The Thing (ou la Chose en Français), fait partie des films réalisé par John Carpenter qui a obtenu le statut de « culte ». Mais aujourd’hui, nous n’allons pas faire une critique de cet excellent film, c’est de jeux vidéo qu’il est question ici ! Alors préparez vos lance-flammes, il y a des choses à faire cramer !
42 ans plus tard…
Commençons tout d’abord par un petit historique sur The Thing… Même si nous ne sommes pas là pour parler ciné, ça vous permettra d’avoir quelque chose à raconter pendant les repas de fin d’année ! A l’origine, The Thing est l’adaptation d’un roman (Who Goes There ?) paru en 1938. Ce n’est d’ailleurs pas la première adaptation du roman pour le grand écran, car en 1951 The Thing From Another World, inspiré du même roman, a fait trembler les spectateurs avec son extra-terrestre à la frontière de l’homme plante et du vampire (avec les limitations de l’époque). La version de 1982, qui nous intéresse ici, est signée John CARPENTER (Halloween, Escape from New York, Christine, etc…). Vous voyez le bonhomme ? Elle met en scène Kurt Russell dans le rôle du pilote d’hélicoptère R.J. MacReady, face à la chose venue d’un autre monde… En 2011, sortira un prequel au film dont les dernières minutes font le lien avec le film de Carpenter. Mais entre-temps, en 2002, est sorti le jeu dont nous allons (enfin) vous parler, The Thing (La chose), qui se déroule chronologiquement juste après le film de 1982… Vous suivez toujours ?
Pour en revenir à l’histoire originale, une équipe norvégienne tombe sur un vaisseau spatial qui s’est écrasé en Antarctique. Juste à côté se trouve un extra-terrestre qui a été figé dans la glace… Seulement voilà le froid n’a pas eu raison de l’alien, qui finit par se libérer de son cercueil cryogénique et à semer une traînée de morts dans son sillage. Après en avoir fini avec les norvégiens, la chose trouve refuge dans une base américaine (celle où se trouve le susnommé MacReady et ses collègues).
Se comportant comme un virus/parasite, la chose est capable d’assimiler tout organisme vivant et de le dupliquer à l’identique… Mais il arrive aussi que le sujet se métamorphose en une chose effroyable, sorte d’amalgame des différentes formes qu’elle a pu acquérir avec forcément de grandes dents pointues et des griffes acérées pouvant apparaître n’importe où sur le corps. Capable de se reformer à partir d’un simple morceau (on pense à la tête d’un personnage qui se voit pousser des pattes d’araignées et deux yeux supplémentaires), la chose semble impossible à stopper. Toutefois, les survivants découvriront que la chose a un point faible : le feu. Un bon moyen aussi de découvrir qui est infecté ou non. Lors d’une scène « cultissime », MacReady prélèvera un peu de sang à chacun des survivants ligotés et fera passer à chaque échantillon le « test de la flamme ». Test où seul du sang infecté réagira en hurlant, provoquant alors la panique (et la mort) pour les autres n’arrivant pas à se libérer alors que l’infecté commencera à prendre la forme d’une chose monstrueuse, éliminant ceux qui se trouvent à proximité. Cependant, à force de coups de lance-flammes et de dynamite, MacReady finira par venir à bout de la chose, dans un final laissant une porte ouverte à une suite…
Cette suite, justement, est arrivée 20 ans plus tard en 2002, avec le jeu The Thing dont la version Remastered nous intéresse aujourd’hui. L’histoire se déroule peu de temps après les évènements du film. Une équipe des forces spéciales menée par le capitaine Blake est envoyée pour enquêter sur les bases américaines et norvégiennes. Trouvant un enregistrement de MacReady relatant rapidement ce qui s’est passé dans le film, Blake et son équipe seront également très vite confrontés (et en partie décimés) par la Chose, laissant Blake découvrir que les ennuis sont loin d’être terminés…
MacReady ou pas ?
22 ans plus tard, l’équipe de NightDive nous permet de redécouvrir ce classique du jeux vidéo. Cette version Remastered reprend à l’identique les mécanismes du jeu d’origine, les modifications apportés par NightDive concernant les graphismes et la jouabilité, mais nous y reviendrons plus tard.
The Thing Remastered est donc un TPS avec un mix d’action et de Survival Horror et de gestion d’équipe ! Oui, rien que ça ! Comme dans tout bon TPS, vous pourrez vous déplacer assez librement dans les différents niveaux qui composent le jeu. Le joystick gauche pour se déplacer (avant, arrière, déplacements latéraux) et le joystick droit pour la vue/visée et pour tourner à gauche ou à droite. Pour affronter les choses, vous pourrez également compter sur une belle collection d’armes, allant du pistolet de poing au fusil mitrailleur, en passant par le redoutable fusil à pompe et le fusil sniper, sans oublier l’incontournable lance-flamme ! Il sera également possible d’utiliser trois types de grenades (Offensive, Défensive, Incendiaire). Outre cet aspect plutôt classique des TPS, se rajoute une dimension gestion d’équipe ! En effet, vous aurez dès le début la charge d’une équipe de 3 personnes sous vos ordres (cela peut aller jusqu’à 4). Ces derniers se décomposent en 3 classes avec des spécialités, pour certaines utiles à votre progression. Ainsi, l’ingénieur pourra réparer les serrures trop compliquées pour vous, le médecin pourra remonter votre énergie (et celle de vos compagnons d’infortune) à volonté et enfin le soldat s’avérera d’une précision et d’un self contrôle redoutables.
Le self contrôle est une autre subtilité du titre ; en effet, face aux horreurs auxquelles sera confrontée votre équipe, il pourra arriver que vos équipiers se mettent à flancher, allant même jusqu’à perdre complètement la tête et leur confiance en vous, n’hésitant alors pas à tirer sur tout ce qui bouge ! Plusieurs niveaux de confiance/peur existent et sont facilement visibles depuis l’interface.
Concernant le système de confiance, celui-ci est défini sur 4 niveaux. Si un personnage ne vous fait pas confiance, il refusera de suivre vos ordres. Il faudra alors le convaincre que vous n’êtes pas infecté. Pour cela, vous pourrez lui donner des armes et des munitions, le soigner, tirer sur des choses quand il est à côté, ou alors faire un test sanguin pour lui prouver que vous êtes sain. Attention cependant, car le compteur de confiance peut baisser si vous tirez sur lui par mégarde ou si vous lui reprenez des armes, des munitions ou que vous tentez de le contraindre à faire une action en le menaçant avec une arme !
Le système de peur quant à lui est sur 3 niveaux, allant de normal à effrayé pour finir par totalement en panique ! La peur évolue en fonction de la situation et de la classe des hommes qui vous accompagnent. Ainsi, un médecin sera plus sensible qu’un soldat. Le niveau de panique augmentera dans une pièce si beaucoup de choses s’en prennent à vous ou encore si vous tombez sur des cadavres démembrés (certaines situations feront même vomir vos acolytes !). Si un de vos équipier commence à paniquer, cela peut s’observer par l’icône de sa tête qui s’agite au niveau du menu (et des dialogues du personnage). Il faudra alors l’emmener dans une autre pièce, afin de faire redescendre la pression. Dans le cas où un personnage entre en mode « totalement en panique », il faudra alors lui injecter une dose d’adrénaline avant qu’il ne pète définitivement un boulon et se mette à tirer dans le tas.
Enfin, la dernière subtilité du titre, c’est le système d’infection… On l’indiquait plus haut, la chose se propage un peu comme un virus et il peut arriver qu’à force d’être exposé à des ennemis, un (ou plusieurs) de vos équipiers se transforme en une chose, et cela de façon totalement aléatoire… Sauf dans certains cas, imposés par le script du jeu.
Concernant les ordres que vous pourrez donner, ceux-ci s’avèreront assez limités, mais suffisants par rapport à ce qu’il faut faire. Vous pourrez soit demander à vos équipiers de vous suivre, soit de rester sur place. Gardez toutefois en tête que le plus utile restera l’ingénieur, indispensable pour ouvrir certaines portes, il s’avère même que sa mort prématurée dans certaines zones vous obligera à recommencer depuis le dernier point de sauvegarde (où il était encore vivant) … Mais de manière générale, l’IA (et surtout la précision) de vos équipiers est plutôt bonne. Vous pourrez leur laisser une arme sans souci, quitte même à être désarmé, ils font de très bons gardes du corps et vous pourrez dans tous les cas récupérer armes et munitions s’ils meurent. Le seul petit regret dans tout ça, c’est le côté « jetable » de vos équipiers ; même si vous faites le maximum pour les garder avec vous tout au long du niveau, il arrivera un moment (scripté) où ils ne seront plus à vos côtés (soit à cause d’une mort par transformation, soit avec une mort par explosion ou encore une simple disparition sans autre explication).
Une bonne chose ?
Vous l’aurez compris, le titre propose énormément de… choses ? Fort heureusement, NightDive a simplifié/amélioré pas mal de « choses » au niveau de la prise en main. Ainsi, tout ce qui est côté droit (bouton R) fera apparaître les armes, il faudra ensuite sélectionner avec le stick l’arme souhaité et relâcher R, puis presser ZR pour tirer. Quand au côté gauche (bouton L), il concerne tout ce qui est en rapport avec l’équipement, à savoir les grenades, la lampe de poche (pour y voir plus clair dans certains dédales sombres), les extincteurs et les trousses de vie. Une fois l’item sélectionné, il suffit de presser sur ZL pour utiliser l’objet sélectionné.
Attention cependant, le fait de changer d’arme ou de choisir un objet se fait en temps quasi réel. Les ennemis continuent d’avancer pendant votre sélection, même si cela active un pseudo-ralenti ! Il est donc préférable de choisir les bonnes armes avant un affrontement contre une armée de choses. Outre les touches déjà assignées, vous avez également la possibilité de mapper certaines touches encore disponibles pour y affecter directement une arme ou le lance-flamme par exemple. Des touches raccourcis qui peuvent s’avérer bien utiles, surtout lors de certains affrontements. Il est également possible d’utiliser la fonction gyroscope pour viser, mais nous n’avons pas trouvé que cette fonctionnalité avait un réel intérêt, et nous l’avons rapidement désactivée. Mais elle a le mérite d’être présente !
L’autre grosse amélioration du jeu est d’ordre graphique, les modèles 3D ont été revus à la hausse et les textures ont été entièrement refaites, donnant un aspect beaucoup plus net à l’ensemble, tout en ne laissant apparaître aucun aliasing. Cela se voit également sur l’aspect des choses, leur donnant un rendu plus gluant, plus organique et de fait, encore plus dégoutant ! Les créatures rencontrées sont d’ailleurs assez variées, têtes aux pattes d’araignées, gros mutants balaises, choses animales et aussi gros boss protéiformes rappelant la créature vue à la fin du film original.
Dans le dernier segment du jeu, vous serez même amené à affronter des adversaires humains armés, mais avec l’IA d’une chose. Dans l’ensemble, les affrontements sont relativement simples, mais s’avèrent très pénibles quand il s’agit d’affronter des vagues interminables de têtes aux pattes d’araignées ! Par chance, celle-ci peuvent être éliminer uniquement avec des balles. Les choses plus grosses, elles, devront être achevées avec une rasade de lance-flamme une fois que vous aurez suffisamment amoindri leur énergie avec vos balles.
D’ailleurs, nous avons noté que les points d’apport en munitions et en vie s’avèrent plus nombreux et plus généreux qu’à l’époque. En effet, il n’était pas rare dans le jeu d’origine de devoir repartir sur une ancienne sauvegarde, faute d’avoir géré correctement son stock de vie et de munitions. Cette petite amélioration facilite légèrement la progression, sans pour autant rendre le jeu trop facile.
Pour le reste, le déroulement est 100% identique au jeu d’origine ; on commence dans la base américaine, avant de s’enfoncer dans les profondeurs d’une base sous-marine, sans oublier un laboratoire secret et des souterrains, avant de revenir à la surface. Les environnements s’avèrent donc plutôt variés. Il y a également une dernière petite subtilité que nous n’avons pas évoqué plus haut et qui est relative aux passages en extérieur. Antarctique oblige, notre personnage est confronté à des températures négatives ; cela se caractérise par une barre de froid qui se vide à mesure que l’on évolue dans les zones enneigées. Une fois celle-ci réduite à néant, c’est votre barre de vie qui sera rapidement mise à mal, provoquant ensuite la mort de votre personnage par hypothermie. Mais de manière générale, cette « menace » n’en sera jamais vraiment une du moment que vous restez sur les sentiers balisés dans la neige, le long desquels vous trouverez des abris pour vous réchauffer.
En outre, le jeu propose des points de sauvegarde automatique, et la possibilité d’enregistrer votre progression via des magnétophones disséminées à certains endroits bien pensés du jeu. Vous pourrez sauvegarder autant que vous le souhaitez, la seule limite étant le nombre limité d’emplacements de sauvegarde. Au niveau de la durée de vie, comptez entre 6h30 et 7h pour une première partie. Même s’il n’y a rien à débloquer, mis à part les succès, pour qui voudrait faire un 100%. Ceux qui se souviennent du jeu original pourront le finir en un peu moins de 4h.
Nous n’en avons pas spécialement parlé, mais l’histoire, dans la continuité du film s’avère relativement plaisante à suivre, apportant des pistes intéressantes, même si certains évènements s’inscrivent dans les poncifs du genre. Il est néanmoins important de souligner que le jeu est intégralement en français (textes et voix) avec un doublage de qualité ! Tous les joueurs devraient donc y trouver leur compte.
The Thing devrait être disponible sur le store européen d’ici à la fin décembre, mais il est néanmoins déjà disponible sur le store américain.
Conclusion
The Thing a toujours été dans le haut du panier des jeux vidéo adaptés d’un film. Innovant dans son système de jeu à l’époque, cette remise à niveau graphique apportant aussi un meilleur confort au niveau de la maniabilité permet aux joueurs d’aujourd’hui de profiter de cet excellent titre. Certes, tout n’est pas parfait et même si certains trouveront à redire sur l’animation et l’aspect graphique, le coup de polish effectué par NightDive permet de replonger dans le jeu avec plaisir et avec également un soupçon de frustration… En effet, on réalise alors que le jeu mériterait un véritable remake ! Peut-être que cette version « remastered » rappellera le titre au bon souvenir des éditeurs… En tout cas il a réussi pour les joueurs !
LES PLUS
- Une belle refonte graphique
- Textes ET voix en français
- L’ambiance sonore (jouez avec un casque !)
- La possibilité de personnaliser les touches
- L’aspect gestion de l’équipe
- L’histoire qui s’inscrit plutôt bien dans la continuité du film
LES MOINS
- Certaines animations un peu datées
- Les affrontements contre les têtes araignées !
- Le côté « jetable » des membres de l’équipe
- Maintenant, on a envie d’un remake !