un point négatif ?
Paper Mario : La Porte Millénaire est disponible en édition physique mais aussi sur l’eShop au prix de soixante euros.
Conclusion
20 ans après, quel plaisir de retrouver cet incontournable de la série Paper Mario qui semble avoir très bien été retravaillé tant visuellement que musicalement. L’expérience est toujours drôle et folle à vivre en portable et en TV. Les quelques bonus supplémentaires, ajouts de contenu et options de confort sont les bienvenus en 2024. Bien que nous ne cacherons pas cette impression que ces ajouts ont été pensés à la dernière minute, faisant qu'ils ne sont ainsi pas si nombreux que cela et qu’il y aurait aisément eu bien plus de choses à proposer pour un remake. Malgré ses quelques défauts d’époque encore présents, Paper Mario: La Porte Millénaire est une expérience de la série toujours incontournable en 2024 pour les fans comme pour les nouveaux joueurs. Ce remake ne laisse désormais plus de place à l’excuse d’une accessibilité devenue difficile du jeu. Peut être légèrement onéreuse, nous ne pouvons toutefois que vous recommander de vivre cette expérience, voire de la redécouvrir sous son meilleur papier en 2024.
LES PLUS
- Un rendu papier bien plus coloré, fin et réussi qu’avant
- Finalement, tout le travail graphique effectué
- Les mécaniques d’exploration en papier et les pouvoirs des alliés
- Le système de combat solide et les interactions dynamiques
- La dimension RPG qui fait plaisir
- Les bonus et ajouts de confort en 2024
- Une durée de vie convenable dans le genre
- Le scénario drôle, ses différents points de vue et ses rebondissements
- Une histoire très bon enfant, bien inscrite dans le lore Mario
- Les arrangements musicaux de haute qualité
- Une expérience très solide en portable comme en TV
LES MOINS
- Les experts noteront le passage de 60fps à 30fps
- Petit côté renfermé
- Le côté très linéaire et renfermé de l’expérience
- Assez pauvre en contenu inédit
- On pouvait faire mieux en termes de “voyage rapide”
- Toujours plein d’allers-retours du coup
- Les phases avec Bowser et Peach, bien trop courtes !
- On aurait aimé de nouvelles phases en fin de chapitre (Luigi?)
- Les amateurs d’écriture complexe sont au mauvais endroit
- Un doublage aurait été le bienvenu
- Un peu cher