Mine de rien, les chats occupent souvent des places de choix dans les jeux-vidéo (et nous ne pensons pas qu’à Cat Quest), mais qu’en est-il si on équipe un chat d’un hoverboard ? Il sourit ? Prenez vos meilleures croquettes, il est temps de faire un petit tour sur un skate volant, sans Marty McFly !
Miaou !
Commençons, par le commencement ! Gori: Cuddly Carnage est un jeu réalisé par le studio suédois Angry Demon Studio. Le jeune studio propose ici sa troisième réalisation, en prenant un peu le contrecoup de leurs réalisations précédentes. En effet, Unforgiving – A Northern Hymn (sorti uniquement sur PC) et Apsulov: End of Gods (sorti également sur Nintendo Switch) sont des FPS d’horreur teintés de légendes nordiques. Pour ce nouveau jeu, le studio laisse tomber la vue subjective, pour une vue à la troisième personne et un jeu mêlant hack ‘n slash et phases de plateformes en abandonnant les légendes nordiques pour un futur cyberpunk, où les jouets ont pris le pouvoir !
En effet, Gori: Cuddly Carnage se déroule dans un monde futuriste et nous place dans la fourrure d’un chat artificiel, Gori, accompagné de son « hoverboard », F.R.A.N.K. au langage fleuri, mais censuré et d’une IA placide et défaitiste au possible, CH1-P. Tout commence quand la société « Cool-Toyz Inc. » mit sur le marché les « Ultra Pets ». Des compagnons ultimes qui n’ont jamais besoin de manger ou de sortir pour faire pipi, tout en étant insensibles aux ravages du temps. Mais le monde était loin de se douter que ces parfaits petits animaux se transformeraient en abominables jouets cauchemardesques voulant à tout prix faire disparaître l’humanité tout entière. Ces jouets devenus incontrôlables et meurtriers se liguent pour former l’adorable armée… Cependant, notre mignon petit chat se dressera contre les robots détraqués pour sauver sa maitresse et créatrice, la professeure Y (qui a aussi sa part de responsabilité dans la création des autres jouets… Mais nous n’en dirons pas plus ici sur l’histoire !).
Gare aux moches-cornes !
Gori: Cuddly Carnage est donc un hack ‘n slash en vue à la troisième personne, vous demandant d’affronter des hordes de jouets diaboliques pour arriver à vos fins. Cela dit, pour progresser, Gori pourra compter sur F.R.A.N.K. son hoverboard. C’est en effet avec lui que vous évoluerez à travers les niveaux, car jamais notre petit chaton ne posera une patoune à terre ! Les déplacements en hoverboard présentent une petite inertie, mais de manière générale, il y a une certaine tolérance dans les déplacements. Encore heureux, car il faudra parfois jouer de phases de plateformes ou de grinds pour progresser. En effet, skate-board… enfin hoverboard oblige, notre chaton pourra se servir de F.R.A.N.K. pour grinder sur des fils d’arc-en-ciel, ces grinds permettront d’ailleurs de recharger l’énergie de votre acolyte à la langue digitale bien pendue (mais nous y reviendront plus tard). Aidé de F.R.A.N.K., Gori pourra également faire des doubles sauts et aussi grinder contre les panneaux d’informations que vous croiserez au cours des niveaux. Mais Gori pourra également compter sur son pote sur coussin d’air pour se défendre. En effet celui-ci est armé de lames acérées pour trancher les vilaines licornes (les moches-cornes) ainsi que d’une masse d’armes qui permettra de réduire en miettes le plus puissant des boucliers magnétiques, ainsi que la possibilité de se transformer en lance-missile dévastateur !
Il sera également possible d’enchainer les coups pour effectuer des combos dévastateurs et faire place nette dans les zones que vous traverserez, mais très vite ça vire au gros n’importe quoi et on enchaine les boutons sans franchement réfléchir (si ce n’est découper tous les ennemis pour avancer, dans une bouillie de pixels effroyable).
Ouaf !
Car, oui, c’est là que le bât blesse, techniquement, le jeu est loin d’être une réussite… Les graphismes sont en définition minimale et les textures sont ultra baveuses (à croire qu’un chaton les aurait léchées trop abusivement). Pire, quand trop d’ennemis sont à l’écran (ce qui s’avère souvent le cas), l’ensemble est ralenti… Rajoutez à cela un univers cyberpunk aux couleurs fluos psychédéliques et vous obtiendrez un gros risque de crise d’épilepsie… C’est franchement dommage, car on sent que les développeurs voulaient proposer une expérience « funky », mais malheureusement le rendu visuel est loin d’être à la hauteur de ce que l’on pourrait attendre sur Nintendo Switch.
Rajoutez à cela une maniabilité et surtout une visée automatique catastrophique (risquant de vous faire chuter dans le vide à tout moment) et vous comprendrez notre désarroi. La maniabilité est relativement correcte lors des phases de plateformes, notamment grâce à l’inertie et l’énorme tolérance (bienvenue pour le coup) qui vous permet de rattraper assez facilement pour des grinds, même si vous êtes en dessous de la barre arc-en-ciel, ou encore pour glisser le long des panneaux. Malheureusement la caméra ne sera pas toujours d’une aide précieuse, et aura du mal à se recentrer derrière notre personnage (même s’il est possible de le faire via une pression sur le joystick gauche – mais on sait presque tous que l’utilisation du bouton joystick est une calamitée, surtout lorsqu’il est question d’action).
C’est dommage, car pour le reste, le jeu propose quelques bonnes idées… Comme par exemple le fait de grinder ou de réaliser des pseudo-figures, qui vous permettent d’augmenter la barre d’énergie de votre hoverboard pour donner des coups encore plus puissants, d’envoyer des méga missiles ou encore de pouvoir utiliser un turbo. Turbo qui s’avèrera bien utile dans certaines phases de jeu où vous serez poursuivi (par un ennemi ou autre chose) et qu’il faudra enchainer les grinds et les plateformes pour arriver à semer votre poursuivant. Il en est de même pour certains combats de boss, avec des patterns spécifiques à comprendre (pas trop compliqués) pour réussir à les vaincre.
Il est bien également possible de récupérer de l’argent (virtuel) pour acheter des améliorations pour Gori et son hoverboard, permettant d’obtenir des lames plus puissantes, d’améliorer la résistance de votre bouclier, la rapidité avec laquelle vous pourrez augmenter votre barre d’énergie en faisant des grinds ou encore tout simplement la quantité de vie et d’énergie dont vous pourrez disposer. Moyennant l’argent récolté, il sera même possible d’investir dans des choses plus cosmétiques comme un nouveau pelage ou d’autres pupilles pour notre chaton tout mignon. Il sera même possible de débloquer le mode vulgaire de F.R.A.N.K. pour désactiver les biiip quand il prononce des gros mots…
Conquérir ou mourir
Ce côté un peu décalé avec ces personnages trop mignons qui deviennent trop affreux et qui s’expriment trop mal tranche un peu avec ce que l’on a l’habitude de voir. Inévitablement on pense à d’autres titres irrévérencieux comme les aventures d’un certain écureuil, même si ici le héros reste mignon et poli (se contentant de miauler – on peut même le faire miauler à la demande via une touche dédiée !). Le côté trash de Gori est par contre plus orienté horreur que crado beurk scato vomi. Ici, il est question de licornes zombies, ou de maisons de poupée ayant fusionné avec la Chose qu’affronte Kurt Russel dans (l’excellent) film du même nom.
Le jeu est également servi par une bande-son relativement agréable et dynamique qui colle parfaitement à l’action. Et puis il y a les bruitages des ennemis que l’on éviscère et surtout les petits miaulements de Gori !
Nous avons également apprécié les cinématiques au format comic book animé, qui nous permette d’en apprendre un peu plus sur l’histoire (il est d’ailleurs possible de les relire/revoir dans une pièce de notre vaisseau).
Vous l’aurez compris, Gori: Cuddly Carnage a des bonnes idées, mais il est techniquement à la ramasse ! Et malheureusement, il peine à se renouveler… Même si l’aventure est relativement longue (comptez 7 à 8 heures pour finir le jeu à 100% en trouvant les différents morceaux de clé cachés dans les niveaux), les affrontements contre les vagues d’ennemis devenant vite redondantes et à la longue pénibles (la faute à cette f**tue caméra)… C’est franchement dommage, car le poti chat et son équipe s’avèrent relativement attachants.
Gori: Cuddly Carnage est disponible sur l’eShop, au prix de 21,99 euros.
Conclusion
Gori: Cuddly Carnage aurait pu être un bon jeu, malheureusement il est plombé par son aspect technique, entre les graphismes baveux qui rendent l’ensemble difficile à regarder et les ralentissements quand il y a un peu trop de choses à l’écran… Dommage, car l’humour plutôt trash et certains passages étaient plutôt réussis, de plus, nous ne sommes jamais contre la possibilité d’incarner un poti chat… Mais en l’état, nous vous recommanderons plutôt un autre support si vous tenez vraiment à profiter du jeu… Et le cas échéant une démo est disponible sur Nintendo Switch pour juger de l’aspect graphique par vous-mêmes.
LES PLUS
- L’univers gore/trash
- Le côté décalé mignon/gore
- Le héros est un chat sur un hoverboard
- Un bouton pour faire miauler le chat
- Les comics animés pour raconter l’histoire
LES MOINS
- Les textures trop baveuses
- Les ralentissements quand il y a trop de choses à l’écran
- La visée automatique pas terrible
- La redondance des actions