Ginger – The Tooth Fairy est sorti le 30 mai 2024 pour 6,99 € sur l’eShop. Le jeu a été développé par ERMedia et édité par Brainium Games pour la version Nintendo Switch.
Brainium Games est une entreprise de jeux mobiles basée à Portland, Oregon. Fondée en 2008, elle a été rachetée par PLAYSTUDIOS en 2021, tout en conservant son équipe.
ERMedia est un petit studio encore peu connu, avec peu d’informations disponibles. Ils possèdent une chaîne YouTube, un compte Instagram et un Patreon. Leurs jeux n’ont été essayés que par un nombre restreint de personnes, rendant difficile de se faire une opinion définitive sur leurs créations.
C’était si facile, pourquoi c’est si difficile maintenant ???
Le jeu est un plateformer en 2D à défilement horizontal. Vous incarnez Ginger, une fée des dents, qui doit retrouver ses dents magiques volées par des monstres. La prise en main se résume à marcher et sauter, avec trois points de vie de base. C’est simpliste mais facile à comprendre. Les obstacles sont très basiques, donnant l’impression que le jeu est accessible à tout le monde. Malheureusement, ce n’est qu’une apparence.
Les sauts sont votre seule arme pendant toute l’aventure, avec un système de montée en puissance basé sur le nombre d’ennemis éliminés. Une petite animation montre votre « évolution », réduisant le nombre de sauts nécessaires pour vaincre certains ennemis, mais cela n’a pas grand intérêt. Le personnage de Ginger est lent et il n’y a aucune nouvelle capacité à débloquer ni d’objet pour améliorer la vitesse, ce qui rend l’expérience monotone.
Les énigmes se résument à appuyer sur des boutons, trouver des murs cachés ou chercher le chemin menant aux précieuses dents avec de nombreux faux chemins qui vous font perdre du temps en vous ramenant en arrière. Ces dents sont l’équivalent des étoiles dans Mario : plus vous en collectez, plus vous accédez à de nouveaux niveaux. Le jeu est censé être facile pour les enfants, mais la précision requise pour certains sauts est trop élevée, avec des morts punitives puisque mourir signifie recommencer le niveau du début.
La seule véritable qualité est l’exploration, car chaque niveau est assez vaste pour cacher de nombreuses dents, bien que cela soit gâché par la lenteur du jeu. Comme tout bon jeu de plateforme, vous collecterez des objets aussi utiles qu’inutiles. Vous trouverez des icônes de dentifrice partout et, après en avoir collecté une centaine, vous pourrez obtenir un point de vie supplémentaire. Il y aura des sortes de répare-dents à récupérer, s’affichant en haut à droite pour nettoyer les dents sales, bien que cela ne soit jamais expliqué par le jeu.
Le manque d’explications est un vrai problème puisque nous avons récupéré des pierres bleues et des objets comme une plume ou une brosse sans jamais comprendre leur utilité, et pourtant nous avons terminé le jeu. Pour résumer, à part les dents et les répare-dents, tout le reste semble obsolète même pour atteindre les 100%.
Le casting des ennemis semble avoir été inspiré par d’autres séries comme Final Fantasy ou Kirby, mais nous ne sommes pas là pour jeter la pierre ; peut-être est-ce une coïncidence. Les ennemis sont quasiment identiques ; ils marchent tout droit, sautent, tirent un mini-laser ou font les trois en même temps. Les boss sont ridiculement simples, ils avancent et tirent ou sautent dans tous les sens, ce qui n’a aucun sens. Le pattern étant si aléatoire, vous pourrez les vaincre en un temps record ou être confus en essayant de comprendre leurs actions.
Il faut aller où ? J’ai l’impression que je suis déjà passé par là
Les niveaux sont extrêmement similaires, souvent constitués de sauts précis à la limite des capacités du personnage, ou de sauts sur des ennemis invincibles avec des pics mortels qui punissent quiconque rate un seul saut. Il y a quelques différences entre chaque monde, mais l’utilisation excessive du même type de piège dans tous les niveaux rend l’ensemble ultra répétitif. Heureusement, le HUB du jeu comporte des portes avec le nombre de dents nécessaires, mais cela reste flou, car cela ne précise pas si c’est le premier ou le dernier niveau du jeu. Cela rend l’ensemble bien pauvre et crée une confusion quant à la progression dans l’aventure.
Une petite musique qui a son charme
La musique du jeu est accrocheuse et mignonne, avec des mélodies qui rendent l’exploration moins pénible. Les thèmes musicaux sont suffisamment variés pour être appréciés à leur juste valeur.
Le sound design est présent, mais il devient un peu agaçant à la longue en raison du choix de ces sons étranges. Ce n’est pas très satisfaisant ; on se demande souvent pourquoi tel bruit a été utilisé plutôt qu’un autre. En bref, ce n’est pas terrible. Le seul son véritablement reconnaissable est le « Ah » de Ginger à chaque saut, mais cela devient rapidement lassant.
Tout se ressemble, c’est dur de se sentir engagé par le jeu
Les graphismes en pixel art confèrent une esthétique mignonne à l’héroïne Ginger. Les personnages et les environnements sont colorés, mais, examinés de près, ils paraissent assez fades. Aucun monde n’a réellement de thème distinct : l’un présente des arbres, l’autre de l’eau et des arbres, mais rien ne les rend véritablement uniques. Ni les ennemis, ni les décors, ni la musique, ni une mécanique spéciale ne parviennent à créer une immersion dans un monde spécifique, rendant tous les niveaux génériques.
Wow, j’ai vu le jeu entier passer tellement c’est court
La durée de vie du jeu est lamentablement courte. Les 6 mondes proposés se ressemblent énormément en termes de conception de niveaux, seuls les décors varient légèrement. Il y a 30 dents à collecter en tout, mais 25 suffisent pour accéder au dernier monde. Il n’y a aucun intérêt à viser les 100%, sauf pour pouvoir dire que vous êtes l’une des rares personnes à l’avoir fait. Finir le jeu ne prend que 1 à 2 heures maximum pour un joueur habitué aux jeux de plateforme, et jusqu’à 4 heures pour les débutants, à condition de ne pas perdre patience avant la fin.
Conclusion
Ginger - The Tooth Fairy promettait une expérience de jeu accessible et charmante, spécialement conçue pour les enfants et les nouveaux venus dans le monde du jeu vidéo. En réalité, il s'avère être un jeu bâclé, avec des obstacles répétitifs et des pics de difficulté importants qui vous renvoient au début du niveau si vous échouez. Rien ne sauve les meubles. Ne payez pas 6,99 € pour un jeu de plateforme médiocre. Si vous voulez un excellent jeu de plateforme adapté aux enfants, optez pour Super Chien : Mission Impossible à 39,99 €. Certes, c'est beaucoup plus cher, mais ce jeu ne prend pas les enfants pour des idiots.
LES PLUS
- Gameplay facile à prendre en main
- Les musiques ont leur charme
- Le menu pause prodigue des conseils sur les dents
LES MOINS
- Le système de montée de puissance est inutile
- Aucune évolution dans nos capacités, c’est mou
- Il y a 5 types d’obstacles différents, y’a pas besoin d’ouvrir l’œil pour le voir
- Tous les niveaux se ressemblent
- Les graphismes ne sont pas terribles
- Le level design est peu poussé et cruel, mais c’est pour les enfants
- Le jeu est tellement court
- Le sound design pose plus de questions que de réponses
- Il n’y a vraiment presque rien qui tient la route, c’est terrible