Série légendaire créée par Konami, la saga Castlevania a traversé les âges et les frontières. Après les jeux typés action/plate-forme de l’époque de la NES, la série s’est orientée sur la PS1 vers un autre genre et a même donné son nom à un genre tout entier : le Metroidvania grâce au cultissime Castlevania : Symphony of the Night. Depuis quelques années, les éditeurs nous permettent de pouvoir rejouer à des anciens jeux sans devoir nous ruiner en rétrogaming (et surtout pour gratter un billet supplémentaire du côté éditeur, on ne va pas se mentir !). C’est ainsi que le 27 Août 2024 sort sur Nintendo Switch une nouvelle compilation de jeux basés sur les épisodes de la Nintendo DS : Catlevania Dominus Collection. Mais ces jeux tiennent-ils toujours face à l’épreuve du temps ? Est-ce que ça vaut le coup d’y jouer ou de les découvrir pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’y toucher ? Prenez vos bouteilles d’eau bénite et votre fouet, on va massacrer du vampire !
Castlevania : Dawn of Sorrow
Ce jeu est la suite du jeu Castlevania : Aria of Sorrow qui était sorti sur Nintendo DS en 2005 et permettait de prolonger les aventures de l’héritier de Dracula : Soma Cruz.
Le jeu commence quelques années après les événements de Aria of Sorrow. Soma retrouve petit à petit une vie normale aux côtés de son amie Mina. Sauf qu’un jour, une prêtresse du nom de Celia Fortner débarque et attaque notre couple. Soma se défend et découvre que son pouvoir noir se manifeste de nouveau. Accompagné de Hammer, un ancien militaire qui l’avait aidé dans le château de Dracula, il se rend au siège de ce nouveau culte et y retrouve ses anciens compagnons d’arme : Yoko Belnades, Julius Belmont et Genya Arikado. Ensemble, ils vont tout mettre en œuvre pour mettre en déroute le culte et empêcher à nouveau la résurrection de Dracula.
Le plus gros reproche à faire à ce jeu est qu’il est quasiment un copié-collé d’Aria of Sorrow avec une nouvelle carte à explorer, des nouveaux pouvoirs et quelques changements dans le gameplay. Pour rappel, le jeu se base sur le pouvoir noir de Soma : il a la capacité d’absorber les âmes des ennemis qu’il bat pour pouvoir utiliser ensuite leur capacité. Les capacités sont réparties en 3 catégories : balle vous permettant de réaliser une attaque spéciale ( se déclenchant en appuyant sur le bouton d’attaque et la touche du haut en même temps), gardien vous octroyant des facultés supplémentaires comme planer, se transformer en chauve-souris… vous permettant ainsi de passer dans certains passages ( en appuyant sur la touche R) et magie, vous octroyant des statistiques supplémentaires ou de nouvelles capacités comme voir les murs brisables ( il suffit juste d’équiper l’âme, c’est automatique). Plus vous possédez d’âme du même ennemi, plus la puissance de celle-ci sera améliorée. Petite nouveauté sur cet opus, les âmes pourront aussi vous servir à améliorer vos armes grâce à Yoko qui les infusera dans vos armes pour les rendre plus puissantes. L’obtention de l’âme de l’ennemi est purement basée sur la chance. Plus cette statistique est haute, plus vous aurez de probabilité de l’obtenir.
Il existe plusieurs moyens d’améliorer votre personnage : battre un maximum d’ennemis pour gagner des niveaux ou porter des équipements de meilleure qualité. Vous en trouverez en vente chez Hammer ou parfois en butin sur les ennemis.
Avec le passage à la Nintendo DS, les développeurs ont voulu inclure le tactile dans le gameplay. Pour cela, ils ont créé un nouveau système : les runes. Celle-ci seront récupérables au cours de votre aventure et vous demanderont de reproduire un schéma pour activer leurs effets. Dans la pratique, ces runes ne servent que pour ouvrir les portes des boss et les tuer. En effet lorsque la vie d’un boss tombe à 0, la rune s’activera et vous devrez reproduire le schéma indiqué pour le sceller et le battre, sinon, il va récupérer de la vie et vous devrez continuer à le taper jusqu’à ce que ses points de vie tombent à 0 et que la rune s’active de nouveau. Une autre utilisation du tactile est dans certaines phases de plateformes pour bouger ou détruire des obstacles si vous avez la bonne âme. Dans la réalité, le système est vraiment peu exploité, ce qui nous arrange beaucoup sur cette collection. Pour activer les fonctions tactiles, il faut rester appuyé sur ZR et bouger le curseur qui apparaît avec le stick droit. Vous avez la possibilité de changer la vitesse du curseur en appuyant sur le stick droit, 3 vitesses sont disponibles. C’est assez perturbant par moments, surtout quand on doit à la fois bouger le personnage et le stylet. Ça peut devenir frustrant quand on doit repasser une dixième fois un passage parce que la fonction tactile est trop ou pas assez rapide. Mais heureusement en mode portable, nous pouvons utiliser le tactile de la Nintendo Switch avec notre doigt, ce qui améliore grandement l’expérience de jeu à ce niveau là.
Autre utilisation des fonctionnalités de la DS : le double écran. L’écran du bas servait à afficher le jeu et l’écran du haut des informations sur les ennemis vaincus ou la carte. Comme ces fonctionnalités sont identiques sur tous les jeux, nous en reparlerons dans le paragraphe dédié à la qualité des portages de la collection.
Le jeu de base se termine en une dizaine d’heures, beaucoup plus si vous voulez le terminer à 100%, ce qui dépendra uniquement de votre chance.
Castlevania : Portrait of Ruin
Nouvel opus de la série sorti initialement en 2006 au Japon et 2007 dans le reste du monde, cet opus avait la particularité d’offrir la possibilité de jouer avec 2 personnages en même temps.
Notre histoire se passe pendant la seconde guerre mondiale. Avec toute la haine dégagée lors de ce conflit, le château de Dracula apparaît à nouveau… L’église décide d’envoyer un moine du nom de Vincent pour comprendre le phénomène et résoudre le problème. Celui-ci décide faire appel à nos 2 protagonistes pour l’aider dans sa quête : Jonathan Morris, nouveau manieur du Vampire Killer et son amie magicienne Charlotte Aulin. Après être entrés dans le château, vous apprenez rapidement que Dracula n’est pas dedans et qu’un autre vampire a pris possession des lieux : Brauner. Il est accompagné par ses 2 filles vampires Stella et Loretta. Afin de pouvoir le vaincre, nos héros devront plonger dans différents mondes parallèles cachés dans le château et seront aidés par Wind, un mystérieux fantôme qui à l’air d’en savoir plus que ce qu’il dit vraiment.
Le système de jeu tourne autour de la jouabilité des 2 personnages. Charlotte base toute sa puissance et ses attaques spéciales sur la magie tandis que Jonathan va jouer sur les armes et techniques spéciales des Belmont ( lancer de couteaux, haches, eau bénite…). Les attaques spéciales de Jonathan deviennent plus fortes à chaque fois qu’on bat des ennemis en les utilisant. Par exemple, le lancer de couteaux ne lancera qu’un simple couteau quand elle sera débloquée mais si vous vous entraînez à cette attaque spéciale, elle fera plus de dégâts et lancera plus de couteaux en même temps. Selon les ennemis que vous allez avoir face à vous, vous allez préférer utiliser un des 2 personnages en fonction de la faiblesse de ceux-ci.
Mais le gameplay ne se limite pas juste à préférer attaquer physiquement ou utiliser la magie ; tout le cœur de l’exploration se base sur la coopération entre les 2 personnages. Vous pourrez changer librement et à tout moment de personnage en appuyant sur un simple bouton. Vous gagnerez de nouvelles capacités d’entraide au fur et à mesure de l’aventure, comme le fait de demander à votre partenaire de rester immobile à un endroit précis, lui demander de se battre en même temps que vous sachant que vous perdrez des points de magie si votre partenaire se fait toucher, l’utiliser comme plate-forme pour sauter plus haut, pousser des objets lourds ensemble… Tout ce système d’entraide est vraiment bien fait et est ultra simple à utiliser. Un autre bénéfice de cette simili coopération est l’attaque double, une attaque nécessitant énormément de points de magie mais pouvant être dévastatrice face aux ennemis ou aux boss. Le seul regret que nous avons par rapport à cet opus est l’impossibilité de vraiment jouer en coopération avec un ami.
Une autre nouveauté du jeu est l’ajout de quêtes secondaires. Celles-ci vous seront délivrées par Wind et vous demanderont de réaliser des actions spécifiques ( trouver un objet particulier, effectuer une combinaison de touches, atteindre un certain montant dans les statistiques,…) afin de gagner de nouveaux objets, capacités, ou de la vie et de la magie supplémentaire. Le moine Vincent vous servira de boutique pour acheter des objets et vendre vos butins supplémentaires.
Dans l’exploration, vous allez croiser des tableaux. Vous aurez la possibilité de plonger dedans pour découvrir de nouveaux mondes. 4 mondes supplémentaires seront à visiter en plus du château, ayant chacun leur ambiance propre : ville dans un style londonien, désert, cirque de la mort et église perdue au fin fond d’une forêt. Cette composante permet d’ajouter une petite touche supplémentaire quant à la diversité des espaces à explorer.
Comme pour le jeu précédent, comptez une dizaine d’heures pour terminer le jeu et beaucoup plus si vous souhaitez le terminer à 100%
Castlevania : Order of Ecclesia
Troisième opus sorti sur Nintendo DS en 2008, Castlevania : Order of Ecclesia a réinventé le système d’armes des metroidvania grâce à son cœur de gameplay : les glyphes
Les Belmont ayant disparu à la fin du XIXème siècle, de nombreuses organisations se créent et cherchent des moyens de se battre contre le mal au cas où Dracula réapparaîtrait. Parmi toutes ces organisations, une se démarque : l’ordre d’Ecclesia dirigé par Barlowe. Celui-ci a réussi à créer un puissant glyphe nommé Dominus en se basant sur les pouvoirs de Dracula. Dans le but de pouvoir l’utiliser, il a élevé 2 orphelins : Albus et notre héroïne Shanoa. Apparemment Shanoa a les capacités de pouvoir intégrer en elle les 3 parties du glyphe Dominus et a été choisie par Barlowe pour devenir la championne. Ce qui ne plaît pas à Albus qui décide de les trahir en volant les 3 glyphes pendant leur intégration par Shanoa, ce qui aura pour conséquence de la rendre amnésique. Quelques jours plus tard, sur ordre de Barlowe, Shanoa se met en route pour retrouver Albus et le Dominus.
Tout le cœur du gameplay est basé sur le système de glyphe. Shanoa pourra en équiper 3 en même temps, un dans chaque main et un dans le dos. Les glyphes des mains sont associés à 2 boutons et vous serviront à invoquer des armes ou des attaques magiques tandis que le glyphe du dos vous octroiera des capacités de déplacement pour faciliter l’exploration. Vous pourrez les obtenir de plusieurs manières : en brisant des statues spécifiques, sur une probabilité qu’un ennemi lâche un glyphe après sa mort ou en le volant lorsqu’un ennemi l’utilise pour nous attaquer. Pour les obtenir, Shanoa devra les absorber en elle en restant appuyé sur la touche du haut. Chaque utilisation de glyphe vous drainera des points de magie, mais ceux-ci remontent très vite après quelques instants sans attaquer. Vous avez aussi la possibilité de faire des combos en fonctions des glyphes utilisés et vous pouvez utiliser une version plus puissante consommant des cœurs si vous utilisez les 2 glyphes des mains en même temps.
L’exploration est différente aussi des autres jeux : au lieu d’une grande carte avec des atmosphères différentes, ici nous avons plusieurs petites cartes avec chacune son ambiance. Un village sera disponible assez rapidement, mais il sera vide au début. Vous devrez délivrer les villageois enfermés un peu partout par Albus dans le monde, et ceux-ci vous donneront des quêtes ou ouvriront des boutiques pour refaire votre stock d’objets ou acheter de l’équipement supplémentaire.
Une petite fonctionnalité supplémentaire est présente lors des combats de boss ; si vous les battez sans perdre un point de vie, ceux-ci vous donneront un coffre avec une statue à leur image, ce qui ne sert que pour terminer le jeu à 100%
Comme pour les précédents jeux, il faut compter une dizaine d’heure pour terminer le jeu et beaucoup plus pour le terminer à 100% en fonction de votre chance par rapport aux butins lâchés par les ennemis.
Les fonctionnalités de cette collection
Comme pour toutes les collections, vous aurez accès à un système de sauvegarde rapide et de chargement rapide en accédant à un menu en appuyant sur le bouton ZL. Il vous permettra aussi de pouvoir consulter les compendiums des ennemis, objets, techniques, âmes, glyphes selon le jeu. Ce qui nous avait fait un peu peur lors de l’annonce de cette collection était la gestion du double écran de la Nintendo DS sur une console à un seul écran. Eh bien, les développeurs ont réfléchi et nous ont proposé plusieurs manières différentes de disposer les différents écrans, soit uniquement les 2 écrans, soit d’en mettre un troisième, nous permettant d’avoir en même temps le jeu, la carte et les infos sur les ennemis qu’on affronte.
Un ajout supplémentaire dans le menu principal est le jeu d’arcade Castlevania sorti en 1987 : Haunted Castle. Il en existe 2 versions : celle d’origine et une revisitée avec des graphismes un peu magnifiés. Cet ajout est bienvenu, mais ne méritera qu’un court paragraphe ici au lieu d’une partie complète consacrée à celui-ci car il s’agit d’un Castlevania plus que classique.
Il y a d’autres ajouts supplémentaires encore comme une galerie d’artworks pour chaque jeu comprenant les design des personnages, des mini-BD en japonais ainsi que les manuels des jeux ( en anglais, espagnol et japonais uniquement). Vous aurez aussi la possibilité d’écouter toutes les musiques des différents jeux ainsi que de choisir sur quelle version de chaque jeu vous souhaitez jouer ( JAP, US, EURO). Ce qui implique que vous pourrez débloquer les modes supplémentaires de chaque jeu vous permettant de jouer avec d’autres personnages ainsi que les boss rush.
Les trois jeux sont disponibles en français avec la traduction de l’époque, qui implique des bizarreries lors de certains dialogues.
Il manque aussi une petite amélioration graphique et sonore pour les jeux afin de les magnifier encore plus, même si la bande-son reste toujours aussi incroyable.
Castlevania Dominus Collection est disponible à vingt-cinq euros sur l’eShop.
Conclusion
Cette collection se montre plutôt généreuse dans son contenu et nous permet de faire revivre 2 excellents jeux de la série : Portrait of Ruin et Order of Ecclesia (Dawn of Sorrow étant un cran en dessous). La possibilité de pouvoir avoir plusieurs configurations pour afficher les écrans de la DS ainsi que le fait de pouvoir sélectionner la version de chaque jeu est un vrai plus. C'est un réel plaisir de reparcourir ces jeux dans l'ensemble, et les fonctionnalités de sauvegarde rapide permettent un confort supplémentaire. On regrettera surtout la mauvaise implémentation des fonctions tactiles en mode docké.
LES PLUS
- 3 bons jeux avec une durée de vie correcte
- Le système de double écran bien fait
- Le choix de la version US, JAP ou EURO
- Les fonctionnalités de l'émulation permettant d'améliorer le confort de jeu
- Un petit jeu bonus
LES MOINS
- La fonctionnalité du stylet mal fichue en docké