Qui n’a jamais rêvé de diriger un pays ? D’imposer ses propres lois en fonction de ses idéaux ? De réussir à convaincre les électeurs de sa toute-puissance en se faisant réélire à l’unanimité ? Cela tombe bien, voici Democracy 4: Console Edition, la quatrième itération d’une licence bien connue des apprentis politiciens. Le jeu, développé par les britanniques de Positech Games, a débarqué le 5 juin 2024 sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de vingt-cinq euros. Faut-il craquer pour ce nouvel opus ?
Une expérience démocratique intéressante
Democracy 4: Console Edition reprend les bases des précédents opus et cherche à les améliorer. Dans ce jeu, vous êtes un président qui débute son mandat dans un des pays disponibles (comme la France, les États-Unis, l’Italie, l’Allemagne, etc.).
Votre objectif est plutôt simple : vous devez réussir à vous faire réélire, et ce peu importe les moyens. Votre pays n’autorise que deux mandats consécutifs ? Pas de problème, il vous suffit de promulguer une nouvelle loi…
Cependant, là où le troisième épisode avait un côté « simulation » où nous pouvions assez facilement passer les lois les plus totalitaires, Democracy 4: Console Edition se place vraiment dans le jeu de gestion.
Le gameplay est complexe et vraiment dur d’accès. Nous avons dû lire et relire plusieurs guides sur Internet pour comprendre des mécaniques qui sont caduques sur console car le gameplay sur console diffère de celui sur PC.
Nous allons pour autant essayer de vous résumer ce gameplay. Globalement, chaque pays a un nombre d’électeurs. Ces électeurs sont rangés dans des catégories. Il y a les « parents », les « automobilistes », les « libéraux », les « religieux », etc.
Les électeurs se trouvent souvent dans plusieurs catégories. Un électeur peut à la fois être parent, écologiste et retraité.
Chaque groupe d’électeurs est plus ou moins heureux en fonction des lois déjà existantes. Les socialistes n’aimeront pas par exemple les lois qui permettent de soutenir les jeunes entreprises.
Pour se faire réélire, il faudra donc modifier, abroger ou promulguer des lois qui satisferont les électeurs du pays tout en prenant compte de toutes les données sur les électeurs qui sont à notre disposition, mais aussi du budget.
Car oui, pour gérer un pays, il faut de l’argent ! Notre pays commence souvent avec une dette et une balance budgétaire plus ou moins positive. En cas d’endettement prononcé, les agences de notation n’hésiteront pas à diminuer la note de votre pays qui troubleront les entreprises ainsi que les investisseurs.
Un gameplay complet
Il faudra gérer astucieusement le budget en augmentant certains impôts et en retirant quelques lois peut-être un peu trop coûteuses… tout en essayant de garder une bonne opinion des électeurs.
Pour toucher à une loi, il nous faut des points politiques. Ces points sont donnés grâce à notre gouvernement. Car en plus de surveiller les besoins du peuple, il faudra aussi plaire aux ministres que nous nommons.
Chaque ministre rapporte des points en fonction de sa loyauté, de son expérience, et de son efficacité.
Les ministres sont des sortes de « représentants » du peuple. Ils plaisent à une frange de la population et les avoir dans le gouvernement permettent de faire plaisir aux catégories concernées.
En contrepartie, il faudra satisfaire les besoins des ministres en promulguant des lois qui plairont aux électeurs qui les soutiennent. Un ministre insatisfait de votre politique perdra en loyauté. Vous gagnerez donc moins de points politiques et il pourra même démissionner ce qui dégradera votre image.
Vous pouvez aussi remplacer un ministre contre quelques points, mais les autres en poste pourraient perdre la confiance qu’il vous porte…
En plus de ça, vous avez aussi une image à préserver. Certaines lois feront croire à votre électorat que vous êtes un leader fort, alors que changer d’avis sur une loi vous fera perdre en fiabilité. Cette image impactera les électeurs.
Pour conclure cet impressionnant éventail, sachez aussi que vous avez aussi des groupes terroristes qui peuvent se former si vous irritez trop une catégorie et qu’il y a des évènements aléatoires.
Le tout se déroule en plusieurs tours jusqu’aux élections où vous pourrez tenir des discours pour plaire aux derniers indécis.
Une maniabilité douteuse et un portage catastrophique
Le gameplay est complet, il ressemble à celui de Democracy 3 mais réussit tout de même à se démarquer par sa complexité. La plupart des lois ont des effets positifs sur une partie de la population et négatifs sur l’autre, ce qui oblige vraiment à réfléchir avant d’agir.
Pour ceux qui ne connaissent pas la licence, globalement, dans le précédent opus, il suffisait de faire une loi pour taxer les produits de luxe pour avoir un budget quasi-illimité et ensuite avec cet argent nous relancions l’économie et flattions tous les électeurs.
Le jeu a réglé aussi beaucoup des problèmes du précédent opus, rendant l’expérience plus immersive et bien plus poussée en termes de gameplay.
Malheureusement, ces améliorations n’arrivent pas à masquer les énormes défauts de Democracy 4: Console Edition. Le jeu est sympathique, il vous amusera le temps d’une partie ou deux, mais vous abandonnerez très certainement cette version sur console qui est à des années-lumière de celle sur PC.
L’accessibilité, déjà, est catastrophique. Même après plusieurs parties, il est toujours dur de naviguer entre les menus, de regarder les statistiques qui nous plaisent. Or les statistiques sont indispensables dans ce jeu. Sans accès à toutes les informations nécessaires, impossible de bien jouer.
Allez plutôt sur la version PC
Les parties se ressemblent énormément. Les électeurs et les évènements aléatoires sont toujours les mêmes. Et la plupart des évènements aléatoires étaient déjà présents sur Democracy 3, ce qui nous laisse finalement sur un sentiment déceptif.
Certains bugs nuisent aussi au jeu. Il est impossible de voir les conséquences économiques d’une décision. Si nous décidons d’augmenter un impôt préexistant, il est impossible de voir les retombées financières que celui-ci nous apporte. Pareil pour les dépenses.
Ce bug s’applique sur toutes les lois disponibles et pénalise le joueur. En plus de la difficulté de ce nouveau titre, nous devons faire face à toutes ces choses qui rendent le jeu pénible et qui cassent l’expérience.
La version PC, elle, est lisible, permet en une touche de comprendre l’électorat là où la version Switch nous demande de nous battre pour la moindre information désirée.
Certains défauts présents sur le précédent opus sont toujours là : Democracy 4: Console Edition ne voit le monde que sous deux voire trois partis, ce qui est intéressant pour les pays anglophones mais qui n’a aucun sens pour une campagne électorale française.
Les populations ne sont pas bien réparties et il y a souvent des incompréhensions vis-vis des électeurs qui semblent être dans toutes les catégories en même temps.
Le jeu, comme nous l’avons dit plus haut, reste sympathique. Le contenu reste là et malgré les défauts, Democracy 4: Console Edition est un jeu complet au gameplay profond et à la difficulté relevée.
Pour vingt-cinq euros, malgré tout, il est impossible de vous recommander Democracy 4: Console Edition. Au quasiment même prix (vingt-six euros), vous pouvez avoir le jeu sur PC qui propose une expérience infiniment mieux conçue.
Les graphismes sont corrects, nous n’avons pas grand-chose à dire : l’interface est peu pratique mais plutôt agréable à l’œil. La musique est parfois un peu trop alarmiste pour rien. D’ailleurs elle se répète dès chaque début de tour et notre oreille l’ignore inconsciemment au fil de notre avancée.
Ci-joint, une vidéo de quarante minutes pour que vous puissiez vous faire votre propre avis !
Conclusion
Democracy 4: Console Edition est un jeu sympathique au gameplay complet… mais très peu accessible. Cette version sur console est à des années-lumière de la version PC. Elle n’est pas très maniable et en plus comporte des bugs qui ternissent grandement l’expérience. Si vous voulez acheter ce jeu, tournez-vous plutôt sur PC plutôt que sur Nintendo Switch.
LES PLUS
- Un gameplay complet
- Une durée de vie (en théorie) infinie
- Des défauts du précédent opus corrigés
- Un jeu au gameplay profond
LES MOINS
- Peu accessible
- Une version console très en-deçà de la version PC
- Des bugs qui ternissent l’aventure
- Une rejouabilité pas très poussée
- Pas maniable du tout
- Encore des défauts des précédents opus qui empêchent l’immersion