Aujourd’hui, nous allons parler d’un jeu que les moins de 20 ans n’ont pas pu connaître à sa sortie… Ouais elle était facile celle-là ! Mais qu’en est-il de cette nouvelle version du jeu ? Astiquez votre Daï-jo, on va faire une virée sur la planète Hyllis !
Vingt ans plus tard…
Notre histoire commence au Printemps 1999 ; les équipes d’Ubisoft Montpellier et Ubisoft Paris viennent de terminer leur travail sur Rayman 2. L’équipe de Paris est déjà prête à œuvrer sur Rayman 3, et l’équipe de Montpellier quant à elle souhaite travailler sur une nouvelle licence… Un temps orienté sur une histoire mettant en scène un jeune Merlin, le projet deviendra finalement une aventure totalement inédite ayant pour personnage principal une héroïne nommée Jade, accompagnée de son oncle adoptif, un cochon humanoïde nommé Pey’J. (et tout ça, on peut l’apprendre en jouant à l’édition anniversaire !)
Le jeu original finit par sortir en novembre 2003, mais bien qu’encensé par la critique, il est un peu boudé par le public… La faute aux autres sorties de fin d’année ? Au gameplay trop varié ? Trêve de bla bla, nous n’allons pas en faire le débat ici ! Toujours est-il qu’avec le temps, Beyond Good and Evil a fini par conquérir les joueurs grâce au bouche à oreille positif. D’ailleurs, Ubisoft croit en la franchise et propose en 2011 (soit un peu moins de10 ans plus tard) une version HD du jeu. Une suite est même annoncée en 2017 (et se fait un peu attendre), et un film serait en préparation avec Netflix.
Mais revenons à nos cochons… enfin notre cochon, et surtout à l’histoire du jeu !
Beyond Good and Evil se déroule sur une planète lointaine nommée Hyllis (dont les habitants sont appelés Hylliens…). Malheureusement, ce monde est menacé par une espèce extra-terrestre, les DomZ, qui l’attaque régulièrement et enlève ses habitants. Toutefois, Hyllis est protégé par les Sections Alpha, une milice au pouvoir ayant un comportement un peu trop louche pour être honnête… Et au milieu de tout cela, il y a Jade et son oncle d’adoption, le cochon Pey’j. Tous les deux sont responsables d’un orphelinat niché dans un phare et recueillent les enfants dont les parents ont été enlevés (et vu ce que vous avez lu plus haut, le travail ne manque pas!). Pour gagner de l’argent (et garantir nourriture et énergie à ses pensionnaires), Jade exerce également le métier de reporter indépendante.
Tout s’emballe lors d’un énième assaut des DomZ ; Jade n’a pas pu payer la dernière facture d’électricité et de ce fait n’a pas été en mesure de déployer le bouclier protecteur pour défendre les enfants. Elle se retrouve donc à affronter seule une escouade d’envahisseurs DomZ, ce qui aura pour effet de troubler son esprit… et ses convictions…
À l’abri dans sa coquille, la perle est l’esclave des courants
Une fois la phase d’affrontement terminée, Jade réalise rapidement qu’elle aura besoin d’argent (enfin, de crédits), pour éviter qu’une telle mésaventure ne se reproduise… C’est alors que Secundo (son intelligence artificielle transportable) lui décroche un contrat avec le centre scientifique d’Hillys. Sa mission : prendre toutes les espèces vivantes de la planète en photo ! Dans la foulée, elle reçoit également une autre mission venant d’un mystérieux Monsieur de Castellac, et c’est là que son aventure débute vraiment…
Pour ceux qui l’ignoreraient, Beyond Good and Evil est un jeu d’action aventure avec un gameplay au service de l’histoire ! Il propose un open-world à parcourir pour accomplir les différentes missions qui nous sont confiées, mais en proposant un gameplay très varié. Ainsi, il y aura des phases d’affrontements à coup de daï-jo (un bâton) avec un gameplay qui n’est pas sans rappeler Ocarina Of Time. En effet, notre héroïne ciblera automatiquement l’adversaire le plus proche et aura la possibilité d’esquiver les coups, mais aussi de lancer une super attaque tournoyante qui rappellera un peu celle de Link… Mais Beyond Good and Evil ce n’est pas que cela ! En effet, outre les phases de combat, vous serez aussi libre d’explorer Hyllis sur l’eau dans votre hovercraft, ou encore de flâner à pied dans les rues du quartier piéton. Libre à vous alors d’aller faire une partie de palet contre Francis, le requin humanoïde, ou de multiplier vos crédits grâce à une session de bonneteau avec Belle-mirette. Vous pourrez également profiter de votre exploration pour prendre en photo des espèces animales ou partir en quête d’une perle (l’autre monnaie d’échange pour améliorer votre moyen de transport). Il arrive d’ailleurs parfois que l’on trouve un passage secret derrière une armoire, qui vous conduira vers une zone remplie de plateformes au terme de laquelle vous pourrez gagner une précieuse perle… Certaines phases font également la part belle à l’infiltration, pas forcément du niveau d’un Metal Gear Solid, mais suffisamment intéressantes pour renouveler le gameplay… Il est d’ailleurs parfois plus plaisant de franchir un passage en faisant preuve d’analyse et de discrétion (faisant ainsi preuve de non-violence), plutôt que d’affronter des gardes en armure pour un combat perdu d’avance ! Et si cela ne suffisait pas, vous pourrez également vous lancer dans la compétition, avec les courses en hovercraft qui font rage sur Hyllis (4 sont au programme), avec un challenge à chaque fois plus relevé qui vous obligera à faire évoluer votre vaisseau pour espérer finir en tête.
Vous l’avez compris, le monde d’Hyllis est riche en activités, et cela se ressent dans le jeu… Des actions aussi évidentes (dans la vie réelle) que la possibilité de s’abonner à des magazines par exemple (pour recevoir des notifications sur la vie de la planète ou les promotions du moment), les personnages que l’on croise dans les rues, les vaisseaux flottant et volant au-dessus des eaux et les messages que l’on reçoit par mail (ainsi que la propagande pour les Sections Alpha dans le rues) permettent de donner vie au monde de pixel que l’on découvre. Le monde de Hyllis est riche en découvertes et vous ne regretterez pas le voyage, ni les moments d’égarement sur la carte. Même si depuis on a vu beaucoup plus grand sur la console hybride de Nintendo (on pense forcément à BOTW ou TOTK), la richesse et la sensation de vie que l’on retrouve dans Beyond Good and Evil compensent la petite taille (relative) du monde à parcourir. On ne s’ennuie pas sur la planète de Jade et il faut avouer qu’avec 14 Mdisks à trouver, 56 espèces à photographier et 88 perles à récupérer, il y a de quoi faire ! Comptez plus d’une bonne dizaine d’heures de jeu pour espérer obtenir le 100%.
Un esprit sain dans un porcin !
Il est temps maintenant de parler de cette édition 20ème anniversaire… Vous vous demandez certainement si elle en vaut la peine, après la version HD sortie en 2011 ?
Eh bien n’y allons pas par quatre chemins, la réponse est OUI, vingt fois OUI !
En effet, cette nouvelle édition est loin d’être une « simple » version HD ! Ubisoft a clairement fait du très bon travail sur cette nouvelle version. Les textures ne sont pas simplement repassées en HD, elles ont également été entièrement retravaillées. Désormais, les peaux ont de la texture, ce qui est surtout visible sur Pey’j et certains monstres, mais aussi sur Double H qui aborde un look un peu plus « Pixar » qui sied parfaitement à l’histoire. De manière générale, un vrai travail a été fait sur les graphismes. Outre les textures, ce sont également les effets de lumière (nombreux dans le jeu) qui ont été retravaillés, tout se fait en temps réel (et sans ralentissements svp ! – sauf à quelques rares exceptions). L’ensemble est vraiment très propre et on en prend plein les (belles) mirettes ! Pas de crénelage à noter, et c’est encore plus vrai sur les ombres. Pour une (rare) fois sur Nintendo Switch, il y a de véritables ombres. Pas de simples ronds noirs sous les personnages, ou alors une silhouette découpée au Lego… Non, non, ici il y a l’ombre du personnage se reflétant sur le sol ou les murs, de façon nette et sans escaliers sur les bords… Des détails qui contribuent également à donner vie à l’ensemble.
Des modèles 3D de personnages ont été un peu revus (Pey’j, encore lui), cependant, on note parfois quelques raideurs (inhérentes à l’époque) pour certaines animations et quelques ratés dans la synchro labiale, ainsi que certains angles de caméra pas toujours optimums (uniquement à certains passages, quand on passe d’un lieu à un autre). Mais dans sa globalité, la beauté de l’ensemble fait oublier ces quelques défauts.
D’un point de vue sonore, il n’y a rien à redire non plus. Le doublage entièrement en français a été conservé, et Jade est toujours interprétée par Emma De Caunes (la fille d’Antoine de NPA, pour ceux qui ont la réf !). Les comédiens de doublage qui œuvrent sur le jeu avaient déjà travaillé sur d’autres jeux et/ou films avant BGE et cela se ressent dans leur interprétation. Ils sont tous très convaincants dans leurs rôles.
Toujours au niveau bande sonore, saluons l’excellente partition de Christophe Heral, venu tout droit du cinéma. Cela se ressent dans le jeu et contribue d’autant plus à cette ambiance cinématographique. D’ailleurs, certaines pistes ont été réactualisées pour cette nouvelle version.
Au rayon des nouveautés pour cette édition anniversaire, on note l’arrivée de nouveaux « succès » et l’apparition de certains aspects cosmétiques (à découvrir ou à acheter avec les crédits gagnés dans le jeu) qui permettent à Jade et Pey’j de changer de tenue ou d’avoir un nouveau skin pour l’appareil photo par exemple…
L’autre « gros morceau », accessible d’entrée de jeu, c’est la galerie Anniversaire, qui permet de revenir sur toute la genèse du jeu jusqu’à sa sortie en 2003. Le tout accompagné de croquis et d’anecdotes plutôt intéressantes, sans oublier quelques petits bonus (vidéos) intéressants (pour qui aime les artbooks, mais pas que).
Enfin, un mode Speedrun vient compléter l’ensemble, pour les amateurs de challenge. Attention par contre, car il n’y a pas le droit à l’erreur ; si le personnage meurt, il faut tout recommencer!
La maniabilité (disposition des touches notamment) a également été revue pour mieux convenir aux standards d’aujourd’hui et, petite cerise sur le pudding… l’écran tactile de la console est utilisée pour naviguer dans les menus ! ça peut paraître anecdotique, mais ça prouve aussi que les développeurs ont été minutieux afin de proposer une expérience nouvelle et intéressante jusque dans les moindres détails.
Cette édition 20 anniversaire porte donc bien son nom, elle transpire l’amour que porte Ubisoft pour cette licence et c’est un réel plaisir que de (re)découvrir le jeu aujourd’hui…
Beyond Good & Evil 20th Anniversary est disponible sur l’eShop au prix de vingt euros.
Conclusion
Cette édition 20ème anniversaire n’est pas qu’une simple version HD de l’excellent jeu original, c’est la porte d’entrée idéale pour faire vivre cette merveilleuse aventure à toute une nouvelle génération de joueuses/joueurs ! Le jeu est toujours aussi bon et l’expérience est encore plus belle que la version d’origine, ce qui ne gâche rien. On regrette simplement qu’il n’y ait pas de version physique, mais nous vous recommandons fortement l’acquisition de ce titre, qui plus est proposé à un tarif vraiment intéressant (19,99 euros sur l’eShop). Assurément l’un des remasters de l’année ! Maintenant, nous attendons avec impatience la sortie de Beyond Good & Evil 2 !
LES PLUS
- L’univers
- Entièrement en français
- Les belles améliorations graphiques (effets de lumière, textures,…)
- Ambiance sonore digne d’un film (et retravaillée pour l’occasion)
- La diversité du gameplay
- Les bonus qui reviennent sur les coulisses de la réalisation du jeu
LES MOINS
- Pas de version boite
- Quelques animations un peu datées
- La Synchro labiale pas toujours au top (parce qu’il faut trouver des défauts !)
Une version physique (US) en prévision chez LRG quand même 🙂
c’est vrai, mais ça reste « limité ».
C’est dommage, une version boite d’Ubisoft aurait donné une meilleure visibilité au jeu ^^;