Les jeux de gestion ont le vent en poupe. Les chats et leurs facéties ont le vent en poupe. Un jeu de gestion avec des chats a-t-il forcément le vent en poupe ? Voici la question à laquelle nous allons nous efforcer de répondre au cours des prochaines lignes.
Développé par le tandem français Doot et Blibloop, et édité par Seaven Studio, nous avons dans un premier temps été attirés par la charte graphique de Minami Lane. En effet, l’univers de ce dernier s’avère être particulièrement mignon, avec de nombreuses couleurs, des maisons charmantes et des chats adorables. Le tout en français ! Voilà qui commence bien…
Une ruelle pour les hommes…
Le joueur est accueilli par Ema, un tanuki traditionnel, qui a besoin d’aide afin d’accomplir plusieurs petites missions qui reposent toutes sur un principe commun : rendre accueillante une ruelle pour l’ensemble de ses villageois. Pour ce faire, plusieurs constructions sont disponibles, de plus en plus tandis que le joueur progresse dans les quelques stages proposés. Des habitations, mais aussi des magasins ou encore des offres de services bien utiles, sans oublier quelques onsens et autres parcs.
La première mission consiste pour exemple à accueillir 15 villageois, avec un taux de satisfaction de 75%, avec au minima une boutique de Bubble Tea dans la rue. Petite option supplémentaire pour celles et ceux qui le souhaitent : parvenir à relever le défi sous 12 jours. Les habitations se classent en deux catégories : celle consacrée aux jeunes et celle dédiée aux anciens. Les constructions n’ont lieu qu’une seule fois par jour, à l’aube, tandis que la journée n’a pas encore débuté. Le joueur dispose alors d’autant de temps qu’il le souhaite pour préparer les prochaines 24h : constructions, améliorations, modifications diverses… une fois la journée débutée, les occupations sont plus éparses, nous y reviendrons. Quoi qu’il en soit, l’heure n’est alors plus à la mise en place de bâtiments : chaque chose en son temps !
Les offres commerciales sont peu nombreuses. Elles disposent néanmoins de quelques personnalisations : ainsi nous pouvons choisir les types de ramens que nous délivrons aux clients, ou encore la recette des Bubble Tea, et même les chansons des karaokés… le choix reste très limité, mais il permet néanmoins d’ajuster l’offre au public cible. Les jeunes et les anciens n’ont guère les mêmes goûts. Il va falloir trouver une solution pour satisfaire le plus de monde…
S’il est agréable de parcourir une rue commerçante, la beauté de cette dernière est tout aussi importante : difficile d’apprécier son cadre de vie lorsqu’il est terne et morose. Ainsi, tandis que certaines constructions apportent de la beauté à la rue (comme les parcs), quelques améliorations permettent, notamment, de rendre certains lieux plus agréables. Néanmoins, il est parfois nécessaire de choisir entre la beauté et la qualité… que choisirez-vous ?
… et pour les chats !
Une fois l’ensemble des choix de constructions, d’améliorations et de menus réalisé, il est temps de débuter la journée. Les villageois se déplacent alors librement dans la rue, effectuent quelques achats et commentent ces derniers. Les bulles relatives à leurs pensées sont visibles et distinctes selon le sujet dont il est question : une préférence culinaire, un manque de variabilité des commerces, une petite joie après avoir passé un bon moment au karaoké… Ces bulles de dialogues sont riches d’enseignements et il convient de ne pas les négliger une fois la journée terminée afin d’ajuster les offres disponibles. Plus de thé dans la boisson, moins de marguerites dans le bouquet de fleurs… par ailleurs, un bâtiment permet d’épargner quelques tâches au joueur : le ramassage des ordures ou encore la collecte des données sur les préférences des villageois.
En effet, la journée est ponctuée par le visionnage des actions des villageois en direct, de leurs réactions suite à leurs déambulations mais aussi et surtout après leurs achats, ainsi que de la collecte des déchets des habitants. Pour ce faire, il suffit de cliquer sur le détritus (soulignons que le tactile est fonctionnel) afin de le faire disparaître et empocher aussitôt quelques pièces. Si la rue est suffisamment belle, quelques chats viendront s’y promener : une caresse et hop, une nouvelle pièce. Les cyclistes, enfin, parcourent la rue à vive allure mais un petit clic sur eux permet de gagner un peu plus d’argent.
Ces quelques activités restent néanmoins assez sommaires : il est possible d’accélérer ou de décélérer le temps d’une simple pression de touche. Pratique et efficace, nous avons usé encore et encore de cela.
20h00 arrivé, il est l’heure de faire le bilan de la journée : l’argent récolté, la satisfaction des habitants, etc. Un rappel de la mission en cours est visible et permet de connaître l’état d’avancement de l’ensemble des quêtes demandées.
Le titre compte cinq missions distinctes, de plus en plus complexes, bien qu’il soit aisé de repérer les rouages du jeu et ainsi de progresser sereinement. Certains bâtiments sont, en effet, des clefs pour avoir rapidement et sans grande difficulté pas mal d’argent…
Durée de vie et avis
Nous regrettons que le titre ne comporte que cinq missions. Celles-ci peuvent s’enchainer facilement et rapidement en 2 ou 3h. Fort heureusement, Minami Lane propose aussi un mode bac à sable, en laissant plus ou moins de souplesse au joueur selon sa préférence. Proposé à moins de 5 euros sur l’eShop, il serait tout de même dommage de se priver si l’essence de Minami Lane vous attire.
Au-delà d’une durée de vie maigrelette et d’un contenu un peu léger, un bémol est à préciser : la sélection des villageois est relativement aisée (à la manette via un curseur ou bien directement au doigt avec le tactile) grâce au zoom, mais la caméra se déplace alors au rythme du personnage. La plupart du temps, le besoin de connaître le ressenti des habitants est essentiellement centré sur un bâtiment. Or, le joueur est ainsi régulièrement véhiculé au-delà (puisqu’il faut admettre que nous accélérons sans cesse le rythme du jeu !). Voilà bien une petite poussière dans l’engrenage, mais il faut bien admettre que cela nous a dérangé plus d’une fois.
Minami Lane n’en reste pas moins une agréable mignonnerie, de son ouverture jusqu’au générique de fin. Nous avons presque envie d’aller faire un câlin aux développeurs tant la tendresse y est présente, avec une mascotte attachante et quelques dialogues enfantins mais adorables.
Minami Lane est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 4,99 euros.
Le saviez-vous ?
Contrairement à ce qu’il peut parfois être entendu, le ramen est bien plus qu’un plat traditionnel japonais à base de nouilles. En effet, la plupart des recettes racontent une histoire, avec des origines bien spécifiques et des anecdotes associées. Ainsi, pour exemple, le miso ramen est un plat plutôt copieux, originaire de Hokkaido, inventé pour faire face aux rigueurs de l’hiver.
Conclusion
Comme sa fiche descriptive l'indique avec humilité, Minami Lane est un petit jeu accessible et agréable. Dans un univers japonais adorable, le joueur est invité à construire une rue à la fois belle et attractive pour ses habitants, tout en restant à l'écoute des besoins et des désirs de chacun. La prise en main est rapide, non punitive. La durée de vie est assez légère, bien qu'un mode bac à sable soit disponible pour poursuivre la partie une fois les cinq petites missions clôturées. Minami Lane est proposé au petit prix de 4,99 euros : une belle balade dans les ruelles japonaises où les chats ne sont jamais bien loin.
LES PLUS
- Accessible et reposant
- Une progression bien dosée au fil des missions, avec la découverte de nouveaux bâtiments notamment
- Des évènements aléatoires qui viennent ponctuer l'aventure, des bonus ou des malus !
- Agréable, mignon, et en français !
LES MOINS
- Seulement cinq missions de disponibles
- Un contenu un peu trop léger : peu de personnalisations disponibles
- Un ciblage des habitants pour connaître leurs avis parfois dérangeant
Pour le prix, je trouve la durée de vie tout à fait honnête. Je n’aime pas tant les jeux de gestion de base, mais je me laisserai sûrement tenté par celui-ci, à ce prix, ça fait une bonne petite soirée ou après-midi