A Void Hope est la dernière réalisation du studio Elden Pixels… Cette fois, rien à voir avec le monde d’Alwa… Prêt à découvrir cette aventure narrative tout en pixels ?
Un espoir de renouveau
Nous avons déjà évoqué le studio Elden Pixels dans nos lignes. Pour les retardataires, revenons rapidement sur l’histoire de ces quatre potes qui ont combiné leurs talents pour réaliser Alwa’s Awakening : un jeu de plateforme/réflexion façon « Metroidvania », qui n’était pas inintéressant et ressemblait graphiquement à un jeu NES. Fort du succès de ce premier opus, ils ont lancé une campagne Kickstarter fin 2019, en vue de financer une suite. Celle-ci s’est terminée avec succès et a donné naissance au très bon Alwa’s Legacy. Fort de son travail sur Nintendo Switch notamment, le studio s’est également lancé dans le portage de jeux sur ce support. On leur doit entre autres les portages de Cathedral ou Kraino Origins… A Void Hope est donc la toute dernière création entièrement réalisée par le studio depuis Alwa’s Legacy !
Un espoir narratif
Cette fois-ci, le studio s’est tourné vers un nouveau genre : le jeu narratif… Fini donc le Metroidvania avec des pouvoirs à débloquer… même si, nous le verrons au courant de notre critique, certaines mécaniques du Metroidvania sont conservées.
A Void Hope nous place successivement dans la peau de pixel de Gilda et Keegan, un couple vivant dans une ville en proie à un mystérieux virus, qui tend à faire perdre la mémoire aux contaminés… Ces derniers oublient leurs souvenirs, pour ne devenir que des ombres de leur vie d’avant. Souhaitant protéger sa compagne, Keegan l’emmène avec lui à « l’abri » dans une cabane dans les bois… Mais il est trop tard pour lui, visiblement il est atteint par la maladie et visiblement Gilda est immunisée. Celle-ci se met alors en tête de trouver un remède pour sauver les souvenirs du monde et bien évidemment, ceux de son bien aimé. Elle décide donc de partir en quête des scientifiques à même de concevoir l’antidote. C’est à Keegan de la retrouver, pour tenter de la sauver. C’est le début de notre aventure !
Tirant son inspiration des films fantastiques des années 80, l’univers que l’on parcourt est parsemé de références aux films de genre (on débute notre aventure rue Carpenter…). L’histoire n’est pas sans rappeler, par certains aspects, l’invasion des profanateurs (l’un des ennemis du jeu se la joue façon Donald Sutherland, en pointant notre personnage du doigt tout en poussant un cri strident). Mais au final, bien qu’intrigante au début, l’histoire finit par tomber dans quelque chose d’assez classique… Même si certains évènements semblent compter dans les décors, il manque des interactions avec d’autres personnages pour en apprendre un peu plus sur la maladie qui touche les habitants de la ville et surtout l’impact que cela a sur leur vie et leur famille… Au final on laisse l’histoire se dérouler, mais certains passages semblent manquer et au final, on peine à s’attacher aux personnages et à leur vécu… faute à l’absence de ce qui est raconté de manière explicite… Dommage, car il y avait moyen de faire quelque chose de plus touchant (sans forcément tomber dans le larmoyant). L’histoire qui devrait être au cœur du jeu, n’est finalement plus que prétexte pour avancer et voir s’afficher le mot « Fin »…
Un espoir de pixel
A Void Hope se présente donc comme un jeu de plateforme en 2D, avec des graphismes en Pixel Art franchement réussis. Nous faisons donc évoluer Keegan dans différents niveaux, en résolvant des énigmes, visant surtout à déplacer des éléments du décor (généralement des caisses) pour atteindre des interrupteurs, permettant de débloquer des accès vers la suite du niveau et ainsi de suite… Vous serez également confronté à des adversaires prenant d’abord la forme de zombies sous forme d’ombres, se dirigeant inévitablement vers vous. Un peu plus tard dans le jeu, ces derniers se changeront en porcs-épics spectraux fonçant sur vous ou encore en pseudo-oiseaux maléfiques… Ces métamorphoses seront aléatoires et en revenant d’un tableau à un autre, ce qui était une bête sauvage deviendra un zombie, bien plus facile à esquiver…
En effet, au début du jeu, il faudra jouer des plateformes pour éviter les adversaires, mais très vite vous débloquerez un pistolet lance-fusée qui vous permettra de retarder les ombres pendant quelques précieux instants. La progression s’avèrera plutôt linéaire, même s’il faudra revenir dans des niveaux précédents pour les terminer à 100% (et voir la fin de l’histoire). On retrouve là l’esprit Metroidvania que l’on connaissait déjà à Elden Pixels. Néanmoins les objets à récupérer vous permettront uniquement de progresser à un moment voulu dans le jeu. (Pour exemple, le bidon d’essence qui ne sert qu’une seule fois…) Et le fait de retourner dans un lieu déjà visité ne sera que prétexte à faire avancer l’histoire. Gardez à l’esprit que vous finirez forcément le jeu à 100% pour voir la fin, car c’est le cheminement choisi par les développeurs (mais il faut l’avouer, c’est bien là le but d’un jeu narratif).
Outre les passages de plateformes / réflexion, vous devrez lors de certaines phases, « hacker » des ordinateurs dans des mini-jeux rappelant un peu « Snake », mais avec une maniabilité parfois un peu crispante. Bien que le renouveau de challenge apporté par ces phases soit bon à prendre, comme nous l’évoquions plus haut, la maniabilité nous a paru un chouille trop rigide, entrainant parfois de la frustration à tout devoir reprendre du début pour une cellule manquée (généralement toujours la dernière).
Aucun espoir ?
De manière générale par contre, dans les phases de plateformes, le jeu est irréprochable. Niveau maniabilité, les personnages répondent au doigt et à l’œil. « Les personnages » car passé un certain cap du jeu, nous pourrons incarner Gilda. Cependant ce changement n’aura absolument aucun impact sur le gameplay. La maniabilité restera identique et les objets gagnés par l’un le seront automatiquement par l’autre !
Somme toute, nous devons souligner le bel effort fait sur les graphismes du jeu (en pixel art on le rappelle), mais proposant de très beaux effets de lumière (toujours tout en pixel art). Nous prenons donc plaisir à parcourir les différents environnements, qui s’avèrent variés et relativement « vivants » de par les affiches et les petites animations en arrière-plan (si on aime les oiseaux qui s’envolent).
Le gros point fort du jeu par contre, c’est sa bande-son ! Signée Waveshaper, elle est franchement excellente ! Des sonorités synthwave (du rythme électronique dans l’esprit de ce que fait Jean-Michel Jarre ou encore un certain… John Carpenter) qui donnent au jeu cette ambiance très « film fantastique des 80’s ». Il y a un gros travail d’ambiance et nous saluons la prestation de son compositeur/interprète ! Si vous êtes adeptes de ce genre de sonorités, sachez que la bande-son (composée de 13 pistes) est disponible à la vente via la page Bandcamp de Waveshaper.
A Void Hope est disponible sur l’eShop au prix de seize euros.
Conclusion
A Void Hope n’est pas un mauvais jeu. Que ce soit visuellement ou musicalement, il tient même toutes ses promesses. Par contre, ça pêche un peu au niveau de l’histoire. Malgré les nombreuses références et le côté intrigant du début, il manque un petit quelque chose pour la rendre aussi poignante qu’elle devrait l’être… Mais pour 15 euros les 3 heures, nous sommes en droit de douter un peu de l’investissement… À défaut d’une promo, nous vous recommandons plutôt de vous intéresser au pack Alwa’s Awakening + Alwa’s Legacy du même studio, qui pour quelques euros de plus sera davantage à même de vous plaire ! Néanmoins, nous sommes curieux de découvrir la prochaine réalisation de Elden Pixels !
LES PLUS
- La bande-son très film fantastique/horreur des 80’s
- Les graphismes et les animations
- Plutôt accessible
- Une description qui ne ment pas
LES MOINS
- Il manque un petit truc à l’histoire
- Les phases avec les ordinateurs