Il y a une question, qui, en tant que testeurs, nous taraude : qu’attendre des jeux à tout petit prix ? Peut-on espérer un jeu à cinq-six euros de qualité ? Doit-on être cléments sur la qualité d’un jeu parce que celui-ci n’est pas cher ? C’est toute la problématique que nous pose Onion Force, un jeu moyen sorti depuis déjà 2016 sur Steam (à cinq euros) et développé par les Canadiens de Queen Bee Games. Il est arrivé huit ans après sur notre eShop, le 25 janvier 2024, au prix de six euros.
Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un niveau moyen en anglais est nécessaire pour jouer à Onion Force.
Lookin through a glass onion
Onion Force est un tower defense d’action. Le principe est plutôt simple : nous incarnons un petit personnage qui va placer des tours sur la carte pour protéger notre roi qui est caché entre quatre murs. Nous gagnons le niveau si le roi est toujours vivant après les sept vagues d’ennemis.
Notre personnage, en plus de se déplacer, peut attaquer les ennemis. Nous pouvons charger dans un ennemi pour lui faire des dégâts mais aussi, en fonction de notre classe, tirer de loin pour l’affaiblir.
Il y a trois classes : le magicien qui n’a pas beaucoup de vie mais qui fait des attaques à distance de zone, l’archer, avec un mix entre l’attaque à distance et le corps-à-corps, et le chevalier, qui ne peut pas attaquer à distance mais qui possède beaucoup de vie.
Notre personnage a une barre de vie (pour le corps-à-corps) ainsi qu’une barre d’endurance (pour les attaques à distance). La gestion de ces barres est cruciale pour bien gérer les vagues. Si notre héros meurt, il sera remplacé par l’un des deux autres.
Notre personnage, en se battant, va gagner de l’expérience qui lui permettra de faire plus de dégâts. Dans certains niveaux, nous ramasserons des armes afin de réaliser encore plus de dégâts.
Il y a plusieurs types de tours à construire. Le sniper, par exemple, tire rapidement mais fait peu de dégâts. La tour avec les picots permet de blesser les monstres terrestres dès qu’ils passent. Il existe aussi le centre médical, qui redonne de l’endurance et de la vie à notre héros.
Pour construire des tours, il faut de l’argent que nous récupérons en tuant des monstres. Les bâtiments s’améliorent aussi avant chaque partie en échange d’étoiles. Nous récupérons des étoiles quand nous réussissons un niveau sans que les murs du roi soient touchés.
En plus de ça, nous pouvons récupérer des oignons qui donnent des bonus temporaires (sur un niveau) ainsi que des cœurs afin de gagner instantanément de la vie et de l’endurance.
The world is just a great big onion
Onion Force propose un gameplay, sur le papier, qui aurait pu être intéressant. Mais dans les faits, nous ne nous sommes pas vraiment amusés sur le jeu, la faute à une maniabilité assez lourde, à un level design pas très inspiré, et une progression pas très gratifiante.
La prise en main est assez lourde et notre personnage ne réagit pas très bien à nos mouvements. Les attaques à distance sont assez imprécises, pas agréables et nous sommes très souvent incapables de toucher un ennemi qui est face à nous.
Le level design n’est vraiment pas inspiré : chaque niveau se ressemble et il n’y a pas vraiment de stratégie à mettre en place concernant la disposition des tours. Nous ne gagnons pas parce que nous sommes des fins stratèges, mais parce que nous recommençons les niveaux afin de récupérer des oignons et des cœurs.
La progression est frustrante et ressemble malheureusement au free-to-play sur mobile. Il faut recommencer les mêmes niveaux afin d’améliorer nos tours, afin de gagner des oignions et des cœurs, pour augmenter l’expérience de nos héros, mais aussi pour trouver aléatoirement de l’équipement.
Cette progression gonfle artificiellement la durée de vie et nous laisse un sentiment amer. Il fut épuisant pour nous de répéter les mêmes trente niveaux ad vitam æternam.
C’est dommage, car le jeu aurait pu être sympathique : les huit tours que nous débloquons possèdent toutes un intérêt et sont plutôt bien pensées.
L’archétype du jeu moyen
Est-ce que le jeu vaut six euros ? C’est toute la question. En termes de durée de vie, vous en aurez pour une dizaine d’heures voire plus pour venir au bout du jeu. Cependant, en termes de fun, vous risquez de lâcher l’affaire au bout d’une heure ou deux sans jamais terminer l’aventure.
Le jeu n’est pas traduit en langue française. Il y a une fée qui nous raconte une histoire pas très intéressante (fort heureusement, elle nous parle pendant que nous nous battons, pas le temps de lire !), et nous vous recommandons d’avoir un niveau moyen en anglais pour comprendre le jeu.
Les graphismes d’Onion Force ne sont pas beaux. Que ce soit la direction artistique, le design des héros, nous sentons que le jeu arrive bientôt dans sa dixième année… et que déjà à l’époque, il ne brillait pas par la qualité de son trait.
La musique est insupportable. Qui a pu composer ce genre de choses ? Nous avons l’habitude de rester parfois cinq – dix minutes dans les menus après une partie pour aller chercher une collation avant de reprendre un jeu. Cependant, la musique du jeu était si énervante que nous avons été obligés de retourner sur les menus de la Nintendo Switch pour l’éviter.
Nous vous joignons une vidéo de vingt-sept minutes afin que vous puissiez vous faire votre propre avis.
Conclusion
Onion Force est un jeu moyen. Il y a pourtant beaucoup de bonnes idées dans le gameplay, malheureusement la réalisation n’est pas à la hauteur de ces idées. Le gameplay (ainsi que la progression) est répétitif, le level design peu inspiré, les graphismes et la bande-son ratés, et il fait clairement partie des jeux à six euros moyens, pas incroyables mais pas ratés non plus.
LES PLUS
- Des idées intéressantes
- Une durée de vie, en principe, énorme
- Un gameplay assez complet
LES MOINS
- Aucune traduction française
- Une maniabilité et une réalisation lourdes
- Des graphismes vraiment pas très beaux
- Une bande-son à fuir
- Une progression inutilement casse-pied
- Répéter les niveaux pour avancer dans le jeu