Un jeu de ferme… Eh oui, another one ! Incroyable mais sincère, nous sommes toujours enthousiastes à l’idée de reprendre l’arrosoir et le sac de graines pour retaper une vieille ferme. Néanmoins, les années et le florilège de jeux déjà présents sur le marché ne peuvent que rendre le joueur plus exigeant, en quête de nouveautés. Qu’en sera t-il de cet opus aux couleurs de l’automne ?
La vieille ferme à rénover…
Au commencement, il y a un fermier ou une fermière. Rétro et fortement pixelisé tout de même. La personnalisation du personnage est légère, avec finalement très peu de choix, similaires à ce qu’il était possible de trouver dans les premiers jeux du genre : la couleur de peau (y compris bleue ou verte…), le nom de sa ferme, le choix de son animal de compagnie… tout cela pour un rendu très discutable. Nous n’avons pas franchement trouvé notre héroïne très jolie, c’est ainsi.
La mairesse, Julia, nous accueille assez chaleureusement. Occupée par toutes les tâches inhérentes au métier, elle nous laisse rapidement auprès de Benjamin, le petit frère, qui vient nous expliquer brièvement les bases du jardinage. Nous voici désormais à la tête d’une ferme à l’abandon qui a besoin d’un sacré rafraîchissement. Néanmoins, le début est très intéressant, puisque le terrain dispose déjà d’une petite bicoque avec l’essentiel pour y vivre, d’une étable et d’un poulailler. Un large territoire permet aussi la culture de toutes sortes de plantations. Il va néanmoins falloir se retrousser les manches pour assainir l’ensemble ! Allez, c’est parti !
L’écran de jeu met en avant deux inventaires : l’un consacré aux outils, et l’autre à tout le reste ! Nous n’allons pas faire semblant : nous avons passé quelques minutes à comprendre le fonctionnement de l’ensemble. Une prise en main annonciatrice de quelques difficultés à venir… Le choix des outils se fait avec les touches ZL et ZR, pour le reste il faut se contenter des boutons L et R. Passer d’une ligne à une autre requiert d’appuyer sur les joysticks, il faut le deviner !
Passée cette approche déstabilisante, il est temps de faire un petit coup de propre. Nous avons eu la belle surprise de découvrir beaucoup de fruits qui jonchent le sol, ainsi que pas mal de mauvaises herbes (que nous extirpons fièrement de la terre : une animation inutile…), ou encore des bâtons et des cailloux. Classique, classique. L’inventaire se remplit rapidement, mais ce dernier est suffisamment spacieux pour accueillir toutes sortes de choses. Si besoin, un coffre de stockage est déjà disponible dans notre petite maison.
Maintenant que nous avons un grand terrain vague, et si nous allions visiter un peu le village d’Orange Town ?
Les voisins à rencontrer…
Un peu cachée, Orange Season dispose d’un simili de carte : plusieurs pastilles qui récapitulent les zones, avec un visuel sur les villageois présents dans le coin. Ces villageois, (une trentaine !) nous ont surpris par leur attitude. En effet, certains se montrent un peu « froids », voire avec un vocabulaire surprenant pour un cosy game familial. Rien d’affreux, mais nous sommes plutôt habitués à une atmosphère très enfantine dans les jeux de simulations de ce genre.
L’une des premières missions du joueur est de rencontrer tout le monde : voilà qui n’est pas une mince affaire puisque nous avons là de nombreux casaniers qui verrouillent leur porte à double tour. Nous avons laissé s’écouler plusieurs jours avant de rencontrer tout le village…
Ces journées n’ont pas été vaines puisque nous en avons profité pour faire quelques cultures. Acheter des graines, préparer la terre, planter, semer, arroser, et attendre. Une boite de revente est disponible devant la maison : chaque matin, un petit jeune passe récupérer le contenu de la boite en échange de pièces, utiles pour racheter de nouvelles graines… et le cycle recommence, vous connaissez bien cela ! Bien entendu, les plantes ne poussent pas toutes à la même saison, à l’instar des fleurs.
Au fil des rencontres, nous avons découvert des villageois disposés à nous demander de nombreuses choses, mais aussi à nous rendre quelques services (pas gratuitement, en revanche). Au-delà des magasins disponibles, il est aussi possible d’agrandir sa maison, d’acquérir du mobilier, de forger du minerai (en route pour la mine !) jusqu’à créer des machines et des bijoux. La vente d’animaux est aussi présente, mais ne représente pas un véritable challenge puisque l’argent s’obtient finalement assez facilement dans Orange Season. Des poussins, des poules, mais aussi des vaches, des chèvres… et même un yack ! De quoi produire du lait, des œufs, de la laine… Tiens, et si vous achetiez une cuisine ?
Sur le papier, tout cela semble assez léger, mignon et classique. Mais Orange Town est-elle aussi attractive qu’elle en a l’air… ?
Les bugs à accumuler !
Plusieurs points viennent lourdement envenimer le plaisir de jeu. A commencer par le manque de nouveautés… Certes, quelques surprises ponctuent l’histoire (avec notamment un malotru qui aimerait bien vous reprendre la ferme, ou encore quelques festivals), mais l’ensemble reste très classique. Nous aurions aimé (et attendu) plus d’imprévus.
Néanmoins, le manque d’originalité du titre n’est assurément pas le problème majeur de Orange Season. En effet, le titre est rempli de bugs ! Impossible de profiter pleinement de la partie sans se retrouver bloqué mystérieusement par tout et n’importe quoi, marcher sur les meubles, voire carrément sur l’eau ! Le passage dans la mine peut s’avérer chaotique si le joueur ne prend pas la peine d’ouvrir un chemin bien dégagé pour passer. Gare à lui s’il s’aventure dans des espaces un peu exigus… Nous avons plus d’une fois traversé les murs ! Difficile ensuite de retrouver la bonne direction pour ressortir du bug sans relancer la partie… Nous avons passé des barrières pourtant fermées, tandis que d’autres, ouvertes, semblaient nous stopper le passage. Surprenant et agaçant.
Le titre est traduit en français mais de nombreux textes restent en anglais, comme oubliés par les développeurs. Certaines manipulations fonctionnent mal, comme la traite des vaches dans l’étable. Une fois sur deux, impossible d’obtenir du lait. Certaines situations sont parfaitement incohérentes, comme notre retour du festival de la tomate à 10h30 le matin : nous sommes priés d’aller nous reposer (dormir pour la nuit !). Pensez à arroser vos cultures avant de partir !
L’activité de notre personnage fonctionne grâce à son énergie disponible. Celle-ci est visible dans un espace au sommet gauche de l’écran, non loin de l’argent en poche. Une fois l’intégralité de cette énergie consommée, le joueur sombre aussitôt dans le sommeil et se retrouve dans son lit le lendemain matin. Classique. Mais avec étonnement, notre fermier/ière est en pleine forme, avec un lever à la même heure que d’habitude.
Quelques ralentissements sont aussi à déplorer. Mais finalement, face à tous les autres bugs, ils ne semblent pas si graves… sans parler des nombreux temps de chargement entre chaque écran !
Orange Season est disponible sur l’eShop mais aussi en physique de la Nintendo Switch au prix de 30 euros environ.
Le saviez-vous ?
Il existe toutes sortes de phobies : y compris celle des poules ! Une personne qui frissonne à la simple évocation de ces volatiles est dite alektorophobe.
Conclusion
En toutes saisons, nous en attendions beaucoup de Orange Season : un jeu de ferme, c'est toujours une petite joie ! Malheureusement, si le titre dispose des grands classiques du genre, il n'en reste pas moins pourvu d'un nombre de bugs trop conséquents pour ne pas entraver le plaisir de jeu du joueur. Les plus persévérants pourront néanmoins réaliser leurs plantations, rencontrer l'amour, et s'occuper de quelques animaux. Proposé au tarif onéreux de 30 euros, il est possible de trouver nettement plus abouti sur l'eShop !
LES PLUS
- Les traditionnelles plantations, semer, arroser, récolter...
- La bonne idée du double inventaire, avec une manipulation qu'il faut trouver seuls, mais plutôt efficace une fois maîtrisée
- L'orage est très bien fait, nous avons sursauté (ahah) !
LES MOINS
- Beaucoup trop de bugs ! De quoi rendre chèvre... nous sommes dans le thème !
- Bien trop classique
- Peu d'évolutions et de surprises au fil des saisons
- Contenu assez léger...
- Des personnages peu attachants
- Des textes qui restent en anglais malgré le titre traduit en français