Reynatis, le nouveau jeu de chez FuRyu, le studio de Shibuya qui aime les RPG ! À chaque fois c’est une ambition de gameplay et visuel qui sont au cœur de leurs productions. Reynatis nous propose une ambiance fantastique dans un univers contemporain, à base de magicien et de Shibuya ! Alors est-ce que ça fonctionne bien ? Prenez votre plus beau sweat à capuche pour vous cacher c’est parti pour Reynatis !
Un magicien dans Shibuya
Reynatis nous plonge dans un Shibuya moderne, tout le jeu se déroule d’ailleurs dans cette ville, ainsi que des mondes magiques, mais principalement à Shibuya. En 2024 pour être précis, dans ce monde existe des magiciens. La société connaît les magiciens et les craint, car ils sont une source de pouvoir et de puissance qui sont hors du commun.
Pour pallier ça il y a une annexe de la police qui a été créée : la M.E.A., une sorte de « police des magiciens », leur rôle est de réguler et protéger les citoyens. Contre la M.E.A. il y a la Guild, un groupuscule de magiciens qui revendique leurs droits et qui ne veulent pas être restreints. Ces derniers se retranchent et vivent dans « L’Another », un monde magique qui n’est accessible que par les magiciens. Et à côté nous avons les OWL, un petit groupe qui aide les magiciens errants, mais qui ne sont pas aussi extrémistes que la Guild.
Nous allons alors suivre deux histoires qui se déroulent en parallèle, celle de Marin Kirizumi, un magicien solo et errant qui essaye tant bien que mal de survivre dans ce monde hostile envers lui. Il se retrouve rapidement à rejoindre le groupe des OWL. Puis nous allons suivre l’histoire de Sari Nishijima, une ancienne policière qui s’est fait attaquer et laissée pour morte jusqu’au moment où elle a été éveillée en tant que replica (qui n’est pas vraiment expliqué dans le jeu…) qui lui a conférée des pouvoirs magiques et qui a donc rejoint la M.E.A. jusqu’à gravir les échelons pour être officier.
Dans la ville, en plus des magiciens et des personnes normales, il y a une drogue qui se balade : le rubrum. Cette drogue confère des pouvoirs magiques aux gens temporairement, mais s’ils en abusent ils peuvent alors devenir des monstres, d’autre part des monstres peuvent aussi débarquer de l’Another, chose au départ plutôt rare, mais qui va finir par être utilisée par la Guild. Nous n’allons pas vous spoiler l’histoire, mais elle va tourner autour de ces trois « factions » avec des rebondissements, des trahisons, des retournements de situations et tout ce qui fait le sel de ce genre d’histoire !
Finalement Reynatis nous propose une histoire qui, comme d’habitude avec le studio, pourrait très bien être un anime, proposé sous le format d’une saison de 24 épisodes l’histoire tiendrait totalement la route et ne serait pas plombé ni par le gameplay ni les graphismes dont nous allons parler en suivant…
Un gameplay à la FuRyu
S’il y a bien une chose qu’on ne peut reprocher à FuRyu, c’est de vouloir innover et proposer des expériences de gameplay différentes à chaque jeu. Dans Reynatis, tout va se jouer sur deux états : Suppressed (oppression) et Liberated (libéré). En mode Suppressed vous pouvez vous balader comme vous le souhaitez dans Shibuya, mais ce statut a aussi un impact lors des combats, dans ce mode vous ne pourrez pas attaquer, seulement vous défendre et esquiver. Mais ce mode est très utile, car en esquivant avec le bon timing vous allez pouvoir régénérer votre jauge de magie, jusqu’à parfois même la surcharger ce qui ralentira le temps lors de votre prochaine attaque. Quand vous attaquez, vous passerez alors automatiquement en statut Liberated ! Si vous êtes dans cet état dans Shibuya vous allez alors être craint par les gens qui vont parler de vous sur les réseaux, ce qui finira par attirer la M.E.A. sur vous, mais surtout plus vous êtes vu, plus vous allez être stressé ce qui augmentera vos dégâts, mais baissera énormément votre résistance. En combat, vous n’aurez alors plus accès à la régénération de magie, au contraire chaque attaque va la faire baisser et pire si vous utilisez l’une de vos deux attaques spéciales, vous allez vite la réduire, dès que vous n’aurez plus de magie vous basculerez automatiquement en mode Suppressed.
Sur le papier l’idée est bonne, dans l’exécution elle est super pénible, nous allons alors constamment nous mettre en mode Suppressed, pour avoir accès à la super esquive, monter notre jauge au maximum, attaquer avec le ralentissement pour vider notre jauge et recommencer en boucle, on est donc finalement très passif et c’est très redondant, les boss sont de plus de véritables sacs à PV alors ce jonglage d’esquives idiotes puis d’attaques bêtes et méchantes est alors très redondant et ennuyant. Pour une bonne idée, on se retrouve avec un gameplay plan-plan. Rajoutons par-dessus des ralentissements sur Switch ainsi qu’une caméra qui a tendance à se mettre n’importe comment c’est assez poussif.
Quel style !
En revanche le design global est encore une fois avec FuRyu hyper attractif, quand l’on bascule en mode Liberated nos personnages se parent d’une aura de couleurs ainsi que leurs armes qui est de toute beauté. Tous les personnages ont alors un mode classique « civil » et un mode de combat avec deux designs différents et tous deux sublimes. Les phases de dialogues sont accompagnées avec des dessins d’avatar de personnes qui parlent aussi de toute beauté.
Cependant le tout est totalement massacré par une technique à la ramasse totale, nous avons appris lors de la phase de communication autour du titre qu’il a été en lead development sur Switch, ce qui signifie que les versions sont toute une adaptation de notre version Switch. Et malheureusement le jeu ne tourne pas bien sur Switch, graphiquement ce n’est pas du tout digne de la console, on est plus sur l’ère PS3, les textures sont assez grossières et plutôt peu agréables, saupoudrées de ralentissement à foison. Alors un patch est déjà sorti lors de notre phase de test (vérifiez donc à avoir la toute dernière version) qui a beaucoup corrigé cette histoire de ralentissement mais n’a quand même pas tout corrigé. Vous pouvez remarquer dans les captures d’écrans la différence entre les artworks et les modèles en jeu. De plus certains personnages sont vraiment assez horribles visuellement…
Les musiques quant à elles sont très bonnes dans la globalité, tout comme les sons en jeu, si nous n’avions pas cette technique visuelle datée nous aurions vraiment beaucoup plus apprécié notre aventure. Car il ne faut pas se le cacher, Shibuya est sublimement modélisé, si nous l’avions apprécié dans The World End With You (qui fait un petit caméo, mais chut) ou encore dans Persona 5, il est vraiment très agréable à voir dans Reynatis.
Notez quand même que le jeu est entièrement en anglais, d’une très bonne durée de vie et le doublage audio en japonais / anglais est disponible. L’histoire tiendra sur une bonne durée de vie pour un Action RPG, tout en proposant pas mal de quêtes secondaires peu intéressantes, mais utiles pour le jeu. Vous avez un compteur qui commence à 100% et qui baisse à chaque fois que vous effectuez une quête secondaire, plus cette jauge baisse plus vous aurez accès à des Graffitis magiques sur les murs, appelés aussi Wizarts, ces derniers pourront vous donner de l’XP, de l’argent, mais aussi débloquer de nouvelles attaques et de nouveaux passifs, on regrettera juste la possibilité de ne pouvoir équiper que 2 attaques spéciales à la fois.
Reynatis est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch (mais aussi en physique) au prix de 60 euros environ.
Conclusion
Ce serait un raccourci de dire que c’est juste un jeu FuRyu, mais Reynatis est dans la plus pure continuité du travail de ce studio sur Nintendo Switch. Des annonces qui donnent envie (mais attention elle spoile beaucoup le jeu), une direction artistique excellente et un chara design génial, des idées de gameplay innovantes. Mais le tout reste toujours en surface, une histoire qui ne surprend presque jamais, sauf quand on ne comprend pas vraiment ce qu’il se passe, un gameplay qui finalement ne prend pas vraiment et une qualité graphique et de fluidité un peu trop datée même sur Nintendo Switch. Le tout saupoudré par une absence totale de traduction. Mais attention Reynatis n’est pas un mauvais jeu, mais il ne sera pas non plus celui qui fera d’un jeu FuRyu un « must-have ».
LES PLUS
- De bonnes idées de gameplay…
- Une direction artistique excellente…
- Une bonne durée de vie…
- Vraiment un chara design de folie
- Une bonne bande-son
LES MOINS
- … mais finalement plutôt ennuyeuse
- … plombée par des graphismes datés et des ralentissements en tout genre
- … avec des quêtes secondaires Fedex totalement inintéressantes
- Non traduit en français !
- Une impression globale de gâchis