Pourquoi proposer un simple jeu de poker quand on peut créer beaucoup plus que cela ? C’est sûrement la question que se sont posée les développeurs du jeu Dance of Cards, car ce jeu tout en étant dédié au poker propose bien plus. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, un petit avertissement s’impose : le jeu n’est disponible qu’en anglais, et il faut une bonne connaissance de cette langue pour pouvoir profiter de l’histoire.
Faites vos jeux
Dance of Cards place le joueur dans la peau de Martin, un jeune magicien bien décidé à aller tenter sa chance dans le nouveau monde avec sa sœur qui est aussi son assistante. Pour réaliser ce rêve, ils embarquent sur un paquebot, le Magnific, en compagnie d’une dizaine d’autres voyageurs. Mais bien vite, le rêve va virer au cauchemar, et la croisière ne va plus s’amuser du tout, car chaque soir, après une partie de poker entre les passagers, le perdant sera exécuté. Le jeu passe d’une simulation de poker à Squid Games en quelques minutes.
Dance of Cards étant un mélange de RPG et de jeu de cartes, le jeu propose de nombreux moments où l’on visite le bateau, où l’on rencontre nos partenaires et/ou adversaires, où l’on discute avec eux pour gagner leur confiance. Ces passages sont remplis de discours entre notre héros et les personnages croisés au gré de nos déambulations. Une bonne connaissance de la langue anglaise est donc impérative pour pouvoir profiter pleinement de l’histoire.
Quand nous ne sommes pas en train de discuter avec nos compagnons d’infortune, nous jouons au poker avec eux, ou contre eux, selon les alliances nouées au cours de la journée. Là encore, Dance of Cards ne propose pas un jeu de poker type Texas hold’em standard, car le jeu se joue seul ou en équipe de deux ou de quatre. Lorsque notre tour arrive, le jeu calcule nos probabilités de gagner, probabilités qui varient à chaque fois qu’une nouvelle carte est retournée par le croupier. En effet, dans cette variante du poker, chaque joueur reçoit deux cartes, et chacun mise une somme d’argent puis le croupier retourne trois cartes, puis une autre et enfin une cinquième, le tout entrecoupé de possibilités de miser à nouveau. Et avec ces sept cartes, chaque joueur doit composer la meilleure main de cinq cartes.
Les jeux sont faits
Pour pimenter le jeu, chaque participant a un certain talent ou plusieurs, dont il peut user quand il a assez de points de talents pour ça. Notre personnage Martin a ainsi un talent qui s’appelle Switcheroo et qui permet d’échanger une de nos deux cartes contre une carte d’un de nos adversaires. On sait ce qu’on perd, mais on ne sait pas ce qu’on gagne. Les talents des autres joueurs sont d’ordre divers et sont parfois assez gênants, notamment celui qui permet à un adversaire d’échanger ses deux cartes avec les nôtres. Pour peu que l’on ait misé de grosses sommes car on avait une main avantageuse, on se retrouve à perdre gros sans pouvoir rien faire. C’est parfois très frustrant, mais ça fait partie du jeu.
D’autres talents permettent d’hypnotiser les adversaires, de leur voler de l’argent, de leur donner un boost, ou de les ralentir. Le jeu pouvant se jouer en équipe, le dernier en jeu gagne la partie. Il est donc possible de jouer en équipe et de faire gagner un de ses coéquipiers pour être certain qu’il termine en tête à la fin de la partie pour ainsi sauver l’ensemble de sa team. D’autres jeux de hasard viennent pimenter la partie, comme un jeu de roulette russe ou un jeu de petits chevaux mécaniques ou il faudra miser sur le gagnant. Ces petits jeux apportent des petites bouffées d’oxygène qui permettent de ne pas faire que du poker.
Rien ne va plus
Dance of Cards propose un pixel-art très simple, on est plus proche des graphismes d’une Game Boy mais cela donne un charme désuet au jeu, et ça participe à créer une ambiance et une atmosphère particulière. On a parfois l’impression d’être plongé dans un roman d’Agatha Christie. Certains moments de l’histoire nous plongent dans les rêves des personnages, et la poésie des dessins minimalistes rend très bien à l’image.
Ce qui apporte un vrai plus au jeu, ce sont ses musiques. Toutes les musiques sont très jazzy, plutôt low-fi, et toujours en phase avec les moments de jeu. Lorsqu’on se retrouve à une table de jeu, on voit le plus souvent en arrière-plan un groupe de musiciens : batteur, bassiste, pianiste et chanteur. Les morceaux de musique sont nombreux et variés et certains thèmes reviennent pour marquer certains moments du jeu.
S’il existe un petit bémol à apporter à Dance of Cards, c’est la problématique des sauvegardes qui pose le plus de soucis. Comme dans les jeux à l’ancienne, il faut atteindre un point de sauvegarde pour pouvoir enregistrer sa progression. Le jeu étant très bavard, il arrive que cela prenne plusieurs minutes avant de pouvoir sauver sa partie. Mais surtout quand on se lance dans une partie de poker, celle-ci peut durer plusieurs dizaines de minutes, notamment quand on commence à jouer à huit et que chaque élimination arrive après quatre manches. Il faut prendre cet élément de temps en compte pour ne pas avoir à abandonner une partie en cours de route. Avec une durée de vie d’une dizaine d’heures et une rejouabilité possible du fait du jeu de poker, les joueurs en auront pour leur argent.
Dance of Cards est disponible sur l’eShop au prix de dix euros environ.
Conclusion
Dance of Cards propose un mélange des genres étonnant qui plaira aux amateurs de RPG à l’ancienne qui ne sont pas hermétiques au jeu de poker. L’histoire est agréable à suivre, et chaque jour qui passe donne envie de survivre un jour de plus pour en apprendre plus sur cette aventure. Le jeu de poker est bien exploité, même s’il ne faut pas le prendre trop au sérieux quand même à cause des talents qui peuvent mettre à mal notre plan de jeu en quelques instants. La musique et les graphismes sont particulièrement réussis. Le seul point vraiment gênant est que le jeu est uniquement proposé en anglais.
LES PLUS
- Un pixel art très réussi
- Des musiques somptueuses
- Un mélange RPG poker réussi
- Une histoire haletante
- Des personnages réussis
- Une ambiance très old-school
LES MOINS
- Uniquement en anglais
- Un hasard parfois rageant
- Des sauvegardes limitées