À mi-chemin entre l’imaginaire et le réel, il existe une contrée où il fait bon vivre. Les habitants y sont sympas, le cadre florissant, et le travail ne manque pas (il faut bien remplir son assiette). Issu d’une campagne kickstarter, nous étions impatients de découvrir Everafter Falls. Chose désormais faite, nous vous livrons toutes nos impressions sur ce titre.
Développé par SquareHusky et édité par Akupara Games, les débuts sont classiques mais toujours appréciables. Le joueur peut en effet personnaliser son personnage et de choisir l’étendue de sa future ferme. Soulignons enfin qu’il est possible de jouer à deux sur le titre. Everafter Falls s’ouvre sur un accident de voiture. Il ne s’agit dès lors guère de reprendre la ferme abandonnée de votre grand-père, ou de rejoindre votre oncle qui a besoin d’un coup de pouce… mais bel et bien d’un réveil atypique dans une petite maison encore bien vide mais néanmoins chaleureuse par la douce présence de deux amis ; Dogue (un chien) et Fynn (une grenouille). Avec étonnement, vous découvrez alors que tout ce que vous connaissez jusqu’à présent (avec des références mignonnes sur Animal Crossing, Stardew Valley ou encore Harvest Moon qui devient Harvest Moule !) n’est qu’un leurre. Toutes ces simulations de vie n’existent pas vraiment, et la vraie vie commence maintenant.
Animal Croquing
Dans les grandes lignes, Everafter Falls ressemble effectivement aux titres célèbres. Néanmoins, vous devrez davantage vous débrouiller seul afin de comprendre toutes les mécaniques de jeu. Un petit animal de compagnie est là pour vous prêter main forte : indispensable au démarrage pour les cultures, c’est lui qui vous épaule à votre arrivée afin de préparer la terre, labourer, arroser… Il suffit de lui donner la consigne, ou plutôt, simplement d’appuyer sur le bouton Y et tout est automatique. Un sol vierge deviendra une terre propice aux plantations, les plantes seront arrosées, etc. En revanche, ce compagnon ne peut recevoir qu’un seul ordre à la fois, avec un nombre de cases d’action limité. Ses compétences sont néanmoins amenées à être améliorées selon les priorités du joueur. Rapidement, il aura bien d’autres activités que les cultures… qui elles pourront être aidées grâce aux drones.
Ces améliorations n’en restent pas moins atypiques puisqu’elles reposent sur des cartes, avec un descriptif détaillé de leurs caractéristiques. Rapidement, nous avons acquis notre première carte (une météo pluvieuse à minima tous les 6 jours, oui il nous arrive d’être un peu feignassous sur les récoltes chez NT !). Sauf qu’une fois la carte en poche, nous ne savions pas bien ce qu’il convenait de faire… le titre nous propose de la manger… passablement circonspects face à cette drôle de proposition, nous choisissons de faire de cette carte notre goûter, en espérant ne pas perdre son bénéfice. Bien au contraire : il faut bel et bien manger les cartes pour obtenir leurs pouvoirs. Surprenant, mais pourquoi pas ! De nombreuses cartes sont à découvrir au sein du titre : ciblées sur l’animal mais aussi sur le joueur. Une imprimerie est disponible dans un recoin du village : vous en comprenez déjà tout l’intérêt.
L’imprimerie est loin d’être la seule boutique disponible. La visite de la ville compte parmi vos premières activités.
Petit tour des lieux
La ville dispose de nombreuses habitations et de magasins : l’imprimerie, mais aussi l’animalerie, la boutique, la graineterie, la forge… les habitués retrouveront rapidement leurs marques. De l’autre côté de la ville, un vaste musée trône à proximité d’une jolie fontaine. Ce musée fonctionne comme à l’accoutumée : toutes les entités nouvelles y sont les bienvenues (et rapidement visibles dans l’inventaire par une petite annotation), qu’elles soient animales, florales ou même minérales. Lorsqu’une catégorie est terminée, une récompense est offerte.
Le joueur débute son aventure dans une maison assez sommaire, mais nous ne pouvons qu’imaginer son potentiel. Les décorations, les aménagements sont à venir… sans oublier les agrandissements. Les animaux sont aussi de la partie, et différents bâtiments à leur intention sont disponibles.
Après avoir fait le tour des zones habitées, le joueur est libre de se rendre dans des espaces plus reculés. La plage est parfaite pour y recueillir bon nombre de coquillages, pour pêcher quelques poissons. Le mini-jeu de pêche est par ailleurs assez inhabituel puisqu’il s’agit d’arrêter deux tourniquets au bon moment afin que l’hameçon vienne accrocher le poisson. Pas facile… mais une fois encore, des améliorations sont disponibles (le tout étant de comprendre comment les activer…) : le tournoiement peut ainsi être ralenti.
Nous avons été agréablement surpris de constater que les mini-jeux ne se limitaient pas à la pêche (qui reste tout de même pas si fun que cela…). Par exemple, après la réalisation d’une quête, nous nous sommes en effet mis dans la peu d’une serveuse, à même de servir les quelques clients d’une coquette cafétéria. Un peu perdus au départ (euh, comment confectionner ces recettes ?), nous avons rapidement pris la main et servis rapidement les quelques plats demandés. Everafter Falls dispose ainsi de nombreuses surprises afin de conserver de l’intérêt des joueurs.
Certaines zones ne sont pas accessibles au démarrage du jeu : bloquées par une grosse pierre ou simplement par une souche d’arbre bien trop dure pour être brisée avec une simple hache, il va falloir travailler pour dégager ces passages…
Travailler et aider son prochain
Everafters Falls propose bien entendu de nombreuses quêtes : directement auprès des villageois, des panneaux d’affichage…le menu général offre moults informations que nous vous conseillons vivement de consulter régulièrement. Il y est notamment inscrit lorsqu’un villageois requiert vos services : hop filez donc lui rendre visite !
Une carte est disponible et permet de retrouver « facilement » les habitants. Le joueur ne manquera pas néanmoins de passer de longues minutes sur cette carte afin de faire défiler l’ensemble des habitants et retrouver le bon… en effet, l’ergonomie du menu général n’est guère idéale et nous aurions apprécié plus de simplicité à ce niveau-là. La carte est ainsi entourée à sa gauche par l’ensemble des villageois, et à sa droite par les différentes boutiques.
Le menu général permet d’atteindre les quêtes en cours, l’équipement du personnage et quelques statistiques… mais aussi le précieux inventaire. Son accessibilité reste néanmoins assez casse-pied puisqu’il est nécessaire de glisser votre curseur jusqu’en bas de l’écran pour l’atteindre. Tout en sachant que le menu s’ouvre sur la carte et la sélection du villageois… pas bien pratique tout cela.
Le menu est aussi à l’origine de quelques constructions : n’hésitez pas à bien décortiquer toutes les premières disponibles. Un peu trop impatients, nous n’avons guère fait attention qu’il fallait construire une machine pour la fabrication des cordes et avons donc erré de boutiques en boutiques en vain… ! Les constructions requièrent quelques ressources, de plus en plus précieuses. Les plus simples sont, comme toujours, le bois et les pierres, que vous trouverez rapidement en dégommant quelques arbres avec votre hache, ou quelques rochers avec votre pioche. Les autres demanderont plus de temps, de nombreuses quêtes et surprises se débloquant au fil des jours et des saisons sur le titre.
De saisons en saisons
Les cultures, mais aussi les fêtes et autres festivités sont inhérentes aux saisons. Le temps défile sur le titre, avec bien entendu une alternance du cycle de la journée et de la nuit. Néanmoins, nous avons été TRÈS satisfaits de ne pas être soumis à une barre d’énergie qui se vide en quelques coups de pioche. Everafter Falls laisse en effet cet aspect de côté et le joueur est libre d’effectuer toutes les tâches de son choix pendant le temps imparti de la journée. Ahhh comme c’est agréable ! Une fois l’heure de se reposer arrivée, il est possible de mettre quelques bûches dans la cheminée afin d’avoir une ambiance particulièrement cosy dans la maisonnée et ainsi dormir d’un sommeil réparateur. Le réveil n’en sera que plus confortable…
Chaque jour qui passe met en lumière quelques nouvelles tâches avec des déclenchements d’évènements mais aussi des constructions qui peu à peu deviennent réalisables.
La vie sur Everafter Falls ne se résume pas à batifoler sur ses cultures, à attraper des papillons, à faire un brin de causette et à pêcher quand le temps nous le permet. En effet, dès les premiers instants sur le jeu, le joueur constate la présence d’une épée dans son attirail : nul doute qu’elle n’est pas ici simplement pour couper l’herbe trop haute ! Après un petit cheminement, les donjons deviennent accessibles. Ne vous fiez pas au côté très mignonnet du titre, les ennemis peuvent s’avérer plus coriaces qu’attendus ! Nous y avons d’ailleurs perdu la vie… pour la retrouver, il est nécessaire de débourser de précieuses pièces durement gagnées. Mais la vie continue…
Les petites bêtes
Les animaux occupent une part importante de Everafter Falls. Dès les premiers instants, l’animal de compagnie est mis en avant. Rapidement, l’animalerie présente l’ensemble de sa ménagerie… et les villageois eux-mêmes ne sont rien d’autres qu’un bestiaire développé !
Le musée permet d’avoir un rapide aperçu des espèces disponibles avant même de les croiser… aquarium et terrarium parfont l’ensemble.
D’autres minuscules bestioles, bien plus inattendues, complètent la faune environnante. Assez mystiques, les pixies (ça ne vous rappelle pas une musique… ?!) sont de minuscules entités, de diverses couleurs, capables de vous aider de diverses manières. Les pixies vertes, pour débuter, vont récolter du bois à votre place. Les pixies bleues seront toutes aussi capables mais avec des ressources plus minérales. Voilà une charmante découverte qui, sans révolutionner le genre, amène un certain vent de nouveautés.
La cible
Everafter Falls ne s’adresse pas à tous les joueurs. Son univers mignon mais avant tout très calme pourrait séduire tous les amateurs des aventures reposantes, quand d’autres trouveront la progression assez lente et ennuyeuse.
Quelques bugs sans gravités sont à souligner, avec quelques lignes de code qui persistent. Une rapide mise à jour pourrait estomper cela. En revanche, nous avons dû relancer plusieurs fois le titre après l’avoir laissé en veille. Fort heureusement, la sauvegarde chaque nuit permet de retrouver sa progression sans trop de pertes.
Les temps de chargement sont inégaux. Quelques ralentissements persistent, mais c’est avant tout l’arrivée sur le titre qui surprend par sa lenteur… à craindre que le jeu ne se lance jamais !
Comme énoncé à maintes reprises dans ce test, Everafter Falls manque régulièrement de directives, de conseils, d’explications, afin de comprendre parfaitement ce qui est attendu par le joueur. Un certain agacement est donc à prévoir, ou plutôt, un self control est nécessaire afin de prendre cet aspect avec légèreté. Nous admettons avoir plus d’une fois pesté : mais pourquoi cela ne fonctionne pas ? Mais que veut-il donc à la fin ? Le joueur est donc invité à fouiner le titre dans son intégralité. Nous ne pouvons pas lui reprocher son contenu, qui malgré un aspect très lisse dans bien des domaines, reste très consistant, surtout à ce tarif. Everafter Falls est en effet disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch pour moins de 17 euros.
Le saviez-vous ?
Si la bande originale de Everafter Falls vous plait, sachez que nous la devons à Tim Carlos dont voici la page officielle juste ICI.
Conclusion
Everafter Falls est un titre reposant qui reprend calmement les grands classiques du genre : prendre soin des autres, s'occuper de ses cultures, faire quelques combats afin de récupérer des ressources plus précieuses, mettre en place diverses machines pour multiplier les constructions et les bâtiments disponibles, sans oublier la place des animaux, assez importante. Everafter Falls séduira ainsi de très nombreux joueurs qui aiment prendre leur temps... mais attention. Ces derniers vont devoir faire preuve d'une certaine patience afin de comprendre tous les rouages du jeu, ou simplement certaines quêtes ! Les joueurs les plus zens, voici un titre pour vous !
LES PLUS
- Un riche contenu pour un tarif très correct.
- De nombreuses activités, mais aussi des surprises au fil du temps
- Aucune barre d'énergie, travaillez autant que vous le voulez !!
- Très mignon...
- Traduction française disponible
LES MOINS
- De nombreux aspects manquent d'explications, laissant le joueur passablement agacé de ne pas comprendre ce qui est attendu de lui
- Un menu assez capricieux, avec notamment la gestion de l'inventaire peu intuitive
- Quelques bugs et latence
- Dans les grandes lignes, très similaire à d'autres titres
Merci pour la review 😉