Qu’est-ce qui se passe lorsqu’on croise le film Mad Max avec un Shoot’em up (ou vulgairement Shmup) Bullet Hell, le tout avec un design comics en cel-shading ? C’est ce que propose de découvrir le jeu RPM – Road Punk Mayhem, des développeurs Panda Indie Studio et de l’éditeur Eastasiasoft.
Pour nous plonger directement dans l’ambiance, le jeu s’ouvre sur une musique rock du meilleur effet, dynamique et pleine de fureur, et nous livre l’ensemble de son scénario à travers des visuels plutôt sympathiques, dans un style punk comics. On peut résumer le pitch en une phrase : c’est le futur, et vous êtes membre d’un groupe qui compte bien brûler ce qu’il reste d’essence pour chasser (ou dégommer) les pires énergumènes de ce monde post-apocalyptique.
L’aigle de la route
Voilà que les bases sont posées. Le jeu est donc un Shmup à défilement vertical, ce qui signifie que les obstacles et les ennemis arrivent du haut de votre écran. RPM – Road Punk Mayhem propose des éléments simples : sur son menu principal, on retrouve le lancement d’une partie (pas de sauvegarde en cours de route), un leaderboard, un guide qui est le tutoriel du jeu résumé en 5 pages concises (tellement qu’ils en oublient de nous indiquer les touches pour jouer), les crédits et enfin, les options de jeu, qui permettent de régler plusieurs paramètres sonores, de langue (pas de français, mais il n’y a quasiment rien à lire de toute façon), les vibrations et les tremblements d’écran, ainsi qu’une option pratique, l’orientation de votre écran, afin que vous puissiez profiter du jeu en mode portable, notamment, dans le sens de la console qui vous arrange.
Le jeu nous propose de faire un choix parmi un trio de personnages au style punk, chacun contrôlant un véhicule lourdement armé. Tous ont leur propre style de projectiles, comprenant un tir rectiligne, des missiles guidés et un tir en éventail. Vous avez également un faisceau laser un peu plus puissant qui brûle les ennemis sur votre passage, mais, de ce fait, vous ralentit considérablement.
Vous avez aussi accès à des bombes infinies avec une portée limitée, qu’il faut charger pendant quelques secondes avant de pouvoir les utiliser. Jusqu’ici, rien de nouveau sous le soleil pour ce genre de jeu, mais il y a une mécanique cruciale à maîtriser rapidement pour espérer venir à bout du jeu : la téléportation. Activée en annulant les bombes prématurément et en ciblant une destination de déplacement, cette technique est essentielle pour passer au-dessus des murs, des anneaux d’énergie et des formations d’ennemis immobiles. Sans entraînement sur ce mouvement, vous allez rapidement voir votre stock de crédits s’épuiser, et comme seulement quelques continus sont accordés, vous perdrez la partie assez vite.
Attention à vos chaussures, c’est bientôt marée basse
RPM – Road Punk Mayhem donne d’abord l’impression d’être difficile, mais une fois que vous maîtrisez le système de téléportation, cette impression se dissipe un peu. Cependant, le véritable défi du jeu réside dans la lisibilité, qui devient rapidement un obstacle. Les projectiles sont relativement faciles à éviter, mais plusieurs éléments viennent entraver votre visibilité dès les premières minutes de jeu. Par exemple, après chaque perte de vie, un portrait du personnage apparaît au-dessus de votre véhicule, ce qui réduit considérablement la zone visible. De plus, lorsque vous n’avez plus qu’une seule vie, l’écran devient rouge jusqu’à ce que vous mouriez ou récupériez de la vie. Cette perte de visibilité est accentuée par la proximité de la caméra avec votre personnage, ainsi que par la présence des véhicules ennemis, plus ou moins volumineux, et de leurs tirs qui inondent l’écran et masquent souvent les éléments du décor à éviter, rendant le jeu un peu aigre.
Un Shmup, c’est un peu comme apprendre une chanson : il faut maîtriser sa partition pour éviter les obstacles et se frayer un chemin à travers les dangers. Mais pour cela, il faut que la partition reste stable et ne bouge pas dans tous les sens, continuellement. Et c’est là que réside le plus gros défaut de ce jeu. Bien que les dessins à l’encre épaisse, de style bande-dessinée, soient bien réalisés, vous devrez faire face à des pulsations visuelles, clignotements, vibrations et tremblements qui risquent de vous donner une sensation de nausée. Heureusement, les niveaux sont courts, chacun durant quelques minutes, et la durée totale du jeu ne dépasse pas les quinze minutes.
Certains obstacles, comme les murs en briques, peuvent tuer instantanément, ce qui vous oblige à mémoriser leur emplacement. Les power-ups apparaissent toujours aux mêmes endroits et sont essentiels à récupérer. Ils permettent d’améliorer votre arme principale à plusieurs reprises, ce qui facilite les combats contre les boss. Heureusement, ces améliorations ne sont pas perdues en cas de mort.
Dans le jeu, le score est au centre de l’expérience, puisqu’il sera implémenté dans un leaderboard, où vous pourrez comparer vos résultats à ceux des meilleurs joueurs.
RPM – Road Punk Mayhem est disponible depuis le 17 juillet 2024 sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 6,99 euros, pas de texte en français.
Conclusion
RPM - Road Punk Mayhem est un jeu qui privilégie avant tout la présentation stylisée, avec son parti pris visuel comics et ses musiques ultra dynamiques et entraînantes, mais au final, cela lui coûte cher. Il est tout à fait évident qu’un shoot’em up ait une courbe d'apprentissage, c’est le passage obligé pour ce genre de jeu, mais même selon les standards du genre, cette expérience reste fugace, se terminant trop rapidement et nous laissant une envie de vomir. Il y a de bonnes idées, comme le leaderboard, mais le manque de lisibilité vient vraiment entacher l’expérience et ne donne pas envie de relancer plusieurs parties.
LES PLUS
- La direction artistique est cool
- Les musiques sont au top
- Le leaderboard
- Le système de téléportation
LES MOINS
- La lisibilité des décors (notamment les obstacles à éviter)
- Les effets de pulsation à l’écran finissent par donner la nausée
- Trop court
- Pas de tutoriel ou de menu pour les commandes du jeu
- Rien à débloquer qui pousse à relancer une partie une fois le jeu terminé