Sorti initialement en 1996, le titre culte fait son grand retour sur Nintendo Switch, dans son aventure originelle mais avec quelques ajustements notables. L’adage célèbre « C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes ! » dit-il vrai ou bien le titre doit-il tirer définitivement sa révérence… ?
Et (re)voilà M. Stobbart !
Paris.
Ville de l’amour, des mystères et de quelques décadences frappantes. Vous êtes Georges Stobbart, un touriste américain qui fait halte dans la capitale. Alors qu’il se balade dans les ruelles de la ville, une explosion retentit dans le café limitrophe et fait une victime. Un drôle d’énergumène déguisé en clown (le claaaawn pour les anciens !) s’est glissé dans le bistro, a chapardé une mystérieuse mallette avant d’installer une bombe auprès d’un certain M. Plantard. L’homme décède sur le coup, mais quelques témoins subsistent : à commencer par la serveuse qui, bien que choquée, pourrait peut-être révéler quelques précieux indices. La cavalerie policière arrive, mais vous allez clairement leur passer devant pour prendre en main cette enquête pleine de rebondissements, qui vous conduira aux quatre coins du globe, épaulé par votre acolyte et journaliste photographe : Nico Collard.
Un retour superbe mais qui grésille !
Pour toutes celles et ceux qui ont eu l’occasion de s’exercer au point and click sur ce titre, impossible de ne pas être bluffé par la qualité de la réalisation visuelle sur Nintendo Switch. Les graphismes y sont fins, colorés, avec de nombreux détails qui transforment chaque scène en tableau avec ses différents protagonistes. L’ensemble du titre retrouve une jeunesse indéniable, qui offre un plaisir de jeu réel au joueur, à tel point qu’il est difficile de s’imaginer que le titre date de 2010 ! Exception faite de la qualité sonore des dialogues : en français et majoritairement très bien interprétées, les voix sont « brut de décoffrage », comme si nous avions directement droit à la sortie micro ! Nous restons indéniablement dubitatifs face à la qualité de la restauration graphique face à l’immobilisme sonore. Quelques bouleversements du volumes sont aussi à souligner, avec de rares baisses notables avant de revenir au niveau sonore normal. Tout cela n’est pas bien dérangeant mais tranche avec la refonte parfaite des graphismes.
Malgré cet aparté important sur la qualité des voix de nos protagonistes, chaque entité dispose d’une personnalité entière et particulièrement réussie. Nous ne pouvons que, à nouveau, saluer le travail exemplaire réalisé par les développeurs de l’époque afin de conférer à chaque personnage toute cette aura autour de lui. Que ce soit le timbre de voix ou la façon d’être, nous avons véritablement eu l’impression d’avoir pléthore d’identités remarquables qui s’imbriquaient parfaitement pour résoudre toutes les nombreuses énigmes mises en scène.
La réflexion logique
Les Chevaliers de Baphomet : L’ombre des templiers ne fait pas partie de ces point and click complètement absurdes où même avec les solutions, tout semble illogique. Nous avons ici affaire à des énigmes globalement accessibles mais surtout pleines de bon sens. Il suffit de réfléchir, d’un poil de jugeote… et tout devrait s’imbriquer naturellement. Néanmoins, ce retour sur Switch offre deux types de jeu : l’original et la version simplifiée qui offre l’opportunité de visualiser de nombreux indices directement sur l’écran de jeu afin d’avancer plus rapidement sans trop s’en rendre compte. Quelques zones vont en effet se mettre à scintiller, de petites couleurs bleutées mettent en lumière les actions à réaliser… et si cela ne suffit pas, il reste possible d’atteindre des indices dans le menu général (moyennant une très courte patience pour avoir accès à l’ensemble des solutions qui se dévoilent au fil du temps). Ainsi, le joueur est libre de réfléchir à sa guise ou bien d’atteindre la solution s’il le souhaite.
Avant de songer à découvrir toutes les solutions, il convient tout de même d’essayer ! Pour ce faire, Les Chevaliers de Baphomet : L’ombre des templiers offre la possibilité de jouer soit avec les touches soit avec l’écran tactile. Dans tous les cas, le joueur indique à Georges Stobbart la direction qu’il doit emprunter. Les objets et les zones remarquables se distinguent par le changement de curseur. Par exemple, la loupe et les yeux permettent d’en apprendre un peu plus sur ledit objet tandis que l’engrenage invite à réaliser l’action associée. Bien entendu, l’inventaire est disponible afin de stocker les objets importants et ainsi les retrouver le moment venu… la combinaison des différentes babioles est aussi de la partie. Enfin, le titre se montre assez généreux dans les dialogues où il est certes souvent question de l’intrigue mais aussi d’analyser par à peu près tout le monde l’ensemble des objets qui traînent dans votre inventaire !
Le seul bémol récurrent que nous avons rencontré au cours de la partie réside dans la configuration du curseur : après une sélection, ce dernier revient dans le coin droit de l’écran, ce qui oblige des manipulations multiples qui auraient pu être évitées (puisque, vous en conviendrez, un même objet nécessite plusieurs clics afin d’en extraire toutes les informations).
Cette nouvelle histoire repose sur un meurtre. L’aventure ne se destine de fait pas aux plus jeunes. Par ailleurs, ce qui n’est pas toujours légion dans les point and click, il est possible de mourir au cours de la partie. Fort heureusement, les sauvegardes automatiques sont présentes et il est aussi parfaitement possible de sauvegarder manuellement.
Les Chevaliers de Baphomet – L’ombre des templiers est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 30 euros environ.
Le saviez-vous ?
Paris est le point de départ de notre enquête. La capitale regorge d’anecdotes à découvrir… saviez-vous par exemple que la place de la Concorde est l’un des plus grands cadrans solaires au monde ?!
Conclusion
Les Chevaliers de Baphomet - L'ombre des templiers fait son grand retour sur Nintendo Switch et c'est avec bonheur que nous accompagnons à nouveau Georges Stobbart dans ses grandes aventures. Les graphismes du titre sont particulièrement réussis, avec des décors et des personnages dessinés avec finesse et beaucoup de couleurs. Les environnements sont variés et il est plaisant de parcourir le globe en partant de Paris. Tous ces efforts de restauration ne sont malheureusement pas aussi présents sur la qualité audio du titre, les différentes voix semblent sortir tout droit du micro sans le moindre remaniement derrière. Néanmoins, l'interprétation initiale de qualité persiste et l'immersion reste belle et bien réussie. Tous les joueurs qui connaissent déjà cette grande aventure seront ainsi ravis de pouvoir la retrouver sous des traits aussi beaux, et nous invitons les nouveaux joueurs à découvrir cette histoire qui n'a pas pris une ride !
LES PLUS
- Un très beau travail de restauration sur les graphismes du jeu : c'est superbe !
- Une aventure pleine de rebondissements
- Des énigmes logiques et cohérentes
- Une accessibilité accrue avec de nombreux indices pour les joueurs qui le souhaitent afin de ne jamais rester bloqué
- L'interprétation des personnages est excellente, chacun est ainsi doté d'une personnalité qui lui est propre, avec un timbre de voix spécifique
- Intégralement en français
LES MOINS
- La qualité des voix est assez médiocre pour une sortie de nos jours !
- Un calibrage perfectible du curseur qui revient sans cesse dans le coin de l'écran
Cette sortie aurait clairement mérité un redoublage
très belle restauration, dommage qu’elle n’inclut pas la directors cut sortie il y a quelques années. pouvoir jouer l’histoire de Nico en parallèle est aussi très sympa.