Shadow of the Ninja Reborn (Nintendo Switch) – Le test

Les ninjas n’ont eu de cesse de se battre sur toutes les consoles et ce, depuis très longtemps ! L’occasion aujourd’hui de revenir sur le remake d’un jeu sorti à l’origine sur la NES… Sortez vos katanas, on va trancher du vilain démon !

La renaissance des ninjas bleus de l’ombre

Shadow Of the Ninja (l’original) est sorti en 1990 sur NES. Chez nous, il a été renommé en Blue Shadow, titre peut-être plus parlant pour les « anciens » joueurs. Développée à l’origine par Natsume, cette version « Reborn » est réalisée par le Tengo Project, qui s’avère être un studio de développement interne de Natsume Atari – qui n’a aucun lien avec le Atari que l’on connaît. La licence reste donc chez les créateurs originaux dans une démarche qui vise à remettre au goût du jour certains de leurs anciens titres. Le studio n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai, ayant déjà œuvré sur les versions « modernes » des titres comme Wild Guns Reloaded ou encore Pocky & Rocky Reshrined, avec une certaine réussite, il faut bien l’admettre. Car non content de fournir une version améliorée graphiquement, les développeurs en profitent pour faire quelques ajouts.

L’histoire, quant à elle, n’a pas beaucoup changé. Nous sommes en 2029 dans un futur dystopique sinistre. Deux guerriers de la nuit (les ninjas Hayate et Kaede) ont pour tâche de sauver la nation menacée par d’effroyables démons !

Les guerriers de l’ombre

Shadow of the Ninja Reborn est un jeu d’action avec des phases de plateforme, dans une ambiance digne des meilleurs jeux d’arcade. Arcade, ça tombe bien, c’est le mode de jeu proposé par défaut, correspondant au mode histoire. Vous aurez le choix entre le mode normal, idéal pour débuter, un mode difficile pour les joueurs plus chevronnés et un mode multi (deux joueurs) qui permettra d’affronter les hordes d’ennemis avec un(e) camarade de jeu, qui correspondra de fait au mode difficile.

Une fois un niveau terminé en mode arcade, il deviendra alors disponible dans le mode « attaque chrono » (time attack pour les puristes) et enfin vous pourrez accéder à un classement en ligne qui vous permettra de voir comment vous vous positionnez par rapport au jeu entier, mais aussi pour chacun des niveaux du mode attaque chrono.

Revenons maintenant au jeu ! En partant du principe que vous jouez en solo, vous aurez le choix entre deux ninjas : Hayate (le gars) ou Kaede (la fille). Fondamentalement, cela ne changera rien au gameplay, les deux ninjas ont exactement les mêmes capacités et se jouent de la même manière. Ils sont donc capables de se déplacer mais aussi de sauter, s’agripper aux murs et même de courir le long de certains, un bon moyen d’atteindre certains lieux en hauteur pour obtenir de précieux bonus. Comme tout bon ninja, il est possible de se déplacer furtivement via un pseudo dash et de se tenir à certaines plateformes à la force des bras pour progresser. Au niveau équipement de base, nos héros peuvent compter sur leur précieux katana ainsi que sur leur kusarigama, une chaîne avec des pics qui permet de frapper des ennemis à distance. Au fil des ennemis vaincus et des bonus obtenus, votre personnage gagnera en puissance d’attaque. Cela se caractérisera notamment par un arc d’énergie envoyé à distance lorsque vous donnerez un coup de katana. Mais ce n’est pas tout ! Outre les bonus de puissance, vous pourrez également obtenir quelques précieux objets pour agrandir votre arsenal ! Cela allant des inévitables étoiles ninjas, en passant par des bombes, mais aussi des épées plus puissantes ou encore des armes à feu. En tout, c’est 53 objets différents que vous pourrez découvrir en arpentant les niveaux. Évidemment, ces puissants objets ont des munitions limitées, pour les épées cela se comptera par un nombre de coups. Charge à vous d’essayer de les conserver jusqu’à la fin du niveau, afin de faciliter votre affrontement contre le boss… ou votre prochaine partie.

En effet, dans Shadow of the Ninja, il n’y a pas de point de contrôle dans les niveaux, finalement assez courts. Quand vous mourez, vous reprenez la partie depuis le début du niveau, en perdant au passage les objets collectés jusqu’alors. Néanmoins, vous serez alors libre de reprendre quand même depuis le début du niveau en cours pour espérer progresser jusqu’à la fin. Ou alors, vous pourrez quitter votre partie en cours et reprendre le jeu depuis le début ! La subtilité étant qu’avant de débuter une nouvelle partie, vous pourrez choisir d’acheter des objets que vous aurez débloqués au préalable (en finissant le niveau avec eux) afin d’être un peu mieux armé pour les affrontements à venir. Par contre, vous l’avez compris, vous reprenez du tout début du jeu !

Le retour du ninja bleu et du rose aussi !

Le jeu propose donc un petit dilemme quant à la progression à suivre. De notre côté, nous vous conseillons de continuer les parties, quitte à perdre des objets, pour progresser dans le jeu et débloquer rapidement les niveaux pour le mode attaque chrono. Vous pourrez ensuite revenir plus « sereinement » au mode arcade, dans l’objectif de finir les niveaux en conservant les objets, pour ensuite les acheter avant de démarrer le mode attaque chrono et tenter d’obtenir le meilleur score !

C’est là l’une des grandes forces du jeu : la possibilité de partager ses résultats en ligne et d’accéder à un tableau des scores mondial ! Il y a quelque chose de gratifiant de voir que l’on n’est pas le dernier sur l’ensemble des joueurs. Les plus compétiteurs / speedrunners feront sans doute le maximum pour atteindre le haut du classement, un peu comme les salles d’arcade à l’époque, où l’on devait se trouver un pseudo en 3 lettres pour marquer durablement l’esprit des autres joueurs qui venaient claquer leur argent de poche dans les bornes. Cette fonctionnalité, qui paraît assez dérisoire, a pourtant toute sa place dans ce type de jeu typé « rétro » / arcade.

Cet aspect se ressent d’ailleurs dans l’ambiance générale du jeu. Ce remake est une petite merveille visuelle. Certes, il n’était certainement pas trop compliqué de réaliser un jeu plus beau que la version 8 bits, mais les développeurs ont mis du cœur à l’ouvrage. Le remake respecte le jeu original dans son déroulement, mais propose quelques nouveaux ennemis et des changements dans leurs attaques. Cela se ressent également dans les combats contre les boss, qui sont, pour certains, franchement impressionnants (le combat contre le Golden Samurai notamment). Mais ce n’est parfois pas la taille qui compte, eh non ! Ce sont les patterns.. Soyons honnête, le jeu est relativement difficile, mais pas insurmontable. En effet, à force de refaire les niveaux, on sait qu’à tel endroit il y aura tel ennemi. Idem pour les combats contre les boss. Une fois les patterns bien compris, il suffit de faire preuve de patience pour frapper au bon moment et avec le bon timing. Et pour y parvenir, l’ensemble est maîtrisé, le personnage répond bien et ce n’est pas la maniabilité qui peut être remise en cause en cas d’échec. Certains mouvements et sauts conservent une certaine raideur (comme dans les classiques de l’époque) mais cela ne nuit pas à la progression. Le seul bémol concerne le choix des objets spéciaux. Il faut presser R pour basculer vers une des armes spéciales. Le problème se pose lorsque l’on en a plusieurs. Appuyer de façon répétée sur R ne fera qu’alterner entre le katana et l’objet sélectionné par défaut. Pour changer ce dernier, il faut maintenir R. Une petite animation s’ensuit où notre héros fouille dans sa besace et il est alors possible de changer l’arme secondaire par défaut à l’aide des touches gauche et droite. Cependant, dans le cas d’un affrontement contre un boss, ce genre de latence peut souvent entraîner la perte d’un précieux point de vie…

Mais encore une fois, cette petite pointe de complexité – sans doute voulue par les développeurs – fait partie du jeu. Cela fait de Shadow of the Ninja un opus qui ne risque pas de plaire à tout le monde. Il va sans dire que l’on doit s’y reprendre à plusieurs fois pour réussir certains passages. Nous vous rappelons d’ailleurs qu’une fois la barre de vie réduite à zéro, il faut reprendre le stage du début… Par chance, il n’est pas nécessaire de reprendre depuis le début du niveau (chacun d’entre eux étant généralement divisé en 3 stages et parfois un quatrième complémentaire juste avant l’affrontement contre un boss). Mais encore une fois, cette difficulté fait partie du jeu. Il y a cette volonté « d’apprendre » et « comprendre » pour progresser et au final, la satisfaction n’en est que plus grande une fois le jeu terminé !

Il est d’ailleurs toujours possible de parcourir les niveaux à deux. A l’époque, le titre était d’ailleurs réputé pour son mode multi-joueur. Même si aujourd’hui, c’est quelque chose de courant, le mode deux joueurs reste agréable à parcourir, d’autant plus qu’il est également possible de figurer dans le classement en ligne avec un(e) ami(e) (en local uniquement, par contre). De manière globale, l’action essaye de suivre les deux joueurs en même temps, il est donc préférable de se suivre pour ne pas être « bloqué » par un mur invisible, le temps que notre comparse nous rejoigne. Cela dit, il est toujours aussi plaisant d’attaquer sur deux fronts à certains passages, l’un en haut et l’autre en bas.

Un mot rapide sur les graphismes et les animations d’excellente facture et rappelant l’arcade ainsi que les meilleurs jeux 2D de la Sega Saturn ! Des éclairs façon Terminator pour l’arrivée des personnages, aux lasers, flaques de laves et autres robots gigantesques qui s’en prennent à vous, vous en prendrez plein les mirettes ! Rassurez-vous, vos oreilles ne sont pas oubliées ! Outre les bruitages sonnant toujours justes, nous nous devons de souligner l’excellente bande-son signée Hiroshi Iwatsuki (qui avait déjà œuvré sur le jeu d’origine) et Iku Mizutani (qui a également bossé sur Super Smash Bros Brawl). Le côté rétro moderne et très dynamique de l’ensemble sied parfaitement à l’action constante à laquelle nous sommes confrontés au fil des niveaux. Le travail de remake est impeccable, jusque dans les derniers accords.

Shadow of the Ninja Reborn est disponible pour 19,99 euros sur l’eShop.