Les rues ensoleillées de Los Angeles sont envahies de zombies. Pour beaucoup, cette vague déferlante de morts-vivants sur la ville serait un bon prétexte pour se mettre au vert et fuir. Mais ce n’est pas le cas de notre futur cascadeur et héros de film d’action reconverti, qui va profiter du désordre ambiant pour s’associer à un réalisateur et devenir la star de plusieurs productions tournées sur le vif, en plein chaos. Zombiewood: Survival Shooter est un jeu signé Gameloft, sorti initialement sur mobile en 2012. Qu’en est-il de cette version Nintendo Switch ?
T’as déjà vu un lion s’échauffer avant d’attaquer une gazelle ?
Après une courte scène d’introduction, où votre personnage lit les petites annonces, bien assis dans son fauteuil, entouré de restes de pizza et de canettes que l’on imagine fortement houblonnées, vous trouvez une annonce pour un petit boulot de cascadeur/acteur de films d’action, où vous n’aurez qu’une seule chose à faire pour amasser un maximum de cash : massacrer des zombies !
Zombiewood vous plonge dans un univers résolument cinématographique, avec bon nombre de références très appréciables pour les aficionados du 7e art. Du film d’action, en passant par le western, la comédie romantique ou le gros nanar, tout y passe. Le mode histoire propose de passer à travers 18 longs-métrages qui sont découpés en missions à accomplir, avec plusieurs objectifs pour chacune. Ainsi, vous devrez flinguer un maximum de zombies dans le moins de temps possible, trouver des trophées cachés, escorter des personnages en évitant qu’ils ne se fassent grignoter la cervelle, protéger une zone (le plus souvent, le garde-manger du réalisateur), etc.
Le jeu est un Twin-Stick Shooter en 3D isométrique vue de dessus. Rien de très compliqué dans la pratique : le stick gauche pour déplacer votre héros, le droit pour viser, la touche ZR, votre principale amie, sera dédiée aux tirs, la touche X vous permettra de changer d’armes (vous en avez deux en jeu), la touche A vous permettra d’activer des compétences spéciales pour dégommer les mangeurs de viande crue qui s’approchent de trop près, et la touche Y pour utiliser des objets de votre besace.
Chose intéressante, au-delà de mitrailler des zombies, vous pouvez également détruire des éléments du décor. Cela sera parfois demandé dans les objectifs de mission, et vous pourrez notamment y débusquer les précieux trophées. Mais gaspiller quelques cartouches sur une voiture ne sera pas inutile, puisqu’elle explosera et viendra occasionner des dégâts aux ennemis. Les éliminations de zombies vous donneront de l’argent en jeu, et réussir un maximum d’objectifs dans les missions vous fera gagner de l’expérience pour la montée en puissance du personnage, ainsi que de l’argent pour améliorer vos équipements et/ou acheter des armes, améliorer des compétences, et changer les tenues du héros.
Il y a le bon Zombie et le mauvais Zombie
Zombiewood ne fait pas dans la finesse, mais si le jeu est essentiellement du bourrinage où vous réduisez en purée des créatures verdâtres en manque de cerveaux, il propose une dimension humoristique assumée et bienvenue. D’une part, les références aux films grand public, mais aussi au travers des armes, qui deviennent au fur et à mesure du jeu de plus en plus loufoques (sucre d’orge, tuyaux lanceurs de roquettes, tête de loup cracheuse de feu, etc.), et des tenues du personnage, où vous pourrez vous habiller en viking, joueur de football américain ou même en Marilyn Monroe.
Le jeu vous propose également deux autres options, au-delà du mode Histoire : la Survie et la Machine à sous. Le mode Survie propose de parcourir 4 lieux et, comme son nom l’indique, de survivre le plus longtemps possible face à vos assaillants. Vous pouvez rajouter un peu de challenge en optant pour un réglage d’armes aléatoires, et ajouter un peu de fun en proposant à un ami de vous rejoindre pour affronter les créatures voraces à deux ! Il s’agit du seul mode de jeu où vous pourrez jouer à plusieurs, en coop locale uniquement. La Machine à sous, quant à elle, est une roulette dans laquelle vous pourrez investir votre argent gagné en jeu pour gagner plus d’argent encore, ou obtenir quelques tenues supplémentaires, uniquement disponibles dans ce mode.
De par son côté bourrin et son gameplay ultra-simple, Zombiewood est un bon jeu pour poser le cerveau (attention aux zombies quand même) et juste prendre une dose de fun rapidement en défouraillant tout ce qui bouge, grogne, bave ou traîne la patte à l’écran. Mais ce qui est très difficile avec ce type de jeu, c’est de maintenir l’intérêt du joueur sur la durée. Les missions sont très courtes et vous plongent tout de suite dans l’action, mais s’en vient immédiatement le sentiment de répétitivité. Même si les graphismes cartoon sont sympathiques, ce n’est pas non plus une claque visuelle ; ça reste un jeu mobile de 2012 à la base. Les musiques viennent titiller l’oreille dans les premières missions puis laissent place aux effets et bruitages, bien plus présents en jeu, au fur et à mesure des parties prolongées.
Zombiewood: Survival Shooter est disponible depuis le 28 mars 2024 sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 9,99 euros, en français.
Conclusion
Zombiewood, c’est fun, c’est drôle, mais à petites doses. La redondance des missions proposées en mode histoire amène un sentiment de lassitude sur la longueur. L’histoire aurait pu être proposée en coopération 2 joueurs, pour justement dynamiser ce mode. Quant à la survie, avec ses 4 niveaux, elle n’apporte au final pas grand-chose, si ce n’est de pouvoir enfin profiter de quelques parties avec un ami. L’aspect customisation et amélioration de personnage sont plutôt bienvenues et donneront au joueur un sentiment de progression et d’objectif pour débloquer ses armes ou tenues préférées. Le jeu est très accessible à la fois dans son approche et son gameplay, et le challenge viendra surtout du côté des missions à accomplir, pour les plus complétionnistes. Les musiques ne sont pas le point fort du jeu, même si elles ne sont pas désagréables, elles viennent rapidement disparaître sous les effets et bruitages du jeu.
LES PLUS
- Gameplay simple…
- Le mode coop locale
- L’aspect cartoon donne une personnalité
- Une quantité d’armes et tenues à débloquer
- Les références au cinéma
- L’humour
LES MOINS
- … Mais qui ne se développe jamais
- … Mais restreint à un seul mode de jeu
- Rapidement redondant et lassant
- Des musiques en retrait
- Graphiquement un peu daté