Elrentaros Wanderings (Nintendo Switch) est sorti le 22 août 2024 sur l’eShop pour 39,99€. Il a été édité par Red Art Games et développé par Hakama Inc. Fondé en 2017 Red Art Games est un distributeur/éditeur français. Il se situe à Champs-Sur-Marne (En Seine-et-Marne), et est principalement connu pour l’édition légendaire de Evoland sur PS4, ou encore pour l’édition Nintendo Switch de Splasher.
Fondé en 2018, Hakama Inc. se situe à Tokyo, et est un développeur de jeux vidéo. Il appartient à la filiale Marvelous Inc. et est principalement connu pour avoir développé Rune Factory 5.
Un isekai ? Pas vraiment
Vous incarnez un/une jeune homme/femme (selon votre choix), et vous vous trouvez dans un monde de fantasy. Le scénario se déroule entre une réalité proche de la notre et un univers plein de fantasy. La majorité de l’histoire se déroule dans le monde fantastique de Melvania, le monde réel servant seulement à des dialogues pour faire avancer le récit.
Votre héros se questionnera pour savoir à quel monde il appartient, puisqu’il se souvient de deux noms différents selon où il se trouve. Pendant qu’il essayera de comprendre sa situation, votre héros/héroïne essayera de récupérer les 4 pierres manquantes de l’étrange miroir que vous aurez récupéré par hasard, ce qui vous aidera dans votre quête.
L’histoire est assez simple, et vous comprendrez rapidement où le jeu essaye de vous amener sans en comprendre ses aboutissants. Cela dit c’est suffisamment intriguant pour vous donner envie d’atteindre la fin de l’histoire.
Comme dans un Visual Novel, il y aura beaucoup de parlote pendant toute l’aventure. Vous aurez des interactions spéciales avec certains PNJ, mais elles se ressemblent toutes. Pour simplifier, chaque événement se déroule de la même manière pour chaque PNJ, mais les dialogues seront un peu différents d’un PNJ à un autre.
Un choix assez étrange est votre interaction avec les PNJ entre l’histoire et votre propre volonté. Vous pourrez interagir 50 fois avec un PNJ, s’il n’est pas apparu dans l’histoire il ne vous connaîtra pas alors que vous êtes allé chez lui ou l’avez assisté dans ses problèmes.
De façon générale, les dialogues avec les PNJ sont génériques, rien qui ne vous dépaysera, surtout si vous avez vu de nombreux animés.
Frapper tout ce qui bouge pour améliorer ses relations
Votre héros/héroïne peut courir, esquiver, frapper, utiliser une compétence spéciale et utiliser des artefacts utilitaires à équiper. Le jeu est facile à prendre en main, bien qu’il soit un peu trop répétitif en combat. C’est vraiment du hit&run, tout en utilisant, occasionnellement, le super coup qui fait des dégâts en zone.
Lors des combats, vous trouverez moults butins en tuant des adversaires ou en trouvant des coffres. Vous aurez, également, des objets boostant vos capacités ou qui vous soignent dès que vous ramassez l’objet.
Les ennemis ne sont, généralement, pas obligatoires à affronter sauf lorsque le jeu vous oblige à tuer tout le monde. Il y a une dizaine d’ennemis différents à affronter pendant votre aventure. Chaque monstre a plusieurs « formes » marquées par une couleur différente, qui apportera de nouveaux effets dans leur attaque même s’ils utilisent un pattern identique, peu importe leur version.
Les boss se trouvent tous au 10ème étage, et sont des versions géantes de monstres que vous avez déjà rencontrés au cours de votre aventure. Il n’y a pas beaucoup de boss différents, et vous rencontrerez plusieurs fois le même boss dans les nouveaux donjons.
Chaque boss a ses propres attaques, mais le déroulement du combat est très similaire entre eux. A chaque tier de vie enlevé, il changera son pattern d’attaque en ajoutant 1 à 2 attaques supplémentaires. Lorsque vous rencontrez à nouveau le boss dans un autre donjon, soit il obtiendra une arme supplémentaire à son arsenal, soit il enverra plus de projectiles qu’auparavant. Cela ne change rien à la stratégie du jeu entier, c’est-à-dire frapper et esquiver jusqu’à la mort du boss.
Il sera obligatoire de refaire des donjons puisqu’il y aura des quêtes de PNJ à effectuer qui ne sont pas disponible lors de votre 1èr passage. Les conditions de réussite des quêtes annexes se résument souvent à éviter les pièges de feu ou à éviter de se faire toucher par les monstres lézard de l’étage 8, rien de bien faramineux.
Certaines quêtes annexes sont obligatoires puisqu’elles permettent d’avancer dans l’histoire principale, donc si vous ne débloquez pas la suite vous devriez faire les dernières quêtes annexes disponibles.
Le scénario justifie d’aider les PNJ afin d’augmenter votre relation avec eux, pour que le miroir magique montre ce que votre héros doit faire pour continuer sa quête « épique ». Nous l’avons déjà mentionné, mais les PNJ sont des montagnes de dialogue pour ne rien dire. Vous serez trop tenté de « skipper » le dialogue pour vite obtenir la récompense.
Pendant que vous aidez la veuve et l’orphelin, vous obtiendrez ces artefacts auprès des PNJ. Vous pourrez équiper, au maximum, 4 de ces artefacts dans votre inventaire. Les artefacts prendront la forme d’une potion de soins, d’un boost en vitesse ou d’une attaque de zone par exemple. Ils sont extrêmement utiles, tout en rendant les combats un peu moins pénibles.
La partie RPG concerne uniquement l’équipement obtenu, vous pourrez seulement équiper une arme et une armure. Vous n’avez pas d’expérience à obtenir, en revanche les armes/armures auront un niveau qui définira votre niveau actuel. Elles ne pourront pas évoluer, et il faudra constamment obtenir de nouveaux équipements pour ne pas galérer dans les donjons.
Toutes les armes ont leurs propres avantages et inconvénients, et il n’y a que 4 armes au total. Pour bien choisir votre équipement, il faudra se référer à vos bonus passifs qui pourront booster un type d’arme spécifique par exemple.
Chaque arme et armure aura des bonus passifs de base, plus des éveils qu’il faudra choisir avec précaution puisqu’il est impossible de revenir en arrière si vous vous êtes trompés.
Les éveils donnent des bonus sur certains monstres, comme du vol de vie. L’éveil peut donner une compétence active qui s’obtiendra uniquement sur les armes, ce qui lancera une attaque spéciale dévastatrice. Le nombre d’éveils attribuables dépendra du nombre de points étoile se trouvant sur votre équipement.
Les éveils coûtent entre 1 et 3 points étoile, en sachant que les équipements de rareté légendaire permettent d’avoir 4 à 5 points, les spécials 3 à 4 points, les rares 2 à 3 points et les communs 1 à 2 points. Vous pourrez également obtenir des objets dans les magasins qui n’ont aucun éveil, mais les armes/armures seront au plus haut niveau atteignable. Il sera primordial d’avoir des objets à un niveau important, puisque vous obtenez des armes/armures selon votre niveau dans les donjons
Un hub pauvre et des donjons qui se ressemblent trop
Les donjons ont un niveau de puissance, et pour atteindre le niveau recommandé il faut obtenir des équipements égaux à ce niveau ou au-dessus afin de ne pas se retrouver en difficulté. Il est tout à fait possible d’aller dans un donjon lvl 46 avec un équipement lvl 10 bien que vos dégâts et votre résistance seront bien mis à mal. Tous les donjons ont 10 étages et vous pouvez totalement ignorer l’étage en cours sauf si le jeu vous indique le contraire.
Les donjons se débloquent au fur et à mesure de l’aventure, il n’y a que 6 donjons dans la totalité du jeu. Chaque donjon peut avoir un maximum de 6 version « différente » avec un niveau recommandé toujours plus important que le précédent. Mais il y a un problème assez conséquent que nous exposerons dans l’exemple suivant. Peu importe si le donjon est lvl 6 ou qu’il soit lvl 46, vous y trouverez les mêmes salles et le même trajet à effectuer pour atteindre le boss. Seuls les monstres seront différents et quelques pièges qui seront alternatifs.
Il y a également les salles « secrètes » qui changeront d’emplacement, mais la condition pour les débloquer est toujours de tuer tous les monstres d’un étage. Si le doute vous habite, tuez tous les ennemis de l’étage et la chambre des secrets se révélera à tous les coups. Ces chambres secrètes servent à obtenir un maximum de loot, d’autant plus qu’il y a des créatures qui, lorsqu’elles sont tuées, donnent une chance d’obtenir des équipements légendaires.
Il n’y a que 4 pièges dans l’entièreté du jeu qui se résument à des pics, des surfaces qui ralentissent vos mouvements, des tourelles tirants du feu, des sols en feu et… c’est tout!
Le hub semblant relativement grand est une illusion, vous n’aurez que 3 marchands et un champ à utiliser. Le reste ne se compose que de dialogues générique ou d’accès aux donjons.
Comme dit précédemment, les armes/armures sont vendues par deux marchands qui vous permettront de rattraper votre retard de niveau si nécessaire. Le 3ème vendeur propose des artefacts, mais il vend très peu d’articles même en ayant atteint la fin du jeu.
Le champ sert à cultiver des graines que vous trouverez dans le HUB en dehors des barrières du village. Elles servent à faire pousser des pièces pour offrir des objets aux PNJ. Vous obtiendrez des bonus différents en offrant des cadeaux à un PNJ ; ainsi vous obtiendrez en récompense la possibilité de résister aux pièges ou obtenir une seconde chance lorsque vous tombez KO par exemple.
Les graines se trouvent aléatoirement sur la carte après avoir terminé un donjon, mais c’est là l’unique utilité de ces graines et de ces champs.
Finalement le gameplay est répétitif : des donjons identiques à quelques détails près, un système de relation où il suffira d’ignorer les dialogues pour obtenir des bonus utiles après une quête annexe des plus anecdotiques.
Une musique ? Je ne l’entends pas sous le bruit de mes coups !!!
Les musiques ne paient pas de mine, vous les remarquerez sans trop y prêter une oreille attentive. Il y a bien les donjons où vous aurez une musique plus dynamique, mais elles sont totalement éclipsées par le tabassage des vagues ennemies. Le sounds design résonne, et vous vous satisferez du cri d’agonie de vos victimes sous vos coups assassins. Le problème, c’est que comme le casting d’ennemi, d’armes et de lieux est bien pauvre, vous entendrez en boucle des sons entendus des centaines de fois.
Tout de même, lorsque vous serez dans le village la musique sera paisible, ce qui sera gratifiant après avoir balayé plus de 1000 monstres.
La 2D, 3D, un mélange mal exploité
Nous avons pu voir par le passé des décors 2D sur des personnages en 3D, et inversement, un mélange qui était alors réussi. Ici ce n’est pas le cas, votre personnage ainsi que les ennemis des donjons sont tous en 3D. Et le HUB entier est en 2D. Votre héros étant en 3D, cette différence aussi flagrante fait un peu tâche. Tout de même les modèles 2D durant les dialogues, de vous et des PNJ, sont plutôt réussis et vibrants de personnalité. Les décors dans les donjons sont uniquement en 3D, c’est relativement beau.
Les animations sont assez quelconques pour les critiquer, mais elles font le nécessaire, ce que nous qualifierons de correct.
La compétition pour le speedrun va être rude
Pour finir le jeu, seulement 5 à 8h devrait suffire amplement en lisant quelques dialogues. Le plus gros ajout de perte de temps ce sont les dialogues qui n’ont aucune importance dans la majorité des conversations avec les PNJ. Les dialogues « primordiaux » donneront l’illusion d’être important puisque la fin du jeu ne changera pas selon vos choix.
Il y a un sixième donjon, mais à vous de le découvrir. Le jeu est tellement facile que le seul moyen de le rendre difficile, c’est de s’auto-saboter en prenant des équipements nuls
Si vous finissez le jeu, vous obtiendrez un New Game + qui, si vous voulez vous y essayer, à une difficulté plus grande. Nous ne l’avons pas précisé, mais vous pouvez choisir votre difficulté au début de l’aventure qui baissera ou augmentera les dégâts subits uniquement.
Attention, le jeu n’est disponible qu’en anglais.
Conclusion
Elrentaros Wanderings (Nintendo Switch) est un petit RPG plein de charme, malgré pas mal de défauts. Le jeu se résume à casser la tronche à tout le monde pour augmenter vos relations avec les PNJ du village pour faire avancer l’histoire. Le principal défaut vient de son gameplay qui tourne en rond pendant toutes vos péripéties, c’est dommage. nIl ne faut tout de même pas lui jeter la pierre, puisqu’il y a tout de même des points positifs, notamment avec l’histoire qui reste suffisamment intrigante pour en voir la fin. Les relations avec les PNJ sont mignonnes tout plein bien qu’assez génériques. Il y a seulement 4 type d’armes pour varier les plaisirs aux cassages de bouche.nIl y a, également des choix artistiques un peu douteux, heureusement la majorité de l’aventure ne pique pas les yeux. Malheureusement c’est difficile de recommander le jeu sans hésiter puisque vous devrez payer le prix fort de 39,99€, ce qui parait un peu cher.nTrop répétitif, trop de faux choix importants, un système RPG minimaliste, bref, seules les relations pour ceux qui veulent un peu de shojo dans leur vie seront satisfaits.n
LES PLUS
- Facile à prendre en main
- L’histoire reste sympa malgré des pavés à n’en plus finir
- Les relations avec les PNJ donneront ce que tout fan de Visual Novel souhaite
- Les artefacts aident tellement le jeu pour combler son côté répétitif
- Les graphismes 3D sont réussis
- Les modèles 2D de tous les personnages sont réellement beaux
LES MOINS
- Pourquoi les PNJ sont en 2D, alors que votre personnage est en 3D ?
- Le système RPG qui est minimaliste, il ne faut pas espérer faire des dingueries
- Les combats sont très faciles et en ajoutant le côté répétitif, c’est une torture par moments
- Les donjons qui restent les mêmes du début à la fin, c’est assez honteux
- Les choix « importants » n’ont aucune influence sur le récit
- Trop de dialogues pour ne rien dire, appuyer sur le bouton « skip » sera trop tentant