Dans la jungle des point & click, il n’est pas toujours aisé de se faire sa place… Mais voilà qu’un petit robot tente de conquérir notre attention en partageant sa vie avec nous. Le début d’une belle histoire… ? Prenez un tube d’anti-rouille, on va faire un voyage dans le futur…
Vis ma vie de robot d’entretien
Life of Delta est la première réalisation du studio slovaque Airo Games. Composé d’artistes, de designers et de compositeurs basés en Angleterre, en Slovaquie et au Vietnam, les membres du studio se présentent également comme des passionnés de jeux vidéo, mais également de science-fiction et de narration.
Ces deux thèmes sont d’ailleurs au cœur de leur premier jeu. En effet, Life of Delta est une aventure point-and-click dans un monde post-apocalyptique. Une Grande Guerre a balayé les humains de la surface de la Terre. Il ne reste aujourd’hui que des robots d’entretien délabrés et des lézards humanoïdes nés des retombées nucléaires. Notre histoire suit Delta, un petit robot d’entretien. Alors qu’il est sur le point d’être jeté aux ordures dans une cuve de produits chimiques, il est sauvé et réparé par un autre robot… Malheureusement, peu de temps après, son sauveur est arrêté par la milice et notre petit Delta se met donc binaire en tête de le retrouver et de le sauver ! Le voilà donc parti dans une quête visant à explorer un vaste monde post-apocalyptique, à la recherche de son ami/père de substitution disparu.
L’omega de Delta
Comme nous l’avons dit plus haut, Life of Delta est un point & click mettant en scène un petit robot. L’aventure commence très vite dans la maison de Joe (notre sauveur), mais notre petit Delta est mal en point et avant de partir, il lui faut recharger ses batteries. Pas vraiment de tuto pour nous guider, on comprend vite qu’il faut diriger notre personnage comme dans un point & click classique, mis à part que la souris est remplacée par l’utilisation du Joy-Con de gauche et là… c’est le drame ! En effet, on remarque très vite que le jeu a été transposé de la version PC vers la version Switch, sans tenir compte d’un gros effort pour s’adapter aux capacités de la console de Nintendo. En effet, oubliez l’écran tactile, il n’est pas utilisé ! Mais on se dit « pas grave », après tout, d’autres jeux du même genre n’utilisent pas le tactile mais permettent quand même de se mouvoir facilement. Deuxième déception, ici ce n’est pas le cas, il faudra cliquer en positionnant le pointeur avec le joy-con vers le lieu que vous souhaitez rejoindre, mais attention, cliquer dans une direction ne suffira pas, il faudra cliquer sur le sol ! Sinon le personnage n’avancera pas…
Bon, nous n’avons pas lâché la manette pour autant, nous constatons que les touches L et R permettent de faire des sélections rapides de zones cliquables (mais seulement dans un petit périmètre autour du personnage), inconvénient (car il en faut forcément un), cela a pour effet de recentrer le curseur sur le personnage. Il faudra donc à nouveau le déplacer (avec toute l’imprécision du Joy-Con) pour se diriger à l’endroit voulu. Bon gré mal gré, nous continuons notre aventure en analysant les objets de l’environnement cliquables pour interagir avec eux et très vite, nous ramassons des objets qui nous semblent utiles pour la suite comme cette carte magnétique qui doit à coup sûr débloquer la batterie de secours à ouvrir avec une carte magnétique ! Problème, quand on clique sur l’engrenage (alors que nous avons la carte magnétique dans notre inventaire, oui oui, car nous l’avons vu apparaître furtivement dans une fenêtre en haut à gauche), il nous a alors paru impossible de l’utiliser… C’est donc après 10 bonnes minutes d’aller-retour dans un tableau que nous avons finalement réalisé qu’il fallait faire monter le pointeur tout en haut à gauche pour faire apparaître l’inventaire et cliquer sur un objet à utiliser. Une manipulation, certes, intuitive en mode souris, mais qui, il faut l’avouer, ne l’est pas autant avec un joy-con. Et à cet instant, l’absence d’un tutoriel nous a paru assez gênante.
Au final, une fois « les bases » maîtrisées, nous avons poursuivi notre exploration. Mis à part les phases de cherche et trouve relativement évidentes (un bout de tissu flotte attaché à un fil, un robot pas loin a de quoi fabriquer un lance-pierre, mais ne vous le donnera qu’en échange d’autre chose. Par chance vous avez dans votre ventre (oui car vous êtes un robot, avec un coffre de ventre), se trouve un oiseau dont vous n’avez que faire…si ce n’est l’échanger pour progresser. En général, tous les éléments à utiliser pour progresser seront dans le même tableau et l’enchaînement à faire se fera facilement. Enfin, jusqu’aux mini-jeux !
En effet, outre les phases de recherche, il faudra parfois faire preuve de logique pour progresser dans l’aventure et obtenir de nouveaux objets, obligatoires pour votre progression. Néanmoins, l’absence de tutos clairs rendra l’approche de ces mini-jeux un peu compliqué. En effet sans explications, il faudra expérimenter pour comprendre ce qu’il faut faire, mais parfois ce n’est pas franchement évident (comme par exemple pour l’obtention de la potion jaune), pour d’autres, c’est la maniabilité et l’imprécision du stick qui mettra vos nerfs à rude épreuve quand il faudra faire preuve de précision et de rapidité.
Delta forces ?
L’histoire, somme toute assez classique – la recherche d’un ami dans un monde inconnu – se déroule dans un univers plutôt chouette. En effet, la direction artistique mêlant robots et monde post-apocalyptique est plutôt réussie. Les couleurs tirant un peu vers la rouille mettent encore plus en avant ce côté monde en perdition. Les graphismes sont réussis tout autant que les animations. Les personnages que l’on rencontre sont tous différents (même s’ils répondent aux archétypes du genre).
D’un point de vue sonore, ça passe. L’ambiance est là et les discussions entre robots à base de son métalliques font illusion. Ça pourrait presque être un sans faute point de vue réalisation, car l’ensemble est très propre et qu’en plus le jeu est intégralement traduit en français (textes uniquement). Vous avez toutefois noté le « presque »… Et oui, malgré les beaux efforts visuels et sonores, le jeu souffre de bugs qui vous obligeront à recharger une partie ! En effet, nous nous sommes retrouvés bloqués à plusieurs occasions, car un élément d’une énigme était « sorti » de la zone de jeu et nous empêchait purement et simplement d’achever la résolution d’un casse-tête, essentiel pour progresser. Par chance, il est possible de sauvegarder autant qu’on le souhaite et à n’importe quel moment. De plus, le jeu propose une sauvegarde automatique bienvenue (en tout cas pour nous, car sinon nous n’aurions pas eu à cœur de reprendre le jeu du début, entendu les aléas de maniabilité évoqués plus haut). Notez donc que si vous voulez progresser dans le jeu, il faudra penser à sauvegarder fréquemment !
Life of Delta est disponible est disponible sur l’eShop au prix de vingt euros.
Conclusion
Life of Delta aurait pu être un click & play sympatoche. Mais il se retrouve plombé par une maniabilité épouvantable. Crispant, manquant de précision et de tutoriel, le jeu n’est pas évident à prendre en main et le portage n’a visiblement pas été pensé pour la Nintendo Switch… Dommage !
LES PLUS
- Des graphismes sympas
- Les mini-jeux pour résoudre certaines énigmes
- Textes en français !
LES MOINS
- Maniabilité catastrophique
- Écran tactile non utilisé
- Histoire très linéaire et convenue
- Absence d’un tutoriel pour prendre le jeu en main
- Les bugs qui bloquent la partie