Dans le monde fermé des jeux de gestion de boutiques / carrières de modes, l’absent du grand leader qu’est la série La Maison du style de Nintendo se fait sentir depuis quelques années. De quoi laissé la porte ouverte à de nombreuses copies ou adaptations comme DIY Fashion Star qui tente de séduire un public en quête de personnalisation et d’expériences liées au monde de la mode.
Mais ce portage console, issue d’une application mobile, soulève immédiatement une question cruciale : est-ce que ça vaut le coût ou c’est juste un énième jeu sans gameplay uniquement basé sur des promesses ? Spoiler : la réponse est loin d’être positive.
Oh, un nouveau jeu Crazy Labs…
Bien connu sur notre site quand il s’agit de faire un test sur un jeu foireux, Crazy Labs, connu pour ses jeux mobiles casual, nous livre ici une adaptation directe de l’application éponyme. Si leur expertise dans le domaine mobile est indéniable, leur passage sur la Nintendo Switch et ses standards de qualité révèle une certaine inadéquation. Plutôt que d’enrichir l’expérience pour exploiter pleinement le potentiel de la console, Crazy Labs semble s’être contenté d’un simple portage, laissant transparaître des limites criantes à tous les niveaux.
Visuellement, DIY Fashion Star est un véritable retour dans le passé avec une qualité digne d’un mauvais jeu Wii. Les modèles 3D sont simplistes et peu détaillés, les textures sont fades, et les animations manquent cruellement de fluidité, voire d’intérêt. Bien que l’on puisse pardonner un style épuré pour un public jeune, l’absence totale de soin ou de charme dans les visuels trahit un manque flagrant d’effort. Comparé aux autres jeux du même genre disponibles sur la console hybride, DIY Fashion Star est terriblement daté et peu attrayant, alors que le niveau global du genre n’est déjà pas très haut.
Le concept de DIY Fashion Star est d’incarner une jeune créatrice de mode qui doit concevoir des vêtements, gérer ses collections et satisfaire ses followers. Il faudra donc publier des vidéos DIY, se comparer aux autres influenceuses et gagner la célèbre bataille du like, seule raison de vivre de ce corps de métier. Sur le papier, l’idée, bien que cliché et cérébralement médiocre, peut être un concept engageant, mais en pratique, c’est incroyablement monotone. Les activités se résument à des mini-jeux répétitifs sans aucune profondeur, et on peut rater complétement le mini jeu, ça ne change rien au résultat. L’absence d’objectif clair ou de progression intéressante enlève tout intérêt à l’expérience. On fait des vêtements, on gagne des likes, on monte au classement du top 50, c’est tout.
Il faudra aussi soigner son apparence avec du maquillage et changer de coiffure régulièrement pour maintenir l’intérêt de nos followers et en gagner d’autres. De plus, il faudra prendre des poses devant la caméra ou l’appareil photo pour bien vous mettre en valeur. Bien entendu, après avoir fait toutes les poses classiques de l’influenceuse, on vous proposera moult filtre « instagram » (et des DLC).
Oh, des DLC dans un jeu Crazy Labs…
Car oui, bien entendu, comme tous les jeux de ce studio, chaque étape du DIY propose une myriade de DLCs payants… Et surtout, ces DLCs, n’apporte rien en dehors de la cosmétique et/ou d’intérêt, on n’a pas plus de Like en les choisissant (oui, on a malheureusement sorti la CB pour essayer, désolé…).
Côté gameplay, l’intégralité des actions repose sur des mini-jeux simplistes qui deviennent immédiatement redondants. Découper du tissu, assembler des vêtements ou sélectionner des motifs, dessiné des customisations qu’on ne retrouve même pas à l’écran, c’est amusant 30 secondes… les cinq premières minutes. Une fois passé ce court moment symbolisé par un début d’une once de prémisse d’un début de possibilité de fun, le manque de variété et l’absence de véritable défi rendent l’expérience lassante. Pire encore, l’interface est maladroite sur Nintendo Switch, puisque pensée pour le smartphone, montrant clairement que le jeu n’a pas été pensé pour cette plateforme.
Oui, ça aussi, la maniabilité est un désastre. Les contrôles tactiles, hérités de la version mobile, sont imprécis et peu réactifs, tandis que les commandes traditionnelles avec les Joy-Con et la manette sont mal adaptées. Ces problèmes techniques frustrent davantage qu’ils n’ajoutent à l’expérience, rendant certaines tâches plus laborieuses qu’elles ne devraient l’être.
Sur le plan sonore, le jeu est tout aussi médiocre. Les musiques de fond sont génériques et répétitives, et les effets sonores, minimalistes, ne parviennent pas à insuffler la moindre personnalité. Si la bande-son peut convenir pour une application mobile gratuite, elle est largement insuffisante pour un jeu vendu sur console.
Avec un contenu aussi limité et répétitif, DIY Fashion Star ne tient pas la route. En quelques minutes à peine, le joueur aura vu tout ce que le jeu a à offrir, et le faible niveau de challenge ne pousse pas à recommencer. Même les joueurs les plus indulgents abandonneront rapidement, faute de stimulation ou de renouvellement.
DIY Fashion Star est disponible uniquement sur Nintendo Switch via l’eShop.
Conclusion
Comme l’intégralité de la ludothèque de Crazy Labs DIY Fashion Star est un échec à tous les niveaux sur Nintendo Switch. Il s’agit d’un portage paresseux d’une application mobile déjà médiocre, qui n’a pas su s’adapter aux exigences d’une console de salon. Des graphismes datés, un gameplay simpliste et répétitif, une maniabilité défaillante, et une bande-son sans intérêt en font une expérience largement dispensable même si vous êtes fan du genre.
LES PLUS
- Euh … la Nintendo Switch lance le jeu quand on lui demande, alors qu’elle-même n’en veut pas
LES MOINS
- Graphiquement à la frontière de l’indécence pure
- Des DLCs à foison pour aucun résultat
- Jeu uniquement en anglais
- On peut faire n’importe quoi ça marche
- Devenir une star des réseaux, c’est vraiment un but ?