Vous avez certainement passé quelques pages à rechercher Charlie… Mais êtes-vous déjà partis à la recherche de Carmen Sandiego ? Enfilez votre plus bel imper, il est temps de… faire équipe avec elle ?!
Mais qui est Carmen Sandiego ?
Pour commencer, nous allons faire un petit retour en arrière, histoire de présenter (ou de se remémorer) les aventures de Carmen ! De base, Carmen Sandiego est un personnage imaginé en 1985 par Brøderbund Software. Le personnage est alors l’antagoniste principal du jeu « À la Poursuite de Carmen Sandiego dans le Monde ». En effet, dans les premiers épisodes du jeu, le joueur est amené à incarner un enquêteur d’Interpol qui doit parcourir le globle pour capturer Carmen Sandiego et les membres de son organisation, V.I.L.E. (Villains International League of Evil). Pour y parvenir, il fallait suivre la piste d’un malfaiteur en allant de ville en ville et découvrir des indices pour identifier le vilain, ainsi que le pays dans lequel il s’est rendu. Le jeu faisait appel à un très léger soupçon de culture générale (il est possible de progresser uniquement en lisant les indications données dans le jeu) pour mettre derrière les barreaux les agents du V.I.L.E. et finir par capturer la mystérieuse (et vilaine ?) Carmen. Plusieurs jeux suivront, certains ayant pour thème l’histoire ou encore l’astronomie… Il y a même eu un jeu télévisé (diffusé à l’époque sur la 3, dans les Minikeums – Dédicace à ceux qui auront la référence !) qui permettait à trois jeunes spectateurs de s’affronter sur le même principe que le jeu vidéo sauf que c’était en Live, avec un générique rappé par Roddy Julienne et qui permettait au grand gagnant de remporter un abonnement d’1 an à Science et vie Junior. Ça déconnait pas à l’époque !
En marge des jeux vidéo et des jeux télévisés, Carmen aura aussi droit à sa série d’animation ! Sortie en 1999, la voleuse à l’imperméable rouge y tenait toujours le rôle de l’antagoniste principale… Dans cette version, Carmen était un ancien membre d’ACME (l’équivalent d’Interpol dans la série), qui décidait de se tourner vers le crime en prenant la tête de l’organisation V.I.L.E. Enfin, en 2019, une nouvelle série animée a vu le jour. Celle-ci, produite par Netflix, propose un nouveau regard sur Carmen en faisant d’elle la véritable héroïne de la série. Ici, elle a été formée par l’organisation V.I.L.E. mais décide de la quitter quand elle réalise que celle-ci joue dans la cour des méchants, et décide alors de devenir voleuse à son propre compte… Associée au petit génie de l’informatique, Player, Carmen Sandiego va devenir une maîtresse du crime, recherchée à la fois par ACME et par V.I.L.E. Eh bien figurez-vous que c’est cette série qui nous intéresse aujourd’hui, car le jeu dont nous allons vous parler en est l’adaptation.
Mais où se cache Carmen Sandiego ?
N’y allons pas par 4 chemins, ce jeu produit par Netflix et développé par Gameloft est en fait le portage du jeu mobile du même nom disponible sur le store de Netflix pour tous les possesseurs d’un abonnement (ou cannibales d’un abonnement) au service de streaming avec un gros N rouge. Si vous avez déjà eu l’occasion de tester ce titre (gratuitement) sur votre smartphone, vous pouvez directement aller à la conclusion et finir votre partie en cours… Pour celles et ceux qui sont toujours là, nous allons vous parler des mécaniques du jeu (qui sont relativement basiques). En effet, ces nouvelles aventures vidéo ludiques de Carmen reprennent quasiment à l’identique les mécaniques du jeu sorti en 1985 (mais en reprenant en toile de fond l’histoire et l’aspect graphique de la série Netflix). Au fil des différentes missions, vous devrez donc voyager à travers différents pays (qui reviennent de façon récurrente) et découvrir des indices pour remonter les traces d’un agent de V.I.L.E. Cependant, vous devrez faire face à deux difficultés pour progresser : Le temps et vos connaissances. En effet, chaque mission doit être résolue en un temps défini, faute de quoi c’est V.I.L.E. qui gagne. Il faudra donc tenir compte du temps qui défile lors de chaque voyage dans les villes d’un pays ou lors d’un vol vers un autre pays, avec une première difficulté : il faut résoudre les énigmes dans un nombre de jours imparti et chaque voyage prend du temps, que ce soit pour changer de pays ou pour se diriger dans chaque lieu du pays. Quand à la seconde difficulté, soyez rassurés, votre culture générale ne sera pas trop mise à rude épreuve. Les différentes informations qui vous sont utiles pour répondre aux différentes questions sont consultables facilement. Ainsi, une traque se déroulera toujours selon les mécaniques suivantes : Carmen se rend dans le pays où l’agent de V.I.L.E. a commis son méfait. Vous devrez ensuite voyager entre trois lieux pour interroger les personnages que vous rencontrerez ou « prendre en filature » un agent du V.I.L.E. qui passerait par là. Les personnages ou agents de l’organisation criminelle que vous rencontrerez vous donneront des indications sur le pays que vous devrez visiter ou alors des indications sur le voleur lui-même.
Une fois celles-ci en votre possession, vous pourrez déterminer (assez facilement) le pays de destination. Pour le criminel, ça se complique légèrement… Mais pas d’inquiétude, vous pourrez profiter de l’identikit pour déterminer qui est le coupable, grâce aux éléments glanés durant les échanges. Par exemple, si l’on vous dit que le voleur a toujours une lampe de poche et des batteries de rechange sur lui, vous pourrez appliquer un filtre avec l’identikit et ne conserver que les vilains qui ont peur du noir. Au fil des missions, notamment celle de la catégorie Dossiers de l’ACME, vous constaterez que ces informations ne sont pas si évidentes à manipuler et on a même parfois eu l’impression que la console n’était pas spécialement de notre côté pour déterminer qui est le coupable. Après avoir identifié ce dernier, vous devrez faire émettre un mandat à son encontre (moyennant quelques précieuses heures) et attendre d’arriver dans le pays où le vilain se terre pour enfin l’arrêter.
Evidemment, le jeu ne se résume pas à cela, en tout cas pas pour le mode principal (Nommé « une vile opération »). Dans ce mode de jeu, vous serez amenés à réaliser des mini-jeux pour progresser dans l’aventure. Ainsi vous pourrez profitez de votre grappin pour poursuivre un gredin, utilisez vos talents en filature pour suivre un vilain à la mine patibulaire ou encore lui faire les poches en les touchant avec votre stick analogique… Oui, car l’écran tactile de la console n’est pas supporté (un comble pour le portage d’un jeu disponible sur smartphone).
Dites-moi, mais où se cache-t’elle ?
Au niveau des talents de Carmen, on dénombre le grappin, le vol en planeur dorsal, la faculté de pouvoir faire les poches des méchants, de prendre un agent du V.I.L.E. en filature, de trouver la bonne fréquence (épouvantable à jouer), de hacker un ordinateur en faisant le bon tracé, de dérouler un méli-mélo de câbles électriques, d’utiliser les lunettes multifonctions pour trouver des indices, pour forcer un coffre, pour ouvrir un coffre ou encore pour ouvrir une porte fermée à clé. Vous devrez également appuyer sur un bouton au bon moment pour éviter des lasers ou tout simplement déambuler dans des quartiers aux murs invisibles pour trouver des points d’intérêts…
On ne va pas se mentir, cette dizaine de mini-jeux fait un peu chiche, surtout que l’on sent très vite qu’ils ont été prévus pour être joués sur un téléphone portable, pour des sessions plus ou moins courtes. Les mini-jeux ne sont d’ailleurs pas insurmontables, et il est possible de les refaire autant de fois qu’on le souhaite, jusqu’à remporter la partie. Le mode de jeu principal « une vile opération », propose un semblant d’histoire, mais celle-ci présente pas mal d’incohérences… Notamment l’une d’elle où Player est censé avoir disparu durant l’enquête, mais sera à même de vous répondre (avec toujours les mêmes répliques). Le jeu souffre d’un manque assez flagrant de diversité et même si, sur un téléphone mobile et pour des sessions courtes, ça passe, sur une console c’est une autre histoire… On s’attend quand même à quelque chose de plus construit.
Carmen Sandiego propose également un système de niveau, qu’il conviendra de faire augmenter en résolvant les énigmes, mais aussi en réussissant les mini-jeux, afin de débloquer les missions suivantes du mode principal. Et si vous souhaitez faire le plein de points et monter plus vite en « compétences », vous aurez la possibilité de jouer le mode « Dossiers de l’ACME » qui lui vous ramène directement en 1985 ! Fort d’une interface tout en pixels, ce mode vous permettra à quelques occasions de réaliser certains mini-jeux… Mais pour le reste, c’est le désert complet de la diversité ! Les interlocuteurs que nous croisons ont les sempiternelles mêmes phrases, et ce quel que soit le pays dans lequel vous vous trouverez. Alors oui, cela permet d’augmenter (un peu artificiellement) la durée de vie. Comptez 7 heures de jeu pour accéder à la miniature de la dernière mission, qui se trouve pour le moment bloquée avec un joli message « Prochainement »… Aurons-nous droit à la fin du jeu prochainement ? (et de préférence, gratuitement ?). Ce système de progression n’est évidemment pas sans rappeler celui que l’on rencontre sur les jeux pour smartphones… Mais pour un jeu que l’on paye plein pot, on est quand même en droit d’attendre un jeu complet ! Peut-être que le chapitre suivant sera disponible lors de la sortie officielle du jeu ? Pour notre part, nous avons eu la chance de mettre la manette sur le jeu avant la sortie officielle. Bien que l’ensemble soit relativement joli (et respectueux de la charte graphique de la série), le jeu souffre également d’une certaine répétitivité dans les décors (en plus du manque de diversité dans les actions à réaliser). D’un point de vue sonore, c’est le même constat… On aurait apprécié un doublage intégralement en français mais au lieu de cela, nous devons nous contenter de quelques mots type « Hey Red » « Player », « Red », etc. D’un point de vue sonore, c’est la même chose, peu de diversité au niveau de la bande-son, mais encore une fois, cela n’est pas surprenant pour le portage d’un jeu disponible sur smartphone…
Carmen Sandiego est disponible sur l’eShop à trente euros.
Conclusion
Carmen Sandiego a l’envergure d’un jeu pour téléphone mobile… Sans surprise, il s’agit d’un portage à l’identique du jeu déjà disponible gratuitement pour les détenteurs d’un abonnement Netflix. Vous l’aurez compris, à moins de vouer un culte à la voleuse en imperméable rouge, il est préférable d’investir votre argent dans un abonnement Netflix, vous pourrez ainsi profiter du jeu ET de la série dont il est tiré…
LES PLUS
- L’univers de la série Carmen Sandiego
- Correct graphiquement
- Quelques bonnes idées
- Textes en français
LES MOINS
- Des incohérences dans l’histoire
- L’écran tactile pas utilisé
- Simple portage d’un jeu auquel il est possible de jouer gratuitement sur smartphone
- Très difficile de démasquer les coupables dans les dossiers ACME
- Doublage quasi absent
- La fin pas disponible ?