Il fut un temps où les mascottes pouvaient provoquer des débats dans les cours de récré pour savoir qui était la meilleure ! Mario le plombier ou Sonic le hérisson ? Le tatou d’Infogrames ou le Crocodile d’Amstrad ? C’est dans ce contexte qu’a débarqué Aero The Acro-Bat, qui deviendra l’égérie de Sunsoft !
Le plus grand chapiteau du monde
Aero the Acro-Bat est un jeu de plateforme développé par Iguana Entertainment et édité par Sunsoft. Il est sorti sur MegaDrive et Super Nintendo en 1993. Fort du succès du titre, la chauve-souris deviendra la mascotte de Sunsoft et connaîtra même une suite l’année suivante (le bien-nommé Aero the Acro-Bat 2), ainsi qu’un spin-off mettant en avant l’antagoniste de Aero, Zero the Kamikaze Squirrel (NDT : Zero l’écureuil Kamikaze). La série aura d’ailleurs su marquer les joueurs, car un remake du premier jeu est sorti en 2003 sur Game Boy Advance !
Mais aujourd’hui, nous nous intéressons au portage du premier opus (même si les suivants ont déjà été annoncés par l’éditeur pour une sortie prochaine, respectivement le 6 septembre, le 4 octobre et le 1er novembre).
Pour l’histoire, elle est plus simple. Edgar Ektor, le puissant industriel excentrique, a juré de détruire le monde du divertissement. Son but : se venger d’avoir été banni du cirque durant son enfance en raison d’une mauvaise blague ayant presque coûté la vie à un animal. Il a commencé à envahir le cirque local avec son gang de clowns tordus et à kidnapper le personnel du cirque pour gâcher le spectacle. Il appartient désormais à Aero the Acro-Bat, la star du cirque, de secourir ses amis et sa copine Ariel afin de mettre un terme aux sombres desseins d’Edgar Ektor !
C’est une chauve-souris, c’est un héros, c’est Aero l’acro-bat !
Aero the Acro-Bat est donc un jeu de plateforme, assez inspiré par d’autres titres, même si le premier qui nous vient en tête est Sonic le hérisson. En effet, la chauve-souris partage quelques similitudes avec la mascotte de Sega : la conception de certains niveaux ou les affrontements avec certains boss. Aero ne dispose pas d’une vitesse supersonique mais il peut néanmoins compter sur ses ailes pour faire des attaques en piqué, ou alors stagner quelques instants dans les airs. Moyennant certains bonus (à trouver dans les niveaux), il pourra voler pendant une courte période, ou encore lancer des étoiles magiques sur les ennemis qui se dresseront sur sa route.
Mais attention, la progression est loin d’être aisée ! Même si les premiers niveaux s’avèrent relativement « accessibles », ça se corse très vite. La faute à une maniabilité un peu compliquée pour effectuer l’attaque en piqué de notre héros, qui logiquement permet d’éradiquer les ennemis. Pour certains, il faut « viser » un point bien spécifique pour s’en débarrasser et il faut avouer que parfois, cela devient vite un vrai challenge (et forcément ce sont les plus pénibles). Le jeu a également une particularité dans la façon de compléter les niveaux. En effet, il faudra être attentif au lancement, car chaque niveau demandera un objectif bien spécifique, comme par exemple faire disparaître 10 plateformes étoilées bleues, passer à travers 20 anneaux, ou tout simplement, réussir à finir un niveau où vous serez sur une espèce de grand huit (et autant vous dire que ça n’a rien de simple).
Car pour vous compliquer encore plus la vie, il faudra éviter les (nombreuses) piques qui auront pour effet de vous faire passer de vie à trépas instantanément. Par chance, on peut compter sur des points de sauvegarde (qui gardent en mémoire les ennemis vaincus – ouf). En revanche, l’exploration pourra vite devenir compliquée, car les niveaux sont vraiment labyrinthiques et proposeront parfois plusieurs chemins. Le problème étant qu’on pense emprunter la bonne voie et finalement, nous oublions un petit détour où se trouvaient deux anneaux qu’il fallait traverser pour remplir l’objectif du niveau. Et comme il n’y a aucun indicateur pour vous indiquer la position des objectifs, il faudra donc reparcourir le niveau pour trouver les oubliés… et ensuite retrouver la fin du niveau… Autant vous l’avouer, le challenge est relevé, surtout si on joue sans utiliser les codes triches ou le retour arrière permis par l’émulation.
T’es bat Aero !
En effet, sous couvert de retro-gaming, cette nouvelle version n’est toutefois pas avare en options et autres « cheat code », afin de permettre à tous les joueurs d’en profiter sans s’énerver.
Du point de vue de l’émulation, les développeurs ont encore fait du bon boulot. On retrouve les mêmes possibilités que sur le récent Parasol Stars. Outre les classiques retour arrière et avance rapide, ainsi que la sauvegarde à la demande, il est également possible de choisir la version US ou japonaise du jeu dès le début. Néanmoins, à moins de comprendre le japonais, nous vous recommandons de jouer en version US.
Il y a également une multitude d’options d’affichage (Normal/CRT – avec effet télé cathodique ou encore Arcade avec son filtre un peu brillant – notre préféré pour jouer), ainsi que de résolution d’image 4 :3, 4 :3 un peu étiré, plein écran (nous vous déconseillons ce mode qui étire trop l’image et rend l’ensemble pas très joli), etc… Les options de « customisation d’écran » sont nombreuses, allant même jusqu’à jouer sur les couleurs, ce qui est plutôt pas mal pour les personnes daltoniennes. D’un point de vue émulation, il n’y a rien à redire, c’est vraiment très très complet !
Au niveau des autres conforts de jeu, il est possible d’activer dans le menu des cheats comme les vies et contenus infinis, l’invincibilité, la possibilité d’enchainer les attaques spéciales d’Aero, donnant ainsi la capacité de « voler ». Chaque option est bien évidemment activable ou désactivable à loisir et il est possible de les combiner comme bon vous semble. Ces petits plus, qui facilitent grandement le jeu, permettent à tous les joueurs de le parcourir sans trop de difficulté, juste pour le plaisir de le terminer en ayant pris soin d’examiner les niveaux dans les moindres recoins.
Graphiquement, le jeu reste plutôt agréable à l’œil (même si encore une fois, on regrette l’absence de la version GBA !). Les 4 mondes que vous traverserez sont assez variés (cirque, parc de jeu, forêt, musée/catacombes). Au niveau des bonnes surprises, on soulignera que c’est la version Super Nintendo qui est proposée (reconnaissable à son niveau bonus qui exploite le mode 7 propre à la console de Nintendo).
Aero The Acro-Bat est disponible sur l’eShop au prix de 5,99 euros.
Conclusion
Au final, Aero the Acro-Bat est un jeu sympathique, proposant un challenge ardu (pour qui n’active pas les options de triche), parfois même un peu trop ! Rappelant fortement des jeux comme Sonic, il n’en arrive toutefois pas pour autant à dépasser le hérisson bleu. En effet le côté labyrinthique de certains niveaux pourra vite devenir frustrant si on n’oublie d’accomplir un objectif de début de niveau. On regrette un peu l’absence d’un classement mondial (pour comparer notre score avec les autres joueurs) et le fait de ne pas avoir proposé directement le choix avec la version remake (plutôt que de le proposer individuellement d’ici la fin de l’année). Vu les annonces qui ont été faites, il y a fort à parier qu’une version physique avec l’ensemble des jeux sortira (via Limited Run Games ou Just For Games) une fois que l’intégrale sera disponible sur l’eShop… De fait, nous serions plus d’avis d’attendre l’intégrale avant de craquer pour la chauve-souris qui voulait se prendre pour un hérisson !
LES PLUS
- Le challenge (parfois très compliqué)
- Les différentes options pour rendre le jeu plus accessible
- Les options d’émulation
- Les bonus (manuel du jeu, artbook,…)
LES MOINS
- L’absence d’un classement en ligne
- Pourquoi ne pas avoir directement mis tous les titres de la série ?
- Ou au moins le choix entre l’ancienne version et le remake ?