Rogue Lite ou Rogue Like, deux genres au final plutôt différents… Mais qu’en est-il si on rajoute une grenouille à l’équation ? Un Frogue Like lite ? Prenez votre plus beau katana et venez bondir avec nous, il est temps d’éclaircir un peu tout ça !
Like ou Lite ? Avec Frog
Frogue est un habile jeu de mots entre le personnage principal et le genre de jeu qui nous a été donné de tester aujourd’hui. Commençons par l’équipe derrière le jeu composée d’un seul homme, Thiago Oliveira, sous la bannière de son studio Wired Dreams Studio. Il n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai et a déjà œuvré sur d’autres titres avec un gameplay « RogueLike ». Mais un Rogue Like et un Rogue Lite ? Kezako ? Pour une réponse détaillée, nous ferons appel au professeur Lordo dans une autre rubrique. Pour la critique d’aujourd’hui, nous allons tenter de rester les plus clairs et concis possible. Vous êtes prêts ? Alors voilà, un RogueLike est un jeu très difficile ! Blague à part, il s’appuie sur quatre points essentiels : la mort permanente du personnage (une fois qu’il est mort, on reprend à zéro), les niveaux générés de façon aléatoire, un système de combat au tour par tour et enfin… un jeu sans fin. Le RogueLite, quant à lui, est « un peu »moins difficile, les niveaux sont aussi générés aléatoirement, si le personnage meurt, il peut conserver certaines capacités de ses parties précédentes et surtout, le jeu a une fin !
Vous avez bien compris ? Parfait ! Il est maintenant temps de parler un peu de l’histoire du jeu (oui, car il y a un soupçon d’histoire). Vous incarnerez ici le dernier héritier du clan Anuro, une grenouille armée d’un katana et du pouvoir de manipuler le temps. Alors qu’un château amenant avec lui des forces maléfiques refait surface, il incombe alors à notre héros bondissant d’empêcher la résurgence des forces du mal… Charge donc à notre héros (par votre intermédiaire) de sceller à nouveau le château maléfique.
La légende du clan Anuro
Si vous avez bien suivi notre explication plus haut, il est temps de classer Frogue… Eh bien… il s’agit d’un RogueLite avec des éléments de RogueLike… Oui, il est vrai que généralement c’est plutôt l’inverse. Mais on vous explique ! Frogue est un jeu avec une fin, il faut parcourir tous les niveaux du château pour vaincre le grand méchant et le sceller. Par contre, si notre personnage perd la vie, il faut recommencer du début sans pour autant pouvoir compter sur une capacité supplémentaire… De par ces éléments, on peut dire que c’est un FrogueLiteLike. Pour progresser dans les différents tableaux, notre batracien a la possibilité de sauter d’une paroi à une autre dans un angle allant généralement de 20 à 160 degrés. Il a toutefois une particularité : chacun de ses sauts arrête le temps. C’est un peu comme si on jouait au tour par tour : une fois notre héros, une fois les méchants. Cette capacité permettra à notre personnage d’évoluer en évitant de se faire toucher par les tirs ennemis. En effet, avant de tirer, un point d’exclamation apparaît au-dessus de nos ennemis, signe qu’au prochain coup, ils lanceront leur attaque. Si vous êtes à proximité, il y a de fortes chances que vous soyez touché en fonction de votre lieu d’atterrissage, car les méchants tirent toujours dans votre direction (même s’il y a un mur en face). Certains adversaires seront moins statiques et auront tendance à se diriger vers vous en volant avant de vous tirer dessus. Pour vous défendre, vous pourrez toutefois compter sur votre katana !
Grâce à lui, vous réduirez en julienne tous les ennemis qui se trouveront sur votre passage d’un bond à un autre ainsi que ceux sur votre destination d’arrivée. En calculant bien vos sauts, vous pourrez parfois faire d’un bond trois découpes. Mais ce n’est pas tout, vous disposez également de la capacité de lancer votre épée sur les ennemis au loin. Attention cependant, car ceci fait, vous serez alors dépourvu de moyen de défense. Il faudra alors attendre que l’épée revienne à vous (tel un boomerang) ou alors enchainer d’un saut dans la même direction pour la récupérer directement. Mais ce n’est pas tout ! Nous disposons également d’une capacité spéciale : la chronosphère, qui permet d’arrêter complètement le temps pour les ennemis ou les projectiles qui foncent sur nous. Son rayon couvrant non pas tout l’écran, mais un cercle autour de notre personnage. Celui-ci n’aura d’ailleurs qu’un effet temporaire et n’agira pas sur les personnages et projectiles qui se trouvent hors du cercle.
Grenouille Ninja
Bien évidemment, vous pourrez également compter sur quelques capacités spéciales pour « faciliter » votre progression. Certaines pièces, dépourvues d’ennemis – c’est important de le préciser – vous proposent le choix entre trois items afin d’améliorer les capacités de votre grenouille. Ainsi, vous pourrez augmenter votre distance de saut, révéler l’emplacement de certaines salles (comme celles des mini-boss et du boss), diminuer la vie de ces derniers, causer des dommages si vous êtes touché, augmenter la durée de vie de la chronosphère tant que vous êtes à l’intérieur, etc… Vous l’aurez compris, les bonus sont plutôt nombreux et changent à chaque partie. Notez tout de même que vous ne pourrez en équiper qu’un seul à la fois. Il faudra donc penser à changer de bonus en fonction de vos besoins. Pour ce faire, il suffit de mettre le jeu en pause et de changer de bonus à l’aide des boutons L et R. On le précise ici, car ce n’est pas expliqué clairement dans le jeu.
Cette absence d’explication fait d’ailleurs un peu défaut au titre et ne se révèle à nous qu’un peu par hasard… Il en va de même pour les mécaniques de gameplay en fonction du type d’ennemi. Même si l’on comprend assez bien de quoi il en retourne, et qu’un petit tuto explique les bases du déplacement et des attaques contre des cibles pour s’entrainer, un tuto un peu plus avancé sur les déplacements, la récupération du katana et l’utilisation ou permutation des bonus aurait été intéressant.
Somme toute, cette sensation d’être jeté un peu vite dans le grand bain est finalement lié au côté « RogueLiteLike » du jeu. Il faut toutefois rester vigilant et prendre son temps… Dans le « feu de l’action », on tend parfois à oublier que les attaques se font au tour par tour et qu’il est donc possible de prendre son temps pour choisir vers quelle paroi il est judicieux de rebondir pour lancer ensuite le prochain assaut. Néanmoins, il conviendra aussi d’être attentif au lieu d’atterrissage. L’orientation se fait avec le stick gauche, un pointeur orange indique la case / paroi sur laquelle le personnage va atterrir, mais il arrive parfois que dans un geste un peu trop brusque, on décale légèrement le stick et qu’on finisse par atterrir au mauvais endroit… causant ainsi la perte de quelques points de vie (difficiles à regagner). Pour reprendre des forces, il faudra enchaîner les découpages de méchants, mais en ajoutant cette fois le facteur vitesse…(c’est là qu’on fait des erreurs). Le système de combo permet alors de regagner quelques points de vie après avoir occis au moins 5 ennemis à la suite. Cela parait facile lu comme ça, mais dans la réalité c’est beaucoup plus tendu, car on perd de fait ce côté « prenons notre temps pour évincer les méchants ». Au final, le jeu est relativement long (de par sa difficulté) et vous proposera d’arpenter 4 secteurs différents (les sous-sols, les égouts, le jardin et enfin l’église.) Visuellement ça passe, même si les niveaux se ressemblent un peu tous, malgré quelques variantes au niveau du fond et des couleurs qui encadrent les différentes salles. Le bestiaire n’est pas excessivement varié, mais se démarque au fil de la progression par ses capacités de tir (notamment les boss et les mini-boss). Mais dans l’ensemble la progression est toujours similaire : on commence, on cherche le (ou les) mini-boss qu’il faut vaincre pour déverrouiller l’accès à la porte du boss, qu’il faut ensuite vaincre pour passer au niveau suivant. Mais si vous mourrez, vous recommencez du début, à la nuance près qu’après avoir terminé au moins un niveau, vous avez la possibilité de choisir un bonus aléatoire dans le vortex avant le début de la partie suivante…
Frogue est disponible sur l’eShop au prix de cinq euros.
Conclusion
Proposé à petit prix, Frogue est une expérience intéressante. Difficile, elle a néanmoins un côté « j’ai envie de retenter ma chance » qui fait que l’on y retourne assez facilement. Dommage en revanche que l’histoire ne soit qu’un artifice vu qu’elle n’est quasiment jamais reprise dans le jeu. Peinant quand même à se renouveler, surtout dans les environnements, le jeu est propice à des courtes sessions pour passer le temps.
LES PLUS
- L’originalité du gameplay
- La rejouabilité
LES MOINS
- Le manque de tuto (notamment pour les affrontements)
- Les limites de certains déplacements
- La maniabilité qui fait qu’on ne rebondit pas forcément où l’on voudrait
- L’absence du français, alors qu’il y a beaucoup d’autres langues
- L’histoire très secondaire
Frogue, on pourrait le traduire par… Grenoublard ? On dirait un pokémon