On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans et pourtant. Pourtant S.T.A.L.K.E.R.: Shadow of Chornobyl a cet âge-là et il reste un jeu sérieux, vraiment sérieux. On peut même dire qu’il est empreint d’encore plus de gravité quand on sait que c’est un studio ukrainien GSC Game World qui l’a développé et que ce même studio a sorti Stalker 2 en temps de guerre il y a quelques jours. S.T.A.L.K.E.R.: Shadow of Chornobyl (que nous appellerons juste Stalker pour plus de commodité) était sorti uniquement sur PC en mars 2007, et le voilà qui arrive enfin sur console en novembre 2024 dont la Switch de Nintendo. Que vaut-il donc aujourd’hui ?
Scavengers, Trespassers, Adventurers, Loners, Killers, Explorers, Robbers
Stalker est un jeu de tir à la première personne avec de forts éléments de survie et de jeu de rôle. Le joueur incarne un fameux Stalker, un arpenteur de la zone interdite, qui a pour mission de trouver et de tuer Strelok. Avec cette bribe d’histoire, le joueur va explorer les zones contaminées qui entourent la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine, zones qui sont donc irradiées et qui voient apparaître à certains endroits des anomalies qui sont des zones de danger dans lesquelles les stalkers, des chasseurs furtifs vont à la recherche d’artefacts aux propriétés magiques.
Le jeu remontant à l’année 2007, on y trouve certaines caractéristiques typiques de l’époque. En premier lieu, une difficulté assez élevée qui découle de la rigidité des contrôles et d’un système de visée qui n’est pas optimal. Notre personnage meurt de façon fréquente, et c’est là qu’une deuxième caractéristique de l’époque se fait jour, la nécessité de faire des sauvegardes manuelles de façon fréquente. En effet, si on compte uniquement sur les sauvegardes automatiques du jeu, qui ne se font que quand un événement particulier survient, il peut arriver que notre stalker meure et qu’on reprenne le jeu plusieurs dizaines de minutes avant si on a oublié de faire des sauvegardes. C’est un peu rageant au début, mais on s’y habitue vite. C’est d’autant plus important que l’aire de jeu est grande, et que traverser les mêmes steppes quasi-désertiques encore et encore peut devenir usant.
Enfin, un autre point qui date un peu et que les joueurs doivent subir, ce sont les pavés de texte de certains personnages rencontrés. Dès le début du jeu, notre rencontre avec un marchand qui va notamment être utile pour nous fournir des missions, commence par des tonnes d’explications sur le jeu, sur le fonctionnement du PDA qui nous accompagne au cours de nos pérégrinations, qui nous permet de nous rappeler nos missions en cours et qui nous propose une carte avec des indications sur les amis ou ennemis aux alentours. Ce PDA nous donne aussi des infos sur les rares survivants que l’on rencontre dans la zone, s’ils sont amicaux, neutres ou hostiles par exemple.
Pilleurs, Intrus, Aventuriers, Solitaires, Assassins, Explorateurs, Voleurs
Stalker étant autant un jeu de tir qu’un jeu de survie, il est important de bien tenir à jour son inventaire. Et si notre sac à dos est grand et dispose de nombreux emplacements, il faut quand même faire attention au poids que l’on transporte. S’il est trop lourd, on ne peut plus avancer. Donc très vite des choix sont à faire car il faut un stock de munitions, il faut des armes, mais il faut aussi des kits de soins et de la nourriture pour combattre l’effet des radiations. Sur ce point, le jeu est intraitable. Rester trop longtemps dans une zone fortement irradiée sans protection et c’est une mort certaine qui attend le joueur. Et malheur à celui qui aura oublié de faire des sauvegardes régulières. C’est une longue balade dans des zones désertées de tous sauf de bandits ou d’animaux sauvages et difformes prêts à se jeter sur le moindre voyageur.
Stalker propose une histoire principale avec un fil conducteur, tuer Strelok, mais chaque joueur vivra une aventure différente puisque le choix des missions et leur ordre pourra varier selon les envies ou les nécessités de chacun. Vouloir aller loin c’est bien, mais encore faudra-t-il bien se préparer et pourquoi pas accomplir quelques petites missions à butin avant pour être sûr de pouvoir survivre au loin. Il existe plusieurs fins possibles donc la rejouabilité est bien réelle.
Graphiquement, le jeu demandait une machine de guerre pour bien fonctionner à sa sortie et aujourd’hui encore il n’a pas à rougir de ses graphismes qui sont restés plus que corrects. Même chose pour la bande-son qui accompagne le titre. La musique est présente sans jamais être désagréable ou trop intrusive.
Si vous aimez ce type d’univers post-apo, n’hésitez pas à lire le roman Stalker : Pique-nique au bord du chemin d’Arcadi et Boris Strougatski paru en 1972 ou à voir le film Stalker d’Andreï Tarkovski sorti en 1979 qui ont tous deux servi d’inspiration au jeu vidéo.
S.T.A.L.K.E.R.: Shadow of Chornobyl est disponible sur l’eShop au prix de vingt euros environ.
Conclusion
À sa sortie Stalker était un excellent jeu. Le temps est passé, et si certaines mécaniques de jeu sont datées dans l’ensemble, le jeu reste excellent pour ceux qui y ont joué à l’époque et vont y replonger aujourd’hui. Pour ceux qui vont découvrir le titre aujourd’hui, si l’on met de côté les soucis de tir, l’obligation de sauvegarder très fréquemment et les discussions à rallonge, cela vaut toujours le détour d’aller se balader dans les zones mortes entourant les restes de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
LES PLUS
- Une aventure intéressante
- Un environnement sombre
- Une bande-son correcte
- Jeu en français
LES MOINS
- Une maniabilité abrupte
- L’obligation de sauvegarder souvent