Hauntii (Nintendo Switch) – Le test

Depuis le film Ghost avec Demi Moore et Patrick Swayze, le romantisme des fantômes n’est plus à démontrer. Et s’il fallait une nouvelle preuve, le choix du jeu Hauntii serait le bon. Quoi de plus beau qu’un petit fantôme prêt à tout affronter pour retrouver sa dulcinée dans les cieux ?

S’il y a quelque chose de bizarre dans ton voisinage

Hauntii est un petit jeu indépendant qui mélange de jeu d’aventure, avec de l’action en twin-shooter et des petites énigmes à résoudre. Le héros que le joueur contrôle est un petit fantôme perdu dans le monde des morts, et qui a échoué dans son ascension vers le ciel et vers sa dulcinée, retenu par des chaînes trop solides pour lui. Et le voilà qui va devoir traverser le monde des fantômes à la recherche d’un moyen d’en sortir. Tout au long de ses pérégrinations notre héros fera des rencontres étonnantes, et devra venir à bout de tout un tas d’ennemis et d’énigmes.

Les combats contre les ennemis se font avec des tirs que l’on dirige avec le stick droit. Le stick gauche sert à déplacer notre personnage. Une touche sert à se téléporter instantanément à quelques pas, très utile pour esquiver un ennemi ou des tirs ennemis. Hauntii a mis en place un système particulier de gameplay, c’est la possibilité de hanter d’autres personnages ou différents objets. Pour ce faire, on tire sur l’objet en question, un arbre par exemple et on en prend le contrôle. On se secoue, ce qui fait bouger l’arbre et fait tomber des bonus par exemple. Quand on prend le contrôle d’un animal par exemple, on peut utiliser son pouvoir spécial qui peut être un saut, un tir puissant, un déplacement particulier et utiliser ce pouvoir jusqu’au moment où on décide de ne plus hanter la créature et qu’on s’extrait de son corps pour reprendre notre forme fantomatique.

Hauntii est un jeu d’exploration libre, et pour pousser le joueur à fouiller les moindres recoins des différents décors, les développeurs ont mis au point un système de collection de différents objets que l’on va rencontrer au fil de l’aventure. Ainsi, on va pouvoir ramasser des feuilles et les échanger ensuite contre des objets à collectionner, en l’espèce des chapeaux différents pour notre personnage. Le but du jeu est quand même d’atteindre notre bien-aimée et de la rejoindre dans le ciel. Pour y arriver, il faut compter entre six et dix heures selon que l’on décide de tout collectionner ou non.

On peut décider de parcourir les niveaux assez vite et de ne récolter que les étoiles qui nous seront utiles. En revanche, si on prend le temps de flâner, on découvre au détour d’une clairière un petit parcours à suivre, une sorte de petite course avec des points de passage qui vont s’afficher au fur et à mesure et si on arrive au bout, on va gagner une étoile. Dans ses mécaniques, Hauntii ressemble beaucoup à Super Mario Odyssey avec un vaste monde à explorer comme on l’entend pour trouver des défis et gagner des étoiles.

Qui vas-tu appeler ?

Chaque lieu visité permet de trouver des étoiles qui sont des fragments de souvenir et qui permettent de débloquer la mémoire de notre héros pour connaitre un peu mieux son passé. Avec les étoiles récoltées, on crée des constellations qui servent à améliorer notre vie, notre capacité à se téléporter ou à augmenter notre jauge de tir. Il faut noter que la capacité de tir est illimitée mais ne peut pas être utilisée constamment, une spirale verte en haut à gauche de l’écran représente le tir et elle disparaît quand on l’utilise pour ensuite prendre quelques secondes pour se remplir à nouveau.

S’il y a une chose particulièrement notable dans Hauntii, c’est sa direction artistique. Les graphismes sont superbes, tout est dessiné à la main, et le plus souvent il y a deux couleurs, blanc et noir, jaune et noir, bleu et noir, orange et noir, ce qui rehausse la qualité des traits des dessins. Cela donne un cachet vraiment particulier au jeu, ça lui donne une intention poétique dès le premier regard. La question qui se pose souvent dans ces cas-là : est-ce qu’il sera aussi bon que beau ? Et la réponse est oui, définitivement. Pour en revenir aux couleurs, le côté monochrome du jeu est parfois agrémenté de petites touches d’autres couleurs : du rouge pour les ennemis, du vert pour le tir de notre fantôme, du violet pour des petites flammes à récupérer, et des yeux orangés cachés dans les endroits sombres de la carte. Ce choix des couleurs permet de savoir tout de suite à quoi nous avons affaire quand une couleur apparaît à l’écran. C’est rouge et vif, c’est dangereux, c’est bleu, vert et plutôt pastel, alors c’est amical ou au moins pas dangereux.

Tous les niveaux du jeu se composent d’un chemin entouré de ténèbres. Sans avoir besoin d’explications, le joueur comprend qu’il faut éviter d’aller vers les ténèbres. D’ailleurs, dès que notre personnage passe trop de temps dans l’ombre, l’écran de jeu devient flou et on comprend immédiatement qu’il faut faire demi-tour. Si on décide de continuer dans le noir, on meurt et notre personnage réapparaît au point de sauvegarde précédent.

La beauté des graphismes est sublimée par la qualité des musiques proposées par le jeu. Ce sont des morceaux instrumentaux très simples, avec peu d’instruments, des musiques douces et calmes qui collent parfaitement à l’ambiance proposée par Hauntii. Si notre personnage se déplace lentement, et c’est parfois un peu frustrant, sa vitesse est en harmonie avec les sons du jeu et on se retrouve finalement devant une ode à la lenteur, à l’exploration, à l’idée de prendre le temps.

Hauntii est disponible sur l’eShop au prix de vingt euros.