Besoin d’un peu d’action rail-shooter avec des zombies pour passer le temps? A défaut d’un nouveau The House of the dead ou d’un Resident Evil Chronicles comme sur Wii, certains indépendants tentent de combler ce manque en proposant des expériences du genre sur l’ eShop de la Nintendo Switch. Une des dernières tentatives en date nous parvient de la Pologne par le développeur Beast Games S.A. avec Until the Last Bullet. Nous avons eu l’occasion de parcourir les monstrueux rails de ce portage sur Nintendo Switch afin de vous en parler ici.
Jouerez-vous jusqu’à la dernière balle ?
Quand nous sommes face à un jeu d’apocalypse zombies ou mutants, nous pensons souvent à expérience scientifique, virus ou encore épidémie puis à un genre de “fuite” qui finit par infecter le monde entier. Nous avons le plaisir de vous annoncer que Until the Last Bullet remplit vraisemblablement les cases du cliché en question. Si nous devions relever une originalité, parlons du fait que le jeu se déroule en Pologne et que ça parle en Polonais. Notre héros est un jeune homme qui, pour une raison qui nous échappe, réussit à échapper à un étrange phénomène causant la mutation des habitants de son voisinage. Ceux-ci perdent conscience et deviennent juste des loques violentes et agressives.
Après plusieurs jours à vivre cloisonné, notre héros décide de fuir avec sa petite-amie mais, petit hic, celle-ci finit par prendre la direction d’un bâtiment avoisinant avant de disparaître. Nous partons ainsi à sa poursuite en faisant face à des hordes de mutants à abattre. C’est ainsi que débute notre aventure d’une bonne heure de gameplay linéaire si tout se passe bien. Pour le prix assez léger de l’expérience, nous ne sommes pas plus surpris, certains diront même que ça devrait être encore moins cher. Toutefois, il faut bien financer la réalisation en FMV des scènes du jeu, qui apportent un certain cachet à l’expérience. Nous avons ainsi l’impression de jouer un petit film polonais interactif avec seulement des sous-titres anglais qui n’aideront pas à attirer le public francophone.
Cela étant dit, vu le genre de récit et le développement qui s’ensuit, l’impression de déjà vu est telle que nous osons dire que les scènes suffisent à nous raconter ce qui se passe même sans comprendre le langage. En termes de gameplay, l’expérience sur le papier ne diffère pas d’autres Rail-shooter de ce style. Une expérience très linéaire et arcade dans laquelle nous enchaînons des décors, les déplacements sont automatiques ou scénarisés et nous ne faisons que bouger une cible à travers l’écran et appuyer sur la touche de tir. Un écran assez statique sur lequel nous avons surtout un décor et des zombies mutants qui y apparaissent progressivement. Très différent d’autres grands ténors qui proposent une mise en scène et une expérience bien plus dynamique à notre époque.
Nous tirons ainsi sur les ennemis apparaissant dans le décor, chacun d’eux ont une barre de vie et nous infligeons plus ou moins de dégâts dépendamment de la partie du mutant que nous visons. Ainsi, contrairement à d’autres expériences plus classiques, même les ennemis les plus basiques deviennent juste des sacs à PV encombrant que nous ne tuons pas nécessairement en 1 ou 2 balles dans la tête. En plus de notre arme à feu à recharger en munitions, nous avons un couteau pour le corps à corps puis la possibilité de recharger une jauge pour obtenir des grenades et en balancer pour des dégâts plus vastes et importants. Une expérience qui possède un autre potentiel de fun avec un ami dans la même pièce que vous et en jouant au gyroscope. La visée au gyroscope est d’ailleurs plutôt précise et bien utilisée pour rendre l’expérience plus accessible et simplifiée.
C’est ainsi que nous avons fait le tour du jeu, un tour aussi rapide que la durée de vie que nous avions évoquée. La rejouabilité dépendra surtout du fun que chaque joueur aura pu passer sur l’expérience et sur sa volonté à faire et refaire les mêmes niveaux. Un fun qui sera différent avec un ami à nos côtés pour vivre ça, autant dire que l’expérience est très vite expédiée et rangée en étant seul. Le jeu en soi n’est pas nécessairement difficile mais le hic en plus des ennemis sac à PV est que ceux-ci ne réagissent pas à nos attaques sauf à leur mort. Ainsi, nous nous retrouvons face à des zombies qui malgré nos tirs ne bronchent absolument pas et nous attaquent comme si de rien était en entamant ainsi nos PV. Un seul zombie ne pose aucun souci mais chaque niveau étant juste une succession de ces créatures jusqu’à la fin, vous comprenez ainsi où se situe le problème.
Nous perdons rapidement toute notre vie, ce qui nous amène vite sur l’écran de fin de jeu. Le gyroscope permet d’avoir plus de précision et de réaction par rapport au curseur sur l’écran et d’avoir une expérience bien moins exigeante. Nous recommandons à ceux qui n’aiment pas la gyroscopie de jouer avec une vitesse de curseur très élevée mais qui aura le défaut de ne pas permettre de visée avec précision. Petit point étrange en solo et en gyroscopie, la disposition des contrôles avec un gameplay uniquement en double joycon et sans possibilité de personnaliser nos contrôles. Ainsi, on se retrouve avec nos deux joy-cons, le gauche nous permettant de contrôler la cible au gyroscope tandis que la plupart des actions du jeu sont sur le joy-con droit. Pas très intuitif et cela demande une petite adaptation.
Au-delà de ce défaut d’optimisation des contrôles, nous avons également une réalisation in-game très étrange. Les cinématiques en FMV nous permettent d’avoir une mise en scène dont le réalisme est inégalable puisque faite en prise réelle. Ainsi sur ce point, notre jugement ne peut se porter que sur le jeu plutôt convenable des différents acteurs incarnant les personnages. Ne vous attendez pas à avoir la crème de la crème mais le travail suffit à attirer notre attention sur les cinématiques. D’autant plus, quand le rendu durant les phases de gameplay est totalement à l’opposé avec un rendu très laid. Une réalisation in-game qui tente un genre de mix FMV avec un style rappelant les anciens jeux arcade de shooting zombie des années 90-2000.
Certainement une volonté de rendre hommage tout en reprenant un peu le travail FMV du jeu mais le résultat ne fonctionne pas forcément à l’œil : tout est moche en plus d’être assez terne, sombre et pas très lisible. La bande sonore ne rattrapera pas les choses, les musiques de type assez rock sont bien mais elles tournent vite en rond. Les thèmes sont finalement assez génériques et ne sont pas nécessairement marquants. Ils accompagnent juste bien nos sessions de jeu si nous ne nous lassons pas du titre en plus des musiques qui se répètent assez vite. Le doublage en polonais n’est pas mauvais mais un doublage anglais – voire français – n’aurait pas été de trop. Puisque le jeu n’a pas de VF, nous ne pouvons que rêver la bouche ouverte.
Until The Last Bullet est disponible sur l’eShop au prix de 9,99€.
Conclusion
Until the Last Bullet est vraiment à réserver à un public en manque de rail-shooter Zombie sur Nintendo Switch. Le jeu remplit tout juste le cahier des charges sans forcément chercher à se démarquer au-delà d’être un jeu FMV en polonais et de faire l’effort de proposer une fonctionnalité de jeu au gyroscope. Le reste de l’expérience est un réchauffé en moins bon d’autres expériences déjà présentes sur Nintendo Switch et si nous enlevons le critère “Zombie” pour ne garder que le genre du “Rail-Shooter”, il y a une belle fournée de jeux bien mieux à faire sur Nintendo Switch pour passer à côté de Until the Last Bullet. Sa traduction uniquement anglaise si vous ne comprenez pas le polonais ne motivera pas non plus à la découverte. Un titre à réserver dans sa ludothèque uniquement si vous avez du temps à perdre et à lui accorder puis surtout s’il s’agit de votre ultime cartouche du genre à lancer sur Nintendo Switch.
LES PLUS
- Réalisation en FMV et un casting pas trop mal
- Un gameplay connu et efficace
- La fonctionnalité au gyroscope, un gros plus
- Un style musical qui va bien avec le jeu
- Jouable à deux pour plus de fun
- Et une durée de vie plus allongée à deux
- Un prix assez léger
LES MOINS
- Très moche et très laid TV comme portable
- C’est sombre… tant mieux vu que c’est moche
- Une disposition étrange des contrôles
- Pas de possibilité de personnaliser les commandes
- La bande sonore tourne vite en rond
- Très court…heureusement peut-être ?
- L’histoire aussi générique que le reste du jeu
- Le vrai défi, rester sur le jeu jusqu’à la dernière balle…
- Ah oui, en polonais et en anglais uniquement…
Merci pour le test !
Il existe des rails shooters se jouant au gyroscope sur Switch ?