Avant de débuter ce test, petit rappel pas très drôle mais capital : en France, toute image sexuelle ou suggestive représentant des mineurs, même virtuels, est interdite par la loi. Cette petite piqûre de rappel nous permet de mieux contextualiser Tokyo Clanpool, un jeu sorti en 2017 par les Japonais de Compile Hearts sur PS Vita et qui ressort sur Nintendo Switch. Interdit sur Steam et sur les eShops occidentaux, il est désormais disponible par des voies peu conventionnelles (comme l’eShop hongkongais). Nous avons pu tester ce jeu… qui restera dans nos mémoires dans le mauvais sens du terme.
Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un niveau courant en anglais est nécessaire pour jouer à Tokyo Clanpool.
Un jeu volontairement provoquant
Tokyo Clanpool est un dungeon crawler dans lequel nous incarnons des filles aux traits enfantins et adolescents, les « Diet Dolls », une sorte de troupe d’autodéfense japonaise.
Un jour, une étrange tour apparaît au milieu de Tokyo. À l’intérieur, un homme mystérieux nous révèle qu’il prévoit d’anéantir le Japon. Cette destruction ne serait cependant que le dommage collatéral d’un plan bien plus grand qu’il garde secret. Les Diet Dolls vont explorer la tour mystérieuse afin sauver leur pays.
Disons-le d’emblée ; le scénario de Tokyo Clanpool n’est qu’un prétexte pour sexualiser des filles mineures. La grande majorité des scènes tourne autour de dialogues à double-sens très peu subtils.
Nous avons déjà une histoire principale dans laquelle nos personnages vont arriver dans cette tour. Cependant, quelque chose cloche : cette tour génère de l’énergie qui rend ces filles « toutes étranges ».
Cette tour est peuplée de créatures monstrueuses appelées « fantasmes » qu’il faudra vaincre. Une fois ces « fantasmes » tués, ils génèrent cette énergie qui « pénètre » les Diet Dolls et qui les feront gémir. Nous aurons ensuite une description complète et détaillée des sensations de chaque Diet Doll.
En plus de cette histoire principale déjà très gênante, nous aurons aussi des scènes « bonus ». Par exemple, nous aurons un passage dans lequel un personnage « loli » (se baladant en petite culotte alors qu’elle a des traits d’un enfant de huit ans) a peur qu’un cafard entre chez elle car cela risque de la faire crier.
En anglais, « cafard » se dit « cockroach », et la scène nous raconte de façon très peu subtile l’histoire d’une enfant qui crie parce qu’il y a un pénis qui entre en elle.
Le scénario de Tokyo Clanpool, en plus d’être narrativement très pauvre, avec des personnages peu intéressants et des dialogues mal écrits, est répréhensible.
Pour un gameplay avec de bonnes idées mais répétitif
En termes de gameplay, Tokyo Clanpool est un dungeon crawler assez classique, avec de bonnes idées, mais globalement répétitif.
Nous visitons cette immense tour et notre objectif est de monter de plus en plus haut en tuant tous les monstres qui se trouvent sur notre passage.
Nos quatre personnages ont plusieurs statistiques (vie, magie, attaque, etc.) qui impacteront les combats. Elles possèdent aussi des types (eau, glace, etc.) qui leur donneront des forces ainsi que des faiblesses comme dans Pokémon.
Nous aurons à la fois des attaques au corps-à-corps mais aussi des attaques magiques. Chaque personnage a sa spécialité. Certaines des Diet Dolls sont spécialisées en attaque alors que d’autres ont un rôle de support, capables de soigner l’équipe.
Nous pourrons équiper nos personnages de plusieurs armes (une par main) ainsi que de plusieurs pièces d’équipements. L’arme influe sur les attaques que pourront réaliser nos héroïnes alors que les armures les plus rares donneront des boosts de statistiques.
Nous pouvons acheter nos armes à la boutique mais la plupart du temps, c’est en explorant le donjon et en tuant des monstres que nous trouverons l’équipement nécessaire pour partir au combat.
En plus de ces équipements, notre équipe sera aussi équipée de gadgets. Ces gadgets, globalement, ce sont des femmes-objets que nous combinons et évoluons pour avoir le meilleur gadget possible…
Les gadgets sont cependant indispensables pour réussir dans ce dungeon crawler. Grâce à ces « objets », notre héroïne peut changer de forme en plein combat, gagner de nouvelles attaques et récupérer toute sa vie.
Pour compléter cet éventail, il est possible de changer la tenue de nos personnages (peu importe le choix, elles ne seront pas très habillées). Ces tenues permettront de modifier nos statistiques de base, et en quelque sorte la composition de notre équipe.
L’exploration de la tour est assez simple, bien que très répétitive. Nous nous déplaçons de case en case afin de monter les étages. En plus des monstres que nous rencontrerons très régulièrement, nous devrons esquiver les nombreux pièges que regorge le donjon.
Nous croiserons des cases de poison qui blessent notre équipe, des cases de vide qu’il faudra enjamber, des cases instables qui s’écroulent quand nous marchons dessus, de l’eau, etc.
Interdit sur les eShops occidentaux pour des raisons évidentes
L’exploration dans Tokyo Clanpool repose énormément sur le concept des applications. Nous possédons un portable avec de la batterie. Ce portable peut nous donner des pouvoirs qui seront indispensables pour avancer dans le donjon.
Nous débloquerons par exemple la capacité de briser les murs fissurés ou de voler au-dessus du vide. Cependant, briser un mur coûte de la batterie et il faudra soit gérer intelligemment notre énergie ou faire plusieurs allers-retours.
Les exploits de nos héroïnes sont filmés, et en fonction de notre progression et du nombre de monstres tués, nous gagnons l’approbation du peuple. Ce peuple nous fait des donations en « live » qui nous permettra d’acheter de l’équipement ou de nouvelles applications sur notre portable.
Nous gagnons aussi des points politiques qui nous permettent de changer les lois. Nous pourrons débloquer les modes de difficulté ou demander de l’équipement ou de l’argent.
Finalement, à la fin de chaque run le personnage préféré des viewers (en fonction de ses performances en combat) gagnera un bonus (d’expérience ou de statistiques).
La partie gameplay de Tokyo Clanpool est intéressante, elle a de bonnes idées même si finalement elle est très répétitive et finit par nous lasser. Nous avons apprécié le côté loi et tous les murs à casser pour trouver des chemins secrets, cependant les combats ne sont pas très intéressants.
À terme, nous nous occupons même plus de ce qui se passe à l’écran et automatisons tous les combats afin de se dépêcher. Parfois nous soignons un ou deux personnages de l’équipe mais Tokyo Clanpool n’apporte pas assez de variétés dans son bestiaire et ses combats pour être vraiment captivant.
Et un intérêt vidéoludique finalement assez limité
Il n’est pas si agréable de monter ses personnages et le grind est fastidieux pour pas grand-chose. La difficulté n’est par ailleurs pas très bien dosée. Le jeu est très complexe à chaque début de donjon et devient très rapidement trop simple.
L’exploration est répétitive et nous force à faire des allers-retours qui finissent par nous lasser. Nous tombons sur des cases qui s’écroulent sous nos pieds une fois, deux fois, dix fois et nous sommes obligés à chaque fois de refaire le chemin pour revenir dans la pièce.
Il y a bien un autopilote pour se déplacer automatiquement mais celui-ci n’est pas très intuitif avec le joystick. Dommage…
Niveau graphismes, le jeu est très pauvre. Si certains apprécieront (malheureusement) le chara design des jeunes filles dénudées, les décors ne sont pas très beaux, surtout à l’intérieur des donjons.
La bande-son est moyenne. Si nous n’avons rien à reprocher aux doubleuses japonais qui exécutent très bien leurs rôles, les musiques sont assez génériques et finissent par devenir répétitive.
La durée de vie est en revanche énorme et comptez des dizaines d’heures pour venir à bout de Tokyo Clanpool. Précisons cependant que le jeu n’est disponible qu’en langue anglaise et qu’il faudra un excellent niveau pour comprendre à la fois les très nombreux dialogues ainsi que pour comprendre tous les sous-entendus salaces…
Exceptionnellement, le rédacteur de l’article et le responsable de Nintendo-Town ont décidé de ne pas fournir de vidéos pour accompagner ce test pour des raisons éthiques.
Conclusion
Tokyo Clanpool est le genre de jeux qui ne devrait plus exister de nos jours. Si la partie dungeon crawler est assez moyenne et répétitive, le scénario qui met en scène de façon suggestive et peu subtile des filles mineures est repréhensible. Nous ne cautionnons pas la sexualisation de jeunes enfants, et ce, peu importe la raison évoquée.
LES PLUS
- Quelques bonnes idées de gameplay (comme les lois)
- Une durée de vie immense
- Une partie RPG assez complète
- Un doublage japonais de qualité…
LES MOINS
- La sexualisation de filles mineures
- La misogynie véhiculée
- Aucune traduction française
- Très répétitif, beaucoup d’allers-retours
- Un scénario, sans le côté provocateur, totalement vide
- Des graphismes pas très beaux dans les donjons
- Une musique répétitive