La série WitchSpring est une série de jeux de rôle (RPG) développée par le studio coréen Kiwi Walks. Lancée en 2015 avec WitchSpring, la franchise a gagné en popularité grâce à son approche unique, pour l’époque, mêlant éléments de simulation de vie, exploration et combats au tour par tour classique. Un atelier-like dans les grandes lignes.
Après WitchSpring3 [Re:Fine] – The Story of Eirudy disponible sur Nintendo Switch depuis 2021, qui n’a que moyennement été apprécié par notre testeur Kurosekai, voir par ici, Kiwi Walks revient en cette fin d’été avec WitchSpring R qui est un remake du tout premier jeu de la série, offrant une version retravaillée tant au niveau visuel que narratif. Ce titre vise à plaire non seulement aux fans de longue date, mais aussi à attirer de nouveaux joueurs dans cet univers enchanteur.
Gameplay et mécaniques
Le gameplay de WitchSpring R reste fidèle à la formule qui a fait le succès de la série, tout en introduisant des ajustements et des améliorations par rapport au premier opus. Les joueurs doivent jongler entre l’entraînement de leur sorcière, la collecte de ressources pour créer des objets et des sorts, et l’exploration du monde extérieur pour progresser dans l’histoire. Le système de combat au tour par tour a été légèrement peaufiné pour offrir plus de fluidité et de diversité dans les stratégies. Cependant, le rythme du jeu peut parfois sembler lent, surtout pour ceux qui ne sont pas familiers avec les jeux de simulation de vie, et la répétitivité de certaines tâches pourrait lasser à la longue.
Le jeu vous demandera 20 heures de votre temps pour le finir en ligne droite, et jusqu’à 35 heures si vous voulez faire le 100%. Une durée de vie acceptable pour le genre, surtout que rallonger la durée de vie n’apporterait rien à l’expérience. Pour 40€, on tousse un peu, mais en promotion, on arrive sur un bon rapport temps de jeu/prix. Les 3 DLC n’apportent pas de durée de vie en plus, juste des costumes (Ensemble Perle Noire, Ensemble Rose d’Argent, Ensemble Rouge baie)
Le jeu propose plusieurs modes de difficulté, du facile qui propose un gameplay axé sur l’histoire, au normal qui proposera un peu de challenge sans trop trainer dans les menus, pour finir au mode « très difficile » qui boostera les stats des ennemis, des boss survitaminés en fonction de vos statistiques, mais aussi des nerfs pour vous (puissance des sorts en berne, et puissance maximale capée)
Histoire et narration
L’histoire de WitchSpring R reste assez fidèle à l’originale, suivant la jeune sorcière Pieberry dans son voyage pour devenir plus puissante tout en se confrontant à sa solitude et à sa quête d’identité. Bien que dotée d’un potentiel magique immense, Pieberry est confrontée à une vie d’isolement due à la peur que les humains ont des sorcières. Elle est déterminée à devenir plus puissante pour se protéger des dangers extérieurs, mais aussi pour se faire une place dans un monde qui la rejette.
Au début de l’aventure, l’intrigue se concentre principalement sur les activités quotidiennes de Pieberry : l’entraînement, la collecte d’ingrédients pour créer des sorts, et la protection de son territoire contre les intrus. Mais à mesure qu’elle devient plus puissante, elle commence à se rendre compte que ses actions ont des répercussions au-delà de sa petite forêt.
On le comprend très vite, surtout en lisant le début de notre article, Pieberry en tant que personnage est une métaphore de l’outsider qui cherche à se faire une place dans un monde qui ne veut pas d’elle. L’histoire explore la façon dont elle navigue entre ses instincts de survie et son désir d’appartenance. Le jeu pose également des questions sur l’utilisation du pouvoir : est-il justifiable d’utiliser sa puissance pour se protéger si cela signifie blesser les autres ? Est-il possible de trouver un équilibre entre force et compassion ? Ces questions sont au cœur du développement de Pieberry tout au long du jeu.
Chose très intéressante, ce remake apporte une meilleure traduction et une narration plus fluide que l’originale, qui n’était disponible qu’en anglais, rendant l’histoire plus accessible et engageante pour un public international (le jeu est aussi disponible en allemand pour la première fois).
Si certains joueurs pourraient trouver le scénario un peu simpliste ou cliché, surtout en comparaison avec les standards actuels des RPGs narratifs, on reste ici sur un jeu de niche, ce qui peut expliquer ce petit défaut.
Son, graphismes et musique
Dès les premières minutes de jeu, on constate que WitchSpring R a bénéficié d’une refonte graphique significative par rapport à l’original. Les environnements sont plus détaillés, les personnages sont mieux modélisés, et l’ensemble bénéficie d’une palette de couleurs vibrantes qui donne vie à ce monde fantastique. L’interface utilisateur a également été modernisée, rendant la navigation plus intuitive et visuellement plaisante. Toutefois, bien que l’amélioration soit indéniable, certains joueurs pourraient trouver l’aspect chibi des personnages déplaisant, surtout ceux qui préfèrent un style artistique plus réaliste.
La bande sonore de WitchSpring R propose une composition agréable qui accompagne bien l’atmosphère du jeu. Les effets sonores sont crédibles et contribuent à l’immersion. Par contre, la musique peut parfois manquer de variété, ce qui peut rendre certaines sessions de jeu monotones sur le plan sonore.
Version Switch pas exempte de tout reproche
Nous avons rencontré des bugs ou quelques soucis techniques, comme des ralentissements ou des petits plantages, qui ont été apparemment réglés avec un patch day-one. Sinon, logiquement, le jeu se porte comme un charme sur la console hybride qui ne crache pas ses poumons vu l’ambition technique du soft. Les temps de chargement, assez longs lors de notre phase de test, ont été réduits avec un patch de lancement.
WitchSpring R est disponible à quarante euros sur l’eShop.
Conclusion
WitchSpring R est un remake intéressant qui parvient à moderniser un jeu de niche assez populaire tout en préservant ce qui a fait son charme à l'origine. Avec des graphismes améliorés, un gameplay raffiné et une histoire touchante, il offre une expérience enrichissante pour les fans de la série et les nouveaux venus. Cependant, les éléments répétitifs et un rythme de jeu parfois lent pourraient rebuter certains joueurs, surtout ceux en quête de défis plus intenses. WitchSpring R s'adresse avant tout à ceux qui recherchent un RPG relaxant avec une touche de magie et de gestion de vie quotidienne.
LES PLUS
- Des combats au tour par tour grisants
- Une durée de vie adaptée
- Un univers adorable et attachant
- Un petit côté simulation de vie
- Narration et thème abordés touchants et intimes
- Les mécaniques de jeu, bien que riches, sont expliquées de manière progressive
- Comparé à l'original, WitchSpring R bénéficie d'une refonte graphique pas trop fainéante
- Doublage complet en japonais et en coréen
- L'option NG+ lui confère une rejouabilité supplémentaire pour les joueurs qui aiment les défis.
LES MOINS
- Quelques soucis graphiques (petits pops de textures rares)
- Certains mini-jeux injouables
- Un gameplay pouvant être répétitif
- Le rythme lent peut ne pas convenir aux amateurs de fast-gaming
- Un être assez dur pour les non-initiés au farm et aux optimisations de stuff
- La durée de vie peut paraître courte
- Un style visuel caractérisé qui peut être clivant
- La taille eShop surprenante (7Go)