Si le célèbre adage « C’était mieux avant ! » ne dit pas toujours vrai (cherchons ensemble des contre-exemples !), il n’en demeure pas moins un fait récurrent : le plaisir sincère et sans équivoque que procurent les retrouvailles avec les joies d’antan. Le succès du rétrogaming nous le rappelle régulièrement. Ainsi, les quelques titres qui mettent en lumière les générations passées, walkman et cassettes audio au premier plan, sont souvent attendus et appréciés par le public cible. Echo Generation fait partie de ces jeux qui nous plongent avec délice dans tous les souvenirs des années 90. Enfilez vos baskets lumineuses et n’oubliez pas de prendre quelques comics dans votre sac à dos !
Développé et édité par Cococucumber, Echo Generation trouve enfin son chemin sur Nintendo Switch. En effet, les joueurs Xbox jouissent d’ores et déjà de lui depuis 2021. Nous étions impatients de pouvoir l’essayer… Avions-nous raison de croire en lui ?
Retour vers les 90ies
Après avoir sélectionné un adolescent parmi les neuf disponibles, nous voilà plongés une bonne trentaine d’années en arrière. Les graphismes prennent le parti de se présenter de façon cubique, sous la forme de voxels plus précisément. Cette atmosphère pixellisée colle parfaitement à l’ambiance et dès les premières secondes de jeu, nous avons l’impression d’être dans une maison bâtie avec des briques de la célèbre marque. L’épaisse TV cathodique trône, presque aussi volumineuse que l’ordinateur lui faisant face. Le lecteur de cassettes est là lui aussi, dans l’attente d’une cassette à se mettre sous la dent. Pas de doute, nous y sommes…
Notre adolescent n’est pas bien différent des autres : il arbore des projets de films entre copains, aime sa petite sœur (malgré tout), et rêve d’aventures. Nous quittons le domicile afin de faire la connaissance de notre environnement, tout aussi clément que notre maisonnette. Les maisons y sont agréables et notre marche, bien qu’un peu lente, nous conduit vers de multiples rencontres. Chemin faisant, nous croisons bon nombre de babioles que nous nous empressons de mettre dans notre sac. Ce dernier compte deux poches distinctes : la première pour nos denrées alimentaires réconfortantes et autres remèdes, l’autre pour les objets de quêtes. Le déplacement s’effectue au joystick : lors de notre approche à proximité d’un lieu d’intérêt, le curseur associé apparaît (observer un objet, discuter avec un personnage, etc.).
Au-delà de la balade, nous ne perdons pas de vue nos premiers objectifs, récapitulés dans le menu. Ramener un plot à notre petite sœur (les demandes des enfants sont si imaginatives… pourtant, ça ne sera pas la plus incongrue !), une guirlande lumineuse à nos amis, trouver une carte de bus pour espérer batifoler en dehors de notre petit périmètre… Autant de livraisons qu’il va falloir honorer. Pourtant, à force de tournicoter au gré des rues, force est de constater que les premières commandes ne seront pas nécessairement les plus urgentes. En effet, il semblerait qu’un grand malheur se soit produit non loin de là…
À l’attaque !
Après avoir calmé une bande de ratons laveurs belliqueux (ahah), nous découvrons quelques traces sanguinolentes étranges dans un atelier. Quelques pas plus loin, c’est le corps sans vie du réparateur du village qui gît au sol. Puis, un clown révolté s’en prend à nous. Ainsi débute le premier véritable combat du titre. Oui, les ratons laveurs ne sont clairement que des marionnettes malpolies !
Nous faisons équipe avec notre petite sœur, qui se montre particulièrement coriace et efficace au combat. Bientôt viendront nous rejoindre quelques aides supplémentaires, tels des animaux domestiques, qu’il serait dommage de négliger. En effet, si le joueur est laissé libre de choisir le compagnon de son choix, nous avons opté pour le chat (le premier à rejoindre l’équipe). Le matou s’est rapidement montré particulièrement précieux pour nous soigner, notre sœur et nous. Nous avons décidément toujours besoin d’un chat à nos côtés ! Que les amoureux des chiens se rassurent, il y en a pour tous les goûts !
Echo Generation compte de nombreux combats. Ces derniers sont globalement assez originaux, bien qu’ils puissent manquer de dynamisme de par une certaine lenteur générale que nous n’avons pas réussi à pallier. Le combat s’effectue au tour par tour, visible dans le bas de l’écran afin de mieux appréhender les coups. Le joueur ne décide bien entendu pas des faits de ses adversaires mais il est libre d’effectuer l’attaque de son choix parmi le panel disponible (de plus en plus consistant au fil de la progression), ou encore d’utiliser un objet de son inventaire. Jusque là, rien de bien ingénieux nous direz-vous… Pourtant, le petit plus du titre repose sur quelques mini-jeux rapides disponibles pour chacune des attaques. Ainsi, il va falloir appuyer sur le bon bouton au bon moment, réaliser une série de touches dans le bon ordre pendant le temps imparti, cibler précisément l’adversaire, etc. Il en est de même pour la défense, où parer au bon moment permet d’épargner de précieux points de vie. Les points de compétences entrent aussi en jeu, et permettent de lancer des attaques plus dévastatrices encore, néanmoins ces points sont limités. Soulignons que le titre se montre plutôt tolérant dans la bonne réalisation des attaques et des contre-attaques. Plus d’une fois, nous avons été sur le fil : le coup parfait a malgré tout été tiré. Bon, lorsque nous étions parfaitement à côté, il n’en était rien ! Un minimum de réussite est nécessaire, mais une certaine marge de tolérance (appréciable) est là.
Suite au combat, deux options : la défaite ou la victoire. La défaite n’engage guère de conséquences. Le joueur revient quelques pas en arrière du combat. La victoire, quant à elle, est synonyme d’expérience et d’argent. L’expérience permet de gagner des niveaux, chaque niveau permet à son tour d’accroître au choix, la force, la santé ou les points compétences disponibles au début des combats afin de lancer des attaques plus puissantes. Petit fait marquant et fort plaisant : si l’un de vos héros tombe au combat, il revient à la vie après la victoire et gagne de l’expérience. Sympa ! Facile, diront certains.
Bien préparés, nous n’avons fait qu’une bouchée de ce clown fanfaron (nous l’avions presque oublié tiens !). Ce dernier a perdu une guirlande lumineuse lors de sa défaite, de quoi accomplir rapidement une quête. Un cheminement classique et traditionnel, mais toujours efficace. Battre le boss pour récupérer l’objet de quête, et courir fissa le donner à son propriétaire.
Les allers/retours sont dès lors très fréquents sur Echo Generation. Néanmoins, afin de pallier ces pas incessants, les joueurs de Nintendo Switch ont le privilège de disposer de téléporteurs qui vont grandement leur faciliter la tâche. Ces derniers prennent la forme de cabines téléphoniques (nous restons dans le thème !) : il suffit de les activer afin qu’elles deviennent des zones de voyage disponibles. Sympa ! Facile, diront certains… ? Non là, c’est vraiment juste sympa !
Le menu général offre un récapitulatif des membres de l’équipe (avec le choix du compagnon), les compétences acquises (avec un résumé de leurs effets respectifs), les deux sacs d’objets (avec l’argent disponible) et le journal des quêtes (qui lui, s’avère très utile pour ne pas perdre le fil !). Vous ne passerez pas un temps exceptionnel dans ce menu, mais vous ne manquerez pas de l’apprécier à maintes reprises.
Mars Attack (ou presque)
Des ratons laveurs qui attaquent, admettons.
Mais alors un clown… ? Que se passe t-il donc dans cette bourgade qui semblait pourtant si calme ? Adolescent plein d’ambition que nous sommes, nous allons être servis. En effet, l’un des projets de notre héros consiste à mettre en scène un film sur le thème des… extraterrestres ! Il semblerait que la fiction rejoigne sa réalité puisque quelques pas après l’attaque du clown, nous découvrons un drôle de vaisseau, bien protégé par des simili-aliens, qui arbore en son sommet un semblant de poulpe qui parle (outch, voilà qui fait beaucoup d’infos d’un coup !). Il semblerait que les faits soient posés : des extraterrestres envahissent notre petit monde ! Ces entités originales sont une partie du fil conducteur du titre (les rats géants, les clowns, les monstres, les fantômes, les gros machins moches… vous allez être servis !). Et si vous en appreniez un peu plus sur votre père, qui brille par son absence au démarrage du titre ?
Lors de la découverte des images du titre, nous étions inquiets quant à la qualité de sa réalisation. Pourtant, nous devons admettre avoir été totalement embarqués par la mise en scène de Echo Generation. Le choix assumé des graphismes rend glorieusement hommage à la génération 90 et les musiques viennent parfaitement mettre en exergue les moments importants de l’aventure. Ainsi, les moments de détente s’accompagnent d’une mélodie guillerette tandis que nous avions l’impression de basculer dans les films d’horreur d’époque dans les moments les plus sombres. Le tout est desservi par une bonne traduction française, un brin d’humour et toujours quelques clins d’œil de ces années passées. Les développeurs ont eu la belle idée de pousser de nombreux détails : les nouvelles compétences s’obtiennent par exemple grâce à l’acquisition de bandes dessinées. Le style Comics y est largement à l’honneur et ravira les amateurs.
Enfin, quelques belles idées très humaines complètent ce joli tableau. Nous aidons avec plaisir une vieille dame à traverser la route et offrons quelques jouets à un bébé (bon, disons plutôt que nous faisons du troc avec lui). Malgré une certaine noirceur de par ses entités maléfiques, Echo Generation n’en reste pas moins empli d’humanité et de charme.
Echo Generation est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 25 euros environ.
Vous souvenez-vous ?
Nostalgie des années 90 quand tu nous tiens… Quelques objets cultes pour mémoire : les appareils photos jetables, les tamagotchis, les lampes à lave magma, les pogs, les distributeurs « pez » et….. la Game Boy !
Conclusion
Echo Generation est une belle découverte sur Nintendo Switch qui ravira les amateurs des années 90. Globalement bien réalisé, mélangeant quelques mécanismes classiques à d'autres rouages plus originaux, le titre plonge le joueur dans une belle aventure pleine d'humanité malgré la présence oppressante de nombreux ennemis quelque peu effrayants. Bien qu'un peu lent, le gameplay n'en demeure pas moins agréable et accessible. La traduction française est disponible ainsi que de nombreuses solutions de téléportation afin de faciliter la vie du joueur. Bref, les années 90 ont clairement du bon !
LES PLUS
- Bonne réalisation générale, avec des graphismes de type voxel très cohérents, des musiques et des bruitages parfaitement choisis
- De nombreux mini-jeux pour attaquer mais aussi pour se défendre
- Plusieurs cabines téléphoniques pour se téléporter plus rapidement
- Disponible en français !
LES MOINS
- Une impression de lenteur lors de certaines phases du titre
- Quelques mécaniques prévisibles pour les amateurs du genre