Sorti sur Nintendo Switch après un passage initial sur mobile, Color Road se présente comme un jeu d’arcade basé sur les réflexes. Le portage sur la console hybride de Nintendo parvient-il à offrir une expérience satisfaisante, ou s’agit-il d’une adaptation sans âme d’un jeu pensé pour les mobiles ?
Color Road a été développé par Voodoo, un studio bien connu pour ses productions destinées principalement au marché mobile. Avec des jeux tels que Helix Jump et Paper.io, Voodoo s’est forgé une réputation en proposant des titres simples, addictifs et souvent monétisés via des microtransactions ou des publicités. Le passage de Color Road sur Nintendo Switch s’inscrit dans cette tendance, bien que l’absence de publicités semble promettre une expérience plus fluide.
Compliqué de croire à un bon portage
Dans Color Road, le joueur contrôle une balle qui roule sur une route sinueuse parsemée de boules de trois couleurs différentes. L’objectif est simple : diriger la balle pour qu’elle entre en contact uniquement avec celles de la même couleur, tout en évitant les obstacles ou les boules d’autres teintes. En avançant, la vitesse augmente, des obstacles apparaissent, même des pièces et les changements de couleurs ajoutent une couche de complexité à ce gameplay simpliste mais exigeant.
Le gameplay est extrêmement simple : c’est un runner, on dirige donc la balle en inclinant le joystick gauche, et le jeu repose principalement sur les réflexes. Chaque nouvelle partie propose une nouvelle route générée aléatoirement. Si l’idée de base est accessible et intuitive, elle souffre d’un manque flagrant de profondeur. La seule véritable variation vient de l’augmentation progressive de la vitesse et du changement fréquent de couleur, mais ces éléments ne suffisent pas à masquer l’aspect répétitif du jeu.
Le principal problème réside dans la monotonie. Contrairement à des titres comme Tetris 99 ou Thumper, qui parviennent à renouveler leur concept malgré une mécanique de base simple, Color Road ne propose aucune nouveauté une fois les premières minutes de jeu passées. Enfin si, on peut débloquer des skins de balles (via plusieurs moyens), de la traînée derrière la balle (avec des pièces) ou de la route (avec les challenges). Cette dinguerie cosmétique n’apporte rien au gameplay. Il y a bien un mode challenge qui change un peu : on nous propose un défi en début de parcours et si on le réussit, on passe au suivant. Cela permet de débloquer d’autres cosmétiques.
L’ennui porte conseil
On notera que le jeu propose une option tactile qui le rend plus fluide. On sent que le jeu est vraiment fait pour être joué sur téléphone mobile, bien que la maniabilité à la manette soit aussi très accessible.
La bande-son de Color Road est minimaliste, composée d’une boucle musicale assez générique qui manque de personnalité. Oui, c’est la même musique tout le jeu, peu importe le mode. Les effets sonores sont tout aussi anodins et n’apportent aucune réelle satisfaction lors des succès en jeu. Pour un titre basé sur des réflexes et l’intensité, l’ambiance sonore aurait dû être un atout majeur ; ici, elle est au mieux oubliable, au pire irritante. Visuellement, Color Road se veut épuré et coloré. Si l’esthétique minimaliste peut plaire, elle souffre d’un cruel manque de variété. Les décors ne changent jamais vraiment, et l’absence de thèmes ou de motifs distincts donne l’impression de jouer toujours sur le même niveau.
Avec une durée de vie entièrement dépendante de la patience et de l’intérêt du joueur, Color Road peut être terminé en quelques heures… ou en quelques minutes. Le manque de progression ou de récompenses rend difficile la justification d’un investissement plus prolongé sur le jeu. Sur mobile, ce format peut passer grâce à des sessions courtes, mais sur console, l’absence de contenu additionnel est flagrante. Un DLC est récupérable, mais il n’apporte pas plus de contenu, juste des skins et assez de monnaie pour casser le jeu et sa courbe de progression. Super.
Color Road est disponible sur l’eShop au prix de 4,99€.
Conclusion
Color Road, un détour oubliable. En tentant de migrer des mobiles à la Nintendo Switch, Color Road se heurte aux attentes minimales requises pour exister sur cette plateforme. Color Road pourrait convenir à un public très jeune ou à des joueurs occasionnels recherchant une distraction rapide, mais il ne parvient pas à justifier sa présence sur Nintendo Switch. Ce portage manque de contenu supplémentaire ou d’optimisations pour rivaliser avec les nombreux autres jeux d’arcade disponibles sur la console.
LES PLUS
- Gameplay accessible et immédiat
- Couleurs vives et esthétique épurée
- Absence de publicités
LES MOINS
- Monotonie du gameplay dès les premières minutes
- Absence de progression ou de contenu supplémentaire intéressant
- Bande-son mono-musicale oubliable et répétitive
- Des DLCs cosmétiques qui cassent le jeu en bonus