Il fut un temps que les moins de vingt ans… vous connaissez la chanson, mais à une époque où les salles d’arcade avaient encore leur place parmi les bars et autres salles de jeux, vous pouviez vous délester de quelques piécettes pour des parties courtes mais endiablées sur des jeux qui ont marqué beaucoup de joueurs. Parmi ceux-là, le roi incontesté de la discipline Run and gun, nous avons nommé : Metal Slug. Aujourd’hui, ce n’est pas de lui qu’on parle, mais de son descendant à la tête d’oie.
Le jeu de l’oie
Sorti le 5 juin 2021 sur Switch, Mighty Goose est un jeu de tir type Run and gun (tu avances, tu tires) avec, dans le rôle principal, une oie chasseuse de primes équipée d’une armure et d’un canon, qui part affronter les terribles armées mécanisées du roi du Void, un monarque aspirant à conquérir une galaxie après l’autre !
Au programme : voyage à travers des mondes lointains, des hordes d’ennemis à combattre, des boss gigantesques, et des armes en tout genre pour vous frayer un chemin ! Et bien entendu, un héros ne serait jamais rien sans ses compagnons, et ça tombe bien, car vous en aurez à vos côtés. Vous l’aurez compris, l’histoire ne sera pas d’une profondeur folle, mais ce n’est qu’un excellent prétexte pour bouger d’un environnement à l’autre en réduisant en charpie ce qui se dresse devant vous.
Justement, le Gameplay, ça Goose ou pas ?
Une chose est sûre, les développeurs de Blastmode et MP2 Games (qui assure le portage consoles) connaissent leurs classiques. C’est très simple : le jeu, c’est Metal Slug avec des animaux, des vitamines et des mécaniques supplémentaires. Le jeu est hyper nerveux, avec un saut, la possibilité de “planer” en tirant vers le bas, une esquive qui réagit au poil, une arme principale (déjà très performante), et une arme secondaire. À tout cela s’ajoute la possibilité de customiser, dans l’armurerie, des “puces” à débloquer avec des effets supplémentaires et un compagnon parmi plusieurs, également à débloquer. Votre héroïque animal aura pour lui une jauge de santé à 4 segments, ce qui le rend assez résistant même dans un chaos ambiant d’explosions et de projectiles.
Les armes principales changeront durant la partie en ramassant, en pleine bataille, des items laissés par nos assaillants qui auront péri sous les balles. Elles seront néanmoins limitées par un nombre de munitions ; vous y trouverez mitrailleuse, fusil à pompe, lance-roquettes, et laser (tiens donc…). L’arme secondaire, quant à elle, n’est pas une simple grenade, puisqu’elle propose plusieurs objets avec des effets différents, faits pour plaire aux joueurs en fonction de la manière dont ils aiment jouer. C’est exactement pareil pour les “puces” et les compagnons. On peut donc facilement augmenter sa vitesse de déplacement de base, effectuer des doubles sauts, avoir des attaques chargées comme Mega-Man, se transformer en morpho-ball comme Samus, etc.
Vous l’aurez compris, les références ne sont pas en berne, tout comme l’humour et le renouvellement du gameplay. Mais ce n’est pas tout : votre personnage à plumes a également une jauge de Puissance qui se remplit au fur et à mesure que vous attaquez les ennemis, et en pressant simultanément les touches ZL + ZR une fois à son seuil maximum, vous verrez votre oie préférée se mettre en colère et devenir à la fois plus puissante et invincible pour une courte durée.
Mais le jeu en a encore sous le capot : vous aurez aussi des véhicules à piloter, et avec lesquels vous pourrez détruire tout ce qui se présente sur votre passage : tank, avion, sous-marin (ça commence à se voir…) et même un surf ! Ces phases permettent de changer un peu de gameplay et de proposer, par la même occasion, des changements d’environnements.
Pour finir, un téléphone est disponible en cours de partie en appuyant sur + pour mettre le jeu en pause, changer les paramètres (dont plusieurs proposés pour l’accessibilité – flash lumineux, tir auto, etc.), un magasin pour acheter des armes ou véhicules en cas de besoin, achats réalisables avec des pièces que l’on ramasse en jeu en tuant des ennemis tout au long de la partie.
Et visuellement ça dit quoi ?
Graphiquement, c’est assez joli. On a une 2D pixel art avec des couleurs et un visuel humoristique rappelant les années 90. Les options (désactivables au besoin) d’effets de ralenti, flash, tremblement de caméra, etc., ne sont jamais gênantes et apportent un peu de saveur et de punch supplémentaire au jeu et aux affrontements. Les animations et explosions sont jolies et ne souffrent pas de gros ralentissements, à l’exception de quelques grosses batailles. L’ambiance visuelle vous fera traverser des prisons remplies de robots, des terres désolées à la Mad Max, des plaines enneigées, des forêts, et quelques autres biomes dans lesquels vous affronterez essentiellement des ennemis mécaniques, mais pas que. Un bémol, cependant, sur certaines séquences cinématiques sans animation. En dessous de ce que propose visuellement le titre en jeu, elles sont en plan fixe, dommage… Heureusement que l’humour décalé des dialogues (en français s’il vous plaît) rattrape un peu ces dernières.
Honk ! Honk ! Et la musique dans tout ça
Côté son, on est gâté ! Plusieurs styles allant du rock à l’électro, jusqu’au jazz fusion, par le compositeur Dominic Ninmark (ayant déjà officié sur des titres comme Moonrider, Blazing Chrome, Gravity Circuit). La bande-son fonctionne, c’est indéniable, même si elle ne sera pas inoubliable. Les musiques teintées d’esprit des années 90 sont à la fois entraînantes et punchy pour donner envie de filer à toute berzingue à travers les 10 niveaux du jeu (post-game inclus). Les bruitages sont aussi très bons, et la voix off, qui rappelle encore une fois l’aîné dont il s’inspire, fera sourire les fans de Metal Slug.
Le contenu fait l’oie ?
On arrive au moment qui fait grincer des dents, ou le bec ! Le jeu ne vous retiendra pas très longtemps, puisqu’avec ses 9 niveaux de base, il ne vous faudra pas plus de 2h30 pour boucler l’affaire. Une fois l’aventure terminée, un niveau supplémentaire se débloque (un peu plus long que les autres). Les niveaux ne sont pas spécialement très difficiles ; le nombre de points de vie du personnage, les checkpoints et les vies infinies ne laissent apparaître aucune frustration chez le joueur.
Il y aura bien le New Game + avec une difficulté accrue pour se pousser une nouvelle fois à partir à l’aventure, le challenge du rang le plus élevé pour chaque mission, ou l’amour du complétionniste à aller chercher toutes les améliorations déblocables. Mais tout cela ne fera pas dépasser les 6 ou 7 heures de jeu en tout.
Le mode 2 joueurs, uniquement en local, quant à lui, aura du mal à convaincre, puisque le second joueur incarnera un compagnon, utile mais pas indispensable, pour affronter les hordes d’ennemis. Pas de tir ami pour l’occasion afin de garder du fun à portée de manette, mais très franchement, c’est un mode que nous ne recommanderions pas. Nous aurions apprécié, à la place, des niveaux supplémentaires, ou un mode survie, ou même un boss rush. En tout cas, quelque chose qui ne laisse pas l’impression que le jeu s’arrête au moment où il nous a pourtant conquis.
Mighty Goose est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 16,79 euros, dans plusieurs langues, dont le français.
Conclusion
Au final, Mighty Goose, c’était bien, mais pas top. Le jeu permet de se replonger avec nostalgie dans ce qui est aujourd’hui un genre peu représenté, mais il le fait d’une belle manière, avec modernité, humour et satisfaction. C’est un petit bonbon pour les fans de l’époque Metal Slug, mais sans ses côtés punitifs qui nous poussaient à remettre une pièce dans la machine toutes les deux minutes avec un sentiment de frustration. Le jeu propose une aventure simple mais plaisante, avec des mécaniques arrangées et des musiques entraînantes. Le plaisir de jeu est là, mais le prix en vaut-il la chandelle, pour un contenu aussi faible ?
LES PLUS
- Visuellement très joli…
- Que c’est bon…
- Des musiques hyper dynamiques…
- Gameplay réactif
- Du Run and gun dans la plus pure tradition des Metal Slug
- De l’humour
- Honk ! Honk !
- En français
- Pas très dur
LES MOINS
- … Mais aurait pu bénéficier d’un soin supplémentaire pour les rares cinématiques
- … Mais qu’est-ce que c’est court
- … Mais pas mémorables
- Le prix est un peu élevé pour le contenu
- Pas très dur
- Quelques rares ralentissements