De bonnes idées sont souvent annonciatrices d’un titre surprenant et riche en rebondissements. Ces mêmes bonnes idées restent elles néanmoins suffisantes pour avoir un bon jeu ? C’est avant tout à cette question que nous allons répondre au cours de ce test d’Ylands. Développé par Bohemia Interactive, le titre Ylands nous intéressait tout particulièrement : son univers riche en découvertes, avec des centaines de ressources et de nouvelles rencontres à chaque partie. Tout cela donne envie. Sur le papier…
Préambule
Avant de rentrer pleinement dans le vif du sujet, soulignons qu’avant même de commencer à jouer, nous avons rencontré quelques problèmes techniques. En effet, lors de nos premières tentatives de test, le jeu était tout simplement inaccessible. Nous avons commencé par nous créer un compte afin de lancer le titre… en vain. Impossible de se connecter. Soit. Ylands est donc resté sur le banc de touche pendant quelques semaines, jusqu’à l’ouverture miraculeuse des serveurs pour la Nintendo Switch. La première approche n’était donc pas idéale mais tout cela aurait pu être rapidement oublié si la suite était à la hauteur de cette attente.
Naufrage en vue !
L’arrivée sur le titre est assez nébuleuse : nous voici face à plusieurs semblants de menus sans trop comprendre ce qu’il en est. L’avenure, le magasin et le mode création. Nous débutons le mode aventure un peu perplexes et atterrissons dans un temple. L’environnement est assez pauvre et nous rappelle ce qu’il était possible de trouver sur N64, un jeu de plateformes muni d’interrupteurs et de dangereux picots prêts à nous transpercer. Plusieurs angles de vue sont possibles, avec notamment celui à la première personne. Et voilà que les premiers ralentissements arrivent (déjà) et les temps de chargement s’additionnent, entrecoupés par quelques animations datées. Une fois extirpés du temple, nous voici désormais sur le dos d’un ours (?), en pleine neige. Le titre annonce qu’il nous faut appuyer sur le bouton ZL pour descendre du cheval. Mais alors c’est un cheval cet ours polaire… ? Tiens, ma monture (histoire de mettre tout le monde d’accord) ne laisse aucune trace lors de son passage… Que tout cela sonne vieux !
Après une petite balade à dos d’animal, une échelle se présente à nous. Une fois encore, le titre demande d’appuyer sur ZL pour y monter. Ce qui se fait alors sans action véritable : nous atterrissons au sommet de la plateforme. Chaque ascension se fait ainsi sans animation, par à-coup au rythme de nos appuis sur ZL. Humpf.
Une zone plus chaleureuse s’offre à nous avec des décors un peu plus travaillés. « Vous avez réussi tous les défis d’aventurier ! ». Woooo… mais quels étaient-ils ? Prendre un ours pour un cheval ? Monter à l’échelle magique ? Ah non, éviter les picots peut-être ? Bref, nous voilà désormais un véritable aventurier. Pour nous féliciter, nous héritons même d’un bateau ! Quel drôle de monde !
Bon, la belle aventure va rapidement tourner au drame, puisque, quelques mois plus tard, nous voilà pris dans une violente tempête. Et nous échouons sur une île. Que d’originalité…
Une fois sur l’île, les déboires s’accentuent : chaque manipulation est longue et désagréable. Sans grande surprise, il nous faut récolter nos premiers morceaux de bois. La récolte peut se faire ressource par ressource ou bien par toutes celles autour de nous. Si le principe est bon sur le papier, à nouveau, c’est laborieux sur le titre.
La réalisation générale est truffée de bugs, avec des ralentissements fréquents. Les menus eux-mêmes sont longs à afficher, la console semble peiner à retranscrire chaque ligne de texte.
Après avoir péniblement construit un semblant de radeau avec ce que nous avions sous la main, nous prenons le large en quête d’autres îles. Mis à part une relance de la partie puisque notre bateau s’était planté dans une zone de laquelle nous étions incapables de sortir, nous avons eu le privilège de découvrir une petite île avec de nouvelles ressources. Au fil de notre avancée, nos capacités deviennent de plus en plus épaissies, mais à nouveau nous voilà confrontés à une réalisation désastreuse qui a eu raison de notre patience. La mise en place d’une véritable construction est chaotique, avec des agencements difficiles à réaliser et une caméra complètement folle. Nous avons jeté l’éponge. Ces îles seront bien plus luxuriantes sans la main de l’Homme après tout !
Quel gâchis…
Derrière tous ces déboires, impossible de ne pas percevoir toutes les capacités qui étaient initialement offertes par Ylands. S’il n’est pas d’une grande originalité, son principe d’arbres de recherches dont découlent un grand nombre de contructions est assez vaste, avec des thèmes bien répartis : les véhicules, la survie, le combat, la production, etc. Prenons pour exemple la catégorie des vêtements : l’étude relative aux vêtements simples requiert du tissu, de la corde mais aussi du cuir. Une fois cette recherche effectuée, le joueur devient capable de fabriquer un pantalon simple ou encore des sandales (moyennant bien entendu des ressources). Le titre s’étoffe ainsi au fil de la progression du joueur, qui gagne en compétence grâce à ses nombreuses trouvailles. De multiples découvertes permettent en effet de nouvelles actions, mais aussi de nouveaux combats grâce à l’apport d’armes.
Le mode création permet de mettre en lumière toutes les capacités de Ylands. Après toutes les péripéties malheureuses rencontrées dans le mode aventure, nous avons été agréablement surpris de constater l’étendue du contenu du titre. Ce dernier ne se limite pas à quelques fours et bâtiments traditionnels disposés dans des biotopes distincts. La production peut véritablement revêtir différentes formes et le joueur endosse bien des rôles au fil des recherches acquises. Son équipement devient par ailleurs de plus en plus perfectionné avec notamment la capacité de prendre son envol !
La faune environnante est assez variée puisqu’elle comporte aussi bien de petites bestioles comme les crabes et les poules que des espèces plus exotiques comme le tigre et le rhinocéros. Bien entendu, l’ours polaire fait partie de l’équipe ! Quel dommage que la réalisation générale de Ylands soit si chaotique. Les bonnes idées sont donc la base d’un bon jeu, mais elles requièrent d’être savamment orchestrées afin d’être à même d’offrir un véritable plaisir de jeu aux joueurs.
Par ailleurs, le titre est free-to-play sur PC. La version Switch, payante, devait ainsi regrouper l’ensemble du jeu sans que les joueurs ne repassent à la caisse. Pourtant, quelques DLC sont d’ores et déjà disponibles sur l’eshop (via le fameux « Magasin » du titre). Avec un titre initial de cette qualité, nous ne pouvons que nous agacer de cela !
Ylands est en effet disponible sur l’eShop au prix de 25 euros environ. Les DLC (que nous ne testerons pas !) sont proposés à 5 euros chacun.
Le saviez-vous ?
Parlons des ours puisqu’ils ont été mis à l’honneur dans ce titre !
Au Pôle Nord, les ours polaires peuvent sentir l’odeur d’un phoque à plus de 30 km à la ronde… De quoi faire frémir le moindre phoque du coin !
Conclusion
Ylands fait partie de ces titres que nous voulions aimer. Pourvu d'un contenu dont il n'a certainement pas à rougir, le jeu s'enterre dans un amoncellement de bugs qui inhibent totalement le plaisir de jeu. La réalisation générale du titre est chaotique, avec des temps de chargement longs et nombreux. Quel dommage...
LES PLUS
- Un riche contenu
- Le journal est joli
LES MOINS
- Des graphismes d'un autre temps, avec des bugs de collision et de caméra
- Une jouabilité peu agréable
- Des ralentissements, des temps de chargement...
- Des DLC payants... sérieusement ?