En matière de jeux de course « sérieux », c’est un peu la disette depuis quelques mois sur Switch. Heureusement, les studios Vision Réelle et Zero Games viennent remédier à ce vide en proposant aujourd’hui Hot Lap Racing, qui fait la part belle aux courses sur circuit. Voitures de production, sport-prototypes, monoplaces, il y en a pour tous les goûts ! Mais est-ce que ce nouveau titre est à même de combler les attentes des joueurs en la matière ? Réponse tout de suite avec notre test !
Avant Hot Lap Racing, l’un des développeurs principaux du jeu, Jonathan Marole (interview ici) nous avait déjà gratifiés d’un autre jeu de voitures, Classic Racers Elite qui se focalisait sur l’univers des courses de côte. À l’époque, le jeu nous avait séduit justement parce qu’il s’intéressait à une discipline rarement mise à l’honneur dans le monde des jeux vidéo et qu’il proposait une expérience de jeu solide. Poursuivant dans le monde des compétitions sur quatre roues, les développeurs se penchent à présent sur les courses se déroulant sur circuits fermés, un genre peu représenté sur notre Switch préférée.
Après une courte introduction pour nous apprendre les bases du gameplay (frein, accélérateur, direction), Hot Lap Racing nous emmène directement sur l’écran principal du jeu. Côté solo, nous aurons le choix entre un mode championnat, un mode Hot Lap (sur lesquels nous reviendrons plus bas dans ce test), un mode course simple dont le nom suffit à vous expliquer de quoi il retourne, un mode championnat vous permettant de concourir dans l’une des cinq disciplines disponibles (GT, Production, Monoplace, Endurance et Electrique) et enfin une partie multijoueur qui vous permet soit de jouer en ligne, soit jusqu’à quatre joueurs en écran splitté.
Un mode carrière avec des disciplines variées
Pour ce qui est du mode carrière, celui-ci vous demandera d’abord de commencer par la Feed Racing School, une académie de pilotage qui existe réellement, décomposée en plusieurs challenges qui vous apprendront les bases afin de devenir un vrai pilote de course ; freinages, trajectoires, accélérations n’auront plus de secrets pour vous une fois cette étape passée. Si vous vous en sentez capable, vous pourrez sauter cette formation initiale et défier directement le pilote Augustin Bernier, vainqueur de la Feed Racing School l’an dernier, afin de battre son meilleur temps. Ce qui vous amènera à votre première compétition afin de prouver votre valeur et d’accéder enfin aux différents championnats disponibles. Ceux-ci sont organisés de façon simple, par palier qu’il vous faudra franchir petit à petit jusqu’à accéder au championnat ultime, celui de la Formula X-Treme. Mais ce dernier ne s’offrira pas à vous aussi simplement qu’en enfilant les championnats comme des perles ; il vous faudra aussi réussir différents défis (remplacer un pilote malade, défier une ancienne gloire du sport automobile, atteindre une certaine vitesse sur un tracé donné) avant de pouvoir y accéder.
Dans les différents championnats proposés, répartis sur chaque palier en trois catégories distinctes (monoplace, grand tourisme et endurance), vous aurez la possibilité de participer à un tour de qualification pour obtenir une meilleure place de départ (mais sans pouvoir procéder auparavant à des essais libres), et vos résultats seront ensuite conditionnés en fonction de plusieurs paramètres ; d’une part, les aides au pilotages auxquelles vous aurez recours (qui sont peu nombreuses ; antipatinage, boîte de vitesses manuelle ou automatique et recours ou non à la trajectoire idéale matérialisée par une bande de couleur sur la piste), et d’autre part vos différentes actions durant la course, à savoir si vous coupez ou non les virages, si vous entrez en collision avec vos adversaires, ou encore si vous sortez ou non de la piste. Tous ces paramètres entreront en ligne de compte dans le nombre de points que vous engrangerez dans les différentes compétitions et détermineront votre note finale. Note qui, si elle est suffisamment élevée, vous ouvrira les portes des championnats de niveau supérieur.
Des modes de jeu classiques, mais un contenu atypique et très intéressant
L’autre mode principal disponible en solo, c’est celui qui porte justement le nom du jeu : le mode Hot Lap. Celui-ci s’apparente à un “contre-la-montre” où le but sera de réaliser le meilleur temps possible sur les différents tracés du jeu. Simplissime, mais ce mode nous permettra de nous familiariser avec les voitures et les circuits avant d’entamer le mode carrière. Ou même durant celui-ci afin d’affiner sa technique avant d’attaquer le tour de qualification ou la course proprement dite.
S’agissant des modes multijoueurs, on pourra opter pour le mode local jusqu’à quatre joueurs, qui remémorera de bons souvenirs aux anciens ayant connu l’époque Nintendo 64 par exemple. À noter cependant que pour en profiter pleinement, il faudra tout de même une télévision de taille conséquente ! L’autre possibilité sera de défier d’autres adversaires dans des compétitions en ligne, une possibilité que nous n’aurons pas eu le loisir d’essayer durant notre test mais qui s’annonce prometteuse ; quoi de mieux que de jauger les qualités de son pilotage face à d’autres joueurs du monde entier ?
Au niveau des voitures disponibles, le choix est conséquent avec pas moins de 53 modèles éclectiques et de toutes époques, dont certains que l’on n’a pas l’habitude de retrouver dans un jeu vidéo : il en va ainsi de la Citroën AX Superproduction, de la Venturi 600 LM ou encore de l’Alpine A480. Et si une grande partie des voitures est sous licence, certaines sont aussi le fruit de l’imagination des développeurs comme la Marole RF3 ou la Formula Xtreme qui a quant à elle été développée par la communauté. Et question circuits, même combat ; les classiques tels Jarama ou Oschersleben côtoient des pistes réelles mais inédites dans un jeu vidéo comme les circuits du Var, du Bourbonnais ou encore le circuit du Laquais situés en France, ainsi que d’autres imaginaires mais s’inspirant de lieux réels à l’instar de celui sur la Riviera. 15 circuits vous attendent au total, déclinés en plusieurs versions pour un total de 70 tracés, qui plus est jouables à plusieurs moments de la journée, de 8h à 20h. En revanche, il n’y a pas possibilité de jouer de nuit ou avec des conditions météorologiques différentes (pluie, brouillard, etc.).
Un gameplay accessible mais exigeant
Les développeurs de Hot Lap Racing ne s’en cachent pas, et le revendiquent même ; la conduite se veut « simarcade », c’est-à-dire un mix entre la simulation et l’arcade. Dès les premiers tours de roue dans le jeu, on constate en effet que les véhicules ont une tendance naturelle à la glisse. Toutefois, et fort heureusement, toutes les voitures ne se conduisent pas de la même façon ; les monoplaces et les voitures d’endurance ont une inertie et une adhérence plus marquées par exemple, et les joueurs les plus aguerris noteront également des différences de comportement marquées entre une traction, une propulsion et une quatre roues motrices. De plus, la conduite change en fonction des cinq différentes vues choisies ; en vue ras du sol, il vous faudra connaître chaque millimètre de piste pour espérer sortir vainqueur tandis qu’a contrario la vue de derrière la plus éloignée vous permettra d’anticiper au mieux vos trajectoires. Il manquerait juste selon nous la possibilité de régler la sensibilité du stick de gauche, très sensible par défaut, pour avoir un contrôle plus fin de la voiture, les plus puissantes étant en effet très délicates à manier avec les gâchettes ZL et ZR de la Switch, une fois toutes les aides à la conduite désactivées. Et au niveau des réglages de votre véhicule justement, cela se résume au strict minimum : boîte de vitesses manuelle ou automatique, antipatinage activé ou non, et enfin présence ou pas de la trajectoire de course idéale. Et puis c’est tout, ce qui reste finalement suffisant pour un jeu qui n’entend pas verser dans le domaine de la simulation pure et dure.
Mais le gros point qui fâche pendant les courses, c’est le comportement de l’IA. Celui-ci est en effet très décevant, car en effet les autres pilotes font la plupart du temps comme si vous n’existiez pas. Certes, il leur arrive de faire des erreurs, mais c’est très rare et ils ont une fâcheuse tendance à suivre bêtement leur ligne de course. Ce qui est encore plus criant quand vous manquez un freinage, un virage ou que vous vous retrouvez en tête à queue sur la piste car ils vous fonceront alors dedans sans autre forme de procès. Ce qui nous amène à un second défaut du jeu : les collisions. Malgré l’approche « simarcade » du titre, ces dernières sont très rigides et les contacts avec vos adversaires sont souvent très pénalisants. Le temps de régénération de votre véhicule sur la piste étant assez long si vous vous retrouvez loin du tracé ou pire encore sur le toit (environ 3 à 4 secondes), on a vite fait de dégringoler au classement. Rageant, surtout quand ce genre d’événement arrive dans les derniers tours d’une course…
Une technique honorable mais pas parfaite
Esthétiquement, les différentes voitures et les différents circuits ont été soignés par les développeurs. Bien entendu, on n’est pas au niveau d’un GRID Autosport ou d’un autre titre AAA, mais le résultat d’ensemble est soigné et ne souffre pas la critique. Tous les véhicules bénéficient ainsi d’une vue intérieure qui leur est propre, le seul point négatif que l’on peut noter étant l’aspect un peu “plastique” de certains modèles en vue extérieure, notamment au niveau des reflets ou des phares. Mais, encore une fois, ce titre n’a pas bénéficié du même budget qu’une superproduction, aussi on ne tiendra pas rigueur aux développeurs des quelques imperfections relevées ça et là durant nos heures de conduite ! Un peu plus gênant en revanche, ce sont les voitures qui semblent voler légèrement au-dessus du bitume même si cela ne perturbe que peu l’expérience de jeu. En revanche, un très bon point est à mettre au crédit de Hot Lap Racing dans son approche arcade : c’est la rapidité des temps de chargement. Hormis bien sûr celui présent au lancement du titre, les courses mettent entre 5 à 10 secondes pour se charger, ce qui est parfait pour une partie rapide en fin de journée ! Quant au framerate, il est nerveux et fluide, ce qui ne gâche rien et même si de micro-ralentissements apparaissent ça et là, les développeurs nous ont confirmé que ce défaut serait corrigé via des mises à jour. Dans tous les cas, aucune différence de graphismes ou de gameplay n’est à noter entre le mode portable et le mode docké.
Niveau bande-son, c’est en revanche beaucoup plus mitigé ; le son des moteurs est correct, mais certains sons annexes comme celui des pneus qui crissent sur le bitume ou ceux des collisions entre les voitures ne sont pas assez travaillés et cassent un peu l’immersion sonore. La musique de son côté est correcte, du moins en ce qui concerne celle que l’on entend en naviguant dans les menus du jeu. Celles présentes durant les courses en revanche alternent entre le bon et le moins bon et l’on ne saurait trop vous conseiller de la couper (ou à tout le moins d’en baisser le volume) pour profiter pleinement des compétitions.
Hot Lap Racing est disponible sur l’eShop au prix de trente-cinq euros mais aussi en version physique.
Conclusion
Pour conclure, bien entendu Hot Lap Racing n’est pas un jeu exempt de défauts ; oui, l’IA est d’un mauvais niveau, oui l’ambiance sonore est loin d’être parfaite, oui la plastique des voitures et des circuits aurait pu être encore meilleure, bref, tout n’est pas parfait. Mais on ne peut qu’adresser nos compliments aux développeurs qui, avec un budget et une équipe bien plus réduits que pour un GRID Autosport nous proposent un titre fun à jouer, aux temps de chargement réduits, à la plastique honorable et qui, s’il est suivi par les joueurs, offrira de belles heures en ligne à la recherche du meilleur temps possible sur tous les circuits proposés. Et quel plaisir de trouver des circuits et des autos que l’on ne retrouve quasiment jamais dans un jeu vidéo (hors mods de la communauté pour certains titres sur PC) ! Osons le dire, on espère à tout le moins des mises à jour dans les prochains mois, sinon une suite à ce Hot Lap Racing !
LES PLUS
- Line-up de voitures et de circuits très intéressant (mention spéciale à la Citroën AX Superproduction et aux circuits du Bourbonnais et du Laquais !)
- Les différentes vues disponibles qui changent totalement la façon de conduire (notamment entre la vue au ras du sol, celle dans l’habitacle et celle de loin)
- Temps de chargement réduits à leur plus simple expression
- Jouable à 4 en écran splitté
- Graphismes des voitures et des circuits convaincants
LES MOINS
- IA au comportement erratique
- Collisions souvent très pénalisantes
- Musiques en course finissant par être agaçantes (mais heureusement désactivables) Sons annexes peu travaillés (son des pneus, sons annexes d’échappement etc.)
Pas de prise en charge des volants… Je passe mon tour