Attention, Read Only Memories: NEURODIVER est la suite de 2064: Read Only Memories, un jeu très apprécié que nous n’avons jamais fait. C’est donc en néophyte que nous entrons dans cette aventure narrative développée par les Américains de MidBoss. Read Only Memories: NEURODIVER est disponible depuis le 16 mai 2024 sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de quinze euros. Allons-nous être bercés par ce récit ?
Une histoire qui démarre bien
Read Only Memories: NEURODIVER nous amène dans un univers futuriste dans lequel nous incarnons ES88, une extrasens employée par l’organisation MINERVA. Les extrasens, ce sont des humains capables de pouvoirs exceptionnels.
ES88 est par exemple capable à l’aide de son Neurodiver, une petite bête assez étrange, de réparer les souvenirs des gens. Elle peut par exemple aider ses collègues à retrouver leurs mots de passe oubliés. Pratique.
Tout va pour le mieux jusqu’au jour où Fortuna, la grande boss, la convoque dans son bureau. Visiblement, des personnes reçoivent des attaques psychiques de la part d’un extrasens malfaiteur, Papillon doré. Les victimes oublient une partie de leur mémoire.
ES88 est donc chargée de restaurer les souvenirs des victimes et par la même occasion, de retrouver Papillon doré.
Read Only Memories: NEURODIVER est un visual novel qui propose des phases de point’n’click. Majoritairement, nous allons lire l’histoire et prendre des décisions qui n’impacteront pas foncièrement le récit.
Et puis, quand il faudra réparer les souvenirs, nous deviendrons alors une sorte d’enquêteuse. Nous devrons alors nous balader dans le décor (du souvenir) afin de récupérer des objets divers et variés. Certains de ces objets deviendront les éléments qui permettront de refaire fonctionner la mémoire de notre « patient ».
Cette partie point’n’click est intéressante dans l’idée, beaucoup moins dans la réalisation. Nous ne cherchons pas vraiment les indices, nous appuyons sur tous les éléments du décor dans l’espoir de trouver des choses utiles.
Parfois nous lisons des conversations amusantes, mais la plupart du temps, nous avons des informations insipides qui ne nous disent rien sur notre histoire ou même sur le lore. Et parfois, souvent par chance, nous trouvons un indice.
Un scénario accessible pour ceux qui ne connaissent pas la licence
C’est dommage que cette recherche d’indices fonctionne au hasard Balthazar et non sur la logique. Comment deviner que nous allons trouver un indice important en regardant le paysage à la fenêtre d’un train et non en discutant avec un suspect ?
Fort heureusement, cette partie un peu monotone de Read Only Memories: NEURODIVER est compensée par un scénario plutôt bien écrit. L’univers est intéressant et même les néophytes de la licence comme nous l’étions peuvent suivre le récit sans être perdus.
Les personnages sont bien caractérisés, ils ont tous une rondeur et une personnalité bien à eux. Même les personnages secondaires sont travaillés et nous avons aimé découvrir leur vie et leurs passions.
Malheureusement, sans divulgâcher, le scénario se saborde tout seul avec un dernier tiers assez étrange qui risque de décontenancer la plupart des lecteurs tant il s’éloigne de l’histoire principale.
Le jeu est parfaitement traduit en français même s’il faut noter des fautes d’orthographes qui parfois peuvent piquer les yeux. Ce sont souvent des erreurs grossières qui, pour des amoureux des lettres comme nous, font sortir de l’histoire pendant quelques secondes.
Mais un dernier tiers qui saborde tout ce qui était préparé
Read Only Memories: NEURODIVER possède aussi un mode tactile très étrange… qui ne sert à rien. Le tactile nous sert juste à nous déplacer dans le décor. Il est impossible de valider une conversation ou de sélectionner les objets du décor avec le tactile.
Cette absence est assez étrange et nous aurions préféré l’absence de tactile qu’un tactile à moitié terminé qui n’apporte rien. Notons tout de même que malgré ce défaut, le jeu est aussi agréable en mode docké qu’en portable.
Les graphismes sont d’ailleurs réussis et proposent une patte que nous avons déjà vue dans plusieurs productions vidéoludiques… mais qui réussit tout de même à tirer son épingle du jeu.
La ressemblance entre GATE, la garde du corps d’ES88 avec le personnage de Moira dans Overwatch est assez troublante. Elle peut parfois décontenancer le joueur déjà habitué à Overwatch.
Malgré tout, la direction artistique est clairement l’un des points forts de Read Only Memories: NEURODIVER.
La bande-son est aussi très réussie avec des musiques vraiment sympathiques à l’oreille. La direction des comédiens est de qualité et seul un personnage pêche un peu par son jeu, mais c’est vraiment de l’ordre du détail.
La durée de vie du jeu (environ six – sept heures en fonction de votre rapidité) est correcte pour quinze euros même si certains auraient espéré plus, surtout avec la fin étrange offerte par les scénaristes qui laisse un goût d’inachevé.
Ci-joint, une vidéo avec les vingt premières minutes du jeu réalisée par nos soins.
Conclusion
Read Only Memories: NEURODIVER promettait un bon visual novel avec une enquête intéressante, des personnages bien écrits et une direction artistique au top. Malheureusement le jeu se perd avec un gameplay assez fade et se saborde même avec un dernier tiers qui risque de décontenancer la grande majorité des joueurs.
LES PLUS
- Un scénario intéressant avec des personnages bien écrits
- Une direction artistique réussie avec de très beaux graphismes
- Très bonne bande-son et direction des comédiens
- De bonnes idées pour donner de l’interactivité dans le visual novel
- Une durée de vie correcte pour le prix
LES MOINS
- Une histoire qui se saborde toute seule dans le dernier tiers
- Des phases d’enquête assez fades
- Des fautes d’orthographe rares mais grossières dans la traduction
- Un mode tactile inutile
- La ressemblance étrange entre GATE et Moira d’Overwatch