À mi-chemin entre les jeux de cartes physiques à la Pokémon, et les jeux de cartes virtuelles à collectionner comme Hearthstone, il existe un grand nombre de jeux de cartes de type rogue-like ou rogue-lite comme Slay the Spire par exemple. Ce dernier a ouvert la voie à un grand nombre de jeux du même genre, donc pas facile de tirer son épingle du jeu pour sortir du lot. Ruff Ghanor fait partie de ce lot et il a quelques atouts dans ses manches pour se démarquer de la concurrence.
Pour une poignée de points d’actions
Ruff Ghanor est un jeu d’aventures, RPG avec des combats à base de cartes dans un univers heroic fantasy peuplé de monstres, de brigands, d’orcs et de tout le bestiaire correspondant au genre. C’est un rogue-lite c’est-à-dire que la mort est définitive mais que les améliorations que l’on achète ou les nouvelles cartes que l’on choisit restent dans notre inventaire à la partie suivante. Donc chaque défaite nous fait quand même progresser sur le long terme puisqu’on améliore son équipement global.
Le joueur incarne Ruff, un jeune gardien de chèvres qui va devoir prendre les armes pour se battre contre des hordes d’ennemis venus détruire son village. Pour cela il sera aidé de son ami Korin et de son amoureuse Axia. Sa quête l’amènera finalement loin des siens pour sauver son monde. Rien que du très classique, mais toujours efficace. D’ailleurs, ce jeu est tiré d’un roman intitulé La Légende de Ruff Ghanor écrit par Leonel Caldela.
Le jeu se joue au tour par tour. Quand notre tour commence, nous piochons cinq cartes, et selon les indications au-dessus de nos ennemis qui nous disent ce qu’ils vont faire au tour suivant, on va utiliser nos cartes au mieux en dépensant nos points d’action. Nous avons trois points d’action par tour et les cartes valent de zéro à trois points en règle générale. Donc selon leur valeur on pourra en jouer une ou plusieurs.
Si un ennemi se prépare à nous attaquer, nous allons plutôt préparer notre défense et augmenter la valeur de notre bouclier. Si notre ennemi se prépare à se défendre, alors il faut l’attaquer immédiatement tant qu’il n’a pas ou peu de bouclier. Tout est affaire d’anticipation et de stratégie. Notamment en fin de combat ou il vaut mieux éviter de terminer avec une jauge de vie quasiment vide car nous conservons notre barre de vie d’un combat à l’autre.
Et pour quelques points d’action de plus
Les cartes se répartissent en trois catégories, les cartes rouge d’attaque, les cartes jaunes de défense et les cartes bleues de soin. De façon assez régulière, entre les combats, l’histoire de Ruff nous est contée et il y a des tirages de cartes aléatoires pour décider de la suite de l’histoire. Il faut par exemple piocher cinq cartes et avoir au moins deux cartes de soin dans le lot. En cas de réussite, on gagne une nouvelle carte pour la partie en cours qui nous procurera un bonus. En cas d’échec, on va gagner une carte qui provoquera un malus quand on la tirera. Ce côté aléatoire est assez frustrant car il arrive que l’on perde une partie à cause de plusieurs tirages aléatoires défavorables, et c’est rageant.
Les cartes ont un effet de base, comme porter un coup, augmenter le bouclier ou soigner un peu, mais elles ont aussi parfois des effets secondaires comme donner des points de miracles. Ces points de miracles, une fois en quantité suffisante permettent de jeter un sort d’attaque ou de protéger l’ensemble de nos héros. De façon assez fréquente, notre héros se trouve associé à un autre personnage pour combattre. Chacun ayant des cartes spécifiques, cela permet des combats encore plus stratégiques.
L’histoire de Ruff Ghanor est découpée en trois actes qui doivent être enchaînés d’une traite pour gagner le jeu. Mais il va falloir s’y reprendre à un certain nombre de fois avant d’y arriver, car il va falloir gagner de l’argent pour débloquer de nouvelles cartes ou pour améliorer les cartes déjà en notre possession. Une dernière chose aide notre héros dans sa quête, ce sont les reliques qu’il va pouvoir gagner au fur et à mesure de sa progression et qui ont des effets divers mais toujours bénéfiques pour l’aider dans ses combats. Une relique fait gagner un point de miracle par tour, une autre va augmenter les dégâts quand on joue une carte d’attaque. Le choix des reliques et leur nombre est important si l’on veut voir le bout du jeu.
Pour finir, graphiquement, le jeu est joli, il restitue bien une ambiance à la Donjons & Dragons avec ses dessins stylisés et ses décors typiquement heroic fantasy. La bande-son est de la même trempe, elle colle parfaitement à l’ambiance du jeu.
Ruff Ghanor est disponible sur l’eShop au prix de dix-sept euros.
Conclusion
Ruff Ghanor est quasiment ce qui se fait de mieux dans le genre du rogue-lite avec des cartes. Il est dur, il est frustrant, il est rageant, mais quand on perd, on n’a qu’une envie, c’est y retourner. Hormis les passages aléatoires qui sont dispensables, tout le reste est de très bonne facture. Le fait de garder ses améliorations d’une partie à l’autre fait qu’en persévérant, on est certain de progresser de partie en partie et c’est très gratifiant. Ruff Ghanor est un must have pour les fans du genre et il pourra être une bonne porte d’entrée à ce genre de jeux pour les joueurs les plus curieux.
LES PLUS
- Une grande rejouabilité
- Des combats intenses
- Une vraie courbe de progression
- Des dessins très jolis
LES MOINS
- De l’aléatoire assez frustrant
- Uniquement en anglais