Quel que soit le sujet sur lequel nous nous attardons, l’une des difficultés majeures pour se faire remarquer est de sortir du lot, de montrer quelques originalités singulières afin de se faire un nom. Se montrer similaire au voisin peut fonctionner pour se fondre dans la masse, mais aucunement pour devenir quelqu’un à part entière. Tinkertown nous ouvrirait t-il la voie vers un débat de société sur le besoin d’être différent pour être soi ?
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Concevoir son avatar est la première démarche à effectuer avant de rentrer dans le petit monde de Tinkertown. Cette conception est très rapide (trop peut-être ?), avec un simple choix de couleurs et de coupe de cheveux. Restons dans la couleur et annonçons-le directement : Tinkertown surfe sur la vague du pixel pour proposer au joueur des graphismes simples et rétros. Sachant cela, et ajouté à la distance conséquente de la caméra vis-à-vis du personnage incarné par le joueur, il devient évident qu’il n’est guère possible de sélectionner la morphologie ou encore la couleur du serre-tête de notre personnage. Un petit pantin distinctif du décor fera parfaitement l’affaire.
Le titre offre la possibilité de générer une carte de jeu de façon aléatoire. Chaque partie est ainsi différente, ou tout du moins, avec quelques implantations de terrain distinctes (puisque malgré nos multiples tentatives, tout se ressemble plus ou moins). Cette conception de carte est longue… après avoir donné un nom à votre futur territoire et sélectionné le mode solo ou multijoueur, sachez que vous pouvez aller faire un peu de cuisine (en vrai !) avant de pouvoir commencer l’aventure. Parfois, ce long chargement conduit même jusqu’au bug… un début qui peut rendre un peu en colère !
Une fois arrivés à destination, nous y retrouvons notre petit héros aux cheveux rouges (olé olé, soyons fous !). L’environnement est plutôt classique, avec des branches au sol, des cailloux, des arbres et des buissons aux baies aguicheuses. Allez allez, inutile de faire durer le suspense qui n’existe pas vraiment : la première mission consiste à récolter des ressources. La première mission… ? Hum… ne serait-ce pas LA mission du jeu ?
Bob le bricoleur
Tout le titre est majoritairement orienté vers de la collecte de ressources. Le cheminement est le même qu’à l’accoutumée : le joueur récolte, puis il construit. Il est alors capable de récolter des ressources supérieures, avant de construire des machines et des matériaux de meilleure qualité. Mieux équipé, le héros est désormais à même de partir pour des destinations plus périlleuses encore… pour y trouver d’autres ressources plus précieuses, etc, etc, etc.
Avec toutes ces ressources, que pouvons-nous attendre ? La conception d’une petite maison pour se protéger des ennemis reste la base. Si les murs sont assez simples à concevoir, la mise en place d’une bicoque est à la fois, certes facile, mais bancale. En effet, nous avons été confrontés plusieurs fois à notre petit personnage qui se bloque derrière un mur, notamment lors de l’installation d’un décor (qui seront de plus en plus nombreux au fil de la progression). Nous avons été contraints de démolir un mur pour nous libérer. Rien d’affreux, mais il faut alors retourner fabriquer des murs, agrandir la maison pour ne plus rester prisonnier et enfin repartir. Un détail, mais un détail qui manque de fun. D’autant plus quand le mur reste mystérieusement flottant dans les airs, sans qu’il nous soit possible de le récupérer (avec inventaire non saturé).
Au-delà des murs de plus en plus costauds, des différents établis, mais aussi de quelques surprises et cela dès le début du jeu (nous n’avons pas pu résister à l’envie de concevoir un petit nichoir…!), l’important n’est pas dans la confection d’un joli tapis pour l’entrée de votre maison (quoique, question de point de vue) mais bel et bien d’aller explorer tout le vaste territoire. Quoi de mieux que de construire de ses petites mimines une arme efficace et un équipement de qualité pour se sentir pleinement à l’aise dans l’exploration ? Mais au fait, avez-vous suffisamment de minerais en poche pour réaliser cette épée qui vous fait de l’œil… ?
En route pour l’exploration !
L’avantage réel de Tinkertown est la flexibilité qu’il offre au joueur. En effet, malgré quelques quêtes disponibles pour donner une petite direction à toutes celles et ceux qui requièrent un fil conducteur, libre à chacun de progresser comme il l’entend. Si finalement la conception de tapis et de bibelots est clairement ce qui vous fait plaisir, alors libre à vous ! Aucune obligation n’est visible pour pousser le joueur à combattre ou à explorer. Néanmoins, il est certain qu’il sera vite limité s’il se cantonne à faire quelques pas dans les environs avec une petite épée en bois.
Les plus aventureux peuvent dès lors partir en exploration. Et il va falloir marcher… ! En effet, la carte est vaste (mais quand même assez vide malgré des points d’intérêt mis en avant). Certes, le joueur va crouler sous les bouts de bois et les fibres végétales dès les premières heures de jeu, même le minerai simple ne sera pas vraiment un problème, mais tout cela n’a rien de bien incroyable. Quelques gobelins vont rapidement être éliminés et tous leurs (menus) trésors seront désormais dans votre inventaire (qu’il va falloir rapidement vider afin de ne pas avoir les poches qui débordent !). Les combats contre ces derniers (et toutes les bestioles croisées) peuvent sembler assez délicats de prime abord, mais ils sont finalement assez prévisibles et peuvent être menés sans travers à condition de prendre le temps (attention aux premiers archers tout de même, qui peuvent surprendre par leur efficacité redoutable). Par ailleurs, la vie n’est pas difficile à retrouver puisqu’elle revient naturellement avec le temps. Si besoin, la nourriture et les potions sont là pour retrouver une barre de vie pleine rapidement.
Les donjons, les mines, apportent un brin de découvertes, avec un challenge plus relevé. Une bonne préparation permet néanmoins de parer à toutes éventualités. La découverte des différents biomes amène un vent de fraîcheur dans le titre, avec ses quelques nouveautés. Sachez tout de même qu’il ne vous sera pas possible d’explorer librement toute la carte dès les premières heures de jeu : en effet, vous serez confrontés à des barrières infranchissables. Il est nécessaire de progresser dans l’aventure… à moins que vous préfériez retrouver à la confection de tapis !
Un + Un… = Un
Tintkertown est un jeu qui peut parfaitement se jouer en solo. Forcément, cela semble tout de suite moins fun sur le papier, mais les grands solitaires seront parfaitement capables de réussir à progresser sans l’aide de personne… c’est sans compter les PNJ : les rencontres surviennent tout de même dans Tinkertown ! En effet, quelques âmes égarées errent dans les parages et, si vous le souhaitez, vous pouvez leur venir en aide. Ces villageois esseulés ne viendront pas grossir le rang de vos amis sans contrepartie, mais voilà de nouvelles quêtes qui devraient, pour certaines, vous occuper un petit moment…
Si toutefois l’envie de jouer en multi fait partie de vos projets dans Tinkertown, eh bien sachez que nous n’avons jamais réussi à nous connecter sur une session de jeu en ligne ! Une mise à jour des développeurs est donc de mise afin de pouvoir offrir ce qu’il se doit aux joueurs… Au-delà d’une mise à jour, c’est le retour général du titre sur l’eShop que nous espérons ! En effet, à l’heure où nous rédigeons ces lignes, Tinkertown n’est plus disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch…
Bricoler n’est pas donner à tout le monde !
Tinkertown nous a plus d’une fois déconcertés par de petits défauts assez pesants qui viennent gâcher le plaisir de jeu. La mise en route est longue, avec une génération de carte fastidieuse. Une fois dans la partie, nous avons été globalement déçus par le manque d’originalité du titre qui, bien que généreux sur les fabrications disponibles, reste assez lisse et sans grande surprise sur son fonctionnement. Les grands amateurs de récoltes de ressources seront ravis et prendront plaisir à bricoler encore et encore. Tous les autres pourraient bien trouver le temps long dans cet univers qui manque d’originalité et de renouvellement.
L’ergonomie générale du titre n’est guère optimale sur Switch : il est nécessaire de faire défiler les objets (qui sont de plus en plus nombreux) afin de sélectionner celui que nous souhaitons. Les armes ont quelques tendances à frapper à côté, quelques objets brisés restent présents à l’écran, nous avons cherché à libérer une villageoise aux mains des gobelins mais celle-ci était déjà en dehors de sa cage… en résumé, bon nombre de petits défauts qui ne sont pas catastrophiques mais qui finissent par lasser le joueur.
L’idée de jouer à plusieurs sur ce titre est bonne… nous aurions aimé l’essayer.
Les graphismes sont assez simplistes mais délibérément un choix des développeurs qui restent assez agréables à parcourir. Les amoureux du pixel baigneront dans le bonheur ! Les musiques et les bruitages, quant à eux, tapent vite sur les nerfs en revanche, et sont d’une simplicité déconcertante. Nous attendions mieux, et plus. Seule la musique des donjons est parvenue à nous attirer l’oreille lors de sa découverte.
Lors de la publication de ce test, Tinkertown n’est plus disponible sur l’eShop.
Le saviez-vous ?
Les livres et les jeux rendent de plus en plus souvent hommage aux gobelins. Ces créatures imaginaires proviennent du folklore médiéval européen. Les cultures, les apparences et même les attitudes de ces entités légendaires sont souvent distinctes en fonction de leurs auteurs. Légendes, livres, films ou jeux vidéo, les gobelins inspirent bon nombre d’œuvres… et tant d’autres sont encore à venir !
Conclusion
Tinkertown est un titre qui s'adresse à un public bien spécifique, qui lui, pourrait être séduit. En effet, malgré des propositions assez alléchantes sur le papier, le titre s'articule majoritairement sur de la collecte de ressources, dans l'objectif de concevoir des fabrications de plus en plus poussées. Un concept qui fonctionne toujours mais qui pourrait finir par lasser tous les joueurs désireux d'aller un peu plus loin. Les phases d'exploration donnent lieu à quelques découvertes, à des rencontres mais aussi à des combats qu'il convient de préparer pour les plus délicats. Tinkertown est donc un bon jeu à condition de bien comprendre ce qu'il a dans le ventre et de ne pas en attendre plus que disponible. L'aventure n'est guère dénuée de quelques bugs, il va falloir faire avec à moins que les développeurs nous offrent des mises à jour régulières : le multijoueur est infonctionnel à l'écriture de ces lignes. Le titre a par ailleurs été, à ce jour, totalement retiré de l'eShop.
LES PLUS
- De nombreuses fabrications disponibles, certaines assez atypiques
- Beaucoup, beaucoup de ressources
- Beaucoup, beaucoup de fabrications à découvrir
- Traduction française disponible
LES MOINS
- Un temps de chargement particulièrement long lors de la création d'une nouvelle carte
- Quelques bugs, jusqu'à parfois la nécessité de relancer le titre
- Du déjà vu, revu et tellement archi-vu !
- Une navigation dans les menus, et notamment dans ceux dédiés à la construction, peu agréable
- Une musique dont on se lasse très vite
- Un multijoueur qui ne fonctionne pas
- Un jeu qui disparaît de l'eShop...
- Nous espérons une mise à jour prochaine du titre, avec son retour sur l'eShop. Nous ne tenons donc pas compte du mode multi pour la notation.