Miraculous: Paris Under Siege est un jeu vidéo adapté de la série animée « Miraculous : Les Aventures de Ladybug et Chat Noir ». Développé par Petit Fabrik et édité par GameMill Publishing (ayant déjà sorti Miraculous: Rise of the Sphinx en 2022), il est sorti le 25 octobre 2024 sur Nintendo Switch et propose une nouvelle aventure qui nous permettra d’incarner une fois encore nos deux super-héros préférés.
L’aventure peut commencer !
L’histoire commence de façon similaire à n’importe quel épisode de la série animée. À cause du très incompétent maire André Bourgeois, la pauvre Aurore Beauréal se voit voler son rôle pour une représentation célébrant la découverte d’une relique liant l’histoire de Paris à l’Égypte antique. Prise de désespoir, Aurore s’empare de la relique et se transforme en Climatika (rappelez-vous : le premier super-vilain de la série !).
Nous commençons l’aventure en incarnant Marinette, dans son salon, ou nous apprenons à nous déplacer. Et quelle vitesse ! Nous courons aussi vite qu’à l’extérieur et nos sauts sont gigantesques. On se prend tous les murs, avant d’arriver à la boulangerie au rez-de-chaussée où nos parents nous attendent pour nous remettre des macarons. Les fans de la série ne seront pas dépaysés : il y a un doublage français, reprenant les mêmes doubleurs de la série. Et le doublage est très bon (on peut aussi basculer sur le doublage anglais via les options). Seulement, il y a des différences dans les sous-titres. Et nous ne parlons pas de quelques mots qui diffèrent, comme nous avons l’habitude dans ce genre de jeu. Là non, nous avons Marinette qui menace sa mère en lui demandant de lui remettre ses Miraculous, ce à quoi elle répond que Chat Noir a été dupé. Que sommes-nous censé comprendre ?
Nous nous dirigeons vers l’école, car Marinette nous a bien fait comprendre qu’elle est en retard (comme d’habitude), mais rien ne se passe : la porte de l’école est fermée. Heureusement, des points bleus dispersés sur la chaussée nous aident à deviner où se rendre. Ces points servent aussi de points d’expérience. Marinette se rend dans une ruelle isolée où elle aperçoit des monstres flotter dans le ciel. Ni une ni deux, elle se transforme en Ladybug, et alors que nous contemplons sa transformation, sa réplique « Tikki, transforme-moi ! » a complétement buggé pour devenir « Tikki ! -ikki ! Tran-tikki ! ». Nous commençons donc notre premier niveau, et pouvons déjà incarner Chat Noir (orthographié Cat Noir sur l’interface). L’on peut passer d’un personnage à l’autre en maintenant le bouton L assez longtemps. Malheureusement, il n’y a aucune différence notable entre le gameplay avec Ladybug, et celui avec Chat Noir. Nous aurions aimé par exemple pouvoir invoquer le cataclysme de Chat Noir comme attaque spéciale pour nous débarrasser plus facilement des monstres. Quant à Ladybug, elle peut s’accrocher aux lampadaires avec son yo-yo pour atteindre des endroits éloignés… mais Chat Noir peut aussi le faire avec son bâton extensible. Ce qui devient illogique lorsqu’il s’agit de s’agripper à plusieurs lampadaires à la suite, puisque Chat Noir utilise son bâton dans le vide et se met à voler comme Harry Potter sur son balai magique.
Pendant ce premier niveau, nos amis super-héros (Rena Rouge, Carapace, Viperion et Vesperia) feront de courtes apparitions pour nous aider à nous débarrasser des monstres de feu et de glace, probablement créés par Climatika grâce son pouvoir renforcé par la relique. Une fois encore, nous sommes confrontés à des bugs audio, tel qu’un bruit d’engrenage lorsqu’un héros apparait, ou des répliques qui se répètent étrangement avant de se couper (par exemple : « Rena Rouge, chargée à bloc ! Rena Rou- »). Ce genre de bug s’est produit très fréquemment, parfois aux moments les plus drôles, comme lorsque le grand vilain Papillombre demande de vive voix à s’emparer des « miraculou- » sans le s.
Les combats contre les monstres sont plutôt (voire carrément) inintéressants. On peut attaquer de près avec Y, ou de loin avec X. Et on récupère des points d’expérience pour chaque ennemi éliminé, nous permettant d’augmenter certaines de nos capacités à tout moment (comme la vitesse, la santé ou les dégâts) depuis le menu de pause. Nous n’avons pris aucun plaisir à battre ces monstres et avons préféré les ignorer en poursuivant le niveau.
À la rescousse des super-héros !
Une fois le premier niveau terminé, nous découvrons que nos 4 amis super-héros ont été akumatisés et changés en super-vilains. Miraculous: Paris Under Siege nous donne la liberté de choisir dans quel ordre nous allons sauver nos héros. Pour ce faire, nous devons travers des niveaux, battre un premier boss, puis enfin affronter le super-vilain pour le libérer du mal.
Chaque vilain propose des niveaux avec leur propre thème. Lady Wifi nous fait traverser une gare complètement détruite, avec des trains sur lesquels monter, des smartphones géants agissant comme des téléporteurs, et des monstres violets robotiques. Vérité nous fait aventurer dans un cimetière infesté de zombies, de fantômes, et de gelée ectoplasmique, avec des bougies qu’il faudra éteindre pour activer des mécanismes. Bulleur nous fait traverser une ville recouverte de bulles (dont certaines sur lesquelles on peut rebondir très haut) et nous fait affronter des ballons de baudruche sur pattes et des barbes à papa. Et avec Pirkell, nous parcourons Paris détruit par des lingots d’or géants (qui ressemblent plutôt à des carottes…) et nous battons contre des bustes et statues de pierre.
Il faudra libérer du mal ces 4 vilains pour pouvoir affronter Climatika. À savoir qu’un héros sauvé pourra être invoqué à n’importe quel moment pendant les niveaux suivants pour nous aider. Certes ils ne restent pas longtemps, mais on peut les réinvoquer très rapidement. Rena Rouge peut distraire les ennemis grâce à ses illusions, Viperion peut utiliser son arme comme un boomerang (pas de pouvoir temporel comme dans le dessin animé, malheureusement), Carapace peut créer un bouclier protecteur, et Vesperia peut… Eh bien vu que nous l’avons sauvée en dernier, nous n’avons pas pu découvrir son pouvoir puisque le dernier niveau du jeu nous empêche de faire appel à nos héros.
Il existe un mode Arène dans lequel il faut affronter des hordes de monstres, et nos héros peuvent être invoqués. Mais nous ne pouvons plus nous y rendre une fois Miraculous: Paris Under Siege terminé ! Nous pouvons quand même y accéder en passant par l’écran titre, mais bizarrement, démarrer ce mode depuis cet écran ne nous permet pas d’invoquer les héros. C’est bien dommage.
Globalement, la disposition des niveaux est intéressante. Le jeu se termine en 5 heures environs. On explore, on rencontre des monstres, et on a parfois le droit a des phases où on peut aller vite en enchainant les sauts au-dessus du vide avec le yo-yo. Mais la sensation de vitesse ne prend pas, le fun non plus, et vous allez vite comprendre pourquoi.
Ladybug, il n’y a plus rien à sauver
Graphiquement, Miraculous: Paris Under Siege est juste moche, il n’y a pas d’autres mots. L’image est pixelisée, manque de détails, les lumières sont parfois aveuglantes, il y a des animations ratées, des textures qui bavent, des ombres qui clignotent, des couleurs manquantes, une distance de rendu parfois ridicule, des éléments qui apparaissent trop tard pendant les cinématiques, et surtout le framerate très bas nous donne mal à la tête. Le jeu semble dater d’une époque préhistorique, et n’importe quel jeu sur mobile est plus beau que ça. Ladybug est courbée d’une façon étrange quand elle court, et Chat Noir arbore constamment une expression faciale des plus inquiétantes.
Niveau son, c’est encore une chat-astrophe. Les musiques sont inintéressantes, parfois même soulantes, et elles sont en mauvaise qualité.
Les contrôles sont parfois compliqués. Sauter sur des petites plateformes est difficile tant les personnages vont trop vite. La caméra s’oriente n’importe comment, et ne nous laisse parfois pas voir où nous mettons les pieds (nous sautons en supposant qu’une plateforme va nous rattraper). Le gameplay est frustrant tant les points de passage sont éloignés et nous forcent à rebattre des hordes de monstres en entier (déjà que les combats sont ennuyeux au possible). Les problèmes de collision n’aident pas et il nous arrive de passer à travers des murs et des sols. La fin des niveaux nous rappelle à nouveau cet aspect « jeu mobile » tant le jeu s’arrête brusquement et un cadre apparait pour afficher notre score. C’est encore plus consternant après un combat de boss.
Nous avons hésité à faire une blague nulle façon Chat Noir : « Ladybug contre Les 10 bugs ». Mais ça ne fonctionnerait pas vu comment le nombre de bugs explose cette limite. Des bugs, il y en a partout, du début à la fin, et dans tous les aspects du jeu. Des graphismes aux animations, puis au son, en passant par les scripts.
Il y a certes de quoi se taper un fou rire quand l’animation de Ladybug se bloque et qu’elle se transforme en Crazy Frog. Mais le rire s’estompe vite et fait place à l’ennui quand minute après minute, nous découvrons de nouveaux bugs.
Il arrive que lorsque nous tapons des ennemis, ils ne prennent pas de dégâts. Il arrive aussi que certains d’entre eux se bloquent dans le sol, ou que la voie ne se libère pas après les avoir tous éliminés. Il arrive que nos héros fassent allusion à des choses ne s’étant pas encore produites, comme « Maintenant que la lumière est allumée, nous pouvons avancer. » alors que la lumière est éteinte et que le passage est encore bloqué.
Les combats, en plus de ne pas être intéressants, sont longs. On ne peut pas s’extraire assez rapidement quand on voit une attaque arriver, puisqu’il faut attendre que notre animation d’attaque soit terminée. On attaque, encore et encore, et on espère que d’autres monstres ne vont pas apparaitre. Dans le mode Arène, les décors nous bloquaient souvent la vue, et il est arrivé qu’une vague de monstres terminée ne soit pas prise en compte par le jeu, nous empêchant d’accéder à la vague suivante. Lors d’un combat de boss dans un des niveaux de Pirkell, il est même arrivé que le boss disparaisse subitement, nous laissant seul sur l’arène.
Les voix des boss sont, pour une raison inconnue, beaucoup trop fortes et saturées. Elles se répètent aussi beaucoup trop souvent (comme Vérité qui nous a crié dessus « Il est temps d’en finir ! » quatre fois en 10 secondes). Il arrive aussi que les musiques de boss ne se déclenchent pas, mais honnêtement ce n’était pas plus mal tant elles sont mauvaises. En passant par les paramètres, nous pouvons régler séparément le volume de la musique et des voix… sauf que baisser le volume de la musique baisse aussi le volume des voix. Donc aucun intérêt.
Il arrive que le menu « Statistiques » (nous permettant d’augmenter certaines capacités de nos héros) se mette à bugger et que nos améliorations achetées disparaissent, pour réapparaitre aux niveaux suivants. L’interface en jeu présente parfois des défauts. Il peut s’agir de mots manquants ou non traduits, mais aussi d’un point noir sur l’écran qui s’affiche ou non en fonction de l’orientation de la caméra (après avoir frotté l’écran, on s’est rendu compte que c’était le jeu…).
Nous résumons brièvement tous les problèmes, bugs et incohérences du jeu, mais soyez assurés qu’il y en a beaucoup plus que nous ne pouvons en citer. Difficile d’imaginer que des mises à jour puissent corriger tout cela.
Avant d’écrire cet article, nous avions pris la décision de ne pas terminer le dernier niveau de Miraculous: Paris Under Siege, et pour cause : il était pratiquement injouable. Alors que nous devions sauter à répétitions sur des plateformes mouvantes, aux bons moments, le jeu tournait aux alentours de 10 images par secondes, la caméra n’en faisait qu’à sa tête, et les points de passage, beaucoup trop éloignés, nous faisaient recommencer depuis le début. Mais miracle ! Le jeu a reçu une mise à jour entre temps et nous avons recommencé et terminé ce dernier niveau ! Le framerate a été amélioré lors de cette phase, et les points de passages sont devenus beaucoup plus nombreux ! Nous espérons que c’est aussi le cas pour le reste du jeu, mais nous sommes bien trop traumatisés pour refaire l’aventure. Nous avons tout de même profité de la mise à jour pour voir si notre chère Ladybug a appris à dire correctement « Tikki, transforme-moi ! » entre temps. Réponse : non ! Aussi, nous sommes revenus sur nos pas après avoir incarné Chat Noir, pour parler aux parents de Marinette. Et visiblement, Chat Noir et Marinette sont la même personne à leurs yeux.
Miraculous: Paris Under Siege est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix hallucinant de 49,99€, mais aussi en boutique.
Conclusion
Que vous aimez les aventures de Ladybug et Chat Noir ou non, il est presque impossible de vous recommander ce jeu. Les niveaux auraient pu être intéressants si les graphismes ne dataient pas d’une autre époque, si les combats étaient moins ennuyeux, et si le framerate ne donnait pas la nausée. Concernant l’ambiance sonore, les musiques sont mauvaises, les voix et les effets sont mal équilibrés et présentent de nombreux bugs. Seul le doublage français sauve les meubles, enfin seulement lorsque les bugs ne leur font pas dire n’importe quoi. De par sa piètre qualité et son prix ridiculement élevé, il nous parait juste d’affirmer que ce jeu est une honte. Si vraiment vous souhaitez y jouer, privilégiez le jeu sur une autre plateforme, cela règlera peut-être le framerate désastreux et affinera ces grossiers pixels.
LES PLUS
- Une conception des niveaux intéressante…
- Un doublage réussi avec nos comédiens français…
LES MOINS
- …mais gâchée par les graphismes et les problèmes de framerate
- … seulement quand les bugs ne leur font pas dire n’importe quoi
- Des contrôles perfectibles et une caméra capricieuse
- Des musiques de mauvaise qualité
- Des bugs, partout, tout le temps
- 50€ ? Il y a un 0 en trop ?