Sky Oceans: Wings for Hire est sorti le 10 octobre 2024. C’est un J-RPG et d’aventure qui a été édité par PQube et développé par Octeto Studios pour 24,99€ sur l’eshop.
PQube est un publieur spécialisé dans la localisation de jeux japonais et ils font aussi de la publication de jeux indépendants. Leurs studios se situent au Royaume-Uni à Bristol, cela fait depuis 2011 qu’ils sont actifs. Les 1ers jeux qu’ils ont fait étaient sur la DS, et ils ont également fait quelques jeux pour le DSIWare.
Octeto studios est un studio de jeu, fondé en 2012 avec une dizaine de personnes. Le studio se situe au Chili, à Santiago plus précisément. Il s’est forgé ses armes avec des jeux sur le web et avec Cyber Ops, sorti en 2020.
Histoire
Vous êtes Glenn, un apprenti aviateur chef de sa troupe composée de Fio, Ren et Mica. 3 ans avant votre mère est revenu seule de mission alors qu’elle était accompagnée de votre père ainsi que de nombreuses personnes qui ne sont jamais revenues… Glenn refait le même cauchemar chaque soir, mais aujourd’hui est un jour spécial puisqu’il s’agit d’une mission pour devenir un véritable aviateur.
L’histoire met directement les pieds dans le plat, la perte de son père, un traumatisme pour votre héros et malgré tout une mission qui va changer le cours de sa vie. Ce n’est pas un scénario jamais vu, nous avons pu le voir dans Tales of Symphonia par exemple.
La 1ere mission sert de tutoriel ainsi qu’à découvrir les relations entre les membres de votre équipe. Nous n’avons pas plus développé l’histoire puisqu’il se passe tellement de choses cruciales que nous vous laisserons le plaisir de décortiquer tout ça.
L’histoire est prenante, et les interactions bien qu’un peu limitées avec les PNJ développeront ce qu’il y a à savoir sur votre ville et les alentours.
Il y aura régulièrement des conversations entre vos personnages, qui se lanceront lorsque vous vous baladerez sur la mission en cours ou lors d’un événement qu’ils viennent de vivre. En explorant, vous serez même récompensé par des petites cinématiques qui approfondiront toujours plus le lien qui unit vos héros.
Vous retrouverez beaucoup de péripéties déjà vues dans d’autres jeux, mais Sky Oceans arrive à le faire à sa façon, sans rendre l’histoire monotone.
Marche, vole, tire et le combat est fini
Il y a deux parties importantes, l’exploration et les combats au tour par tour.
L’exploration s’effectue sur le sol et dans le ciel. Quand vous êtes au sol, vous pourrez acheter divers objets de soin et d’équipement. Et vous aurez la possibilité de discuter avec les PNJ du coin et de faire avancer l’intrigue. Il n’y a pas de combat à terre, seulement des combats dans les airs. Quand vous aurez fini vos achats en tous genres, vous allez utiliser vos vaisseaux qui sont des aérius.
L’exploration aérienne laisse une grande liberté de mouvement, bien qu’elle soit limitée par des « murs du vents » qui sont un peu trop présent, ce qui limite l’exploration par moments.
Le contrôle de l’aérius a deux options : soit standard, soit simulation, mais peu importe la conduite choisie celle-ci reste horrible. L’aérius est d’une grande lenteur quand il tourne et la caméra galère à le suivre dans des lieux étroits.
Quand vous montez ou que vous descendez, il y a un espèce de poids qui saccade les déplacements de l’aérius. Vous pouvez vous cogner contre le décor, et avec la caméra qui a du mal, le tout dans un lieu étroit, nous vous laissons imaginer la galère à chaque fois que vous effleurez une surface.
Il faut le préciser, chaque personnage de votre équipe a une capacité unique à son aérius. Celles-ci sont pratiques, ou vous permettent de résoudre de petites énigmes.
Bref, les déplacements aériens sont extrêmement frustrants et lourds à contrôler sans aucune bonne raison.
Les combats en tour par tour se déroulent dans les airs : vous tirerez sur un ennemi ou il vous attaquera, ce qui lancera le combat. Vous avez 5 choix, attaquer, arts spéciaux, esquiver, arsenal et battre en retraite.
Attaquer est le tir de base, c’est un coup neutre effectuant peu de dégâts.
Les arts spéciaux dépendent du personnage, vos héros en maîtrisent chacun deux. L’un des deux est l’élément qu’il utilise, et qui représente sa résistance et sa faiblesse. Vous avez le feu, la glace, la foudre, le vent, la lumière et les ténèbres. À la manière de Pokémon, les éléments opposés sont super efficaces et utiliser le même élément que l’autre personnage se traduira par de la résistance. Chaque élément a 3 attaques différentes par élément qui peuvent être améliorées jusqu’à 3 fois avec des points de compétences.
Chaque art spécial a un effet secondaire telle que le gel ou la brûlure, si vous ne le devinez pas c’est dommage puisque le jeu ne vous l’expliquera jamais.
Esquiver sert à récupérer plus de PA tout en augmentant la défense qui sert quant à elle à utiliser les arts spéciaux. Vous en récupérez en début de tour une petite quantité pour chaque héros.
L’Arsenal permet d’utiliser les consommables pour récupérer des PV, des PA ou même obtenir des résistances à certains éléments.
Battre en retraite sert à fuir les combats, mais c’est impossible contre les boss.
Le système de combat est relativement simple, à part utiliser les bons éléments pour infliger un maximum de dégâts, soigner vos alliés au bon moment ou les booster avec arts spéciaux, ça ne va pas plus loin. Finalement, les combats n’ont pas besoin d’une grande stratégie, ça se résume à utiliser le coup qui fait mal et espérer que ça touche la cible. Après, il y a des mécaniques qui arrivent plus tardivement dans le jeu, ça reviendrait à spoiler le jeu, mais la critique que ça reste simple reste toujours valable.
Vous pourrez aussi équiper vos vaisseaux avec des nouvelles pièces qui augmenteront les statistiques de vos personnages.
Les délicieux pixels sur votre écran
Le choix des graphismes manga + animation devrait rendre les graphismes intemporels, mais ce n’est pas le cas… Si vous regardez d’un peu plus près, vous verrez que les pixels se voient comme des points noirs sur une page blanche.
Les modèles 3D peuvent tirer la gueule avec une distance d’affichage ridicule. Le visage est rarement visible dans toutes sa splendeur, vous verrez plus une bouillie de pixels se faire la guerre, surtout avec Ren, un des membres de votre troupe.
Bien que les modèles 2D pour les discussions soient, au 1er abord, superbes, ils ont été convertis dans un format d’image de mauvaise qualité. C’est si facile de voir les défauts que vous les remarquerez rapidement.
Également, et c’est un problème uniquement lié à la version Switch, les personnages lors des conversations changent d’expression (triste, heureux, énervé, etc…), mais il en manque. Lors des phases aériennes les émotions sont présentes, mais dès que vous êtes à pied Ren, Mica et bien d’autre PNJ n’ont qu’un seul visage disponible. Les autres versions du jeu n’ont pas ces problèmes, mais les développeurs sont déjà au courant de la plupart d’entre eux. Ils devraient être résolus à la sortie du jeu, ne manque plus qu’à voir le résultat lors de sa sortie officielle.
Les animations sont correctes dans l’ensemble, c’est dommage que les modèles 2D et 3D ne s’alignent pas lorsqu’un personnage émet une émotion différente. Malheureusement, certaines animations ne s’affichent pas bien ou ne se lancent tout simplement pas.
Trop de bugs, ça tue l’immersion
Le jeu est truffé de bugs, qui sont difficiles à ignorer. Au point que ça gâche certains moments du jeu notamment au niveau de la vitesse des combats qui, d’un coup, passent en vitesse X3… Il n’y a pas d’option pour augmenter la vitesse des combats, ni pour passer les cinématiques, donc ça n’a aucun sens.
Il y a eu, à plusieurs reprises, des animations qui correspondaient à un art spécial pour soigner un allié qui se sont transformées en animations d’attaque de glace sur l’ennemi, mais qui soignaient tout de même l’allié.
Il y en a encore beaucoup à citer, mais nous n’allons pas y passer tout le test. Il faut que vous sachiez que le jeu, même après une récente mise à jour, regorge encore d’incohérences.
La beauté du ciel se laisse porter par sa musique
Beaucoup de musiques sont assez calmes, et vous vous sentez porté par les nuages. Puis tout à coup, le ciel s’assombrit et un combat se lance. Les musiques de combat s’accélèrent un peu tout en restant légères, mais elles annoncent la tension délicate où vous vous trouvez.
L’ambiance générale est plutôt sérieuse en combat, mais sans aller à toute vitesse. En dehors des combats, c’est calme, c’est tranquille, alors autant en profiter sans se précipiter.
Le sound design est impactant : chaque attaque émet un son, votre héros lance une phrase qui claque pour ses coups spéciaux. Il y a rarement des vides non voulus, et c’est maîtrisé.
C’est difficile de déterminer le temps que ça prendra
Un RPG prend souvent son temps à mettre en place son histoire, ses personnages et c’est tant mieux. Le problème ici ce n’est pas l’histoire, mais tout le reste qui prend beaucoup de temps.
Vous avez énormément de temps de chargement pour tout et pour un peu rien par moments. Les combats sont assez longs, même pour un combat lambda. Comme nous l’avons déjà dit, se déplacer avec votre vaisseau est un calvaire. Vous avez accès à toute la partie gameplay après le chapitre 3 (plus de 2h30).
Tout prend du temps, ça ne donne vraiment pas envie de s’investir avec un jeu qui nous fait subir sa lenteur. Etant un RPG, sa durée de vie devrait être importante, surtout qu’il s’inspire de Sky of Arcadia qui dure 42h pour son histoire principale.
Vous l’aurez deviné, nous n’avons pas terminé l’histoire, les bugs ayant refroidi nos ardeurs. Et notamment un certain écran noir qui a mis fin à la partie puisque la sauvegarde automatique ramenait en boucle à cet événement fâcheux.
Conclusion
Sky Oceans Wings For Hire étant un J-RPG, il n’est pas à mettre dans les mains de tout le monde. Si vous connaissez le genre, vous savez que ce sont des jeux qui demandent un investissement en temps important. Le problème, c’est que le jeu prend trop de temps pour de mauvaises raisons et qu’il est, actuellement, truffé de bug pour sa version Switch. Les graphismes font réellement mal aux yeux, la faute à des images en basse résolution. Un RPG donne normalement accès à des stratégies variées, ici elles se limitent à : grosse attaque, soin et boost de vos personnages. La version Switch semble avoir des problèmes supplémentaires par rapport aux autres versions, mais même sans ça Sky Oceans a une bonne histoire avec un gameplay qui demeure assez moyen.
LES PLUS
- L’histoire racontée donne réellement envie d’en savoir la suite
- Un J-RPG très facile à comprendre comparé à beaucoup de ses semblables
- Les musiques sont bien, elles complètent parfaitement les décors du jeu
- Normalement, tous les bugs mentionnés sont connus par les développeurs, donc une grande partie devrait être traitée avant la sortie
LES MOINS
- Les contrôles des vaisseaux sont horribles
- Les bugs sont trop récurrents pour pouvoir les ignorer
- Si vous êtes un vétéran des J-RPG, ça sera une promenade de santé
- Le jeu n’explique aucun de ses effets secondaires des arts spéciaux
- Les graphismes ont plein de problèmes, entre les gros pixels et le fait que tous les modèles soient mis sous le mauvais format