À force d’être utilisé à tort et à travers, les roguelikes qui arrivent sur le marché donnent autant envie qu’ils font peur. Allons-nous avoir une superbe expérience ? Un jeu au contenu limité et au gameplay fade ? Un mix des deux ? Dicefolk est un roguelike deckbuilder avec des dés qui est arrivé sur PC en février 2024. Développé par les péruviens de Tiny Ghoul et Leap Game Studios, il débarque sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de quinze euros. Bonne affaire ou expérience assez moyenne ?
Un deckbuilder Pokemon-like
Dicefolk est un roguelike deckbuilder avec des dés. Le concept est difficile à expliquer mais simple à prendre en main. Globalement, vous incarnez une sorte de « dresseur de monstres ».
Votre objectif est plutôt simple : vous devez réussir à monter les étages jusqu’au boss final en tuant tous les monstres qui se trouvent sur votre passage.
Vous possédez trois monstres (appelés chimères), comme des sortes de Pokemon, qui se battent à vos côtés. Chacun possède une force, une intelligence, un nombre de reliques équipables, une vie, mais aussi un talent spécifique.
La force permet de frapper les adversaires, l’intelligence, de jeter des sorts (de ce que nous avons compris), et les talents sont divers et variés.
Certaines chimères auront la capacité de revivre après une mort, d’autres pourront mettre des effets négatifs aux adversaires alors que d’autres pourront booster leurs coéquipiers.
Dans Dicefolk, pour se battre, il faut avant tout gérer ses monstres. Sur vos trois monstres, deux seront en ligne arrière et le dernier sera meneur. Le meneur est un peu celui qui va se battre alors que les deux autres pourront être amenés au combat en fonction de vos lancers.
Vous aurez trois dés au départ (vous pourrez en acheter d’autres) avec des faces différentes. Nous pouvons attaquer l’ennemi, se défendre, ou encore effectuer une rotation afin de changer de meneur.
Il y a plusieurs faces de dés différentes par catégorie. Pour les attaques, il y a par exemple l’attaque « normale », qui permet de frapper le meneur, l’attaque à distance, qui permet de frapper n’importe quel monstre, l’onde de choc, qui permet de frapper l’ennemi sans faire une attaque, etc.
Il y a aussi la rotation vers la gauche, vers la droite, la rotation aléatoire ou encore même la rotation libre pour choisir le monstre qui doit aller au combat.
Chaque monstre peut être équipé de reliques, qui sont des objets donnant des avantages plus ou moins intéressants pour nos monstres. Certains reliques soigneront votre monstre, d’autres permettront à votre monstre d’attaquer à nouveau, et d’autres enfin pourront même les ressusciter pendant le combat !
Nos chimères (comme les ennemis) peuvent nous infliger des effets négatifs comme le saignement qui nous retire de la vie à chaque rotation ou encore la confusion qui nous retire de la vie à chaque attaque.
Un gameplay simple mais terriblement addictif
Pour compléter cet inventaire déjà fourni, nous avons aussi des jetons, objets à usage unique, qui sont des faces de dés à utiliser pendant les situations critiques.
Et pour gagner dans Dicefolk, il faudra réussir à battre les trois boss (plus un après quelques victoires) qui constituent notre partie. Chaque boss est dans un biome différent qui se compose à peu près de la même façon.
Il y a plusieurs chemins possibles, qui sont bloqués par des monstres. Ces chemins nous mènent à divers bonus qui permettront d’améliorer notre équipe.
Il y a par exemple la boutique où nous pouvons dépenser l’argent rudement gagné au combat, mais aussi des sanctuaires pour recruter des monstres, des feux de camp pour soigner / améliorer nos statistiques / gagner un emplacement d’équipement (au choix), ou même des héros errants qui troqueront vos reliques avec les leurs.
Les chimères peuvent aussi être iridescentes, des sortes de shiny qui ont des talents améliorés.
Pour conclure ce long résumé (long, mais pourtant succinct !), nous pouvons choisir entre plusieurs talismans de départ qui ont accès à des chimères différentes. Nous avons par exemple le talisman basé sur la force brute des chimères ou celui qui repose sur la rotation permanente de nos créatures.
Le gameplay de Dicefolk est à la fois inspiré de roguelikes déjà vus et revus, mais pourtant, avec son petit côté Pokemon, il arrive à se démarquer des autres productions actuelles.
Nous avons eu une sensation assez étrange en testant ce jeu. Nous avons trouvé ce jeu répétitif, très simple (même dans les niveaux les plus durs), mais en même temps, nous avions envie d’y retourner encore et encore, juste pour une partie, juste pour une victoire de plus.
Le concept est accrocheur, très addictif, et même si les parties peuvent durer des heures et que la progression en termes de récompenses est lente, nous avons cette envie presque irrésistible, comme l’avait fait il y a quelques mois Balatro, de retourner dessus pour tout débloquer.
Les monstres ne sont pas très bien équilibrés, et il suffit d’un monstre capable de se ressusciter avec quelques reliques de soin pour gagner facilement. Malgré tout, Dicefolk réussit à proposer ce que veulent les joueurs : du fun et du plaisir.
Le jeu est simple, les parties se ressemblent… mais nous y retournons à chaque fois
La difficulté n’est pas très élevée et pourrait frustrer les habitués des roguelikes. Ne vous attendez pas à la cruauté d’un Slay the Spire ou d’un Dicey Dungeon. Pareil pour le contenu, n’espérez pas un jeu aussi poussé et complexe qu’Astrea: Six-Sided Oracles ou Wildfrost.
Nous sommes plutôt dans une sorte de Fight in Tight Spaces (sans la difficulté), ce genre de jeu accessible pour tous les joueurs qui souhaitent une expérience les poussant à réfléchir… sans être insurmontable.
D’ailleurs, même quand la difficulté augmente, le titre offre toujours des contreparties qui permettent de rendre le jeu accessible. Les ennemis ont des dés plus forts ? Pas de problème, vous aurez en échange plus d’argent au départ. Les ennemis sont plus forts ? Pas de problème, vous commencerez avec des monstres iridescents.
Ces contreparties sont intéressantes et rendent les parties toujours aussi agréables, à défaut d’être difficiles. Elles sont même si agréables qu’il est impossible de retourner à la difficulté en-dessous par la suite. Pourquoi abandonner les iridescents ? Et la relance de dés gratuite ?
Une direction artistique soignée
Il y a une esquisse de scénario, mais celui-ci n’est pas vraiment développé. Il est dommage d’avoir la même cinématique qui se répète à chaque victoire malgré la difficulté qui augmente.
Plus généralement, Dicefolk est un très bon deckbuilder roguelike qui aurait pu vraiment atteindre les sommets avec un peu plus de contenu (et d’ennemis !). Les chimères sont bien, le concept est accrocheur et le gameplay vraiment amusant.
La durée de vie est aussi énorme : rien que pour notre test, nous avons passé plusieurs dizaines d’heures sur le jeu. Pour quinze euros, c’est vraiment un jeu au contenu de base intéressant et à la durée de vie vraiment colossale.
Les graphismes colorés sont réussis, les chimères variées et l’univers plaisant à regarder. La bande-son est remarquable avec une musique très travaillée qui correspond bien à l’univers. Malgré la répétitivité (à terme) des pistes, celles-ci sont toujours agréables à entendre.
Dicefolk est aussi agréable en mode docké qu’en mode portable, c’est d’ailleurs un jeu parfait pour le mode portable avec son gameplay simple et pas trop nerveux qui permet de jouer même pendant les voyages.
Nous vous joignons une vidéo d’une heure de gameplay réalisée par nos soins pour que vous puissiez vous faire votre propre avis.
Conclusion
Dicefolk nous a finalement laissé une impression étrange. C’est un roguelike deckbuilder au contenu finalement assez limité, à la progression lente et qui se répète rapidement… Pourtant, nous nous sommes amusés comme des fous dessus ! Le gameplay est simple mais accrocheur et nous sommes rapidement devenus accros à Dicefolk. Le jeu ne plaira peut-être pas à ceux qui recherchent un roguelike avec de la difficulté, mais les autres risquent de découvrir une expérience fun et vraiment addictive.
LES PLUS
- Un gameplay vraiment addictif
- Un concept accrocheur
- Vraiment sympa à jouer
- Très accessible
- Des graphismes colorés réussis
- Une bande-son sympathique
LES MOINS
- Assez simple pour les habitués des roguelikes
- Des parties qui se ressemblent
- Rejouabilité assez limitée
- Scénario très limité