Si au cinéma, les suites sont souvent décriées, c’est le contraire dans les jeux vidéo, car les suites se doivent d’améliorer le jeu de base et doivent corriger ce qui était perfectible dans le premier opus et apporter des nouveautés encore plus intéressantes. On peut donc considérer chaque suite de jeu vidéo avec un a priori plutôt positif. Est-ce le cas aujourd’hui avec Tails of Iron 2: Whiskers of Winter ?
L’hiver arrive
Tails of Iron 2: Whiskers of Winter est un jeu de rôle, d’aventures et d’action dans lequel le joueur incarne un rat prénommé Arlo, qui va devoir succéder à son père, le roi, mort sous ses yeux et sauver son royaume d’un péril volant : des chauves-souris. Ce jeu est la suite de Tails of Iron, sorti en septembre 2021 (pour lire le test c’est par ici). L’histoire va mener notre héros aux quatre coins du pays avec une quête principale nécessitant de reconstruire le royaume et des quêtes secondaires optionnelles qui nous feront rencontrer des tas de personnages étonnants.
Ce jeu se distingue par deux traits caractéristiques, un sur la forme et sur le fond. Sur la forme, Tails of Iron 2: Whiskers of Winter est très mignon, il est en deux dimensions et donne l’impression de se balader dans une bande dessinée. Il a un côté enfantin, avec des personnages anthropomorphiques, des rats, des grenouilles, des taupes, des oiseaux, des chauves-souris, tous plus sympas et rigolos les uns que les autres. Mais sur le fond, ce jeu propose des combats d’une réelle difficulté, les développeurs parlent de “souls-like” et ce n’est pas un vain mot. Les affrontements peuvent être extrêmement punitifs et si le joueur ne s’est pas bien préparé, c’est la mort assurée.
La préparation passe par deux phases, vérifier son arsenal, son niveau de vie, l’état de son armement et le stock de potions, et ça passe aussi par des sauvegardes fréquentes pour ne pas avoir tout un chemin à refaire après une mort prématurée. Pour ça, les développeurs ont été sympas et les niveaux sont disséminés de petits bancs éclairés par une petite lanterne bleue sur lesquels notre héros s’assoit quelques secondes pour sauvegarder la partie.
Tails of Iron 2: Whiskers of Winter se présente comme une aventure en déplacements horizontaux, notre héros se déplace de niveau en niveau, avec des passages secrets à découvrir, des raccourcis à emprunter et surtout un système de voyage rapide qui permet d’aller d’un bout à l‘autre de la map en quelques secondes. Sachant que le jeu n’est pas avare en allers-retours, on trouve souvent des portes fermées à clé où il faudra revenir une fois la clé trouvée, les voyages rapides sont très utiles. La carte est joliment dessinée sous forme de parchemin et quand on l’ouvre, on peut voir les zones déjà visitées et les zones encore grisées qu’il nous reste à découvrir.
Queue de rat, queue de fer
Pour le côté jeu de rôle, Tails of Iron 2: Whiskers of Winter propose tout un système de fabrication et d’amélioration de notre équipement. Cela part du casque, en passant par les épaulières, la cuirasse, le bouclier, l’arme à une main, l’arme à deux mains, et l’arme de tir. Chaque contrée que l’on traverse possède son propre style vestimentaire, donc on se retrouve avec plus d’une dizaine de types d’armes ou d’objets en fer, en bois, en écailles et autres trésors que l’on récolte sur les cadavres encore fumants de nos ennemis.
Tout au long de ses pérégrinations, Arlo va récolter des minerais, des os, du bois, et il va aussi acheter et vendre à des marchands des objets ou des armes. La gestion de son matériel est conditionnée par le poids que peut transporter notre héros. Au début, on a tendance à accumuler un maximum d’armes et d’objets de toutes sortes, et puis, plus le temps passe, plus on s’allège pour ne garder que l’essentiel, c’est-à-dire le plus efficace en combat.
Lorsqu’un combat commence, la zone de jeu se ferme, impossible de s’échapper par les côtés, on n’esquive pas l’affrontement. Si on n’est pas vraiment prêt, c’est la mort assurée. Heureusement les multiples points de sauvegarde font que l’on retourne très vite à la bataille. Les combats sont particulièrement éprouvants pour les nerfs. La moindre escarmouche peut être mortelle, et il faut toujours être prêt en vérifiant souvent ses armes, ses flèches, ses potions de santé et de soins. Chaque combat demande une tactique différente. Les combats peuvent être longs, car on passe beaucoup de temps à esquiver l’ennemi. Arlo fait des roulades pour s’éloigner et utiliser ses armes de tir notamment. S’éloigner permet aussi de se soigner et de repérer la façon d’attaquer de l’ennemi.
Si je mens, je vais en enfer
En termes de game design, Tails of Iron 2: Whiskers of Winter apporte des petits éléments très malins. On repère facilement ce qui est important dans le décor grâce à des petites animations qui font briller tel ou tel objet. Les dialogues se font avec des dessins et des pictogrammes. Pour nous remercier, une bulle avec un pouce levé s’affiche au-dessus des personnages par exemple. Une flèche nous indique simplement le chemin à suivre, un gardien nous interdit le passage avec un panneau “sens interdit”. Tous ces petits indices visuels apportent à l’identité propre du jeu. De même, les ennemis importants ont une jauge de vie qui s’affiche en haut de l’écran et qui permet de se rendre compte de sa fin prochaine ou non.
L’écran de jeu est très lisible aussi. La jauge de vie en haut à gauche avec la réserve de potion de soins, en bas à gauche les objets que l’on assigne à un des quatre boutons du Joy-Con gauche et en bas à droite, les sorts spéciaux attribués aux quatre boutons du Joy-Con droit. Tout est assez intuitif même si lors de combats, il arrive de se tromper de touche et de faire rouler notre héros au lieu de lui faire porter un coup et vice-versa.
Sur le plan sonore, Tails of Iron 2: Whiskers of Winter est sobre, on entend peu de musique, on entend surtout les bruits qui nous entourent et la voix du narrateur en anglais, mais sous-titrée en français. C’est lors des combats épiques contre des ennemis particuliers qu’il y a de la musique. Dans tous les cas, cet environnement sonore est parfaitement en phase avec les graphismes dessinés du jeu.
Tails of Iron 2: Whiskers of Winter est disponible sur l’eShop pour un prix de vingt-cinq euros environ.
Conclusion
Tails of Iron 2: Whiskers of Winter est un excellent jeu qui confirme tout le bien que l’on pensait de son aîné. Il est beau, il est dur, il est vraiment dur mais il est surtout addictif. Chaque échec donne envie d’y retourner car on sait qu’en s’accrochant, on va réussir à franchir ce qui nous bloque et on va progresser dans une histoire très bien écrite. Tous les aspects du jeu sont bien liés entre eux, le combat, la gestion de notre héros et de son équipement, la gestion du village, l’exploration. Tails of Iron 2: Whiskers of Winter est une très bonne suite à tous les niveaux et offre une durée de vie conséquente de plusieurs dizaines d’heures si on décide de faire toutes les quêtes annexes. Une licence à découvrir ou redécouvrir absolument.
LES PLUS
- Des graphismes très réussis
- Des combats épiques
- Une durée de vie conséquente
- Un bon mix RPG, action, aventure
- Une voix off de très bonne facture
LES MOINS
- Très punitif par moments
- Des petits soucis quand les textes sont en surimpression lors d’un combat