Quel est donc ce jeu avec ce titre à rallonge ? Un roguelike de réparation, qui mélange le Keep Talking and Nobody Explodes au puzzle game avec un humour adulte un peu bordeline ? Pourquoi pas ! Le jeu est développé par un trio de Britanniques, le studio Beard Envy, que nous connaissons bien pour avoir réalisé le très bon Filament. Est-ce que Uncle Chop’s Rocket Shop est la prochaine pépite indépendante de la Nintendo Switch ? La réponse, tout de suite ! Le jeu est disponible le 5 décembre 2024 sur l’eShop au prix de vingt euros.
Un roguelike au gameplay cruel
Uncle Chop’s Rocket Shop est un roguelike où nous incarnons une créature un peu étrange, mi-renard, mi-humain torse nu qui se tient sur deux jambes. Nous arrivons dans une sorte de station-service spatiale étrange où tout le monde semble nous connaître.
Notre objectif est simple ; nous devons gagner de l’argent pour payer notre loyer. En cas de non-paiement, notre propriétaire nous tue et nous recommençons la partie à zéro.
Pour récupérer des sous, il faudra donc réparer des vaisseaux spatiaux qui arrivent dans cette sorte de station-service intergalactique. Le gameplay ressemble à un mélange de Keep Talking and Nobody Explodes, de roguelike, de puzzle game et de simulation de réparation.
Globalement, après avoir pointé, nous aurons huit minutes pour réparer le plus de véhicules possibles. Nous aurons une mission de tâches à accomplir à chaque nouveau vaisseau.
Nous devrons par exemple réparer le module huile, le module VR, les phares ou tout simplement faire le plein ! Chaque module nécessite de réaliser des tâches différentes et variées qui sont toutes consignées dans un précieux manuel.
Pour réparer le module huile, il faudra vérifier plusieurs éléments. Est-ce que le réservoir est en surchauffe ? Si oui, est-ce que le bouton de refroidissement fonctionne ? Si le bouton est inopérant, est-ce que tous les modules sont bien installés ?
Ce n’est pas tout, il faudra aussi vérifier que l’huile est au bon niveau (ajusté au milieu), qu’il n’y a pas de résidus dans le liquide (le cas échéant, il faudra mettre un peu de détergeant à l’intérieur), et que la pompe à gaz est bien installée et allumée.
Pour les phares, c’est encore une autre histoire. Après avoir dévissé la vitre, il faudra vérifier si les phares sont bien en place et s’ils ne sont pas défectueux. Sinon, il faudra acheter de nouvelles ampoules en boutique et bien penser à mettre de l’antigel dans les phares du bas (pour qu’ils puissent clignoter !).
Le module recycleur nous demande de vérifier s’il y a le bon nombre d’escargots, s’ils sont bien nourris, si les câbles ne sont pas coupés, si les réservoirs sont tous placés, si les champignons sont tous assez frais, etc.
Nous ne le cachons pas, toutes ces manipulations sont complexes au départ. Cela fait beaucoup d’informations et de tâches à réaliser pour un apprenti mécanicien. Les oublis, comme les casses, et surtout les morts sont très fréquents en début de partie.
Un apprentissage douloureux dans la défaite
Un réservoir de carburant cassé ? Nous devons prendre en charge l’achat du nouveau réservoir ! Un oubli lors de la fin de la réparation ? Une énorme pénalité financière sur la facture ! Une réparation non terminée ? Attention encore à la facture !
Nous avons huit minutes pour accomplir le nombre de réparations que nous voulons, mais il faut avouer que nos premières parties se déroulent globalement les yeux dans le manuel, à comprendre comment chaque module fonctionne.
Cependant, après ces phases de tâtonnement plutôt captivantes en termes d’apprentissage, il y a un vrai sentiment de satisfaction à chaque réparation réussie. Un problème avec le recycleur ? Pas de problème, nous vous remplaçons tout en deux temps trois mouvements !
Pendant nos innombrables défaites, une histoire se déroule avec des évènements et des personnages que nous allons rencontrer. L’un va par exemple nous demander de braquer un vaisseau pendant une réparation alors que nous allons devoir réparer un vaisseau accidenté en jour 2.
Plus nous avançons dans l’histoire, plus nous apprenons aussi à réparer de nouveaux modules comme l’IA, qui nécessite notamment d’équilibrer l’humeur de celle-ci à coup de calculs, ou la carte du ciel, qui demande à encoder des cartouches avec les plans de l’espace dessus.
Les clients ont aussi des humeurs variées ; un client généreux donnera facilement un gros pourboire alors qu’un client impatient s’énervera plus vite (et donc ne donnera pas de pourboire).
Nous pouvons acheter quelques améliorations et des nouveaux « modules » (pour de nouvelles réparations) avec le surplus d’argent gagné. Nous pourrons aussi acheter des améliorations permanentes. Nous pourrons nous déplacer plus rapidement ou obtenir une clé électrique à chaque début de partie. Bien pratique, surtout sur Nintendo Switch.
Uncle Chop’s Rocket Shop possède un gameplay dur, exigeant, mais pourtant vraiment réussi et addictif. Même après une dizaine de défaites, nous voulons retourner sur le jeu pour découvrir les nouveaux modules, pour résoudre les nouvelles énigmes et voir ce que les développeurs vont nous révéler.
Il faudra bien quinze à trente minutes pour accepter la cruauté inhérente du titre, pour accepter que nous allons souffrir, mais une fois cette condition préalable assimilée, il y a un vrai plaisir à manier l’art du tournevis.
Mais un gameplay cruellement addictif
L’humour omniprésent nous aide à faire passer la pilule. Les personnages ont toujours une bonne petite blague après notre mort, les clients sont toujours prêts à sortir des punchlines bien senties.
Uncle Chop’s Rocket Shop aurait pu être un superbe jeu, une superbe pépite indépendante… cependant son portage est assez moyen. Le jeu est jouable sur Nintendo Switch mais la maniabilité à la manette laisse à désirer. Qu’il est désagréable de louper quelques dizaines de secondes parce que nous n’arrivons pas à cliquer sur la vis désirée !
Le jeu aurait été top avec le tactile, mais celui-ci ne semble pas fonctionner sur Nintendo Switch. Nous avons essayé plusieurs fois de jouer en mode portable, cependant, bien que le jeu semble réagir à notre doigt, aucune action ne peut être réalisée avec !
Pour être plus précis, quand nous appuyons sur l’écran en mode tactile, le jeu nous répond comme si nous étions sur ordinateur ; il nous demande par exemple d’appuyer sur « TAB » mais ne réagit pas autrement. Le jeu à la manette est infiniment moins agréable qu’une souris et l’absence de tactile est préjudiciable.
Pour conclure sur ces légers défauts de portage, certains modules sont parfois bugués et nous font perdre la partie. Il est par exemple parfois impossible de remplacer les phares abîmés. Ce bug nous frustre énormément, car nous savons ce qu’il faut faire… mais le jeu nous bloque dans notre progression.
Un portage assez moyen
Le manuel n’est parfois pas assez précis et peut frustrer le joueur. Certaines indications sont parfois cryptiques et nous avons régulièrement consulté sur Internet les informations manquantes.
Pire encore, certains passages du manuel ne donnent pas les indications nécessaires pour réussir une réparation. Il n’est par exemple indiqué nulle part qu’une des deux ampoules de la carte du ciel a besoin d’antigel.
Dans la liste des points plus négatifs, les habitués du roguelike pourront trouver que le jeu manque d’aléatoire avec des parties qui finissent par se ressembler un peu trop.
Malgré tout, Uncle Chop’s Rocket Shop reste un excellent jeu sur PC et une expérience sympathique sur Nintendo Switch. Même avec les bugs et les problèmes de portage, nous gardons un très bon souvenir de ce roguelike.
Le prix de vingt euros est vraiment parfait pour ce jeu au vu du contenu proposé. Vous en aurez, si vous êtes meilleurs que nous, pour une dizaine d’heures.
Les graphismes sont sympathiques avec une patte graphique particulière, un peu étrange, et parfois un peu trash (nous devons parfois réparer le module toilettes !). Le jeu est par ailleurs déconseillé au moins de seize ans.
La bande-son est peut-être assez décevante. Si elle est assez sympathique, elle ne se renouvelle pas pendant les phases de réparation et finit par nous ennuyer. Dommage.
Ci-joint, une vidéo de vingt-cinq minutes réalisée par votre cher testeur lorsqu’il découvrait le jeu.
Conclusion
Uncle Chop’s Rocket Shop est un très bon jeu qui souffre d’un portage assez moyen sur Nintendo Switch. Il possède un gameplay à la fois cruel mais addictif qui nous fait recommencer encore et encore les parties afin de devenir les maîtres de la réparation de vaisseaux spatiaux !
LES PLUS
- Un gameplay cruel mais avec un énorme sentiment de satisfaction
- Très addictif
- Les tâches sont variées, le gameplay est complet
- Un humour potache omniprésent
- Une patte graphique étonnante
LES MOINS
- Un portage assez moyen
- Pas assez de renouvellement pour un roguelike
- Difficile et pas adapté à ceux qui veulent se détendre
- Un manuel parfois pas assez clair
- Une bande-son un peu répétitive