Quand nous étions jeunes, nous rêvions de bâtir de grandes forteresses ou encore des places fortes « vaubanesques » afin de les détruire avec des machines de guerre inventées et invraisemblables. Besiege, développé par les Britanniques de Spiderling Studios, nous propose d’assouvir nos désirs ; à nous de construire nos propres engins de siège ! Il est arrivé sur l’eShop le 12 septembre 2024 au prix de vingt euros… Va-t-il réussir à nous satisfaire pleinement ?
Construire sa propre arme de siège !
Besiege est un jeu de construction basé sur la physique. Le concept est très simple : nous allons devoir construire un engin de siège bloc par bloc afin d’accomplir les objectifs de chaque niveau.
Nous allons devoir par exemple inventer un véhicule terrestre capable de détruire un château-fort ou d’anéantir une armée. Nous devrons aussi parfois inventer des véhicules aériens afin de détruire la flottille adverse.
La prise en main est complexe. Très complexe. Surtout si, comme nous, vous n’avez aucune base en mécanique. Le jeu débute par quelques niveaux de tutoriel bien pensés mais pas assez fournis.
Nous apprenons à travers ces premiers niveaux à créer une structure fonctionnelle qui permet de faire avancer notre véhicule… et à partir de là, vous devrez vous accrocher pour vous débrouiller.
Il y a bien quelques petites explications dans les menus, mais celles-ci ne sont pas assez étoffées pour nous nourrir. C’est alors à nous de comprendre les mécaniques.
Nous apprenons à la dure, au fil des constructions instables et des ratés ridicules, mais au final nous finissons par maîtriser (à peu près) les bases, même si quelques éléments restent encore obscurs à la fin de ce test.
Globalement, pour construire un bon véhicule, il faudra réussir à faire une machine équilibrée en poids, stable, avec des parties bien attachées entre elles et capable de supporter la violence des armes que nous équipons.
Il faut aussi prendre en compte la physique du jeu parfois instable : les véhicules se comportent de façon étrange, un peu à la manière d’un Totally Accurate Battle Simulator, et si nous pouvons recommencer une dizaine de fois le même niveau, celui-ci ne se terminera jamais de la même façon.
À la fin, nous créons de vraies machines de guerre équipées d’arbalètes, de lance-flammes ou de foreuses ! Cependant, certaines armes ne peuvent être utilisées qu’une fois par niveau et il faudra utiliser ses munitions avec parcimonie.
Si le gameplay est compliqué à maîtriser, la prise en main, elle, est plutôt fluide. Il est facile de naviguer entre les objets qui sont habilement rangés par catégorie. D’un côté il y a les éléments pour les machines terrestres, de l’autre les armes, plus loin les rouages, etc.
Un jeu peu accessible manquant de tutoriels
Besiege est bien conçu, et ses niveaux apportent un vrai sentiment de satisfaction. Il est très agréable d’arriver avec son véhicule construit de toutes pièces et d’arriver à atteindre les objectifs demandés.
Pour compléter cet éventail, sachez qu’il est possible d’enregistrer ses créations et de les partager. Malheureusement, lors de l’écriture de ce test, peu de modèles créés par d’autres joueurs étaient disponibles. Certains étaient même défectueux, voire impossibles à utiliser.
Par ailleurs, la plupart des modèles disponibles sur le workshop étaient des modèles d’avions, de tanks ou de trébuchets qui ressemblaient à des choses déjà existantes. Nous avons été déçus de voir le manque de créativité de la communauté. Le jeu est pourtant sorti depuis 2020 sur PC, et nous aurions bien voulu avoir un workshop commun…
Les objectifs ne sont pas très variés : nous alternons les passages avec des ennemis à tuer, des bâtiments à détruire, des endroits où aller, que ce soit dans les airs ou sur terre.
Besiege est globalement un jeu sympathique, réservé pour les passionnés de construction, qui se fait sur de petites sessions de vingt à trente minutes. En raison de son tutoriel qui manque de clarté, nous le déconseillons tout de même aux joueurs novices en mécanique et en construction avancée (et pourtant nous avons joué à Kerbal Space Program !).
Maintenant, faut-il privilégier la version Nintendo Switch à la version PC ? Besiege est certes un jeu bien porté, à la maniabilité intéressante et entièrement jouable en tactile, cependant, pour ce genre de jeux, rien ne remplacera une souris.
La version Nintendo Switch a des options en moins par rapport à celle sur PC. Elle est aussi plus chère de cinq euros. Notons aussi quelques problèmes dans le mapping des touches, avec des collusions parfois gênantes.
Malgré tout, si vous adhérez au concept, cela reste un jeu à la durée de vie très intéressante voire infinie.
Les graphismes en low poly sont intéressants, même s’ils ne plairont pas à tout le monde. Certains pourraient trouver le minimaliste très joli alors que d’autres pourraient au contraire voir un décor trop peu fourni.
C’est vraiment une question de goût, et c’est pourquoi nous vous invitons à regarder notre vidéo de gameplay de vingt minutes fournie en fin de test.
La bande-son est agréable même si elle n’est pas mémorable. Nous l’oublions même pendant nos parties et c’est plutôt une qualité dans un jeu dans lequel nous devons être concentrés sur le gameplay.
Conclusion
Besiege est un jeu de construction sympathique mais très peu accessible. Faute de tutoriels ou d’explications suffisantes, il faut s’accrocher pour s’amuser sur ce jeu. Seuls les joueurs les plus acharnés pourront trouver du plaisir là où les novices en mécanique et les moins hardis iront chercher ailleurs. Dommage, car le portage est bien réalisé et Besiege est même tactile (nous préférons cependant la souris d’un PC au tactile).
LES PLUS
- Un jeu de construction complet
- Une liberté de construction importante
- Entièrement tactile
- Frustrant… mais aussi assez gratifiant
- Des graphismes qui peuvent plaire
- Parfait pour de courtes sessions
LES MOINS
- Très peu accessible
- Il manque des tutoriels pour comprendre toutes les options
- Il faut beaucoup de courage pour apprendre à la dure
- Le tactile est sympathique mais ne remplace pas une souris
- Des options qui manquent à la version PC
- Plus cher que la version PC
- Des objectifs qui peuvent paraître répétitifs